Chapitre 11

Louis écrit. Il avait l'impression d'être hors de son corps, d'être possédé par une énergie folle qui refusait de le laisser se reposer. L'œuvre s'étendait devant lui en deux lignes parallèle ; la clef de fa et la clef de sol se rencontrant, flirtant, rivalisant l'une contre l'autre. Qu'est-ce – qu'est-ce que tu fais ici ? Louis put immédiatement sentir la tension entre elles, l'étincelle. C'est mon bureau. Les deux thèmes ne se complétaient pas seulement mais généraient, en quelque sorte, plus que l'accumulation de notes sur la partition. Une belle et étrange friction. Comme une réaction chimique, Louis pouvait sentir la musique chauffer sous ses mains.

Apparemment, t'es celui qui me traque.

Louis se frotta la nuque alors que son crayon virevoltait sur la partition, fredonnant un bout de l'orchestration pour lui-même alors qu'il approfondissait petit à petit l'interaction entre les deux instruments principaux. Ses yeux le picotaient et étaient secs, ses lentilles commençant à rendre sa vision floue alors qu'il clignait des yeux en regardant son travail. Il ignorait tout sauf la musique dans sa tête.

Je n'essaie pas de... te séduire ou quelque chose comme ça, tu sais.

La chaleur du soleil fit fourmiller la colonne vertébrale de Louis et le dessus de ses épaules alors qu'il se tortillait dans sa chaise, à peine conscient du fait qu'il portait toujours sa chemise et son pantalon de costume. Il enleva d'un air absent sa large ceinture. Il avait encore beaucoup à écrire.

Je ne peux pas continuer comme ça. J-je veux...

Putain, tu sais ce que je veux, Styles.

Louis prit une inspiration saccadée, sa main commençant à trembler alors qu'il entendait le violon et le violoncelle jouer ensemble pour la première fois. La partie la plus forte de la mélodie, en unisson, ne dansant plus l'un autour de l'autre. L'orchestre se soulevait sous eux, soutenant leur apogée commune, puis...

Puis, il y eut quelque chose de doux. Un thème paisible et romantique qui ressemblait à une averse en ville, transformant tout en quelque chose de frais, vert et sacré.

C'est toujours tellement bon avec toi, toujours.

Mon beautiful boy.

La pointe du crayon de Louis se cassa et il haleta, fixant pendant un long moment les minuscules éclats de graphite, parfaitement fragmentés, avant d'enfouir sa tête dans ses mains et se permettre de ressentir. Sa respiration était irrégulière et ses épaules tremblèrent, mais il ne pleura pas. Il n'y avait plus aucune larme dans son corps ; il était totalement à sec. Il ressentit tout.

Son téléphone vibra dans sa poche et Louis releva sa tête, réalisant avec ennui qu'il avait dû louper la répétition de ce matin. Il tâtonna pour le trouver, voyant le nom de Nick Grimshaw avant d'accepter l'appel.

« A-allo ? » dit-il, tremblant.

Il acquiesça pendant la majorité de la conversation, écoutant en silence Grimmy radoter avec un ton réconfortant sur le fait que ce serait probablement dans l'intérêt de tout le monde, si Louis acceptait de prendre un congé. Louis sentit un engourdissement le submerger, soudainement. Une étrange omission de sensation qui déboula pour remplacer la douleur.

« Pas pendant très longtemps, » lui assura Nick, avec une voix sonnant suspicieusement fausse et retournant l'estomac de Louis. « Juste un mois ou deux. Une pause pour vous distraire la tête, reposez-vous, laissez, ah... Eh bien, laissez tout ça se tasser un peu. »

Louis s'éclaircit la gorge. « Le Bruch ? » demanda-t-il. Il se sentait faible, comme s'il n'arrivait pas à former une seule phrase cohérente. « Qui... qui va... »

« Eleanor assumera toutes tes tâches temporairement. Elle m'a assuré qu'elle était au point pour le Bruch et était plus que capable de le jouer à ta place ce soir et demain. »

Bien sûr qu'elle l'est. Louis déglutit, sentant sa pomme d'Adam bouger difficilement dans sa gorge sèche.

« Bien, » répondit-il. « Ça semble, euh... Elle fera du bon boulot. »

Il y eut un silence maladroit après ça, juste le bourdonnement léger de la connexion qui traversait la ligne. Louis, pour une fois, était à court de mots. Il fixa tristement la partie de son brouillon où son crayon s'était cassé, le début de quelque chose de piètre, atonal et totalement dépourvu de plaisir. Grimshaw finit par tousser et dit, « Bien, alors... Reparlons de tout ça dans le courant de la semaine prochaine. »

« Oui, » chuchota Louis, sa voix rauque. « Au revoir, M. Grimshaw. »

L'appel se termina et Louis posa mollement son téléphone sur le bureau. Il passa une main dans ses cheveux bruns retombant sur son front. Ils commençaient à être gras. Il ne s'était pas douché ; il n'avait pas dormi depuis trente-six heures. Il venait peut-être bien de se faire virer. Plus que jamais, il avait l'impression d'être une épave qui n'arrivait pas à prendre soin de lui-même.

Comment ai-je fait pour fonctionner sans lui ? se demanda-t-il. Putain. Louis leva ses bras, examinant les tâches de sueur toxique sous ses bras et son apparence générale dépravée. Il ne voudra plus jamais de moi. Il ne voudra jamais de cette version de moi.

Il était sur le point de se laisser retomber en arrière dans sa chaise et se laisser submerger par une vague d'apitoiement sur son propre sort, quand une nouvelle mélodie lui vint. Elle avait fait partie du contrepoint pour le violoncelle, juste un autre fil conducteur pour la complexité du thème romantique, mais elle apparut soudainement comme une mélodie à part entière dans la tête de Louis. Il se rua pour tailler son crayon et l'écrivit sur une partition différente.

Je veux être à tes côtés. Je suis toujours de ton côté.

Louis inspira lentement et reposa son crayon. Il commença à sentir une douleur dans ses doigts. La fatigue se faisait enfin ressentir. « J'espère que tu sais la chance que tu as, Florian Weil, » chuchota-t-il. Puis il se leva de son bureau, enlevant ses vêtements alors qu'il se dirigeait vers la douche. Il retira ses lentilles ; l'eau et le savon lavèrent la couche de sueur de sur son corps. Louis se demanda s'il aurait eu la force d'aller voir Harry, si Florian n'avait pas été un élément à prendre en compte. Il avait toujours peur de le blesser à nouveau – pas aujourd'hui, peut-être, pas ce mois-ci. Mais un jour, dans le futur. J'ai suffisamment blessé Harry Styles pour une vie entière, pensa-t-il, alors qu'il se laissait tomber dans son lit.

Maintenant, je suis destiné à souffrir.

Harry baissa ses bras, regardant avec un air absent la section des violoncelles, pendant un instant. Il finit par se reprendre et libérer la Philharmonique après cette répétition.

« Gute Arbeit, » dit-il alors qu'ils quittaient discrètement la salle de répétition. « Bis morgen. » Au moins, son allemand devenait meilleur. (ndlt : « Bon travail. A demain »)

Harry fléchit son biceps, ressentant une légère douleur de les avoir dirigés à travers l'entièreté des Three Mantras de John Fould. Leur interprétation avait été professionnelle et précise et ils avaient répondu admirablement bien à sa direction, malgré la petite barrière de la langue qui existait toujours. Leurs visages commençaient enfin à devenir familiers ; jour après jour, Harry apprenait à mieux les connaître. Mais il y avait toujours quelque chose à leur sujet, leur style, que Harry trouvait uniforme. Chaque musicien était si obéissant, si prêt à se fondre dans le groupe, que personne ne sortait du lot. Il n'y avait pas de Gladys Howard, avec sa force ferme qui ancrait la douceur de Niall et faisait que les cors, dans leur ensemble, avaient ce son profond et merveilleusement riche. Pas de Gerald Courtenay, dont l'intonation étrange et brusque amenait une texture bien nécessaire à la section des cordes de l'OSL.

Il n'y avait définitivement pas de Louis Tomlinson. Pas de voix éclatante, pas de ton éclatant, pas de cœur. Harry trouvait que c'était dur de garder son esprit focalisé sur la musique sans quelqu'un pour le challenger. Florian était un violoniste merveilleux, mais même lui acceptait calmement et gracieusement les corrections de Harry, et il se confondait dans sa section unifiée. Harry ne ressentait pas l'éclat d'inspiration qui avait fait de ses trois cycles de concert avec l'OSL un tel succès. Pas sans Louis.

Quand vais-je cesser de l'aimer ? se demanda Harry, descendant de son podium et enlevant l'épaisse pile de partition annoté de son pupitre. Peut-être que je le mérite. J'aurais dû lui dire. J'aurais dû lui dire chaque jour.

Ses doigts le démangeaient, ayant besoin d'attraper son archet. Il avait beaucoup joué du violoncelle la semaine suivant son retour à Berlin, espérant plus que jamais être à nouveau musicien. Il aimait diriger. Il ne voulait pas arrêter, pas complètement, mais... bon Dieu, il n'y avait rien de comparable à produire des sons. Rien de comparable au frottement du crin de cheval sur des cordes, le doux claquement des doigts et la faible résonance du vibrato, alors que Harry créait une note à partir de l'air. C'était réellement magique. Et Harry en avait besoin, tout de suite.

Il tint fermement sa partition sous son bras alors qu'il se dirigeait vers son bureau. Il avait prévu un peu de temps, après chaque répétition, pour faire le tri dans ses pensées et prendre des notes pour la prochaine session, mais aujourd'hui il se sentait incroyablement maussade. Il finit par simplement déposer les papiers sur son bureau et verrouiller la porte derrière lui, ayant désespérément besoin d'un peu d'air frais. Les bras se balançant, il prit les escaliers deux par deux et se hâta vers la rue, ayant l'impression d'être un oiseau s'échappant de sa cage.

« Harry ! » La voix de Florian transperça le bruit du trafic alors que Harry tournait vers Tiergartenstraße, marchant à l'ombre des arbres verdoyants qui bordaient le parc. Il se retourna, ses cheveux volant devant ses yeux à cause du vent. « Salut ! Wie geht es dir ? » (ndlt : Comment ça va ?)

« Salut, » dit-il avec un hochement de la tête et un haussement d'épaule. « Gut. » (ndlt : Bien)

« Anja me rejoint ici, » expliqua Florian. « Elle m'a dit de t'inviter à dîner ; il y a un petit café près de... » Il s'interrompit, ses yeux se posant rapidement sur l'expression vide sur le visage de Harry.

« Ouais, » répondit Harry. « Ça semble sympa. »

« Tu vas bien ? T'as l'air... » Florian agita sa main de manière expressive, cherchant une de ses expressions anglais. « ...comme si tu comptais pour du beurre. »

Harry fit un sourire sincère – le niveau de tendance extrêmement variable de l'argot de Flo l'amuserait toujours – et il vit le violoniste se détendre visiblement. « C'est rien, » dit-il. « J'aimerais beaucoup dîner avec vous. J'ai probablement passé trop de temps seul ces derniers jours, de toute façon. »

Florian rigola. « Ohhh, est-ce que tu te sens seul, Herr Harry ? » (ndlt : Monsieur Harry)

Harry fit la moue et avança vers lui pour avoir un câlin, la tête baissée. Il sentit ses boucles être caressées de façon amicale et il se sentit un peu plus enthousiaste. « Na, schön, » (ndlt : Bien, bien) dit Florian, « Anja veut te demander ton avis sur des décorations pour la nurserie. Je crois qu'elle apporte des échantillons de tissu. »

Harry soupira pour faire savoir qu'il avait entendu et ils marchèrent vers le café, l'ombre des feuilles bougeant sur leurs visages. Après quelques mètres en silence, Flo éclaircit sa gorge. Quand il parla, c'était comme s'il y avait pensé pendant un moment.

« T'as peur de lui. »

Harry releva brusquement sa tête pour fixer Florian du regard. « Je n'ai jamais eu peur de l'aimer, » dit-il. Les mots sortirent avec un ton sec et blessé. Harry grimaça presque à la vague d'émotion qu'il ressentit derrière eux. Il fronça ses sourcils avec une frustration tempétueuse puis il baissa ses yeux sur le trottoir. Florian posa délicatement une main sur son coude.

« Mais t'as dit que tu ne lui avais jamais dit. J'ai pensé que, peut-être, quand tu t'étais levé et précipité en coulisses... » Florian le regarda d'un air entendu.

« Il était parti avant que je puisse le trouver, » dit Harry en haussant des épaules. Il tourna son regard vers le parc, la veste étendue de vert au milieu de la ville. Derrière eux, la lumière dorée brillait depuis la Philharmonie.

« Et qu'est-ce que tu lui aurais dit ? » demanda Florian. « Honnêtement. »

« Je – » La gorge de Harry se serra alors qu'il pensait au fait qu'il avait été sur le point de demander à Niall de dire à Louis qu'il l'aimait, avant de se dégonfler au dernier moment. « Si je le revoyais, » dit-il, prenant une profonde inspiration et passa une main dans ses cheveux, « je lui dirais. » Il hocha de la tête. « Je lui dirais. » Je le ferais vraiment.

« D'accord, » dit doucement Florian, le tapotant sur l'épaule alors qu'ils s'approchaient du café. Anja était déjà là avec ses grosses lunettes de soleil, assise à une charmante table dehors et sirotant une limonade.

« T'as la femme enceinte la plus glamour au monde, » dit Harry avec un sourire, tandis qu'elle se levait pour l'embrasser sur la joue.

« Halt die Klappe ! » grogna-t-elle, visiblement ravie. (ndlt : Tais-toi !)

Florian la saisit par la taille, bougeant doucement et avec adoration ses mains sur son ventre. Harry les observa, un nœud se formant dans sa gorge alors qu'ils se regardaient avec plein d'amour dans leurs yeux. Ils n'avaient pas besoin de se dire quoi que ce soit. Ça avait déjà été dit.

Il sortit son téléphone et prit une photo.

Louis termina l'œuvre un jeudi après-midi. Il avait écrit et corrigé, barré et recommencé presque sans arrêt depuis qu'il avait commencé le vendredi précédent. C'était étrange d'avoir un brouillon bien fini devant lui, de se rendre soudainement compte qu'il avait réellement terminé. Il posa son crayon sur son bureau et cligna des yeux aux grains de poussière visibles dans les rayons du soleil qui filtraient à travers la fenêtre de sa chambre, ne sachant pas quoi faire à présent.

Louis prit une profonde respiration et posa une paume sur la pile de partition devant lui, fermant ses yeux pendant une seconde.

Ce ne fut pas comme il l'avait imaginé. C'était irréel, presque décevant, comme s'il aurait dû finir avec un grand geste fiévreux, tard la nuit, complétant dramatiquement son œuvre d'art sous le couvert de l'obscurité. A la place, il se sentit étonnamment clame, bien qu'un peu hébété.

Louis roula ses yeux à lui-même avec un grognement, frottant son front douloureux. Bien, tu finis un duo et soudainement t'es la réincarnation de Mozart... Quel égocentrisme.

Mais il en était fier. Louis était fier de ce qu'il avait composé. Il savait qu'il avait créé une œuvre d'art digne de ce nom. Pour une fois dans sa vie, il en était totalement sûr. C'était une œuvre musicale magnifique et émotionnellement complexe ; il savait qu'elle l'était. Il se sentait lessivé, un peu fané sur le bord, mais il y avait également un fond de satisfaction. Un sentiment de confiance inconnu dans son cœur.

Louis repoussa sa chaise et descendit en bas, se servant un verre d'eau au robinet de sa cuisine. Il sentait la présence de l'œuvre musical dans l'autre pièce comme un poids dans son dos. La petite once de satisfaction en lui était en train d'être éclipsée par autre chose.

Qu'est-ce que je fais, maintenant ? pensa-t-il. Qu'est-ce que j'en fais ?

Il n'y avait qu'une seule personne à qui il voulait vraiment, vraiment, montrer sa musique, et c'était la seule personne à qui il était certain de ne jamais pouvoir.

Mon beautiful, beautiful boy, pensa Louis. C'est pour toi. Pour nous.

La main de Louis agrippa fermement le verre qu'il tenait, son cœur se serra douloureusement dans sa poitrine. Il ne but qu'une seule gorgée d'eau et jeta le reste dans l'évier.

Eh bien, à quoi t'attendais-tu ? se dit-il d'un air moqueur. Une sorte de rétablissement magiquement cathartique ? Un moyen de tourner la page ? Comment est-ce qu'on faisait ça, de toute façon ? C'était juste un tas de conneries. Je l'aimerai toujours. Je l'aimerai jusqu'à la fin de ma vie. N'était-ce pas ce dont il était question ?

Il remonta dans sa chambre, s'appuya contre l'embrasure de la porte et fixa la pile de papier sur son bureau.

Du temps. C'était ce que Louis devait attendre. Le passage simple, lent et inévitable du temps. C'était tout ce qu'il pouvait faire.

Ça aussi, ça devrait passer.

Peut-être que dans un an, Louis serait capable d'aimer Harry d'une façon distante et tragiquement romantique plutôt que l'immédiateté corsée et effrayante qu'il ressentait à cet instant. Peut-être que dans six mois ou un an, l'amour ne ressemblerait plus autant à une roche dans son ventre, à une tumeur à la base de son œsophage, le faisant doucement mourir de suffocation. A terme, il serait capable de penser à Harry Styles sans s'étouffer avec la force de ses émotions.

Est-ce vraiment ce que je veux, cependant, si je suis totalement honnête avec moi-même ? Tourner la page avec Harry ?

Il traversa la pièce jusqu'à l'œuvre musicale, posant une main dessus et dessinant légèrement les notes en haut de la page avec ses doigts. Il grimaça quand une vague de nostalgie déferla en lui. Bon Dieu. Harry Styles. Louis voulait vraiment lui montrer, tellement, même s'il savait qu'il ne méritait pas d'en avoir la chance. Il ne voulait pas se languir noblement de loin. Il voulait être, enfin, capable d'exprimer à Harry à quel point il était important pour lui.

Égoïste, se dit sévèrement Louis. T'es égoïste. Tu lui as brisé le cœur et le tien ; tu ne le mérites pas. Il est heureux maintenant...

« Putain, » dit-il, redescendant à toute vitesse et se laissant tomber dans son canapé, attrapant la télécommande pour pouvoir allumer la télé. Il pensait que ça allait le distraire de ses pensées (probablement une idée inefficace), et il n'avait définitivement pas considéré la possibilité que ça serait son propre visage qui apparaîtrait sur l'écran lorsqu'il se mit en marche.

Louis se tendit, surpris. Il se sentit désorienté pendant une seconde et vulnérable, comme s'il y avait une caméra pointée sur lui à ce moment précis, avant de se souvenir du dernier cycle de concert de Harry et l'accord de l'OSL avec la BBC.

« J'pensais qu'il était passé dimanche, » marmonna-t-il en se tortillant, mal à l'aise, dans son canapé. « Ils doivent le rediffuser... »

Sa voix s'estompa alors que ses yeux se focalisèrent sur Harry, sur la ligne de son dos et les mouvements forts de ses bras alors qu'il dirigeait l'orchestre. C'était la toute fin de leur concert, se rendit compte Louis, le dernier mouvement de la Symphonie Fantastique de Berlioz. Il se sentit soulagé de ne pas avoir à se torturer pendant trop longtemps, mais un peu triste également. Regarder Harry était merveilleux. Louis l'aurait fait pendant des heures, peu importe à quel point c'était douloureux.

Harry était toujours aussi incroyable, une présence pleine de confiance et magnétique à l'avant de l'orchestre. Louis se retrouva à se pencher en avant au fur et à mesure que l'œuvre avançait, attiré par la qualité de la musique à la fois étrange, saccadée et presque hallucinatoire. Et, bien évidemment, par Harry lui-même.

L'angle de la caméra changea alors que Harry faisait signe aux musiciens d'arrêter à la fin de l'œuvre, le montrant de face plutôt que de derrière. Le souffle de Louis se coupa, observant hypnotisé, alors que les yeux du Harry sur l'écran se baissèrent vers sa gauche une fois la prestation terminée, s'illuminant en même temps. Le visage de Harry était si clairement et ouvertement joyeux, une fossette apparaissant dans sa joue gauche tandis qu'il faisait un sourire rayonnant au premier violon. Le Louis sur l'écran, dont les yeux brillaient en retour, dont le visage était tout autant transparent, regardait Harry droit dans les yeux. La caméra était directement braquée sur eux, zoomant en avant lorsque Harry descendit de son podium pour serrer la main de Louis. Les yeux de ce dernier se remplirent de larmes à ce qu'il vit. Au fait il avait été clairement et totalement amoureux. Au fait qu'ils avaient été clairement amoureux l'un de l'autre, parce que ce Harry sur l'écran l'aimait indéniablement de façon réciproque.

Regarde. Regarde ce que t'as perdu. Ce dont tu avais trop peur pour te rendre compte de ce que tu avais...

Louis éteignit rapidement la télévision et jeta la télécommande par terre. Sa respiration était haletante, la douleur aiguë dans son ventre était presque insupportable, la sensation d'oppression à la base de sa gorge était pire que jamais. Il sauta hors du canapé et commença à bouger dans la pièce, se forçant à prendre des respirations profondes et régulières pour ne pas avoir plus de vertiges qu'il n'en avait déjà.

Dehors, dehors, pensa-t-il. Je dois sortir.

Il fouilla dans les morceaux de papier abandonnés sur sa table basse, trouvant finalement son téléphone après ce qui semblait être une éternité.

Niall répondit à la première sonnerie. « Lou ? »

Entendre le doux son de la voix de son ami fit presque éclater Louis en larmes, mais il se retint.

« Ni, » réussit-il à dire. Il faisait toujours les cent pas dans son salon et respirait fort.

« Louis, est-ce que ça va ? » demanda Niall, l'inquiétude perceptible dans sa voix.

Louis déglutit fortement. « Ouais. Enfin, non, » dit-il en rigolant, un petit peu tristement. « Mais, euh, est-ce que tu crois... j'ai besoin de sortir de chez moi... Tu crois que – »

« Ouais, bien sûr, » dit Niall, n'attendant pas qu'il finisse. « Bien sûr. Est-ce que tu veux venir chez moi ? Gladdo, Malik et moi, on se fait un barbecue pour fêter nos petites vacances, si t'es partant... Sinon, je peux leur dire qu'on reporte à – »

« Non, » le coupa Louis. « J'veux dire, oui. Je-je suis partant. » Il laissa échapper un autre petit rire. « Des gens. Ça me fera du bien de voir des gens, je pense. »

Niall rigola, « D'accord, eh bien, Gladys sera là d'une minute à l'autre, alors viens quand tu veux. »

« J'dois ramener quelque chose ? » demanda Louis, pas qu'il avait quoi que ce soit chez lui.

« Nan, juste toi. »

« D'accord. »

« Bien. » Niall s'arrêta et Louis put entendre qu'il était en train de secouer sa tête. « Je t'aime, mon pote, » dit-il.

« Je t'aime aussi, » murmura doucement Louis avant de raccrocher.

Il arriva chez Niall en moins d'une heure, ses cheveux encore hérissés et humides de sa douche. Niall lui avait envoyé un message qui disait qu'ils étaient déjà sur le patio, alors Louis alla vers l'arrière de la maison avec la bouteille de vin rouge qu'il avait acheté sur le chemin.

« J't'avais dit de rien ramener à part toi-même ! » dit Niall, le tirant dans une étreinte et le tapotant dans le dos. Il fit tournoyer les pinces du grill dans sa main gauche quand ils se séparèrent. Niall prenait son rôle de roi du barbecue incroyablement sérieusement, évidemment.

« J'voulais quand même contribuer, » expliqua Louis avec un haussement d'épaule. « Je n'étais pas vraiment d'humeur pour de la bière, et je n'étais pas sûr que t'aies du vin... »

Zayn et Gladys rigolèrent, déjà assis autour de la table de pique-nique, mais Niall fit un bruit de dégoût et ajusta sa casquette de façon indignée.

« Il y a du vin ! Il y a définitivement du vin ! Toute une variété, en fait ! Je suis un hôte accompli et un être humain incroyablement cultivé, je te ferai savoir. » Il protesta bruyamment, faisant de grands gestes avec la pince alors qu'il allumait le barbecue. Il tourna la tête vers Gladys. « Dis-leur, G. »

Gladys rigola et roula ses yeux alors qu'elle commençait à remuer la salade qui était au milieu de la table. « Louis, ton ami Niall Horan a récemment fait ses premiers pas dans le monde merveilleux et vaste de la dégustation de vin, et il a une sélection de qualité dans sa cuisine à cet instant-même. »

Niall sourit d'un air suffisant à Louis, si content que ses yeux disparurent presque.

« Tous en cubi ? Ou quel est le ratio, genre 70/30 ? 60/40 ? » demanda Louis en rigolant.

« Oooh, très drôle. T'es toujours le roi de l'humour, Tommo, » dit Niall, roulant des yeux mais souriant également. « Tous les vins sont en bouteilles, merci beaucoup. »

Louis sourit en allant vers la table. Il s'était senti un peu nerveux sur le chemin, puisque c'était la première fois qu'il voyait quelqu'un depuis sa disgrâce. Interagir avec Niall avait un peu facilité les choses, mais il se sentit quand même mal à l'aise lorsqu'il s'assit en face de Zayn.

« Alors, » dit-il avec un hochement de tête en guise de salutation et en attrapant le tire-bouchon, « comment ça va ? »

Zayn le regarda avec méfiance. C'était comme s'il essayait de choisir ses mots avec prudence.

« Mieux que moi, je suppose, » dit Louis avec un rire forcé avant que Zayn puisse réellement répondre. Il avait juste voulu faire allusion à ce dont personne n'osait parler, mais le ton faux et strident de sa voix lui rappela sa mère. Il dut fermer ses yeux et essayer de repousser toute une série de souvenir liée à vendredi dernier.

Non, je le suis. Je suis réaliste...

Le bruit des pas rapides de Harry dans le hall d'entrée du Barbican, alors qu'il s'éloignait de Jay, résonnèrent dans la tête de Louis.

Merde.

Il avait probablement tout empiré. Ça semblait être tout ce à quoi il était bon, ces derniers temps. Effectivement, lorsqu'il rouvrit ses yeux, Zayn se tortillait sur le banc de la table de pique-nique, encore plus mal à l'aise et ne sachant clairement pas quoi dire. Gladys, qui avait disparu dans la maison pendant quelques minutes, après avoir fini avec la salade, les rejoint juste au bon moment pour venir à leur rescousse.

« Il va définitivement mieux que toi, Louis, » dit-elle avec un sourire en coin, lui tendant le verre à vin qu'elle venait d'aller chercher dans la cuisine. « M. Malik a sa première exposition dans une galerie d'art à la fin du mois. »

« Quoi ? Vraiment ? » demanda Louis, tellement content pour son ami qu'il oublia la tension qu'il avait créé. « C'est génial. Félicitations ! »

Zayn devint un peu rouge, son beau visage se tordant en un demi-sourire. « Merci, mec, » dit-il, hochant de la tête et haussant timidement des épaules.

« Alors, c'est où ? Et quand ? Quel genre d'art ? Des dessins ? » demanda Louis, remerciant Gladys pour le verre avec un sourire avant de se servir du vin. « Dis-moi tout. »

« Eh bien, » dit Zayn, prenant une gorgée de sa bière, « c'est principalement des lithographies... »

Vingt minutes plus tard, Zayn était en train de raconter comment le gros coup de foudre qu'il avait eu pour la gérante de la galerie d'art, avait créé une situation terrible pour lui. Il n'avait pas eu le cœur de lui dire qu'elle avait mal prononcé son nom de famille pendant les trois premières semaines où ils avaient travaillé ensemble.

« C'était complètement horrible. J'veux dire, je parle à peine quand on est ensemble. Elle pense probablement que je communique avec tout le monde en ne faisant qu'hocher et secouer la tête, comme une sorte de fou, » dit Zayn, roulant des yeux à lui-même et rigolant. « Et tout d'un coup, j'ai juste lâché 'C'est Malik' comme ça. »

Louis rit affectueusement à l'histoire. Il aimait la façon dont Zayn s'animait de plus en plus au fur et à mesure qu'il buvait, sa voix allant dans les aiguës puis les graves pour accentuer ses histoires. Il n'était définitivement pas aussi timide que les gens le pensaient initialement.

Gladys tapota le bras de Zayn en s'asseyant à côté de lui. « Je suis sûre qu'elle te trouve mignon. »

Zayn secoua sa tête. « Je me laisse toujours envahir par l'embarras parce que, parfois, j'ai peur qu'elle pense que je suis, genre, délibérément 'mystérieux' ou quelque chose comme ça. Comme si c'était une mascarade, une sorte d'attitude stupide d'artiste. Et ensuite, genre, j'ai littéralement envie de mourir, et ça rend tout encore pire. »

Niall rigolait alors qu'il s'approchait de la table, ses bras remplis de plats de steak et de légumes grillés dans de l'aluminium. « On devrait te faire une petite carte pour que tu lui donnes. 'Cher Perrie, les belles personnes peuvent être également timides. Avec tendresse, Zayn.' Vous seriez mariés dans la semaine qui suit. » Son téléphone se mit à sonner dans le tablier qu'il portait alors qu'il manœuvrait pour essayer de poser la nourriture sur la table. « Tommo, tu peux regarder pour moi, s'il te plaît ? »

Louis acquiesça et plongea une main dans la poche frontale de Niall pour attraper le téléphone.

« C'est de qui ? » demanda Niall, alors qu'il retournait vers le barbecue.

Louis regarda le téléphone et se figea, son cœur s'arrêtant net de battre.

« C'est, euh, » il déglutit. Sa main se mit à trembler et à devenir moite autour du téléphone de Niall, qu'il continuait de tenir fermement, fixant l'écran et essayant de donner un sens à ce qu'il voyait. « C'est de Harry... » finit-il dans un murmure, son souffle se coupa une seconde.

Harry avait envoyé une photo de Florian Weil. Son bras était autour des épaules d'une très jolie femme, une de ses mains était prudemment posée sur son ventre de femme enceinte, ses lèvres collées à sa tempe.

Anja, Flo et le petit bébé te disent Hallo !!! Quelle belle famille, hein ? Tu me manques, Nialler. Londres me manque.

Un jour plus tôt, Louis aurait été capable de tourner ça en une fiction ridicule dans sa tête. Il aurait réussi à se convaincre, dans une spirale infernale cauchemardesque, que cette Anja devait être la mère porteuse de Florian et Harry et qu'il l'avait perdu de manière encore plus irrévocable qu'il ne l'avait cru possible. Mais pas maintenant. Non. Louis reconnaissait l'expression sur leurs visages ; il avait vu le même genre d'éclat entre lui et Harry à la télévision quelques heures auparavant. La vérité était évidente. Florian et Anja étaient amoureux.

Florian et Harry ne sont pas ensemble, pensa Louis, surpris et respirant difficilement. Ils ne sont pas ensemble. Ils ne sont pas amoureux.

« Lou, » dit doucement Niall, revenant du barbecue et posant une main sur l'épaule de Louis, « est-ce que tu m'as entendu ? Qu'est-ce que le message dit ? »

Louis n'arrivait pas à parler. Il secoua sa tête, tendant sans un mot le téléphone à Niall.

Ils ne sont pas amoureux... Harry n'est pas amoureux de Florian. Il ne l'est pas. Les pensées de Louis tournaient à toute vitesse, devant hors de contrôle. Il n'arrivait pas à saisir entièrement cette nouvelle information ; c'était une surcharge émotionnelle et sensorielle. Ses tempes battaient très fort, son cerveau enflait et se comprimait à l'intérieur de sa tête, son pouls montait en flèche. C'était une belle après-midi au début de l'été mais, soudainement, l'air devint collant contre sa peau exposée, faisant perdre tout le charme de sa douceur.

Je veux être à tes côté, tout le temps.

Niall passa le téléphone à Gladys. Louis put les sentir s'échanger un regard par-dessus le sommet de sa tête une fois qu'elle eût vu la photo. Cependant, ils semblaient si loin, comme si le monde où ils vivaient était sur un plan d'existence totalement différent.

Harry n'est pas amoureux de lui.

« Louis, » dit Gladys avec douceur.

Louis continua à fixer ses genoux, mordant l'intérieur de sa lèvre. Sa jambe gauche rebondissait rapidement, la seule manifestation extérieure de l'énergie bouillonnante qui se formait dans son corps.

« Louis, regarde-moi, » dit-elle d'une voix pleine de gentillesse. Une de ses mains chaudes et douces se referma sur la sienne. « Regarde-moi, chéri. »

Louis releva doucement ses yeux, sa poitrine si serrée qu'il avait l'impression que ses côtes allaient se briser. A travers le flou causé par les larmes coulant de ses yeux, il put voir le visage de Gladys plein d'amour et de compréhension.

« Qui protèges-tu ? » demanda-t-elle doucement, serrant sa main et la caressant de façon rassurante. « Lui ? Ou toi-même ? »

Louis réussit à laisser échapper quelque chose qui fut à moitié un rire et à moitié un sanglot, ses larmes coulant toujours librement sur ses joues. « Putain, » dit-il d'une voix étouffée.

Il se leva brusquement, se mettant sur ses pieds et sortant de la façon la moins gracieuse au monde d'entre le banc et la table. Gladys avait raison. Il n'avait plus rien derrière quoi se cacher ; il ne pouvait plus être lâche.

Louis fut soudainement conscient de chaque kilomètre le séparant de Harry. Berlin pouvait tout aussi bien se trouver sur la lune – c'était inacceptable et insupportable, cette distance entre eux. Louis devait remédier à ça ; il avait besoin d'être lui, avec Harry, tout de suite. N'importe quelle autre option semblait incompréhensible et invivable. Il devait s'expliquer et se déclarer dès que possible, ou son corps pourrait s'auto-détruire, s'effondrer en un pathétique tas de poussière sur le sol. Il ne survivrait pas s'il ne disait pas à Harry qu'il l'aimait. Il ne pouvait plus vivre de cette façon.

Il tendit une main à l'aveugle et attrapa le poignet de Niall.

« Putain. Niall, » dit-il de façon désespérée, essuyant maladroitement les larmes sur son visage avec sa main libre. « Tu-tu dois... Je dois – » Il prit une longue inspiration saccadée pour s'empêcher de devenir trop étourdi et de tomber dans l'herbe, sa prise se resserrant sur le bras de Niall. « Tu dois me dire où Harry vit à Berlin. S'il te plaît. Je dois. Je dois aller à Berlin ; j-je dois lui parler. Je dois lui dire. »

« D'accord, » acquiesça Niall, les yeux écarquillés alors qu'il enregistrait tout ce que Louis venait de dire. Il eut un rire nerveux et tira Louis dans une étreinte ferme, frottant une main entre ses omoplates d'une manière apaisante. « J'ai son adresse dans mon téléphone, d'accord ? »

Louis hocha de la tête contre son épaule.

« Prends juste quelques profondes respirations pour moi, » ordonna-t-il, sa paume était toujours une présence rassurante dans le haut du dos de Louis. De la part de n'importe qui d'autre, ça aurait pu sembler légèrement condescendant. Pas de Niall. C'était clair qu'il était juste conciliant et d'un grand soutien, calmant Louis pour qu'il soit suffisamment stable sur ses pieds pour entreprendre le plan d'action fou qu'il prévoyait.

« Est-ce que tu veux partir tout de suite ? Aujourd'hui ? » demanda-t-il, repoussant légèrement Louis pour le regarder dans les yeux, son visage plein d'inquiétude.

Louis hocha à nouveau de la tête. « Oui, aujourd'hui. Tout de suite. Aujourd'hui. »

Zayn éclaircit sa gorge, toujours assis à côté de Gladys à table, son téléphone en main. « Le dernier vol de pour Berlin est celui de la British Airways à 19h10 en partance de Heathrow, » dit-il, un doux sourire sur son visage. « Ça va être juste, mais tu peux le faire. »

Louis jeta un coup d'œil à sa montre, son cœur accélérant légèrement. Il était un peu plus de 16h30. Zayn avait raison ; ça allait être juste, mais il pouvait le faire.

« Très bien ! » dit Niall, un sourire étirant soudainement son visage alors qu'il courrait vers la maison avec ses tongs. Il pointa un doigt vers Louis, ses yeux s'illuminèrent avec fierté et excitation. « Très bien, Tommo ! Je vais chercher mes clés. Je t'emmène avec l'Astra, ça ira plus vite. On doit s'arrêter chez toi pour ton passeport ? »

« Ouep, » confirma Louis, hochant de la tête. Son passeport, le concerto, et lui-même ; c'était à peu près tout ce qu'il prévoyait d'emmener. Il sentit une poussée d'adrénaline monter en lui en se rendant compte de ce qu'il allait réellement, enfin, faire. Il allait à Berlin. Il allait rejoindre Harry. Il allait confesser son amour à son beautiful boy.

« Ouep, » dit-il une fois de plus à haute voix pour son propre bien. Il n'avait jamais été aussi terrifié ou excité par quelque chose de toute sa vie.

*

Un peu plus de six heures et demi plus tard, Louis était devant l'immeuble de Harry, blotti sous l'auvent de l'entrée. Il était vingt-trois heures quinze à Berlin et il gigotait dans le noir, essayant de trouver le courage d'appuyer sur la sonnette de Harry.

H. Styles 2A

Harry Styles, pensa Louis, ses os vibrant avec la puissance de sa nervosité. Ses dents claquaient, même si l'air était doux et chaud autour de lui. Berlin était apparemment très agréable à ce moment de l'année.

Foutue Berlin.

Ça avait été une course folle jusqu'à l'aéroport, Niall garant l'Astra sur le trottoir devant le Terminal 5 si rapidement qu'il avait presque cramé ses pneus. Il avait crié à Louis « va le récupérer ! » alors qu'il sortait à toute vitesse de la voiture, courant jusqu'au comptoir de la British Airways pour pouvoir acheter son billet. Il avait passé la sécurité en étant si agité et nerveux qu'il était surpris de ne pas été sélectionné pour une fouille « aléatoire », et il était arrivé à la porte, en sueur et ébouriffé, juste avant l'embarquement.

Ensuite, il avait été temps d'attendre. Louis avait regardé par le hublot de l'avion, essayant de trouver exactement ce qu'il devait dire à Harry lorsqu'il le verrait, luttant pour formuler une excuse exprimant à quel point il se sentait sincèrement et profondément désolé. Il ne put pas empêcher sa tête de faire des prolongations, tournant en une boucle infinie alors qu'il faisait une fixation sur si Harry lui allait lui pardonner ou non, s'il allait même le laisser monter dans son appartement, s'il y avait un espoir qu'il l'aimait encore.

Ce n'est pas le plus important, se réprimanda Louis, alors qu'il passait un doigt sur le bouton à côté du nom de Harry. Tu vas le regretter pour le reste de ta vie si tu ne le fais pas, se dit-il. Tu l'aimes. Il mérite des excuses et une explication pour ton comportement, au minimum.

Il continuait de se trouver des excuses, se disant que ça serait plus poli de revenir dans la matinée. Comme s'il était réellement bienveillant, parce qu'il savait que les horaires de grand-père qu'avait Harry voulait dire que, parfois, il était au lit avant 21h30. Comme si venir à l'improviste à huit heures du matin et larguer une bombe d'émotions sur Harry serait mieux, étant donné qu'il devait probablement aller travailler ensuite.

Qui essaies-tu de protéger ? Louis roula des yeux avec un grognement alors que les mots de Gladys lui revenaient. C'est ta peur qui t'a mis dans cette situation en premier lieu.

Louis balança son poids d'un pied à l'autre, secoua ses bras et prit une profonde respiration. Il se pencha en avant et appuya sur la sonnette avec son index, maintenant la pression pendant trois secondes au cas où Harry était réellement en train de dormir.

Oh mon Dieu. Oh mon Dieu. Oh mon Dieu. Son cœur battit à la chamade lorsqu'il fit un pas en arrière, rebondissant sur ses orteils et serrant sa pochette contre son torse alors qu'il attendait.

Quinze secondes passèrent, puis trente, puis quarante-cinq. Louis s'avança pour appuyer à nouveau sur la sonnette lorsque l'interphone se mit en route dans un sifflement statique, le surprenant tellement qu'il laissa échapper un petit cri et sursauta en arrière.

« H-Hullo ? » La voix grave, confuse et rauque de sommeil de Harry sortit de l'interphone et le cœur de Louis se gonfla dans sa poitrine en l'entendant. « Qui – Flo ? Wer ist da ? » (ndlt : Allô ? Qui est là ?)

Louis se pencha en avant et appuya sur le bouton pour pouvoir parler, tremblant tout le long. « Harry, » dit-il, éclaircissant sa gorge pour retirer le nœud d'émotion qui s'y était formé. Il était totalement effrayé. « C'est – c'est Louis. Je, euh. Louis Tomlinson ? » Il envisagea brièvement de s'excuser de venir sans prévenir, mais il se ravisa. « Est-ce qu'on peut – j'espérais qu'on – puisse... Est-ce qu'on peut parler ? »

Il fit un pas en arrière, grimaçant, son cœur battant comme fou. Il craignait le pire alors qu'il se mettait involontairement à compter les secondes avant que Harry ne réponde.

Mille, deux mille, trois mille...

Louis passa une main dans ses cheveux indisciplinés et légèrement gras à cause de l'avion. Il mordit l'intérieur de sa joue tellement fort qu'il faillit saigner.

Il avait cru que son cœur battait fort lorsqu'il attendait la réponse de Harry, mais il ne fut absolument pas prêt à la façon dont il accéléra, sortant presque de sa poitrine, quand Harry apparut à la lumière vacillante du hall d'entrée de son immeuble. Il s'approcha de la porte avec cette démarche si douloureusement familière, un pantalon de pyjama tombant sur ses hanches, un vieux tee-shirt avec un tas de trou et ses boucles dans tous les sens. Parfait. Absolument parfait.

Mon beautiful, beautiful boy, pensa Louis, sa respiration s'étrangla dans sa gorge. Il l'était. Harry était si, si beau pour Louis. La plus belle chose au monde.

Louis eut envie de tellement de chose en même temps lorsqu'il revit Harry. Il voulut se jeter à ses pieds et le supplier de lui pardonner. Il voulut enfouir ses mains dans ses boucles et embrasser ses lèvres rouges et pulpeuses. Il voulut le regarder de loin pendant des heures. Il voulut juste le tenir contre lui pour le reste de sa vie et ne jamais le lâcher.

Pendant un court instant, il pensa que Harry était peut-être descendu pour l'inviter de façon polie à partir. Mais ensuite, Harry ouvrit la porte et, encore un peu endormi, il fit un mouvement de la tête en direction des escaliers, indiquant clairement que Louis devait le suivre à l'intérieur.

« Le bouton, » dit Harry, sa voix encore rauque de sommeil. Il traça un cercle dans le vide avec un doigt, comme s'il ne connaissait pas le bon terme. « Le, euh, le mécanisme pour déverrouiller la porte. Il ne fonctionne pas, » expliqua-t-il, sans jamais initier un seul contact visuel avec Louis. Il ajusta nerveusement sa frange tandis qu'il marchait devant Louis, montant rapidement les escaliers avec qu'une paire de chaussettes aux pieds.

Louis l'aimait si fort qu'il avait l'impression que son corps allait se briser en deux. Couper son sternum en deux, tous ses os pulvérisés à l'intérieur de son corps sous l'effet de cette force. Il pouvait littéralement voir son cœur battre sous son tee-shirt, son muscle pectoral tressautant légèrement avec la force de son pouls.

Harry Styles. Harry Styles. Harry Styles.

Harry ouvrit silencieusement la porte de son appartement, glissant à l'intérieur et se mettant sur le côté en attendant que Louis le suive. Il était toujours suffisamment poli pour fermer derrière eux, mais il évita quand même de guider Louis d'une quelconque façon.

Harry ne parla pas jusqu'à ce qu'il eût conduit Louis dans le salon, se tournant pour lui faire face. Il se tint à environ trois mètres de lui avec ses bras croisés sur son torse et les sourcils froncés.

« Alors, » demanda-t-il avec la voix tremblante. Ses magnifiques yeux verts étaient grands et clignés, mais ils étaient sur leur garde. « De quoi tu voulais me parler ? »

Il paraissait méfiant, mais réellement curieux et ouvert à entendre ce que Louis avait à dire – et malgré tout, il semblait avoir toujours un peu d'espoir également. Ça coupa la respiration de Louis pendant un instant, le mystérieux charme de Harry en tant qu'être humain. Ça semblait parfois aller au-delà de la compréhension. Louis eut envie de se laisser tomber au sol alors que, dans sa tête, il avait des flashbacks de cette terrible soirée chez lui, si loin dans le temps, du ton froid et sec de sa propre voix quand il avait demandé à Harry ce qu'il voulait.

Putain, je l'aime tellement. Comment quelqu'un pourrait réellement le mériter ?

Louis posa sa sacoche sur le sol à côté du canapé de Harry, ne voulant pas l'utiliser comme un bouclier pendant qu'il parlait. C'était si difficile de ne pas être capable de le toucher. Il voulait traverser la pièce et poser une main réconfortante dans la nuque de Harry, toucher son visage, tracer la courbe de ses sourcils et lui murmurer qu'il l'aimait. Il savait qu'il n'en avait pas le droit. A la place, il se tortilla à l'endroit où il se tenait, se raclant la gorge et gagnant du temps pendant qu'il essayait de trouver où commencer. Ça semblait être une tâche impossible.

Harry se mit face à lui avec impatience, attendant toujours une réponse, son agitation grandissante visible dans la façon dont il jouait avec sa lèvre inférieure.

Louis prit une profonde inspiration et commença à parler.

« Je suppose... Je suppose que, d'abord, je voulais te dire à quel point je suis désolé de la façon dont je t'ai traité, Harry. » Louis ferma ses yeux, retenant un sanglot alors qu'un sentiment familier de culpabilité se réveillait en lui, la même haine de soi suffocante que d'habitude, obstruant sa gorge. « Je suis tellement, tellement désolé de ce que j'ai fait et la façon dont j'ai agi. Je n'ai jamais regretté autant quelque chose dans ma vie. J'ai été lâche. J'avais tellement... tellement peur. Et ça me tue de penser à la façon dont tu as dû le percevoir, comme si je ne – comme si je n'en ai rien à foutre de toi. Je ne me le pardonnerai jamais, parce que littéralement rien... rien ne pourrait être plus éloigner de la vérité. »

Ensuite, il regarda Harry, correctement, droit dans les yeux. Ceux de Harry étaient cerclés de rouge et déjà remplis de larmes, comme ceux de Louis. Le cœur de ce dernier loupa un battement alors qu'il se préparait à ce qu'il allait dire ensuite, mais il n'y avait pas de retour en arrière à présent.

« Je t'aime, Harry, » souffla-t-il, impuissant, laissant ses larmes couler sur son visage. « Tellement. Je suis tellement amoureux de toi. Et j'avais peur que, si je ne venais pas ici pour te dire ces choses, ça me hanterait toute ma vie. »

Harry cligna des yeux, son visage rouge d'émotion. Une seule larme glissa le long de sa joue droite. « Mais p-pourquoi ? » balbutia-t-il, sa respiration saccadée. « Pourquoi as-tu – »

« Pourquoi ai-je dit ce que j'ai dit à Dennis Turner ? » demanda Louis. Il ferma ses mains en poings le long de ses flancs, au point où ses ongles s'enfoncèrent dans ses paumes. Ça faisait mal à chaque nerf dans son corps de ne pas pouvoir toucher Harry, ne pas pouvoir le réconforter. « Pourquoi ai-je été aussi horrible avec toi quand t'es venu chez moi pour avoir une explication ? »

Harry hocha de la tête, essuyant son nez et ses yeux. Ses épaules se recroquevillèrent et des larmes occasionnelles continuèrent de couler sur ses joues. Le cœur de Louis se serra à cette vue, se comprimant de colère en sachant qu'il avait causé autant de douleur à Harry.

« Ce n'est vraiment pas... Ce n'est pas une excuse. Mais je – » Les joues de Louis rougirent d'embarras à la profondeur de son insécurité, alors qu'il enfonçait son pied dans le tapis moche de Harry. « Je, euh, je pensais que... Je pensais que t'avais déjà décidé d'aller à Berlin. Que tu ne me l'avais pas dit, mais que tu partais. » Il secoua sa tête. « Ça semble tellement stupide maintenant, mais j'ai entendu Taggie Diversey et Amelia Frasier-Lind parler de ça à cette fête, celle après ton dernier concert. J'étais tellement dévasté, et c'est affreux et tellement humiliant d'y repenser, parce que j'ai réagi d'une manière incroyablement enfantine et – et vindicative. » Louis essuya une larme de son visage, continuant dans un chuchotement et fixant les pieds de Harry, honteux. Il gratta timidement un de ses sourcils, haussant ses épaules. « J'avais trouvé la proposition que t'as reçu, pour ici – pour Berlin – dans ton canapé un mois avant et j'avais espéré que... Je continuais d'espérer que je pourrais être suffisant. Que nous deux, ensemble, que peut-être je pourrais être une raison suffisante pour que tu veuilles rester. Et ensuite... » soupira-t-il, ne finissant pas la phrase, frottant le bord de sa mâchoire où les larmes laissaient des traînées qui le démangeaient en roulant le long de son visage. « Je ne pensais pas ce que j'ai à Dennis. C'est l'exact opposé de ce que je ressentais vraiment, Harry. J-je voulais te garder à Londres pour toujours, mais je pensais... je pensais que tu t'en foutais. Alors j'ai agi comme si je m'en foutais également. »

Louis releva sa tête, retenant d'autres larmes alors qu'il regardait à nouveau Harry droit dans les yeux.

« Je n'arrête pas de penser à la dernière chose que tu m'as dit ce soir-là chez moi, » chuchota Louis, sa voix enrouée par l'émotion. « À – au fait que tu voulais toujours être à mes côtés et que je ne t'avais jamais laissé l'être, que je ne te laisserais jamais l'être. Si, Harry. Je le ferais, maintenant, si tu m'en donnais la chance. Je te veux à mes côtés. Je veux être à tes côtés. Je le veux plus que n'importe quoi d'autre au monde. J-je te garderais à mes côtés pour le reste de ma vie si tu me le permets... »

« Louis, » dit doucement Harry, sa voix profonde.

Louis se pencha rapidement vers son sac, sortant le duo des confins du cuir. Il fut soudainement terrifié par ce qu'il pourrait voir dans les yeux de Harry. Il s'était concentré si fort pour lui dire ce qu'il avait sur le cœur, pour enfin exprimer tout ce qu'il ressentait, qu'il avait en quelque sort oublié qu'il espérait grandement que Harry l'aimait toujours en retour, s'il l'avait même aimé en premier lieu. Il avait réussi à oublier momentanément que si Harry le laissait tombé avec douceur, peu importe à quel point Louis serait fier d'avoir eu la force de s'excuser et de s'expliquer, son cœur serait à nouveau brisé. Il en était définitivement conscient maintenant, alors qu'il tendait sa composition à Harry avec une main tremblante et les yeux baissés. Louis avait besoin de lui donner avant de savoir ce que Harry ressentait ; sinon il pourrait complètement perdre son sang-froid. C'était la dernière pièce du puzzle pour Louis, peut-être la plus importante même.

Harry la prit sans un mot, mais Louis put sentir ses yeux bouger sur son visage, plein d'interrogation. Il l'observa avec le cœur battant à toute vitesse, à plusieurs mètres de distance, alors que Harry étalait la composition sur un bureau à proximité. Il passa le bout de ses doigts sur les premières mesures, les sourcils froncés pendant qu'il lisait.

« T'as écrit ça, » murmura Harry, alors qu'il tournait la première page. Ce n'était absolument pas une question, mais Louis acquiesça quand même. La vulnérabilité rampa sur sa peau tandis que Harry l'examinait.

Le souffle de Harry se coupa brusquement à quelque chose qu'il trouva dans la musique. « Oh, Louis, » dit-il.

Louis détourna ses yeux pour regarder attentivement la tâche décolorée sur le mur, tous les cheveux dans sa nuque se dressant.

« Chéri, » dit tendrement Harry. « S'il te plaît, regarde-moi. »

Rien que la marque d'affection suffit à serrer d'émotion la gorge de Louis et il releva sa tête petit à petit, plein d'espoir, jusqu'à ce qu'il regarde le magnifique visage, baigné de larmes, de Harry. Dès que Louis rencontra son regard, il se remit à pleurer, de nouvelles larmes coulant à la joie et au soulagement qui parcoururent son corps. Il craqua totalement à la magnitude et l'éclat de l'amour rayonnant dans sa direction depuis les yeux de Harry.

« Je t'aime tellement, Louis, » dit Harry d'une voix étouffée. « Tu dois savoir que je... je n'ai jamais cessé. Je ne pourrais jamais cesser de t'aimer. »

Louis rougit aux mots de Harry, sentant son amour se répandre sur sa peau et le remplir, le faisant frissonner de partout. Il vacilla sur ses pieds, presque pris de vertige.

Harry. Harry. Mon Harry. Toujours, pour l'éternité.

Harry appuya le bout de ses doigts tremblant sur la pile de partition, la caressant presque. « Et c'est... je ne sais même pas quoi dire. C'est – Louis. Ça signifie tellement. C'est parfait. »

« Merci », réussit à chuchoter Louis, la joie se déversant rapidement dans ses veines et réchauffant son visage déjà chaud. Il eut presque l'impression de délirer. Le sang se précipitait dans ses oreilles de la façon la plus douce et la plus enivrante.

Harry secoua sa tête, avançant vers Louis jusqu'à ce qu'il soit à moins d'un mètre l'un de l'autre. « Merde. J'arrive pas à croire à quel point, » murmura-t-il, fixant Louis avec des yeux émerveillés. « J'arrive pas à croire à quel point je t'aime. »

« Je... » souffla doucement Louis, luttant pour retrouver sa voix parmi toutes ces émotions. « Je t'aime aussi. »

Harry sourit en essuyant une autre larme. Il inclina sa tête sur le côté, les remords colorant son visage, sa voix serrée. « Je te dois des excuses, aussi, Louis. Pour plusieurs choses. J'aurais dû... j'aurais dû te dire ce que je ressentais, j'aurais dû te dire pour Berlin. Je n'arrive pas – » Sa voix se brisa légèrement et il continua dans un murmure. « Je n'arrive pas à croire que je t'ai laissé te sentir aussi seul. Je suis tellement désolé, Louis. J'avais peur, tout comme toi. »

Louis haussa ses épaules, reniflant. Il ouvrit sa bouche, sur le point de protester contre le fait que les insécurités de Harry ne s'étaient pas manifesté de la même façon horrible que les siennes, mais Harry secoua sa tête.

« Non, ce n'est pas grave, » dit-il doucement. « Je comprends pour – pour Dennis Turner. Je comprends. C'était... » il laissa échapper un rire plein de douleur. « Ça m'a fait mal. Beaucoup. Mais je comprends et je te pardonne. Je veux que tu saches que... je te pardonne et je t'aime. »

Louis ressentit un élan d'espoir et de soulagement accablant aux mots de Harry ; ils avaient finalement retiré le poids tenace de sa culpabilité de ses épaules. Il n'arrivait presque pas à croire qu'ils étaient vrais. « Merci, » dit-il sincèrement.

Les yeux de Harry débordaient d'affection, un éclat familier de désir s'illuminant derrière eux. « Est-ce qu'on peut – On peut continuer de parler plus tard. J-j'ai besoin de... Je veux... »

Les paupières de Louis papillonnèrent de plaisir. Il était submergé par le bonheur, son cœur se gonflant d'amour alors que Harry se penchait en avant.

Harry pouvait sentir son cœur battre à la chamade. Il leva ses doigts tremblant pour caresser la joue de Louis, laissant son regard se baisser du bleu de ses yeux à l'endroit où leur peau se touchait, émerveillé.

« Je pensais ne jamais pouvoir refaire ça, » chuchota-t-il. Il prit en coupe la mâchoire de Louis et fondit lorsque Louis vint se nicher contre sa main. « Te sentir... » Harry haleta presque à la sensation.

Les paupières de Louis papillonnèrent puis se fermèrent, une expression presque infiniment tendre sur son visage lorsqu'il amena sa main jusqu'au poignet de Harry pour le frôler du bout de ses doigts. Harry avait l'impression de flotter. Comme si tout son corps était à la surface de sa peau, dans les légers effleurements où ils se rencontraient. Il mordit sa lèvre quand Louis entremêla leurs mains plus fermement, glissant ses doigts entre ceux de Harry et tournant sa tête pour déposer un baiser sur sa paume.

« Je vois exactement ce que tu veux dire, » souffla Louis. « J'ai cru que j'allais mourir si je ne pouvais plus te toucher. »

Quand il rouvrit les yeux, ils étaient noirs. Harry sentit un frisson descendre le long de sa colonne vertébrale et se propager dans sa poitrine, quand il remarqua à quel point sa main avait l'air grande sur le visage de Louis. Le léger contraste entre la couleur de leurs peaux... Il la bougea pour la mettre dans la nuque de Louis, une position plus dominante, passant le bout de ses doigts à travers les doux cheveux fins et le tirant en avant.

« Je t'aime, Harry, » murmura Louis lorsque leurs lèvres furent à peine séparées. « Je t'aime tellement. »

Il ferma les centimètres entre eux, se mettant sur la pointe des pieds pour embrasser Harry. Ce fut tellement semblable, et en même temps absolument pas, à leur premier baiser – tout était nouveau, tout était familier. Leurs bouches bougèrent doucement l'une contre l'autre, mais avec un but précis. Ça devint de plus en plus chaud quand Louis ouvrit ses lèvres pour laisser la langue de Harry pénétrer entre. Ce dernier fut à nouveau submergé, mais ce fut par un sentiment d'amour fort, éternel et infaillible. Son corps répondit de façon exquise à Louis, le collant de plus en plus à lui... Il était désespéré ; il était patient. Et cette fois-ci, leurs visages étaient mouillés à cause de leurs larmes à la place de la pluie.

Ils se séparèrent avec un soupir. « Je suis à toi. Je suis à toi, » dit Harry, l'excitation se répandant depuis le picotement dans ses lèvres. « Je pense que je t'aimerai tout ma vie. »

Louis répondit avec un petit sourire, un bonheur pur et radiant, le soulagement doux gravé dans ses traits. Il s'écroula une seconde et demi, un temps presque douloureusement long à être séparés, avant qu'ils ne se rapprochent à nouveau. Harry frissonna quand Louis l'attira contre lui, enfouissant une main dans ses boucles et pressant sans ménagement son corps contre le sien.

« Je suis tellement obsédé par toi, » souffla Louis, écartant les jambes de Harry avec sa cuisse, ainsi Harry put sentir son sexe commencer à durcir. « Tout en toi. »

Harry se frotta contre Louis avec un gémissement. « Dieu merci, » répondit-il, laissant sa voix résonner profondément depuis sa poitrine, tandis que Louis glissait une main entre eux. « Parce qu'il n'y a personne d'autre que toi pour moi. »

Louis fit une légère pression culottée sur le sexe de Harry et ce dernier eut envie de rire. C'était son Louis. Son Louis... Harry ne savait pas si son cœur pouvait physiquement être plus rempli d'amour. Il battait à toute vitesse en lui, s'écrasant entre eux deux en des vagues invisibles lorsque leurs lèvres se rencontrèrent à nouveau, désireux de s'explorer. Harry perdit la tête avec cette sensation enivrante ; puis la main de Louis fut sur son épaule et il s'issa vers le haut, enroulant ses cuisses musclées autour de sa taille. Oh, ses bras furent plein de Louis à présent, ses biceps se contractant alors qu'il agrippait fermement son magnifique cul.

« Mon préféré, » marmonna Harry à bout de souffle tout en le pelotant.

Louis gloussa et soupira de contentement dans sa bouche. « Un favori partagé. »

Harry porta Louis dans la chambre, souriant lorsqu'il vit les yeux de celui-ci devenir vitreux quand ils se baissèrent sur ses muscles. « Putain, t'es tellement sexy, » dit-il. « Je... » Harry le sentit prendre une respiration saccadée alors qu'il enfonçait son visage dans son cou, l'embrassant sous la mâchoire. « J'en peux plus ; j'en peux plus. »

« Je t'aime, » répondit Harry.

« Je t'aime aussi, » entendit-il dire la voix très douce de Louis, alors qu'il sentait ses lèvres humides se poser au niveau de sa carotide. « Je n'arrêterai jamais. »

Leurs sexes étaient coincés l'un contre l'autre sous des couches de vêtements, chauds, raides et douloureux. C'était une sorte de frustration magnifique, être capable de le sentir mais pas totalement. Être capable de baisser ses yeux et voir le contour de leurs érections se frottant l'une contre l'autre, mais ne pas être capable de voir les gouttes de liquide pré-séminal en sortant. Louis balança ses hanches vers l'avant tandis que Harry ouvrait la porte de la chambre avec son pied et, après la longue séparation, ce fut presque suffisant. Le simple fait de penser au sexe de Louis le rendit fou. Il était si proche, si proche... Harry l'imagina en train de pénétrer en lui, faisant sortir des oh-oh-oh de sa gorge. Il imagina le sentir dans sa bouche, son poids velouteux.

Il imagina le voir dans sa main.

« Merde, » souffla-t-il. « Lou. »

Ils étaient à l'horizontal à présent, se frottant l'un contre l'autre, entièrement habillés et entremêlés sur le lit. Il y avait tellement de chaleur entre eux, Harry avait l'impression qu'ils pourraient tous les deux s'enflammer.

« De quoi as-tu besoin ? » Louis lui sourit tendrement, massant son cuir chevelu. Il frottait toujours son érection contre celle de Harry, mais il avait délibérément ralenti le rythme et bougeait ses hanches pour un maximum de contact. Ses mouvements, exécutés de façon experte, envoyaient des longues vagues intenses de plaisir à travers le corps de Harry.

« J'veux être en toi, » souffla Harry, son sexe tressautant en l'imaginant. « J'veux te sentir partout, partout... Putain. »

« Ouais, » dit Louis, remontant légèrement ses genoux pour que ses fesses se balancent sur Harry, une sorte d'aperçu de ce qui allait arriver, ses mains en appui sur le torse de Harry. « Je le veux aussi. Comme la première fois. » Ses pommettes étaient rouges et Harry leva une main pour le toucher. Tellement beau...

« T'es tellement beau comme ça, Louis, » dit-il d'une voix rauque, l'émotion formant un nœud dans sa gorge. Il n'allait plus retenir quoi que ce soit. Peu importe ce qu'il pensait, peu importe ce qu'il ressentait, il allait le dire à voix haute.

Louis rougit encore plus. « J'avais l'habitude de, euh... » commença-t-il. « J'avais l'habitude de te regarder, quand je te taquinais. A Interlochen. Pour voir le rose sur tes joues et – et je ne comprenais pas. Ça me rendait mal à l'aise, parce que... » Sa respiration se fit irrégulière lorsque Harry le tira vers le bas, leurs corps s'immobilisant pendant un moment, leurs cœurs battant l'un contre l'autre. « ... Je n'étais pas gay. »

« Tu es gay, » murmura Harry.

« Je sais, » dit Louis avec un rire étranglé. « Putain, je suis tellement désolé que tu m'aies connu pendant cette période de ma vie. »

Harry sentit son cœur avoir un battement douloureux, mais ça venait d'une blessure qui guérissait. Enfin, enfin. Il avait Louis ici, à Berlin, dans ses bras. C'était comme un miracle. Il ne le lâcherait jamais.

« Je veux en faire partie jusqu'à la fin, cependant. »

Louis respira calmement, se redressant sur ses coudes pour observer le visage de Harry. Il y avait de nouvelles larmes dans ses longs cils. Harry leva un doigt pour les essuyer tendrement. « S'il te plaît, » dit finalement Louis, sa voix tremblante. « Pour toujours. »

« Je te le promets, » chuchota-t-il.

Louis hocha de la tête, enfouissant ses deux mains dans les cheveux de Harry alors qu'il l'embrassait. Ils respirèrent le même air, Harry se redressant et attrapant Louis autour de la taille pour les faire rouler et se retrouver au-dessus. Ils étaient en contact au niveau des lèvres, du cœur et du bas ventre. Harry pouvait sentir la chaleur entre eux augmenter encore un peu, et il se demanda combien de temps il serait capable de tenir. C'était Louis, bordel de merde. Aucun d'eux n'avait enlevé un seul vêtement et c'était déjà l'expérience la plus érotique qu'il n'ait jamais vécu. Louis, Louis... Sa tête tournait. Il était tellement excité qu'il avait peur de s'évanouir.

« Enlève, » dit-il, tirant sur le haut de Louis. « Enlève, enlève. »

Louis le réprimanda, « Tu n'as pas dit s'il te plaît, espèce d'homme des cavernes, » incapable de retenir un léger gémissement dans sa voix. « T'as été élevé par les loups ou quoi ? »

« Enlève, s'il te plaît, » demanda Harry, avant de le passer brusquement par-dessus la tête de Louis et de le jeter sur le sol. Son visage lui fit, tout d'un coup, mal à force de sourire. Il avait espéré que Louis soit toujours exigeant, taquin, fidèle à la limite de l'impossible qu'il était. Et là, il était sous lui, une lueur diabolique dans son œil. Faisant la moue parce que Harry ne l'avait pas encore touché. « Putain, Louis, je t'aime. »

« Je sais, Styles, maintenant montre-le moi. »

« Mmm, » soupira Harry, finalement capable de passer ses mains sur la peau bronzée du torse de Louis. C'était comme le paradis. « T'es si foutrement magnifique. »

Louis lui sourit, le clair de lune se mêlant à la faible lumière filtrant de la cuisine pour illuminer son visage. Doux, éblouissant et si, si beau. « Mon beautiful boy, » chuchota-t-il. Harry sentit un sanglot serrer sa gorge alors qu'il entendait à nouveau ces mots. Il baissa son visage contre le torse de Louis, léchant de façon furtive et admirative ses tétons avant de descendre jusqu'à la ceinture du son pantalon. Il frotta son visage contre la bosse chaude et dure juste en dessous, souriant quand il entendit Louis siffler.

Doucement, avec amour, il retira le reste des vêtements de Louis et l'aida avec les siens. Ensuite, bordel, oui, ils se retrouvèrent tous les deux nus et Harry put embrasser Louis, le toucher et le tenir encore plus contre lui. Il enroula une main autour de leurs deux sexes et commença à les caresser.

« Tellement bon, » souffla Louis. Harry put sentir son corps trembler et son propre cœur en loupa un battement. « Bon Dieu, Haz, je veux tes doigts. »

Harry sourit et contorsionna son torse, essayant d'attraper le tiroir de sa table de nuit. Louis rigola, saisissant immédiatement l'opportunité pour le chatouiller au niveau des côtes, tandis que Harry haletait et se tortillait au-dessus de lui, sortant enfin le lubrifiant. Deux préservatifs égarés jaillirent en même temps et tombèrent par terre. Le visage de Louis se décomposa, ses doigts se figeant juste en dessous de ses aisselles. Harry sentit son cœur s'emballer.

« Est-ce qu'on, euh... » Louis se racla la gorge. « Est-ce qu'on a besoin d'un préservatif, Harry ? » Sa voix était soudainement basse et vulnérable. Après la première nuit ensemble où ils avaient été imprudents, ils s'étaient fait tester. Puisqu'ils avaient tous les deux reçu des résultats négatifs, ils n'avait plus jamais utilisé de protection.

« Non ! » cria Harry, laissant tomber la bouteille pendant un moment pour prendre en coupe le visage de Louis, essayant de calmer la raideur et la peur qu'il vit dessus. « Non, non... N'est-ce pas ? »

Louis secoua sa tête. « Je n'ai été avec personne d'autre depuis toi. »

« Moi non plus, » dit Harry et ils se détendirent visiblement tous les deux. « Putain, je n'aurais même pas pu y penser. Il n'y a personne d'autre. »

Louis frissonna contre lui et le tira contre lui. « Personne d'autre, » souffla-t-il.

« A moi, » acquiesça Harry, embrassa Louis avec force sur la tempe puis sur la bouche. Ils passèrent les minutes qui suivirent dans une frénésie mutuelle de possessivité, ce qui finit par Louis étant coincé contre le matelas par Harry alors qu'il lui faisait un énorme suçon dans le cou.

« Baise-moi, » souffla-t-il lorsqu'il reprit sa respiration. Sa main chercha à tâtons le lubrifiant et il le mit dans la main de Harry, glissant son visage dans le creux de l'épaule de Harry et écartant ses jambes. « Bébé, s'il te plaît. »

« Bien sûr, » dit Harry, descendant pour se retrouver entre les magnifiques cuisses de Louis, les caressant d'haut en bas avant d'ouvrir le lubrifiant et d'enduire ses doigts. « J'vais prendre soin de toi. »

Louis s'installa contre l'oreiller se trouvant à sa tête et sourit radieusement. Harry était si heureux de le voir confiant et sûr de lui qu'il continua à le fixer, oubliant presque ce qu'il était supposé faire. Louis se moqua simplement de lui quand il réussit à sortir de sa trance, appuyant soudainement et impatiemment un doigt contre l'entrée de Louis.

« Je t'aime, » dit Harry en souriant et d'un air penaud. Il ne se lassait pas de le dire. « J'aime ton anus. » Il se pencha pour le regarder, palpitant autour de son doigt. « Rose et parfait, parfait et rose. » Harry le lécha alors que Louis rougissait de plaisir.

Harry passa l'instant suivant à fixer le visage de Louis alors qu'il le préparait, faisant attention à tous les changements subtils d'expression. La courbe de ses fins sourcils, le vacillement de ses cils. Tout était si beau, Harry se sentait plein d'entrain et rayonnant grâce à sa beauté. « Mon beautiful, beautiful boy, » murmura à nouveau Louis à un moment, regardant Harry avec un émerveillement plein de tendresse et des yeux vitreux, submergé par les sensations que Harry envoyait à travers son corps. Harry sentit une chaleur exploser dans sa poitrine. Il posa ses lèvres sur celles de Louis. Puis sur sa joue et dans son cou.

« Et tu es à moi. »

Louis mordit sa lèvre et se cambra lorsque Harry ajouta un troisième doigt, tremblant et haletant jusqu'à ce qu'il dise finalement, « J'suis prêt. S'il te plaît, Harry. » Sa voix était haute et douce, tout autant qu'une phrase andante dont Harry avait remarqué la répétition dans la partition du double concerto. Il avait envie de le jouer, il voulait regarder Louis dans les yeux alors qu'ils le jouaient ensemble. Mais, pour le moment, Louis balançait son bassin en rythme avec sa main, gémissant doucement, le suppliant avec ses yeux.

Harry se positionna au-dessus de lui, glissant un oreiller sous ses fesses pour aider avec l'angle, puis il aligna son sexe avec l'entrée de Louis. Il le taquina pendant un moment, pas encore lubrifié. Il entendit Louis grogner au plaisir qu'il ressentit à la pression de son gland contre son anus, puis il glissa vers le haut, laissant son sexe épais se poser contre le ventre de Louis.

« Harry, » souffla Louis. Il regardait attentivement le corps de Harry comme s'il n'arrivait pas à y croire. Tendrement, Harry attrapa le délicat poignet de sa main droite, retraçant les os avec son pouce, puis il versa un filet de lubrifiant sur ses doigts.

« J'ai toujours adoré tes mains, » chuchota-t-il. « J'étais toujours distrait par elles pendant les répétitions... »

Louis sourit et toucha le sexe de Harry avec ses doigts plein de lubrifiant, enroulant sa paume autour et le branlant dans un rythme parfait. Harry rejeta sa tête en arrière, essayant de respirer alors que la sensation l'accablait. Il ne pouvait presque pas le regarder ; c'était trop excitant. Il allait devenir fou.

« Putain, » haleta-t-il, se perdant dans les mouvements de Louis. Son sexe tressauta et il devait pénétrer en lui dès que possible, où ce serait trop tard. « Putain, d'accord, bébé. C'est bon, mon amour. »

Louis haussa ses sourcils et sourit en coin, remuant ses fesses alors que Harry se baissait entre ses jambes. Harry se pencha en avant, se positionnant alors que Louis passait ses doigts d'haut en bas sur ses bras et retraçait les muscles de ses triceps.

« S'il te plaît. »

Harry fit pénétrer le bout de son sexe à l'intérieur et ils eurent, tous les deux, besoin d'un petit moment. Louis était tellement étroit, délicieusement humide et chaud. Harry dut lutter pour ne pas jouir immédiatement. Sa respiration se coupa et Louis laissa échapper un petit gémissement.

« Ça va ? » demanda Harry.

« Plus, » répondit Louis en tirant faiblement sur ses bras. « S'il te plaît, s'il te plaît. »

Harry pénétra en lui jusqu'à la garde. « T'es merveilleux, » dit-il révérencieusement. Il passa ses mains sur les douces courbes de la taille de Louis, admirant la peau dorée alors qu'il commençait à bouger.

« Toi aussi, » haleta Louis. « Oh mon Dieu... »

Rien qu'entendre sa voix ruinée fit contracter les testicules de Harry et amena l'excitation dans son ventre à un autre niveau. Il ralentit jusqu'à s'arrêter.

« Continue de bouger » supplia Louis. « S'il te plaît, Harry. C'est trop bon. »

Harry grogna. « C'est... je n'ai pas... » Il baissa son regard vers Louis d'un air penaud. « Si je bouge, je vais jouir. »

« Alors, embrasse-moi. » Louis leva une main vers le visage de Harry, le guidant vers ses lèvres brûlantes. Harry grogna quand il sentit la langue de Louis glisser dans sa bouche. Ils étaient totalement connectés, enfin. Enfin. Ils s'embrassèrent pendant que Harry reprenait ses va-et-vient, et ce dernier craignait que son corps ne se transforme en une flaque ou n'explose à cause de la surcharge sensorielle. Son sexe était en feu, si foutrement dur alors qu'il le bougeait dans Louis.

Il trembla lorsqu'il jouit, incapable de se retenir plus longtemps, haletant dans la bouche de Louis. Le monde disparut pendant un instant. Tout ce qu'il pouvait ressentir était le fait qu'il se déversait en des jets chauds, ses muscles se figeant et putain. Louis le tint tout au long, lui murmurant de tendres mots jusqu'à ce qu'il s'effondre sur son torse, plein de sueur. Son sperme commençait à couler autour de son sexe, glissant sur les draps, mais Harry s'en fichait. Il se sentait fiévreux, sans énergie et totalement satisfait.

Doucement, il revint suffisamment à lui pour se rendre compte que Louis était toujours dur. Il gémissait, cherchant désespérément la délivrance et essayant de se balancer contre le poids du torse de Harry. Celui-ci se retira doucement et plaqua les hanches de Louis contre le lit. Se baissant, il prit son sexe dans sa bouche. Il fallut que quelques secondes avant que Harry sente le sperme chaud se répandre sur ses lèvres, dans sa gorge et gicler sur sa joue.

« Harry, » souffla Louis, plongeant une main dans ses boucles et les ébouriffant avec le lubrifiant. « Je t'aime. »

Harry sourit paresseusement, essuyant maladroitement son visage sur son avant-bras et rampant dans le lit pour pouvoir tirer Louis dans une étreinte. « Je t'aime aussi, mais on est un peu embarrassant. »

Louis rigola. « Eh bien, je t'ai battu. D'environ une minute et demi. »

« T'as duré cinquante pourcents plus longtemps que moi. »

Ils se serrèrent dans les bras l'un de l'autre, gloussant et soupirant alors qu'ils caressaient les cheveux et le visage de l'autre. « On est des dieux du sexe, en fait, » dit Louis. « On doit juste s'entraîner pour développer une sorte d'immunité à l'autre. »

« C'est probablement impossible, » dit Harry, laissant sa voix traînante parler encore plus lentement que d'habitude.

« Définitivement. » Louis trembla involontairement alors qu'il s'étirait, se remettant encore de son orgasme. « On n'arrivera définitivement jamais à le faire. »

Il était une heure du matin une fois qu'ils eurent fini de se doucher ensemble, de changer les draps sales (à l'insistance de Harry), et qu'ils se mirent au lit, mais aucun d'eux ne se sentait fatigué. A la place, Harry décida qu'il avait envie de parcourir à nouveau la partition du concerto de Louis. Il le lit plus attentivement cette fois, une main étalant légèrement le crayon et l'autre serrant celle de Louis alors qu'il lui disait à quel point c'était merveilleux.

« Je ne te l'ai pas encore dit, » se rendit compte Louis, détournant son regard de la musique pour le poser sur Harry. « Je vous ai entendu avec ma mère. »

Harry cligna des yeux, surpris. « T'étais encore là ? Je pensais que t'étais parti. »

« Eh bien, j'ai passé un certain temps dans un placard, mais ce n'est pas le plus important. »

La fossette de Harry apparut, pleine de tendresse, et Louis rougit en baissant sa tête alors qu'il jouait avec l'ourlet du drap. « Je ressentis tellement de soutien grâce à toi, Harry. Même si j'avais encore peur de te parler. J'avais, enfin, compris ce que tu avais voulu dire, quand tu disais vouloir être à mes côtés. Ce n'avait pas – ça n'avait pas fait tout le chemin avant. Et ça m'a donné la force de commencer à écrire ça. »

« Ça parle de nous... » chuchota Harry, légèrement ébahi.

Louis hocha de la tête. Il se mit à décrire comment chaque partie de l'œuvre reflétait des morceaux de leur relation. Les yeux de Harry s'écarquillèrent d'intérêt. Il questionna Louis, sans cesse fasciné et ils finirent par retracer leur parcours ensemble. Ils expliquèrent ce que chacun avait ressenti à différent moment (« T'avais envie de moi pendant le photoshoot ? » « Ton costume ! Je devais me concentrer pour ne pas te fixer. ») et finalement, ça devint une autre discussion au sujet de leur rupture.

« En fait, » soupira Harry, mettant ses mains derrière sa tête et roulant sur son dos, fixant le plafond alors qu'il essayait de se concentrer, « être ouvert aux autres, ça a toujours été tellement facile pour moi, depuis mon coming-out. Mais avec toi... » Il mordilla sa lèvre inférieure alors que Louis traçait des motifs sur son torse. « Je suppose que c'était en partie due à une peur résiduelle. Définitivement à cause de ce qu'il s'est passé à Interlochen, mais également parce que la première fois que je t'ai rencontré, je n'étais pas ouvert, pas encore. C'était ce dont j'avais l'habitude, et je m'y suis à nouveau habitué. J-je savais que j'aurais dû te le dire pour Berlin. J'aurais dû te dire que j'étais amoureux de toi. »

Louis hocha silencieusement de la tête. « J'étais persuadé que ce n'était pas le cas. J'étais persuadé de ne pas être assez. »

Harry le prit dans ses bras et le berça, parsemant ses cheveux de baisers. « Je t'aime, » dit-il. Il ne pouvait s'arrêter de le dire. Il voulait le dire une centaine de fois, puis un millier.

« Quand as-tu commencé à m'aimer ? » demanda doucement Louis.

« Quand je t'ai vu avec cette petite fille, » dit Harry. « Tu lui as donné ta colophane. »

« Sophie ? » dit Louis avec un sourire.

« Mmm. J'ai pensé... J'avais juste envie de te prendre dans mes bras et te dire à quel point t'étais merveilleux. Tu es une personne merveilleuse. La personne parfaite pour moi. J'aime quand tu me taquines ; j'aime quand tu es tendre comme ça. Ça m'a fait penser au fait d'avoir une famille avec toi, un jour. »

« Vraiment ? » Louis se redressa, absolument radieux. Il embrassa Harry deux fois puis enfouit son nez dans son cou. « C'est ce que je veux aussi. » Harry sentit son cœur commencer à battre de plus en plus rapidement, comme s'il courait vers le futur.

« Quand as-tu commencé à m'aimer ? » demanda Harry.

Louis réfléchit pendant un long moment avant de répondre. « Je n'en suis pas sûr, » dit-il finalement. « Parfois, je pense que ça a toujours été le cas. »

Ils finirent par s'endormir à l'aube, dans les bras l'un de l'autre. Quand Louis se réveilla, ce fut avec Harry assis à côté, se tortillant et tapant quelque chose sur son téléphone. Il était tellement beau avec la lumière vive et pure du début d'après-midi effleurant sa peau pâle et ses tatouages, ses boucles ressemblant à une auréole aux reflets dorés.

« Hé, chéri, » dit Louis avec sa voix rauque du matin.

Harry mit immédiatement son téléphone de côté et se glissa dans le lit, embrassant tout le visage de Louis et passant ses doigts dans ses cheveux. « Je t'aime, » dit-il.

« Je t'aime aussi, » répondit Louis, heureux.

« D'accord, excellent, parce que je dois aller pisser. » Harry se releva, déposa un dernier baiser sur le bout du nez de Louis et se laissa tomber hors du lit, se précipitant vers la porte. Il trébucha presque sur la pile de draps sales, ses genoux se cognant l'un contre l'autre alors qu'il tentait de se sortir de la situation.

Louis rigola, ses lèvres se retroussant en un sourire tendre. « Pourquoi tu n'y as pas simplement été avant ? » demanda-t-il, roulant sur le ventre et frottant ses yeux pour faire disparaître les dernières traces de sommeil.

« Je ne voulais pas te réveiller, » dit Harry en haussant ses épaules. Il gratta le suçon dans son cou alors qu'il balançait son poids d'un pied à l'autre dans l'embrassure de la porte, agité mais toujours réticent à partir. « Je ne voulais pas que tu te réveilles et que tu penses que j'étais parti... »

« Harry, » Louis roula ses yeux, souriant tendrement. « Je t'aime ; personne ne part. Vas pisser. »

Harry sortit en toute vitesse dans le couloir et Louis se remit sur le dos, fixant le plafond blanc avec un sourire sur son visage qui sembla réchauffer tout son corps. Il se sentait léthargique, profondément satisfait et, en quelque sorte, plein. Entier. Comme si Harry ne s'était jamais réellement retiré. Louis contracta ses fesses, grognant avec un petit reste d'excitation à la légère brûlure.

Il sauta sur Harry quand il revint de la salle de bain, le tirant sur le lit et capturant sa bouche – il avait un goût de menthe à présent, mais ses cheveux sentaient toujours le lilas et les agrumes. Ils s'échangèrent des fellations paresseuses, lentes, passionnées et merveilleuses. Puis ils s'effondrèrent à nouveau dans les draps, une nouvelle couche de sueur sur leur peau.

« Je pense qu'on devrait manger, » dit Harry.

« Il le faut bien, à un moment donné » acquiesça Louis, la partie pointeuse de son menton posée directement sur la poitrine de Harry.

« Allons dans un café, asseyons-nous sur une terrasse, buvons quelque chose d'extravagant et prenons cinq amuse-gueules, » suggéra Harry, passant ses doigts dans le cou de Louis et le long de son dos, traçant la courbe de sa colonne vertébrale.

« Tu ne dois pas aller travailler ? » demanda Louis.

Harry haussa ses épaules. « Je m'en suis occupé. »

Ils prirent une douche (et Louis colla Harry contre la paroi, mettant du savon sur sa main et le faisant à nouveau jouir, juste pour faire bonne mesure), ils s'habillèrent et, vingt minutes plus tard, ils marchèrent main dans la main dans le Kreuzberg. Berlin était vraiment charmante à cette époque de l'année et Louis n'avait plus aucun ressentiment envers elle. Il apprécia juste le grand ciel bleu et les odeurs plaisante de l'air estival, respirant profondément.

« Est-ce que... » Louis hésita quand ils s'installèrent à une petite table et que leurs verres furent servis. « Est-ce que c'est trop tôt pour te demander si – vas-tu revenir à Londres ? »

« Bien sûr que je reviens à Londres, » répondit Harry. « Berlin est un enfer. » Il écarta son bras, montrant la vue agréable de la verdure bien entretenue qui parsemait un quartier animé et convivial.

« Sans mentionner le temps merdique, » grogna Louis. « Mais, qu'en est-il de ton contrat ? »

Harry éclaircit sa gorge, se penchant en avant et jouant avec le menu, une expression sérieuse sur son visage. « Il y a une période d'essai dedans, » dit-il, relevant sa tête pour regarder Louis. « A la fin des deux premiers mois, les deux parties doivent donner leur consentement et c'est à ce moment-là que la partie indéterminée commencerait. Mais l'un de nous peut faire machine arrière. »

« Et c'est ce que tu vas faire ? » demanda Louis, se sentant légèrement à bout de souffle. « Tu vas faire machine arrière ? »

Harry hocha de la tête. « J'y pensais déjà, de toute façon, » dit-il. « Dernièrement, j'avais juste... j'avais envie de recommencer à jouer. J'adore diriger mais... » Il haussa ses épaules. « Et c'est tellement différent ici ; je ne m'en étais pas rendu compte avant de revenir. J'adore Londres. Je veux faire ma vie là-bas. Je vais faire ma vie avec toi. »

Louis sourit grandement. « Moi aussi, » dit-il. « Et je ne pourrais pas quitter Londres, je ne pense pas. Même si – eh bien, je peux définitivement rester ici, avec toi, si tu veux, pendant les prochaines semaines. » Il parla honteusement de son congé forcé à Harry et ce dernier le tira sur ses genoux, le tenant fermement dans ses bras.

« Nick ne te virera pas, » dit-il, caressant les cheveux de Louis. « Il ne fera pas. Il te donne juste du temps pour respirer. »

Louis soupira. « J'en avais besoin. »

Le serveur arriva. Louis se remit sur sa propre chaise et laissa Harry commander leur nourriture en allemand, ressentant un nouvel élan d'amour lorsqu'il entendit sa voix rocailleuse prononcer les mots qui lui étaient étrangers.

« Ich hätte gerne Tintenfisch und die Käseplatte, für mich und meinen Freund, bitte. »

« Qu'est-ce que t'as dit ? » chuchota Louis, rapprochant sa chaise de celle de Harry pour pouvoir se blottir un petit peu contre lui. Harry passa un bras autour de ses épaules.

« J'ai commandé des calamars et un plateau de fromages, » dit Harry, « pour moi et mon petit-ami. »

Louis rougit et tira Harry par le col de son tee-shirt pour l'embrasser. « Sexy, » souffla-t-il, sentant un pic d'électricité sur sa peau. « Peut-être qu'on devrait rester à Berlin après tout. »

« Echt ? » demanda Harry. Sa bouche se tordit et sa voix s'haussa d'environ trois octaves avant qu'il se racle la gorge. « Es gefällt dir, mein schöner toller Freund... » (ndlt : Vraiment ? Tu aimes ça, mon beau et super petit-ami)

« J'espère que t'es en train de dire que j'ai une grosse bite. »

Harry éclata de rire, claquant une main sur sa bouche alors que ses épaules se secouaient. Louis sourit, absolument ravi de pouvoir toujours mettre Harry dans cet état. Il admira sans aucune honte le visage de son petit-ami alors qu'il essayait de se calmer.

« Qui a une grosse bite ? »

Louis et Harry regardèrent en même temps par-dessus leur épaule et tombèrent sur Florian et Anja sur le trottoir, leur souriant par-dessus la rangée de pots de fleurs qui décorait les bords du patio du café.

« Tout le monde ! » dit Harry, ouvrant ses bras en grand alors qu'il se levait pour les étreindre tous les deux. « Toi aussi, Anja. »

Elle rigola et tapa son épaule.

« Louis Tomlinson, » dit Flo, lui tendant sa main. « Tu dois être la raison pour laquelle il a annulé la répétition. » Louis se leva nerveusement et serra sa grande main chaude.

« Florian Weil, » salua-t-il. Il sentit un léger soupçon de remords au fait qu'il avait été aussi jaloux de lui, alors qu'il était de toute évidence sympa et un bon ami pour Harry. « Je – » il se s'éclaircit la gorge, lâchant sa main. Il remit timidement sa mèche en place. « Merci, » fut tout ce qu'il dit, avec un léger hochement de la tête vers Harry. Lui et Anja ne leur prêtaient aucune attention. Le bébé venait de donner un coup et les yeux de Harry s'illuminèrent, ses mains plaquées contre son ventre.

« Ouais, » dit Florian. « Bien. Je te remercie en retour pour l'après-midi de libre. Je suis content que tu sois là. Mais si je dois à nouveau le voir comme il était... » Il haussa ses sourcils foncés de façon menaçante.

« Jamais, » répondit Louis. Sa voix était ferme. « Jamais. »

« Bien, » dit Florian. Il tapota l'épaule de Louis puis se recula pour le regarder d'haut en bas. « Tu sais, vous faites un très beau couple ; quelqu'un vous l'a déjà dit ? »

Louis grogna et roula ses yeux. « Merci, » dit-il. « Et toi – » il fit un geste vers Anja, « félicitations à tous les deux. »

Cela fit sourire Florian avec fierté.

Ils bavardèrent encore quelques minutes et quand leur nourriture arriva, Florian et Anja leur dirent au revoir et continuèrent leur ballade. Louis nourrit directement Harry avec les doigts, lui donnant des calamars et du fromage, gloussant et le laissant lécher la graisse. La journée se déroula lentement et paresseusement, et c'était comme si leur connexion n'avait fait que s'intensifier. A présent, Louis remarquait tout ce qui concernait Harry, chaque merveilleuse chose et il les listait toutes. Ils parlèrent pendant des heures, marchant à travers le quartier et tombant dans les bras l'un de l'autre, alors que Harry montrait à Louis certaines des plus belles vues de Berlin. Louis se sentait plus léger que l'air, flottant à travers la ville avec ce garçon, son mec. Harry Styles. C'était comme si son cœur avait été empoisonné, le paralysant. Maintenant que Harry avait retiré tout le venin, être fort lui sembla soudainement très facile.

Ils s'embrassaient dès qu'ils en avaient envie, jusqu'à ce que le soleil commence à disparaître dans le ciel. Puis ils rentrèrent chez Harry et firent l'amour.

« Je me sens à nouveau vivant, » dit Harry lorsqu'ils s'étirèrent, nus et ouverts l'un à l'autre. « Quand j'ai quitté Londres, c'était comme si j'étais mort. Et puis c'était toi. A la porte, c'était toi et j'ai cru que je rêvais. C'était comme si j'avais ressuscité. »

« Ouais, » répondit Louis. « Bon Dieu, moi aussi. »

Harry tendit une main et serra fermement celle de Louis, et ils restèrent comme ça pendant un moment, silencieux et contemplatifs. Vivants.

Les programmes étaient imprimés et empilés soigneusement pour les placeurs. Dans les coulisses, les musiciens sortirent leurs instruments en bois et en cuivre étincelant des leurs étuis de velours, répétant calmement alors qu'ils attendaient le signal pour y aller. Les spectateurs entrèrent dans le Centre Barbican, certain s'arrêtant pour boire un verre sous l'éclairage encastré avant de se diriger vers leur siège dans la salle de concert. Les parfums se mêlèrent avec des voix muettes, le doux son des tickets étant déchirés et les éclats de rire occasionnels.

C'était une soirée historique, les débuts d'un nouveau compositeur et le retour d'un interprète très apprécié. Louis Tomlinson et Harry Styles. Ils allaient jouer un double concerto que Tomlinson avait écrit et ça marquait la première fois que Styles poseraient, publiquement, son archet sur des cordes en presque trois ans. Les murmures dans la salle étaient plus bruyants et teintés de plus d'appréhension que d'habitude. Ils s'intensifièrent d'avantage lorsque les lumières s'éteignirent et que les derniers détenteurs de billet s'installèrent dans leurs sièges.

« Ils sont amoureux, vous savez, » se chuchotaient-ils alors que le rideau se levait. « Il l'a écrit pour eux. »

Le public se mit à applaudir lorsque Tomlinson et Styles entrèrent sur scène, venant des deux ailes opposées. Ils se serrèrent la main devant le podium, le pouce du violoniste effleurant à peine le poignet du violoncelliste, avant qu'ils ne se séparent pour prendre leurs places pour le concert. Ils se sourirent, affectueusement et un peu timidement, alors que le chef d'orchestre levait sa baguette.

L'orchestre commença à jouer.

Tomlinson les rejoint en premier avec une mélodie prudente et pleine d'espoir. Légère. Un petit peu usée et méfiante. Lorsqu'il rencontra les notes brusques du registre plus grave de Styles, son violon explosa soudainement dans une frénésie de doigtées, un éclat de nouveaux thèmes conflictuels. L'œuvre était une quête de l'autre, une collaboration. Elle se construisait jusqu'à atteindre une apogée somptueuse et en union qui tint le public captif.

Quand ils reçurent une standing ovation, Tomlinson s'avança pour embrasser Styles sur la bouche – quelque chose à quoi ce dernier ne s'était de toute évidence pas attendu. Il rougit et trébucha presque, rigolant quand il entendit les sifflements venant du parterre (et quelques-uns venant de certains membres de l'orchestre). Leurs doigts tremblaient avec l'adrénaline et ils quittèrent la scène main dans la main.

Ça devint une tradition. Des années plus tard, à chaque fois que des spectateurs se levaient pour l'OSL à la fin d'un concert, Harry Styles savait qu'il devait chercher Louis Tomlinson du regard et attendre son baiser.

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