Chapter.setTitle("hello world")
Plus qu'un seul client à voir avant de pouvoir clôturer ma journée et ma semaine par la même occasion. Je sens mes deux jours de repos arriver à grand pas, et Dieu sait que c'est bon. Ce petit moment de répit m'apportera que du bien. Rien que le fait d'y penser fait monter en moi une vive joie. Non pas que je déteste mon travail, au contraire, je l'adore. La question n'est pas là. À vrai dire, si je suis autant pressé d'en finir avec ma journée c'est que mon gagne-pain est fatiguant, tant moralement que physiquement.
Après avoir durement cherché une place pour garer ma camionnette de fonction, je me permets une petite pause clope avant de sortir du véhicule. Je sais que, plus vite mon travail sera fait, plus vite je serai en week-end. Mais je ne peux m'empêcher de fumer avant de voir ce client. Frédéric Sébastien Nikolay, grand PDG multimilliardaire, froid, calculateur et je suis presque sûr que c'est un pervers narcissique. Si seulement le grand public savait ce que cet homme faisait subir à ses androïdes, sa boite coulerai du jour au lendemain.
Néanmoins, il a payé très cher les bonnes personnes pour que cela ne se sache pas, alors ses petits secrets le resteront encore longtemps.
16h15, je n'ai que quinze minutes de retard, je suis encore dans les temps autorisés. J'empoigne ma grosse valise de matériel et de nécessaire. Il est lourd, trop lourd pour mon pauvre dos fatigué. Je dois avoir cinq bonnes minutes de marche jusqu'à son building.
Son immeuble est immense, aussi démesuré que son ego. Il me semble bien que c'est le plus grand de la ville. Dans ce bâtiment, on y trouve un centre commercial, deux grandes surfaces, un petit zoo et un parc. Le reste étant des locaux loués à diverses entreprises. Et enfin, sur son toit se trouve son duplex, spacieux et luxueux. De quoi loger au moins vingt familles de sans-abris. Et c'est bien évidemment là que je dois me rendre.
Il est quasiment impossible de pénétrer cet immeuble sans que personne ne le sache. Il y a des gardes et des caméras dans tous les recoins possibles et imaginables. On ne peut y entrer sans se faire fouiller, exception faite des réparateurs, tout comme moi. Ce n'est pas pour autant que j'ai le droit d'y faire entrer ce que je veux, si jamais on venait à m'attraper avec un objet prohibé alors je pourrais dire adieu à ma liberté.
- Salut Phil, me dit un vigile lourdement armé à l'entrée.
- Hé Marvin ! Alors quoi de neuf ? lui repondé-je en lui tendant la main
- Bientôt le week-end ! Ce soir, c'est Phénix contre L.A. snakes, tu seras au bar avec les autres ?
- Oh non désolé Marv' mais j'ai d'autres plans pour ce soir !
En réalité, j'en ai aucun, mais je préfère largement m'endormir seul devant une petite série plutôt que de m'intégrer dans un groupe d'alcooliques à crier devant un match sans intérêt.
- Rah, c'est dommage, affirme-t-il en tapotant mon épaule, en plus ce soir il paraît que Carrie du 76e sera de la partie, ajoute-t-il d'un clin d'œil
- Et bah qu'est-ce que t'attends mon pote, elle est toute à toi, rétorqué-je d'un grand sourire moqueur.
Je laisse sur ces bonnes paroles le vigile puis passe d'un pas décidé le portique de sécurité. Ce dernier s'illumine comme un camion de pompier et sonne comme un sapin de Noël. J'ai le luxe de pouvoir ignorer ces multiples alarmes, c'est l'un des petits avantages que m'offre mon métier. Ajoutée à cela : la satisfaction de voir les regards interloqués des gens aux alentours... Jusqu'à ce qu'ils se rendent compte que je ne suis qu'un simple réparateur.
Heureusement que je ne dois pas monter ces 237 étages avec mes propres pieds. Je n'imagine pas l'état de mon dos à l'arrivé. Un autre avantage de mon travail est l'accès privilégié à l'ascenseur privé de Nikolay. Un accès direct et sans interruption à son appartement de seigneur.
Pas de garde à son étage, quelques plantes exotiques, une fontaine, un jardin zen et deux ou trois caméras. Je suppose au bruit de la serrure qui se déverrouille que Nikolay est déjà au courant de ma présence. Je traîne lamentablement ma grosse valise jusqu'à sa porte, qui s'ouvre aussitôt.
Nikolay et sa carrure imposante apparaissent, le torse dénudé. Il ne porte qu'un jogging et un peignoir de soie au motif floral et coloré. Il s'écarte pour me laisser passer. Ce que je vois ensuite me répugne, je crois même que je viens de vomir dans ma bouche. Un corps sans vie et dénudé, aux membres disloqués, tordus, brisés. La face écrasée contre le sol, ses yeux sont vides. Un liquide bleu métallique lui coule du nez et de la bouche.
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Hé ! J'espère que ce premier chapitre aura titillé votre curiosité ! Je suis complètement bloqué sur mes autres histoires (notamment chrysalide) alors j'ai décidé d'écrire quelque chose sans prise de tête, mais qui m'inspire quand même ! Je sors totalement de ma zone de confort avec cette histoire. C'est beaucoup plus sombre et moins optimiste que ce que je fais habituellement. Sur ce, prenez soin de vous :)
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