Je t'avais dis que j'avais rencontré une fille, et je ne devrais pas t'en parler mais vu que je sais que tu ne liras certainement jamais cette lettre, je me lance... Elle s'appelle...

Lucy.

Puis il y a aussi eu Déborah et sans compter sûrement ses nombreux plans culs puis Julia. Moi combien de relation est-ce que j'ai eu depuis son départ, mise à part Étienne... et Matt. Je froisse sa quatrième et sa cinquième lettre en même temps. Je ne les lirais pas je n'en ai pas envie et je n'en lirais plus aucune d'ailleurs ! Enfin, c'est vite dit car j'ouvre l'enveloppe numéro six sans tarder, le six est un chiffre représentatif pour nous, alors peut-être que cette lettre le sera aussi, qui sait ? Mais la date à laquelle il a écrit celle-ci me fout un coup. Seigneur comment est-ce possible, il pensait à moi ce jour là, alors que moi, j'étais anéanti. C'était presque un an après. Dimitri été parti en août 2011, et après avoir déraillé pendant un an, le 8 août 2012, il m'a écrit. C'était le jour ou j'ai appris la mort de mes parents...

Demain ça fera cinq ans qu'ils ont disparu, cinq ans que mon cœur saigne encore plus, et cinq ans que je suis seule malgré les tentatives acharnés de Jetsen pour être là pour moi. Je n'ai pas eu de ses nouvelles, mais je sais qu'il ne sera pas là pourtant j'aurais tellement besoin de lui... Mais je ne m'avoue pas vaincu, je croise les doigts, jusqu'au bout. Je déplie le reste de la feuille et commence à lire la lettre de Dimitri, immédiatement, une énorme boule se forme et me compresse alors la gorge, mes yeux s'embuent de larmes mais je poursuis.

Ruby...

Ça fait un baille... Quelques mois que je ne t'ai plus écris.

Ce matin en ouvrant les yeux, j'ai eu une sensation étrange, je ne saurais pas t'expliquer ce que c'était, mais j'ai eu ce besoin de prendre une feuille, mon crayon et de poser mes mots pour toi à l'écrit. Je ne sais pas comment tu vas, et si ce que je ressens est vrai, mais j'espère que tu n'es pas malheureuse...

Pff, quelle constatation débile, excuse moi. Quoiqu'il en soit, je t'ai rendu malheureuse, mais aujourd'hui la question est, est-ce que tu es heureuse ? Je ne sais pas pourquoi mais mon cœur me dit que non...

Je réalise en regardant le calendrier que ça va faire un an que je suis parti.

Ma main tremble toute seule, et j'ai des sueurs froides. Qu'est-ce qu'il se passe ?

Putain ce que je regrette à cet instant d'avoir changer de numéro et d'avoir effacer le tien ! Quel abruti ! Ça aurait été tellement plus facile de t'appeler que d'être là, assis devant ma maudite table et assis sur mon foutu tabouret en carton !

Mais bref, changeons de sujet. Comment vont tes parents ? Je ne demande même pas de nouvelle de Jetsen, je sais que lui va toujours bien même quand ça va pas... Parfois le manque de ta présence me déchire tant il est si intense. La vie est cruelle, et peut-être se délecte telle de nos souffrances. Dans mon cas, je culpabilise. Je ne sais pas ce que représente cette journée, mais ma culpabilité n'a jamais été aussi forte qu'aujourd'hui. Pourquoi me sens-je coupable d'être absent en ce jour ? Pourquoi me sens-je coupable de t'aimer si fort ? Pourquoi me sens-je coupable d'éprouver ce sentiment si pur et si agréable en ton égard ?

Aujourd'hui, la seule chose qui me brise le cœur c'est de savoir que je suis à plus de 500 kilomètres de toi, mais pourquoi ?

Tu sais, je n'espère qu'une chose... Que la distance qui nous sépare, nous rapproche un jour sentimentalement autant qu'elle nous sépare physiquement... (Voilà que je me la joue philosophe maintenant...)

Aujourd'hui, malgré nos vies respectives, je pense toujours à toi...

Tu me manques Ruby et je t'aime...toujours.

Je ne sais pas pourquoi je t'écris ça mais, sois forte !

Dimi.

Ses mots me touchent et je ne peux retenir mes larmes, tous les événements me reviennent en pleine poire : samedi soir, Julia, hier soir, Julia, le parking, Dimitri, son baiser... et ma haine. Je le déteste encore plus. Je le déteste de ne pas savoir quoi faire pour tout arranger, je le déteste de ne pas porter ses couilles fièrement comme un vrai homme le ferais, je le déteste d'avoir écrit un jour cette lettre et que ce jour corresponde pile au pire jour de ma vie, et je me déteste moi-même d'être aussi têtue, bornée et compliquée, bordel ! Mais je lui en veux toujours... Mais tu lui en voudras surement toute ta vie Ruby. Il n'avait qu'à pas partir. Mais si c'était toi qui aurait été à sa place à l'époque et que tu aurais dû partir pour ta carrière ? Ma carrière a flanché avant même d'avoir débuté mais je serais resté au moins pour lui faire mes adieux ! Mais tu serais parti, toi aussi... Je serais peut-être parti mais je n'aurais pas coupé les ponts ! Au moins moi à sa place, j'aurais pu être là pour lui s'il en avait besoin !

Je laisse tomber ma tête en arrière sur le dossier de mon canapé. Je ne sais plus ce que je dois faire et en plus de ça je me mets à me parler à moi-même, rien ne va plus. Je suis contente de ne pas bosser jusqu'à la fin de la semaine, en baratinant un peu Johan j'ai pu modifier mon planning avec lui pour faire en sorte de faire toutes mes heures en journée continu lundi et mardi. Kosni n'était pas trop pour, à cause de cette fameuse règle sur la réglementation du temps de travail mais finalement, je suis allé lui expliquer ma situation en privé et Kosni m'a généreusement offert ma fin de semaine en disant que je l'avais bien mérité avec tout le travail que j'avais fourni depuis mon arrivée. En attendant, je suis enfermé chez moi, à me lamenter sur mon sort. Mon téléphone clignote bleu, j'ai des messages en attente mais je n'ai pas envie de les lire. Il doit y avoir Dimi, Sherley et Johan et quand on parle du loup, un des trois tentent de me faire comprendre qu'ils veulent de mes nouvelles. J'attrape mon portable qui sonne et décroche surprise de voir le nom d'un autre sur l'écran.

-Jessi ?

-Hé salut Ruby, je ne te dérange pas j'espère ?

-Euh non pas vraiment...

-Mince t'es au boulot !

-Non, non Jessi, je suis en repos. Qu'est-ce qui t'arrive ?

J'espère qu'il ne m'appelle pas de la part de Dimitri, il serait gonflé de faire ça mais surtout capable.

-Ben en faite... j'me demandais si tu ne m'avais pas oublié...

Oublié ? Et là, je percute.

-Oh mon dieu Jessi ! Je... oui je dois t'avouer que je t'ai carrément oublié !

Il rigole à l'autre bout du fil et son rire me détend un peu et me tire même un petit sourire.

-Je m'en doutais... T'inquiète c'est pas grave.

-Si quand même ! Ce n'est pas régulier tout ça, vraiment excuse moi ! Tiens tu sais quoi, si ça te dit on à qu'à se faire une petite session, tout les deux, dans une heure au parc ?

-Ouais d'accord. On a pas d'entraînement aujourd'hui, ça me va.

-Alors, on fait ça tous les deux, j'insiste, dans une heure ?

-Ruby, après votre scène de ménage samedi soir, j'arrive très bien à comprendre que surtout, Kurby ne doit pas être la.

-Voilà c'est ça... je souffle soulagé.

-Pas de soucis, ben à toute alors !

-Ça va, n'oublie pas ta gourde mon gars !

-Ouais, surtout une deuxième paire de jambes !

Lorsque je raccroche, c'est avec un fin sourire aux lèvres, après tout peut-être que sortir, faire du sport et discuter avec un mec que je connais à peine pourrait me faire du bien... De toute manière, je prends tous ce qui pourrait me faire arrêter de réfléchir même un court instant.

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Fin du Chapitre.

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Mon Histoire écrite en collaboration : INKED MEMORIES 1 & 2.

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