-Je t'avertis trouduc, si tu ne cesse pas d'appeler sur ce téléphone, j'appelle les flics pour signaler un harcèlement abusif.

-Jetsen ? Comment va Ruby ?

-Elle dort ! Et tu vas finir par la réveiller avec tes conneries !

-Je m'inquiète pour elle, elle était...

-Je sais comment elle était Kurby, mais t'inquiète je sais gérer ma sœur. Sinon c'est tout ce que tu voulais savoir ? Parce qu'entendre ta voix me fout la chiasse.

-Écoute Jetsen, je sais que toi et moi on ne sait jamais vraiment apprécier mais...

-C'est trop tard pour me chanter tes belles excuses, dès le départ je t'avais avertis Dimitri. Ta su rester sage pendant toute la période du lycée mais après quand ton nom à commencer à se faire connaître par le public tu t'es plus senti pisser. Okay t'as une belle carrière aujourd'hui je dois l'avouer mais en attendant, t'as laissé des gens derrière toi et pas n'importe qui. Tes amis, Ruby... T'as abandonné ma petite sœur, tu lui as arraché le cœur, giflé, brisé, cassé, et aujourd'hui il en est toujours fissuré. C'est pas toi qui a été la pour l'aider à remonter la pente et quand elle commençait tout juste à s'en relever un peu, y'a eu ce nouveau drame qui cette fois, l'a anéanti pour de bon et c'est la que t'aurais du être là Kurby ! Mais t'étais où hein ? J'vais te le dire moi, en train de te pavaner sur ta paire de patins !

-Quel drame ?

-Rien d'étonnant que tu ne saches même pas... dit-il d'un rire sec. Personne n'a plus jamais voulu entendre parler de toi, alors qui aurait voulu t'en informer. Pourtant si je ne me trompe pas t'as toujours des liens avec Étienne non ? Pour lui non plus t'es pas au courant... ?

-De quoi tu me parles Jetsen ?

-J'vais raccrocher. Écoute moi bien gros branleur, si jamais ma sœur ne pleure ne serait ce qu'une fois nouvelle fois pour toi, si jamais tu recommences, que tu la blesses ou que tu joues avec son cœur et que tu l'as laisse tomber, cette fois entend moi bien, je te retrouverais et je viendrais et tu sais ce qu'il arrivera Kurby, je ne rigole pas avec ça. A un de ces quatre.

La conversation téléphonique inattendue que j'ai eue avec Jetsen ce matin me trotte encore dans la tête. Certain de ses mots m'ont touché comme une flèche touche sa cible en plein cœur. Je crois qu'entendre ça de la part du mec qui m'a le plus haï et qui me hais toujours apparemment, est beaucoup plus percutant. Les menaces de Jetsen ne sont jamais à prendre à la légère car j'en ai déjà fais les frais et d'ailleurs, jusqu'à aujourd'hui, je ne sais pas comment j'ai fais pour qu'il ne vienne pas me trouver pour me régler mon compte. Chez Ruby, la famille est ce qu'il y a de plus important, Jet considère et traite sa soeur comme un véritable rubis sur un piedestale, ses parents aussi d'ailleurs. Alors que je réfléchis encore à certaines de ses paroles couché sur mon lit, la porte d'entrée claque et les rires qui s'élèvent m'annonce que nous allons avoir le droit à de la vraie cuisine saine, équilibrée et variée toute la semaine. Je me lève pour aller dans le salon et quand j'arrive Christine ne peut s'empêcher de me serrer dans ses bras et de détailler mon visage comme-ci j'étais son propre fils.

-Ooh mon Dimi ! Ce que je suis contente de te voir ! Fais moi voir comme tu es beau... toujours aussi costaud, et ça... elle tape mon ventre.

-C'est de la bonne graisse Christie !

-Et mes fesses aussi ?! Ne te fiche pas de moi gamin, regardez moi toutes ses boites de pizzas qui traînent et ses bières... Oh lalalalaaaa !

Christie navigue de partout et file sous l'évier pour aller s'emparer d'un sac poubelle. Tecker me regarde et nous grimaçons tous les deux, on avait carrément oublié de nettoyer l'appart avant l'arrivée de sa mère. Tony arrive pile au mauvais moment, un sac de Mcdo dans les mains, quand il voit Christie, il tente tant bien que mal de cacher son repas derrière lui, mais trop tard, super Mama est là !

-Donne moi ça chenapan ! Je vais vous apprendre moi à manger ses bêtises pleines de fritures ! Allez, dépêchez vous de m'aider à ranger tout ce foutoir, après on va faire les courses et je peux vous dire que ce frigo va reprendre goût à la vie !

-Putain elle est en forme cette fois ! je dis à Tecker.

-Déjà la dernière fois elle l'était...dit-il en regardant sa mère, désespéré. Au faite, j'ai croisé Ruby à l'aéroport.

-A l'aéroport ?! Pourquoi, elle ne peux pas partir maintenant, qu'elle vol elle a pris ?

-Déstresse, c'est pas elle qui est parti mais son frangin ! T'abuse mec t'aurai pu me dire que c'était son frère, j'suis passé pour un gros con devant elle !

-Pourquoi ? je demande en souriant.

-Parce que j'ai... j'ai insulté ce type d'enculé.

J'explose de rire, tellement fort que Christie en arrête son remue ménage et me regarde avec un air ahurie.

-T'as fait fort là... même moi je ne me serais pas permis !

-Moi non plus ducon !

-Tecker, surveille ton langage ! crie sa mère.

-Ouais... souffle t-il. Moi non plus je n'aurais pas osé dire ça, si seulement tu m'avais dis hier qui il était pour elle.

J'en perds mon sourire et repense une nouvelle fois à ma conversation avec Jetsen. Il ne m'a pas dit qu'il partait, mais au final il m'a clairement expliqué de prendre soin de Ruby et que si je faillis à ma tâche, j'aurais le droit aux représailles. A un de ces quatre.

- Désolé je ne vais pas venir aux courses avec vous, j'ai un truc à faire !

Je m'empare de ma casquette que je vise sur ma tête à l'envers, fourre les clés de ma bagnole dans ma poche et avant de partir, cours dans ma chambre récupérer la fameuse boite dont je lui ai parlé la dernière fois et la cale dans mon sac eastpack noir. J'avais dis que je mettrais un peu de distance avec elle afin de la faire réagir mais je me rends compte que rien n'y fait, c'est moi même que je torture de cette manière et puis merde, les gars ont raison si je veux la récupérer je ne dois pas la laisser filer et insister non ? Je quitte l'appart en envoyant mon texto.

Moi

J'ai besoin de te voir, j'arrive.

Je ne lui laisse pas le choix, mais au moins elle sait que je débarque, j'espère seulement qu'elle est chez elle, à ma grande surprise elle me répond un simple "OK". Il ne me fallait rien de plus pour illuminer mon visage d'un sourire radieux.

Quand j'arrive devant la porte d'entrée de l'immeuble, le blond sort au même moment, ses lunettes de soleil sur le nez.

-Décidément, tu es de partout toi... souffle t-il.

-Elle sait que je dois venir.

C'est tout ce que je trouve à répondre comme-ci j'avais à me justifier alors que non, j'en ai rien à foutre de ce gars.

-Je sais elle me l'a dit.

-Et tu l'as laisse ? Avec moi ?

Il hausse les épaules.

-Je ne suis que son voisin d'en face et son meilleur ami...dit-il.

Il passe à côté de moi et j'en profite pour retenir la porte, quand je m'apprête à rentrer dans l'immeuble, il m'interpelle.

-Hé Kurby. Son frère m'a mis au courant, alors fais pas le con. Je crois que Ruby est prêt à te redonner une chance... Je serais toi je ferais tout pour la mériter.

Son air est las et dégoûté mais il reste fairplay. Si j'avais un doute sur la relation qu'il entretenait avec Ruby, maintenant je suis certain que même si il n'y a rien entre-eux, ce type en espérait davantage. Je lui offre un signe de tête et il se retrouve pour s'éloigner vers les autres bâtiments du quartier.

Comme la dernière fois, j'emprunte la cage d'escaliers et quand j'arrive devant sa porte, j'enlève ma casquette, réajuste mes cheveux d'une main en les plaquant en arrière, roule des épaules et toque deux coups. Pas un bruit ne se fais entendre. Je recommence mon geste une fois, personne. Elle ne peut pas me faire croire qu'elle n'est pas alors que le blond en bas vient de me dire qu'elle lui a annoncé mon arrivé. Je m'autorise la permission d'entrée. Quand j'ouvre la porte et glisse ma tête, je la voit, allongé en comme un chien de fusil sur son lit au fond de la piece. J'entre doucement et referme la porte derrière moi, retire mes chaussures dans l'entrée et pose mon sac sur le comptoir. Je m'aavnce sur la pointé des pieds jusqu'à elle et à sa hauteur, je peux voir qu'elle ne dort pas. Elle sait que je suis la car son regard c'est détourné l'espace de deux secondes vers moi, mais elle ne bouge pas. Alors, je la rejoins. Je monte sur le lit, et me glisse doucement contre elle, voyant qu'elle ne rejette pas, je glisse ma main autour de sa taille et l'attire contre mon torse. Nous restons dans cette position cuillère pendant de longues minutes, où j'en profite pour apprécier la chaleur de son corps contre le mien, de sentir l'effluve de son parfum et de plonger mon nez dans ses cheveux qui me caresse le visage. Je me blottie un peu plus contre elle, sa main vient rejoindre la mienne qui est sur son ventre et elle entrelace nos doigts ensemble, elle inspire profondément et me murmure, "il est parti..." Je comprends qu'elle est chagriné par le départ de son frère, alors, pour toutes ses dernières années où je n'ai pas pu lui dire, je lui murmure à mon tour, "Mais moi je suis la..." Sa poigne se resserre sur la mienne et nous finissons par nous endormir.

Quand je rouvre les yeux, l'appartement de Ruby s'est assombri, je tourne la tête pour regarder l'heure qu'indique le réveil et je constate que nous avons dormi pendant plus de deux heures, il est presque 20h00. Je réalise en voulant bouger que son corps surplombe le mien, pendant notre sommeil, nos mouvements ont fait que ma jolie violine c'est étalé sur moi et me m'encercle maintenant d'un bras ferme contre elle. Je souris comme un niais de cette position que j'ai pu rêvé pendants des nuits et pas que celle là... Son souffle léger frappe contre ma gorge et immédiatement un fourmillement se répand dans ton mon corps. Je dois bouger avant qu'elle ne se rende compte que je bande. Sa jambe emmêlée aux miennes, me donne du fil à retordre pour me dégager sans la réveiller et quand j'y parviens, je sens son regard sur moi. Je baisse les yeux, et ses joues prennent une jolie teintes rosé, je lui souris avant de lui caresser tendrement le visage. Quand elle s'écarte, c'est le vide, un manque immédiat, je m'insulte intérieurement, j'aurais mieux fais de la laisser sentir que je bandais contre elle, au moins elle serait encore contre moi. Elle se redresse et s'assoit en tailleur avant de me demander...

-Tu allais partir ?

-Non je voulais juste... gêné, je tire sur l'élastique de mon survet et bouge légèrement pour me la remettre en place ce qu'elle remarque immédiatement.

-Oh..!

Elle rougit et putain ce que j'aime ça. Je souris autant mal à l'aise qu'elle et m'as soit face à elle dans la même position.

-Non je ne serais pas parti, je reprends, je reste tant que tu ne me demandes pas de partir.

-Tu as faim ? Moi oui.

A sa manière, elle me demande de rester avec elle encore un peu, je ne vais pas marcher sur cette occasion, toutes secondes supplémentaires passé avec elle me réconforte un peu plus dans l'idée que je suis sur la bonne voie sur l'échelle du pardon.

Elle se lève et se met à fouiller dans se s placards, elle l'ouvre le frigo, le referme et se tourne vers moi avec de gros yeux ronds.

-Jetsen à fait les courses avant de partir, il y a tellement de choix là dedans que j'en sais rien !

Je ris et secoue la tête amusé, je me lève pour aller la rejoindre et me permets de regarder à mon tour dans son garde manger.

-Mmmh... Tu as plein de truc a grignoter, une télé... Est-ce que tu as un plateau ?

-Oui.

-Alors plateau télé !

Son visage si radieux me conforte dans le fait qu'elle doit se souvenir de chaque repas télé que nous avons pu faire ensemble. Je m'affaire à préparer plusieurs petites choses alors qu'elle me laisse faire et m'assiste même, c'est un moment plein de complicité, en faite depuis que je suis arrivé et que Jetsen et parti, tout n'est que complicité et j'espère que cela va durer...

Installés sur son lit, le plateau entre nous, elle me propose de choisir un film pour occuper la soirée. Mon choix s'arrête sur ce film d'ados baigné d'amour, Blue Lagon. Ce que je rêverais de m'échouer sur une île déserte en pleine mer avec elle, pour seul vêtements mon short et elle un super bikini, je chasserais un puma sauvage pour qu'elle puisse manger et la nuit, nous dormirons au clair de lune sa tête posé sur ma poitrine. Nous ferions l'amour sous cette cascade et l'eau frapperait sa peau bronzée... mais je rêve ! Alors je me rabats sur les minis clubs sandwich que je nous ai préparé, jambon, beurre de cacahuète et emmental. Elle pioche un tomate cerise dans le bol et je me met à fantasmer en la regardant porter celle-ci à sa bouche, ça pourrait être... Putain Dimitri ! Je passe une main dans mes cheveux, frustré.

-Ça va ? me demande telle en me regardant d'un air bizarre.

-Ouais je... pensais.

Elle acquiesce et elle me tend une canette de bière, c'est une Éléphant, elles viennent de France. Je souris de pouvoir boire quelques choses de mon pays, ça fait un baille.

-Tu les avais glissé dans ta valise ?

-Non, j'ai réussi à en trouver ici ! L'épicerie au coin de ma rue les vende.

J'en bois une gorgé et apprécie l'amertume du liquide blond sur ma langue.

-Alors... euh, tu as eu Jet au téléphone ? je demande pour garder une conversation.

-Pas encore, mais il m'a promis un SMS, d'ailleurs désolé, elle grimace, je suppose qu'il n'a pas dû être très aimable avec toi....

Je ris. Ouais c'est clair, son frère n'est jamais aimable avec moi, mais j'ai réussi à en garder l'habitude.

-Ne t'inquiète pas ça va... Oh j'y pense, je t'ai ramené la boîte dont je t'avais parlé.

-C'est vrai ?! ses yeux s'illumine et je lui impose une condition.

-Oui mais je ne veux pas que tu la regardes quand je suis là, je veux que tu les lises seule.

Je me lève et récupère mon sac a dos où j'en sors la dite boîte à chaussures recouverte de photo de Ruby et moi en décopatch. Ses prunelles grises scintillent à la vue de tous ses souvenirs affichés. Je lui tends et elle attrape avec précaution comme ci cette boîte renfermait tout l'or du monde... Peut-être que c'est vrai ? Elle commence à soulever le couvercle et je l'arrête d'une main sur la sienne.

-Pas maintenant sinon je pars... puis je doute. Tu veux que je m'en aille peut-être ?

-Non, elle secoue la tête, je veux que tu restes.

Alors elle pose la boite au pied de son lit et me tire par la main pour que je remonte sur le lit et la rejoigne. Je m'adosse à la tête de lit et elle vient se caler contre moi, sa tête sur mon épaule et mon bras autour des siennes. Nous continuons de regarder la fin du film dans cette position intime et j'apprécie ce moment que je souhaite ne se termine jamais.

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Fin du Chapitre.

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Mon Histoire écrite en collaboration : INKED MEMORIES.

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