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Chapter 5
Draco marchait tranquillement dans les couloirs pour rejoindre la salle de potion, avec peu d'enthousiasme. Il croisait beaucoup d'élèves. Le temps étant capricieux, la pluie tombait sans relâche sur Poudlard donnant une image morose de leur journée aux jeunes sorciers. Même Draco avait été d'humeur massacrante lorsqu'il avait vu l'eau couler sur ce paysage qu'il adorait à son réveil.
Tout le monde avait donc sorti sa robe de sorcier, ou un pull pour ceux n'ayant pas de cours par ce changement de température. Draco était de ceux qui avait sorti le premier vêtement, sa baguette dans sa poche intérieur et deux livres serrés dans son bras gauche.
Plus qu'à tourner à gauche, et il sera arrivé.
"Draco !"
Merde...
Il ne l'avait pas vu depuis l'histoire de la bibliothèque et il avait espéré que ce soit le cas durant toute la semaine, voir année. Cette gamine -il préférait l'appeler comme cela- était envahissante. Non pas qu'il lui a parlé cette semaine, mais il n'arrêtait pas de la voir. Et lorsque c'était le cas, il fuyait. Son esprit lui dictait de partir afin d'éviter de perdre les pédales, alors il faisait demi-tour.
Mais la gamine avait trouvé un moyen pour lui parler, faisant que Draco ne pouvait partir. S'il le faisait, il aurait encore plus l'aire d'un lâche.
Il se tourne alors péniblement vers la voix qu'il avait trouvé si douce il y a quelques jours, en contradiction avec ce qu'il pensait d'elle.
Il aurait pu l'ignorer, oui. Mais pas quand il y a autant d'élèves autour d'eux.
Elle court vers lui, en chemise. Cette folle avait remonté ses manches comme s'il faisait canicule, ses cheveux ondulaient majestueusement sur ses épaules et un sourire enfantin ornait sa belle gueule.
Draco sert son poing en la regardant. Ne pas céder, il ne devait pas céder.
Et ne pas la plaquer contre le mur comme il le faisait dans ses rêves.
Il avait déjà assez honte de l'imaginer ainsi.
"Quoi ?"
Elle ne dit rien, préférant s'arrêter à ses côté. Elle lui demandait presque de continuer à marcher sans rien dire, ce qu'il fit en soupirant.
Il ne la comprenait pas. Mais alors pas du tout.
Probablement parce qu'ils étaient totalement opposés.
Ou parce qu'elle est incompréhensible.
Amy le suivait, un petit sourire sur les lèvres.
Enthousiaste dès le matin celle-là...
"Tu peux poser tes livres où ?" Demande-t-elle.
La noiraude semblait si heureuse, rayonnante. Tout en contraste avec le paysage. Draco lui lance un léger regard du coin de l'œil. Et puis, pourquoi il devrait poser ses livres ? Il n'arrivait pas à savoir quelle idée elle avait derrière la tête, mais ce n'était sûrement pas une bonne chose.
"Nul part. Je vais en cours, et tu devrais faire de même."
Elle le regardait, il le sentait. Il sentait sur sa peau des yeux bleus, détaillant chaque millimètres carré de son visage hautain. Le regard de la noiraude passa d'abord par le nez en pointe du plus âgé, puis par sa mâchoire bien tracée. Ses yeux remontèrent jusque ses lèvres rosées et terminèrent leur chemin sur ses yeux, d'un gris magnifique qu'elle ne pourrait décrire.
Draco ne le savait pas. Il ne savait pas qu'elle le détaillait, les joues rouges et le cœur battant. Il ne savait pas qu'en ce moment même, elle voulait juste passer du temps avec lui et surtout apprendre de lui, le rival d'Harry.
Il ne savait pas non plus qu'elle devait se faire violence pour ne pas lui dire ce qu'elle éprouvait à son égard.
"Tant pis."
Draco espérait la voir partir pour qu'il puisse enfin rejoindre son cours tranquillement. Il ne l'aimait pas. Pas du tout. N'appréciait même pas sa présence. Et pourtant. Pourtant, la scène de la bibliothèque lui restait en tête.
Il sert ses poings en y repensant mais regarde devant lui, comme si de rien était alors que ça le soûlait terriblement.
Mais il avait aussi terriblement envie de ressentir à nouveau son cœur palpiter.
Bordel...
Il sent quelque chose contre sa main. De la peau, douce et froide. Légèrement mouillée, sûrement dû à la pluie. Son cerveau ne prit pas en compte l'information. Non, en fait, il ne voulait pas prendre en compte celle-ci. Il savait qu'il ne pourrait pas faire comme si il n'y avait rien.
Il se tramait quelque chose.
Une main, petite et douce, se tenait dans la sienne.
Il ne savait plus si c'était lui qui avait prit sa main ou l'inverse tant il n'en croyait pas ses yeux. Il n'y a jamais eu de contact entre eux, et voilà que leurs mains se retrouvent enlacées comme par enchantements.
"... Que...?" Il regarde d'abord le visage angélique de la Poufsouffle, puis leurs mains, et encore son visage. Il ne savait plus où regarder.
Draco sentit ses joues chauffer, son cœur battre un peu plus vite et la panique prendre possession de son corps. Pourquoi ? Pourquoi diable cela lui arrivait-il ?
"Tu me suis ?"
Ses sourcils se froncent. La suivre où ? Sa main s'enlève de la plus petite, il lâche cette peau blanche comme neige. Son cœur le pinçait légèrement sans comprendre pourquoi, comme si il voulait rester ainsi.
"Non."
Sa petite mine s'offusquait. Amy avait tellement d'expressions faciales, on pouvait lire en elle comme dans un livre ouvert. Elle semblait vexée et se pinçait la lèvre inférieure, comme une enfant.
D'où le choix de son surnom.
"M'en fous, tu viens."
"Quoi ? Non. J'ai cours. Et toi aussi normalement."
"Moi ? Non, pas du tout."
Un sourire apparaît sur sa face, ses grands yeux bleus se moquaient de lui, littéralement.
"Tu sèches ?"Draco ne pensait même pas qu'elle puisse le faire.
Elle, une Poufsouffle ? Sècher les cours ? Il ne l'imaginait même pas enfreindre une règle. Et puis, son visage -non, son être tout entier- paraissait si innocent que même si elle faisait une connerie, on ne la croirait pas coupable.
Comme un chaton.
Un chaton effroyablement mignon mais qui, apparemment, cacherait bien son jeux.
Amy sourit.
"Peut-être. Allez, viens !"
Elle prit sa main à nouveau. Le cœur du blond s'accéléra. L'ascenseur émotionnel qu'il vivait aller le tuer un jour, son cœur devenait bipolaire. Elle commence à courir dans le couloir, entraînant Draco avec elle. Il n'eût d'ailleurs pas le temps de faire quoique ce soit qu'ils se retrouvaient devant la sortie où ils pouvaient voir l'eau couler à flots.
"Qu'est-ce que tu fous, bon sang..."
"On va s'amuser !" Elle sourit, encore une fois.
Le blond avait déjà remarqué qu'Amy adorait sourire. Une petite part de lui ne voulait jamais la voir pleurer, ou être triste. Il voulait voir son sourire, ça, il l'avait compris. Mais il ne comprenait pas le reste de ses réactions toutes les plus bizarres les unes que les autres.
Il avait l'impression de changer, de devenir niais, chose complétement inacceptable pour un Serpentard.
Draco se fait tirer par la plus petite. Il aurait pu dégager encore une fois sa main, mais il voulait étrangement savoir ce qu'elle lui réservait.
La fraîcheur de l'air le frappait soudainement. Il faisait meilleur dans le château que dehors, c'était un fait. L'eau et le vent fouettait leurs vêtements. Il faisait froid. Vraiment froid. La pluie n'arrangeait pas les choses.
Draco se demandait si la gamine avait froid, avec ses manches pliées jusque ses coudes.
Celle-ci souriait et sautillait bien que ses cheveux de jais dégoulinaient d'eau, trempant sa chemise blanche qui devenait peu à peu transparente.
Il ne voulait pas regarder, évidemment, mais il était trop surpris par le comportement de la fille que son regard resta fixé sur elle. Il voyait presque sa peau laiteuse mais n'arrivait pas à détourner le regard.
Alors, instinctivement, ses yeux se fermèrent.
Amy était loin d'être pudique, il en était sur. Ou elle était juste trop naïve. Il ne savait pas trop.
"Bah, pourquoi tu fermes les yeux ?"
"Je ne suis pas pervers."
"Pourquoi tu dis ça ?"
Bien qu'il ne pouvait la voir, elle devait sûrement avoir penché sa tête, comme à son habitude.
"Ta chemise. Et tu devrais faire attention à ça, ce n'est pas tout le monde qui fermerait les yeux pour ne pas te voir."
Silence.
Il avait envie d'ouvrir les yeux, de la regarder, de savoir ce qu'elle faisait, de voir sa réaction, son visage gênée et ses joues rouges.
Noir.
Lorsqu'il avait ouvert les yeux, il n'avait pas vu sa peau, ni son sous-vêtements. Tout simplement parce qu'elle portait un débardeur noir.
Il soupire et passe sa main dans ses cheveux, mouillés eux aussi.
Cette situation l'exaspérait. Vraiment.
Un rire franc atteint ses oreilles. Elle se moquait de lui. Cette gamine se moquait de lui, pire, elle continuait de sauter sous la pluie comme si il n'y avait aucun problème.
"Tu m'exaspère."
Elle sourit et s'approcha de lui.
" Allez fais pas la gueule, déclare-t-elle en prenant sa main, amuse toi !"
Sans s'en rendre compte, il se mit à sourire. Légèrement, à peine visible, mais il y avait vraiment un sourire sur sa face.
Si au début, il ne bougeait pas, ne riait pas et ne faisait presque rien, dorénavant il riait de bon cœur avec elle. Enfin, pas vraiment. Il riait plutôt de ses bêtises.
Elle sautait partout, il la regardait en souriant. Puis inversement, il secouait ses cheveux comme un chien, elle reprenait son souffle. Ils s'amusaient, s'éclataient, pendant que les autres étaient en cours.
Ils s'étaient rapidement rapprochés, il le savait et ça lui mettait du baume au cœur. Il était heureux. Pour de vrai.
Il sort sa baguette de sa veste, hésite un instant, et lance un sort, ayant pour but de rendre cet instant magique. Des petits papillons jaillirent de son bâton de bois. Il ne savait pas ce qu'il lui prenait, mais c'était comme si une force intérieur le poussait. Cette force le poussait à faire des choses qu'il n'aurait jamais fait auparavant.
La fille s'extasiait devant ces petits animaux, elle courait après eux, riait et souriait comme une enfant profitant pleinement de la vie.
Mais chaque bonne chose a une fin.
Elle s'arrête brusquement de courir et prit une mine sérieuse, brisant leur instant de magie et de joie. Ses papillons semblèrent le comprendre, bien qu'ils ne soient qu'artificiels, car ils disparurent, se transformant en petite poussière de couleurs différentes.
"Quoi ?"
"On danse ?"
Il fronce les sourcils. Danser ? Sous la pluie ? Non, pas vraiment. De plus, il avait un match de Quidditch demain, il n'avait pas envie d'être malade. Et franchement, cela devenait bien trop romantique pour lui.
"Pourquoi je le ferai ?"
Les yeux remplis de joie de la jeune fille s'assombrirent. Elle était déçue, et ça, Draco ne comprenait pas pourquoi.
Pourquoi être déçue pour une simple danse ?
Qu'est-ce que ça aurait rajouté à cet instant déjà incroyable pour eux ?
Il soupire et prit la main de la jeune fille. Il ne la supportait pas -du moins était-ce ce qu'il disait- mais il n'aimait pas voir cette mine renfrogné sur son visage laiteux. Il la préférait quand elle souriait, quand elle riait, pas quand elle avait cette tête toute triste.
"Allez viens, on rentre."
Il la tire de force à l'intérieur, elle se laissait étrangement faire. Leurs vêtements trempés collaient à leur peau, ils avaient froid et tremblaient un peu. Elle semblait toujours un peu déçue, mais ses joues se colorèrent de rouge comme à son habitude. Sûrement à cause de froid.
Quelle idée de sortir sous la pluie aussi...
"Dis Draco..."
Il se frottait les mains pour en faire sortir de la chaleur, soufflant aussi dedans. Elle n'avait pas parlé depuis son étrange et curieuse proposition, il pensait qu'elle ne le ferait plus. Qu'elle bouderait comme une gamine -chose qu'elle est-.
"Mmh ?"
"Tu m'invites au bal de Noël ?"
Elle a un problème avec la danse celle-là...
Il sourit, sans vraiment comprendre pourquoi ni comment. Comme un idiot fou, il souriait, moqueur. Amy semblait avoir une obsession, il s'en rendait compte. Elle cherchait à se rapprocher de lui, sans le montrer mais sans vraiment le cacher. Son problème, c'était probablement lui. Elle s'était sans aucun doute attaché, et ça n'avait pas lieu d'être. Surtout pas en à peine une semaine.
"Pourquoi je le ferai ?"
Son ton était un brun sarcastique, pouvant blesser n'importe qui. Mais il ne le faisait pas forcément exprès. Enfin, ça dépendait des moments.
Amy baisse la tête, sa déception augmentant un peu plus. Le blond soupirait alors et passait son bras autour des épaules de la plus jeune. Au diable sa réputation, son air froid et taciturne, il ne supportait pas ce moment, ni cette journée. Bordel, pourquoi fallait-il qu'il gâche toujours tout ? Il aurait pu directement accepter, mais il avait cette fierté, cet ego. Il vivait avec et ne pouvait s'en débarrasser, il se cachait derrière des barrières tranchantes, blessant n'importe qui essayant de s'approcher de lui. Mais il ne pouvait pas, il ne pouvait réellement pas, la laisser comme ça. Il ne pouvait pas s'imaginer la laisser avec cette tête encore plus longtemps, mais il ne pouvait pas non plus accepter.
Pas pour le moment.
"On verra si tu te comporte bien d'ici là."
Elle relève la tête soudainement, les commissures de ses lèvres s'étirent en un sourire enchanteur.
Elle avait ce sourire. Celui qui pourrait piquer Cupidon lui-même en plein cœur. Et celui de Draco rata un bon.
Il fit un looping, battait très fort, il sentait presque ses joues prendre une belle teinte ivoire. Il était gêné. Sans savoir pourquoi.
Non. En vérité, il savait. Il ne l'acceptait juste pas, son cerveau ne voulait pas comprendre mais son corps, lui, le savait.
Cette gamine, la petite Poufsouffle, la noiraude, cet être si innocent, lui plaît.
Amy plaît à Draco. C'était indéniable. Il commençait doucement à le comprendre. Même si, pour lui, c'était juste de l'attirance, il espérait maintenant ne pas commencer à éprouver des sentiments trop fort pour elle. Et il espérait aussi qu'Amy partage ce ressentiment.
Ses petites manies, ses mimiques, sa moue boudeuse lorsqu'il y a des épinards au repas ou encore son rire irrégulier où l'on a l'impression qu'elle va s'étouffer; son manque d'endurance, son penchant pour les chats et sa manière de critiquer dans les escaliers, tout ça faisait bondir le cœur de Draco. Trop souvent.
Il l'entraîne dans les couloirs en brique, un léger sourire sur la face, son bras toujours sur les épaules d'Amy, et l'accompagne jusqu'à son dortoir. On pourrait presque y voir un couple, mais la vérité était toute autre.
Une fille, innocente, naïve, ayant toujours dépendu de l'affection des autres, ne supportant pas la solitude; et un garçon, taciturne, sarcastique, indépendant, perdu dans ses sentiments.
Sur le chemin, aucun bruit, aucune parole. Juste le silence et le son de l'eau claquant contre le bâtiment et le sol dans un son relaxant.
"Idiote", marmonne Draco, les yeux dirigés vers l'extérieur, là où ils riaient et dansaient il y a quelques minutes.
"Tu as dis quelque chose ?"
Ils s'étaient arrêtés, se regardant droit dans le blanc des yeux. Lui, plongeait dans des yeux bleus, sans aucune trace de malice. Elle, s'enfonçait dans des yeux gris, comme du brouillard, et ne parvenait pas à lire dedans.
"Non."
Ils reprirent leur marche silencieuse sans une autre parole. Mais ce n'était pas un silence gênant, plutôt apaisant.
Ils pouvaient remettre en ordre leurs pensées, leurs sentiments.
Car ce moment allait changer le court des choses.
Évidemment que je t'inviterais au bal de Noël...
/ / / / /
Heyyy
Le chapitre 5 est enfin publié !
Je vous dis pas comment j'ai galéré à l'écrire c'était hyper long...
Le prochain chapitre sera forcément avant Noël mais pas dans les semaines à venir...
(Avec un peu de chance pendant les vacances)
Bref à la prochaine fois avec un nouveau chapitre !
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