Chapitre #34
À peine les mots sont-ils sortis de ma bouche que je regrette de les avoir lâchés.
Certes, c'est vrai, mais ce n'était juste pas le bon moment...
Je ne voulais pas le dire maintenant...
Alors que mes joues me brûlent tellement que j'ai l'impression que ma tête va exploser, mon regard tout d'abord fuyant réussit à s'ancrer dans le sien.
J'ai peur de sa réaction.
Pour le moment, il semble totalement pris au dépourvu. Je voudrais faire marche arrière, faire en sorte que la déclaration que je lui ai faite n'aie jamais eu lieu.
Malheureusement je reste confrontée à la réalité.
Je l'ai dit, pas de retour en arrière possible.
– Moi, euh... je... je dois aller aux toilettes! bafouille-t-il en finissant sa phrase sur un éclat de voix aigue.
Sur ce, il s'éloigne précipitamment — et maladroitement — pour disparaître de la chambre.
Il n'est même pas allé aux toilettes dans la salle de bain de cette pièce... Non, il descend jusqu'à celles d'en bas.
Je reste debout au milieu de la chambre, bras ballants, sans savoir quoi faire ni quelle réaction adopter.
Je me mords la joue. Pour un râteau, c'est un râteau.
Il ne m'aime pas.
Evidemment. Comment ai-je pu espérer une seule seconde?
Il est parti. Il a tout simplement quitté la pièce.
Une déception immense accompagnée d'un désagréable goût d'amertume s'empare de moi.
Évidemment. Évidemment.
Ma lèvre inférieure tremble malgré moi quelques secondes.
Pourquoi ai-je envie de pleurer? J'aurais du y être préparée. Je m'attendais vraiment à ce qu'il réponde qu'il est fou de moi?
Je ferme les yeux un bref instant, empêchant mon cerveau d'assimiler entièrement l'information.
Vite, oublier. Passer à autre chose. Tant pis.
J'expire profondément et regagne mon lit.
Le sommeil me gagne plus facilement que je ne le pensais.
***
La sonnerie de mon réveil me fait émerger avec agacement.
Je manque de jeter mon téléphone par terre afin de stopper le bruit mais finalement me résous à sagement l'éteindre en appuyant sur le cadre "arrêt".
– Matthieu, debout, grommelé-je pas bien réveillée.
Par habitude, je lui crie dessus chaque matin pour qu'il se lève car le réveil ne semble pas fonctionner.
Je reviens bien vite à la réalité et les évènements de la veille me reviennent en tête.
Non, je n'ai pas le courage d'affronter Matthieu. Il faut que je me dépêche d'aller à la salle de bain pour m'habiller, avaler vite fait un bol de céréales et sauter dans le bus.
Surtout ne pas croiser son regard.
Mes planifications s'envolent d'un seul coup alors que je me redresse.
Le lit de Matthieu est vide.
***
– Merde, Chloé! T'as une idée d'où il peut être? questionne Ethan.
Bea approuve d'un large mouvement de tête.
Je viens de leur raconter à tous les deux la disparition de mon faux demi-frère.
Je secoue la tête, désespérée.
– Non, putain, j'en sais rien de rien! Vous vous rendez compte que c'est la deuxième fois qu'il me fait le coup? Qu'il s'enfuit sans prévenir, pouf!
– Qu'est-ce que tu as raconté à tes parents?
– Je leur ai encore rien dit, avoué-je. Ma mère était encore au lit quand je suis partie, donc elle pensera qu'il est au lycée. Mon père, lui, était déjà parti au travail, bref, ils ne savent pas, expliqué-je.
– Eh, mais s'il était allé au lycée en fin de compte? suggère Bea.
Je la regarde, sourcils froncés.
– C'est vrai, le connaissant je pense qu'il aurait pu passer la nuit chez un pote et venir normalement en cours le matin, appuie Ethan.
C'est plausible, après tout. Il a pu prendre son sac d'école avant de partir quand je dormais déjà...
J'hausse les épaules.
– Viens, déclare Bea. À la sortie des cours on va le chercher. Il finit à quelle heure?
– Terrible hasard, il finit une demi-heure après nous, soupiré-je. Mais ça servirait à quoi?
– À ce que je lui foute une bonne raclée, vocifère ma meilleure amie. Il te dit qu'il veut sortir avec toi mais quand tu lui dis que tu l'aimes il s'enfuit? Quel lâche, je trouve.
Je cède et nous quittons la cour pour se rendre en cours.
– Sciences, soupire Ethan. Ma pire ennemie.
– On se met à côté? proposé-je.
Il opine.
– Eh, proteste Bea, et moi?
Soudain, je me rappelle et un large sourire étire mes lèvres.
– Bea, tu ne m'as pas raconté, sale coquine! m'exclamé-je. L'autre soir tu n'étais pas avec Noah?
Ethan a exactement la même réaction que moi lorsque je l'ai appris. Il ouvre grand la bouche.
– Noah? Notre Noah? Le Noah du lycée de Matthieu?
– Carrément! dis-je les yeux pétillants de malice.
Le visage de Bea vire au rouge cramoisi.
Elle balbutie:
– Mais, euh, arrêtez... on est pas en couple... pas encore, euh! enfin, je veux dire...
– Raconte nous tout!
C'est ainsi qu'elle nous explique qu'à la sortie au par d'attraction elle avait beaucoup parlé avec lui et qu'ils avaient fini par échanger leur numéro. Un soir, Noah l'a appelé pour lui demander si ça lui dirait de se faire un truc tous les deux.
– Mais c'est pas encore concret, on apprend juste à se connaître, comme amis, termine mon amie.
– Moi j'en connais une qui l'aime plus que bien, ce Noah, et pas qu'en ami! la taquiné-je.
Les joues rouges, elle me donne une tape dans le bras.
Nous entrons tous les trois en rigolant dans la salle de classe.
***
– Zut alors, ça a sonné et il n'est pas là, commenté-je d'un air faussement innocent. Oups, on va devoir y aller.
Alors que je fais demi-tour, Bea me retient par la manche de mon sweat.
– Toi, tu restes ici! Ça vient juste de sonner, laisse lui du temps pour sortir de sa salle!
Flanquée à la sortie du lycée de Matthieu avec ma meilleure amie, je stresse.
Je ne veux pas vraiment le voir.
Comment dois-je agir? Qu'est-ce que je dois dire? Ou est-ce que je laisse Bea faire sa morale (elle ne lâche pas l'affaire d'ailleurs, elle veut absolument lui parler)?
Et lui, comment va-t-il se comporter? Va-t-il seulement me jeter un coup d'œil ou passer devant moi en m'ignorant?
– Moi je pense pas qu'il soit venu en cours, dis-je pour tenter de la convaincre de partir.
Elle secoue la tête d'un air têtu puis se tourne vers moi, un léger sourire aux lèvres.
– Eh ben non, c'est moi qui avais raison.
D'un geste de la main discret, elle me désigne mon faux demi-frère qui arrive d'un pas pressé vers nous.
Je panique:
– Pourquoi il est là? Et il vient vers nous! Non, il marche trop vite! Pourquoi?... je peux pas. Je m'en vais.
Alors qu'il se trouve à trois mètres de nous, je tourne précipitamment les talons et m'enfuis.
Chacun son tour pour s'enfuir devant l'autre, Matthieu.
Je marche le plus rapidement possible, mon sac à l'épaule, me refusant tout de même à courir pour ne pas avoir l'air ridicule.
– Chloé! j'entends.
Je garde obstinément la tête droit devant moi.
– Chloé! S'il te plaît! J'ai un truc à te dire!
Le bruit de ses pas s'accélèrent et finalement, il me dépasse et se plante devant moi.
J'évite de croiser son regard mais il pose ses mains sur mes joues et me force à relever la tête.
– Je suis désolé, vraiment désolé pour hier soir, je t'assure. Je.. j'ai paniqué et je suis parti, et c'était vraiment lâche de ma part, je sais!
Il marque une pause.
– Je t'aime aussi. Évidemment que je t'aime toujours, Chloé.
***
hihi voilà pour ce chapitre!
alors la fin (du chapitre hein pas du livre xD) vous en pensez quoi? 😏
je pense que ce n'est plus la peine de m'excuser pour la régularité de publication des chapitre; je suis lente, je ne suis pas toujours inspirée donc il y aura généralement de plus ou moins grands écarts entre les parties.
je suis plutôt contente de ce chapitre, après s'être longtemps tournés autour mes deux petits personnages s'avouent enfin leurs sentiments je suis heureuse pour eux 😂😂
bisous ✨💜
@CatWriter23 💜
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