Chapitre #2 ☑️
MEDIA: DYLAN
Chris Wood.
***
Je suis allongée sur mon lit, surfant sur Internet. C'est bien de sécher les cours, mais du coup je ne peux parler à aucun de mes amis et je n'ai rien à faire.
J'entends la porte d'entrée de la maison s'ouvrir puis se refermer, et des rires parviennent jusqu'à mes oreilles. Je reconnais Matthieu et son ami Dylan. Je lève les yeux au ciel; ils vont encore foutre le bordel et se moquer de moi.
Ah, ils montent. Avant que j'ai pu me précipiter pour fermer la porte de ma chambre à clé, ils sont déjà là.
« Hé, mais qui voilà! T'as cru que c'était ta chambre à toi toute seule? lance mon faux demi-frère.
Je le fusille du regard. Il est encore plus exécrable lorsqu'il est en compagnie de ses amis.
Dylan apparaît à son tour dans l'encadrement de la porte.
– Salut, la mauviette! Comment ça va depuis la dernière fois?
Bonjour à toi aussi, hein.
Je serre les dents. La dernière fois que j'ai vu Dylan, il m'avait balancé un verre de vin à la figure...et j'avais déchiré son T-Shirt.
J'affiche mon plus beau sourire hypocrite.
– Super, et toi?
Il ne répond pas et me pousse violemment en entrant, si bien que je manque de m'étaler par terre.
– Tu peux pas faire attention?! m'exclamé-je.
– Oups, excuse-moi, t'es tellement moche et insignifiante que je t'ai prise pour une crotte.
Il pouffe, suivi par Matthieu. Et ils se croient dôles, en plus! Ils sont ridicules; ça n'a aucun sens.
Énervée, je m'avance vers Dylan et lui assène une claque. Il lève les yeux vers moi, ahuri.
– Tu t'y attendais pas, hein? Si tu crois que je vais me laisser faire, tu peux toujours rêver.
Il se frotte la joue et, remis de son état de surprise, me regarde, furieux. C'est limite si de la fumée ne va pas sortir de ses narines.
Je détale sans demander mon reste.
Je l'entends crier:
– Sale peureuse, va! Tu me le payeras! T'as cru que tu pouvais me frapper comme ça? Connasse!
Je me mords la joue. J'en ai marre. Encore, Matthieu, ça passe, je vis avec lui et je le connais. Mais ses potes, je ne supporte pas! Ce ne sont que des imbéciles qui se la jouent badboy et se croient supérieurs à tout le monde!
J'appelle Sam qui trottine vers moi en jappant, lui enfile son harnais et sa laisse, mets ma doudoune et mon écharpe, et sors de chez moi en trombe.
Je marche lentement dans la forêt. Le sol est recouvert de neige et j'admire le paysage qui s'étend autour de moi, tandis que Sam sautille en essayant d'attraper les flocons qui tombent, tout excité. J'aurais du prendre un bonnet.
Tout est blanc, c'est magnifique.
Je consulte mon téléphone pour vérifier l'heure. Il est bientôt quinze heures. Encore une heure et Bea sera rentrée du lycée. Je pourrai aller la voir et lui raconter ma journée de merde. J'aurais encore mieux fait d'aller en cours...
Enfin bon, j'ai l'habitude de supporter Matthieu et ses amis chiants, ce n'est pas la première fois que je me fais insulter. Je suis au-dessus de toutes leurs gamineries. Je leur réponds, je les enfonce aussi, puis je me casse.
Pourtant, à force, c'est usant. Je n'en peux plus de me taper toutes leurs remarques cinglantes (même si elles sont totalement idiotes), je n'en peux plus qu'ils me prennent pour une moins que rien. Je veux que ça change. Mais comment faire?
Tout en réfléchissant à tout ça, je décide de faire demi-tour et de rentrer. Cela fait vingt bonnes minutes que je marche et le chien commence à avoir froid. J'espère que, quand je rentrerai, Dylan sera parti.
Je tourne la clé dans la serrure et entre. Aucun bruit. J'en déduis avec soulagement qu'il doit avoir quitté la maison.
Je retire mes bottes et mon manteau, puis monte à l'étage. Je compte chercher une feuille blanche et un crayon de papier. En effet, je me suis récemment mise au dessin, et j'ai découvert que j'aimais beaucoup ce passe-temps et que j'étais plutôt douée dans ce domaine.
Tout en pensant à ce que je pourrais dessiner, j'ouvre la porte de ma chambre et m'arrête net. Je reste sidérée devant le spectacle qui s'offre à moi.
– Matthieu, soufflé-je d'un air menaçant.
Il se lève brutalement et croise mon regard.
Il tente de dissimuler la cigarette qu'il tient dans sa main derrière son dos, mais c'est trop tard.
Je n'en reviens pas. Je lâche:
– Je croyais que tu avais arrêté de fumer... tu avais dit que tu arrêterais de fumer... tu l'avais fait, d'ailleurs! Pourquoi tu recommences? Ça fait combien de temps? Pourquoi tu m'as rien dit?
– Calme-toi, me coupe-t-il. Déjà, si je te l'avais dit, tu m'aurais engueulé, comme tu es prête à le faire maintenant. Ensuite, oui, j'ai recommencé, et alors? Qu'est-ce que ça peut te faire? C'est ma vie. Les promesses que j'ai pu te faire l'année dernière ne comptent plus... On n'est plus ensemble, ajoute-t-il agressivement. Oublie cette époque.
Je fronce les sourcils, tentant de masquer mes émotions. C'est très blessant. Je m'efforce de ne pas trembler. Comment ose-t-il dire ça?! Je sais qu'on est plus ensemble, mais quand même... Alors, pour lui, notre relation, ce n'était rien? Une fois qu'on a rompu, il abandonne toutes ses promesses, tout ce qu'il a pu dire?
Il doit deviner ma tristesse car ses yeux s'adoucissent. Il ne s'excuse pas pour autant. À la place, il soupire:
– Chloé...
– Ta gueule, sifflé-je. Sache que je le prends très mal.
Je tourne les talons et claque violemment la porte derrière moi.
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relu & corrigé le 1er septembre 2017
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