Chapitre #17

Pdv Chloé

Noah propose gentiment de nous raccompagner, ce à quoi j'accepte précipitamment. Je n'ai aucune envie de rentrer à pied dans le froid...

Je fais la bise aux amis de Matthieu, Isaac, Thomas, et tout, puis je m'engouffre dans la voiture noire de Noah suivie de mon faux demi-frère.

La première partie du trajet se déroule en silence. Noah finit par prendre la parole:

« Dites, vous êtes vraiment demi-frère et demi-sœur? J'ai du mal à y croire, perso. »

Je jette un regard appuyé à Matthieu puis hausse les épaules. Je lui fais confiance, après tout, pourquoi pas lui dire?

— À vrai dire, non, entamé-je. On est désolés de t'avoir menti, mais on ne voulait pas entendre les remarques des autres, et tout le monde aurait fait des blagues dégueu.

– Eh, c'est pas vrai! proteste-t-il.

– Si! intervient Matthieu. Déjà que vous en faites même si je vous dis que c'est ma demi-sœur... »

Nous rions tous et, finalement, Noah promet de ne rien dire aux autres.

Nous arrivons devant la maison. Après avoir brièvement serré Noah dans mes bras, je lui souris une dernière fois puis me dirige vers la porte d'entrée.

« Eh, Matthieu, tu m'invites bientôt chez toi, je veux revoir Chloé! lance-t-il derrière moi. »

Je lève les yeux au ciel, imitée par l'adolescent avec qui je vis.

Noah redémarre et bientôt, le vrombissement de son moteur s'éteint au loin, englouti par la nuit.

Je regarde Matthieu, en face de moi.

« On fait quoi? demandé-je. Il faut pas se faire choper. Passe les clés.

– Mais j'ai pas les clés...

– Quoi, t'as pas les clés? Mais tu étais censé les prendre!

– Je pensais que c'était toi qui les avait prises!

– Non, c'est toi qui aurait du les prendre, je te dis! Quand tu quittes la maison, tu prends la clé! C'est pas vrai...

– Je comptais sur toi pour m'ouvrir, patate! Je pouvais pas prévoir que tu me suivrais! se défend-il.

– Roh...»

On est dans la merde, maintenant. On va être obligés de toquer pour entrer...mes parents vont devoir nous ouvrir. En gros, nous nous jetons dans la gueule du loup.

« Bon, y a plus qu'à toquer... gémis-je. »

Je m'avance lorsque Matthieu me retient par le bras et m'embrasse longuement.

« Pour porter chance, tu sais, murmure-t-il en éloignant ses lèvres des miennes. »

Je l'attire à nouveau à moi et scelle nos lèvres encore une fois.

« Double chance, maintenant. »

Il sourit.
À contre cœur, je me détache et frappe deux coups forts à la porte.
Mes parents ne tardent pas à arriver; apparemment, ils n'étaient pas au lit.

La porte s'ouvre, et laisse apparaître ma mère, le regard noir; et mon père, le visage crispé.

« Tous les deux, à l'intérieur, siffle maman. »

Ma gorge nouée, j'obéis, de même pour Matthieu.

Nous nous asseyons sur le canapé au salon, tandis que mes parents se placent en face de nous, la mine très sérieuse.

« Vous nous devez des explications, là, commence mon père.

– On est désolés, dit Matthieu, on est juste allés à une petite fête...

– Et sans nous prévenir? déballe ma mère. On ne vous y avez pas autorisés! Vous ne pouvez pas quitter la maison le soir comme ça! Nous, ici, on s'est inquiétés à mort pour vous, on ne savait pas où vous étiez! Vous devez nous demander l'autorisation, nous prévenir!

– On est vraiment désolés, répété-je à mon tour, on ne le refera pas... »

Mes parents poursuivent encore quelques instants les reproches et finissent par nous envoyer dans notre chambre, après nous avoir privés de sortie pour la semaine qui suit.

Une fois la porte de la chambre refermée, Matthieu s'écrit:

« Privés de sortie pour une semaine?! Mais la semaine là, ce sont les vacances! Ça se fait pas! »

Je ne l'écoute que d'une oreille. J'ai la tête ailleurs.

Je pense à nous. À tout ce qu'il s'est passé depuis le début de la soirée.

Chaque fois que je repense aux baisers qu'on a échangés, je frissonne. Cela m'avait...manqué. Oui.

Pourtant, je ne sais pas si je pourrais me remettre avec lui. Je ne me sens pas prête.
À vrai dire...j'aimerais l'embrasser, n'importe où, n'importe quand... mais, je ne sais pas comment expliquer...je ne veux pas m'engager.

Oui, c'est ça. Je ne veux pas m'engager à nouveau dans une relation. J'ai l'impression que cela finirait mal et causerait plus de mal que de bien.

Je me tourne vers Matthieu. Comment lui dire que je ne veux m'engager à rien?

Je décide d'attendre un peu, et vais à la salle de bain enfiler mon pyjama. Quand je reviens, Matthieu se trouve adossé contre le mur, perdu dans ses pensées.

Mal à l'aise je m'approche et me plante en face de lui. Il lève les yeux vers moi et nous nous observons en silence.

J'ai une folle envie de l'embrasser, néanmoins cette fois-ci, je me retiens.

Je dois lui dire. Je ne veux pas lui donner de faux espoirs, quels qu'ils soient.
Mais comment ne pas le vexer? Trop de questions, trop de complications.

« Je ne veux pas m'engager. »

On ouvre tous les deux des yeux étonnés puis éclatons de rire, soulagés. Nous avons prononcé cette phrase en même temps! Exactement les mêmes mots...

Incroyable. Au moins, je suis à présent rassurée; il pense comme moi.

« Du coup... reprends-je, on fait comment? »

Je sais bien qu'il a compris ma question.
On fait comment? On ne peut pas continuer à flirter comme ça, sans s'engager. C'est...trop bizarre, et cela pourrait entraîner des complications. Il n'y avait qu'à voir comment il a réagi quand j'ai embrassé Dylan...

On ne peut pas continuer, non. Nous allons forcément piquer des crises si l'on voit l'autre embrasser quelqu'un, même si, officiellement 'nous ne nous engageons pas'.

Cela veut donc dire...qu'il va falloir arrêter, définitivement?

Nous prenons conscience de ça en même temps. Notre mine s'assombrit et Matthieu se râcle la gorge.

« Bon...je vais me mettre en pyj' alors» déclare-t-il.

Le truc, c'est qu'il n'est pas allés à la salle de bain. Non, il décide de se changer devant moi, cet idiot.

Il enlève son T-Shirt et se retrouve torse nu près de moi. Mon regard ne peut se détacher de ses muscles parfaits, de son torse bronzé.

Ma respiration s'accélère imperceptiblement.
Je me reproche de le vouloir autant. De vouloir le toucher, de vouloir l'embrasser, de vouloir sentir sa peau contre la mienne, sa main sur ma hanche...

Je me force à interrompre ces pensées déplacées. Je ne peux pas.

Mais...

Je m'avance timidement vers lui, lentement.
Il s'interrompt et nous nous fixons, l'un en face de l'autre.

D'un geste brusque et quelque peu maladroit, je l'attire à moi et pose mes lèvres sur les siennes. S'en suit un langoureux baiser.

Il se détache quelques instants.

« On devrait arrêter, tu sais, chuchote-t-il.»

Je l'embrasse à nouveau.
« Je sais. Le truc, c'est que je m'en fous.»

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Désolée pour le retard, on m'avait confisqué mon téléphone! J'espère que ce chapitre vous a plu et encore merci de me lire :)

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