Potion magique et propriétés spécifiques
Hôpital Sainte Mangouste, chambre d'Hermione Granger
Hermione essaya de se lever et posa ses deux mains sur les accoudoirs du siège. Elle s'était à peine redressée que sa tête se mit à tourner dans tous les sens. Hermione se rassit en grommelant. Holly Life, qui se tenait à ses cotés avec un dossier médical à la main, lui jeta un regard sévère des plus équivoques.
« Miss Granger ! Tonna-t-elle, un étrange air de ressemblance avec Madame Pomfresh se peignant sur ses traits. Je vous ai déjà dit de ne pas vous lever. Vous allez perdre connaissance si vous vous obstinez à vous redresser toutes les cinq minutes. Je viens de vous faire une prise de sang tout de même ! »
Hermione ne répondit pas et détourna volontairement la tête, évitant les yeux inquisiteurs de l'infirmière. Elle savait pertinemment qu'elle n'avait pas le droit de se lever, mais elle avait le plus grand mal à rester en place, ici, assise sur son siège. Elle voulait plus que tout descendre dans les sous-sols pour aller aider le professeur Rogue dans la conception de l'antidote qui allait sauver Drago. Elle voulait lui apporter tous les ingrédients dont il avait besoin, même si pour ça elle devait fouiller dans sa réserve personnelle sans son accord, puis se battre avec lui dans un duel endiablé, même s'il devait lui jeter un sortilège de magie noir, un doloris... Elle voulait aussi, avant de descendre dans la section « potions » de Sainte Mangouste, aller voir Drago pour lui expliquer comment elle et Pansy avait réussit à tirer les vers du nez de Théodore Nott, puis ensuite lui donner tous les détails sur la façon dont le virus allait disparaître, lui narrer les plans qu'elle avait fait pour leur future vie à deux et...
« Cessez de vous agiter ! Siffla Holly en saisissant le bras d'Hermione, stoppant du même coup les pensées de la brunette.
-Je ne m'agite pas du tout ! Rétorqua vertement la jeune femme en faisant une nouvelle tentative pour se lever. Je me sens très bien ! »
Holly poussa un soupir désespéré qui en disait long sur la façon dont Hermione érodait ses maigres ressources de patience. L'infirmière s'approcha de la jeune femme et plongea son regard marron dans le sien. Elle inspira un grand coup pour se donner contenance, fronça les sourcils et lui dit :
« Le professeur Rogue doit recomposer la potion dans son intégralité avant de fabriquer l'antidote. Elle a besoin de reposer durant une heure au minimum. Descendre dans la section « potions » avant que ce temps soit écoulé ne vous servira strictement à rien.
-Mais... Reprit aussitôt Hermione.
-Miss Granger ! Coupa sèchement Holly. J'ai été élève à Poudlard moi aussi, et cela avant vous. Je connais le professeur Rogue. Il n'aime pas être dérangé lorsqu'il crée des potions et n'apprécierait sans doute pas de vous avoir dans ses pattes pendant qu'il s'échinera à essayer de sauver votre petit ami ! Vous voulez le retarder, peut-être ?
-Ce n'est pas mon... Couina Hermione.
-Miss Granger. S'il vous plaît.
-Très bien. »
Hermione se calma légèrement et cessa de se tortiller sur sa chaise bien qu'elle en ait très envie. Holly Life détourna les yeux et se dirigea vers un placard qu'elle ouvrit en marmonnant. Elle farfouilla un instant à l'intérieur, passant ses mains sur les différentes étagères. Hermione se rendit compte qu'elle était en train de baragouiner quelque chose à propos de l'immaturité. La jeune femme entendit tinter les flacons qui s'entrechoquaient tandis que l'infirmière poussait quelques fioles sur la gauche. Hermione eut le temps d'entendre Holly dire « même investie d'une mission » et « toujours les hormones en ébullition ». Finalement, la soignante se tourna vers la jeune femme, un flacon contenant une substance verte fluo dans la main.
« Cette potion à base de cactus va vous permettre de dormir une heure et de régénérer votre sang pendant cette période. Une fois cette heure passée et je dis bien SEULEMENT UNE FOIS PASSEE, vous pourrez descendre voir le professeur Rogue. »
Hermione voulu rétorquer quelque chose mais le regard sérieux et pénétrant d'Holly l'en dissuada immédiatement. Résignée, elle tendit la main vers la fiole et, l'apportant à sa bouche, elle l'avala d'un trait. Titubant à moitié, elle marcha jusqu'à son lit et s'affala dessus. Trois secondes et demie plus tard, elle dormait d'un sommeil sans rêve, le nez plongé dans l'oreiller.
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Hôpital Sainte Mangouste, section « potions »
Severus Rogue remonta ses manches et inspira un grand coup. L'effluve sucrée et âcre à la fois qui provenait du chaudron lui chatouilla les narines. Il ferma les yeux un instant, représentant dans son esprit les différents éléments composant la potion. Il n'avait pas besoin de réfléchir pour les voir défiler sous ses paupières closes, dans un étrange ballet qui provoqua chez lui une forme d'excitation. Il passa en revu les racines de taille variable, les plantes colorées et séchées, les fruits frais, l'écorce d'arbre, le sang de créature mystérieuse choisit pour concevoir le virus. Ses mains se mirent à trembler légèrement et il ouvrit brusquement les yeux, détournant prestement son regard du chaudron.
Il devait l'admettre, malgré lui, celui qui avait composé cette potion disposait d'un esprit machiavélique d'une rare intelligence. Comment, par Merlin, avait-il simplement réussit à comprendre que mélanger du chanvre coupé en fines lamelles et un nerf de dragon des hautes montagnes pouvait nuire aux nés moldus ? Peut-être l'intensité magique de la créature couplée à celle d'un produit utilisé par les moldus créait-il un champ de force trop puissant pour des personnes ayant du sang moldu dans les veines ? Par Salazar, il fallait vraiment avoir un esprit surpuissant.
Il était fasciné par ce virus. Il s'en voulait de l'admettre, mais créer une potion de ce genre relevait du génie le plus pur et il se morigénait de ne pas en avoir compris la complexité et les enjeux avant Voldemort. En outre, il se sentait stupide de ne pas avoir découvert lui-même que le sang de la personne malade pouvait permettre à lui seul de créer un antidote. Il devait admettre que tout cela était vraiment ingénieux...
Forcer les personnes à signer leur propre arrêt de mort... Seul Voldemort était capable d'une telle cruauté. C'était tout bête mais en même temps très complexe. Les choses s'enchaînaient d'elles même. Le né moldu contaminait un sang pur par mégarde (ou par intention, qui sait). Le sang pur, pris de colère, commençait par rejeter les nés moldus. La haine qu'il ressentait pour eux devenait de plus en plus forte à mesure que les jours se passaient. Le temps s'écoulait avec une lenteur exaspérante et la maladie ne guérissait pas, bien évidemment. L'Etat du malade empirait de plus en plus, le faisant se sentir faible et vulnérable à la moindre attaque. Un jour, le sang pur se réveillait avec une seule idée en tête : prendre la vie de ce débile de né moldu qui avait osé lui pourrir la sienne. C'est ainsi qu'il détruirait la seule façon pour lui de guérir du virus.
Vraiment fascinant.
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Trois coups frappés à la porte blindée de la section potion interrompirent la réflexion de Severus Rogue. Pour lui, ce son ne pouvait signifier qu'une seule chose : Hermione Granger avait bu sa potion de régénération sanguine et elle avait, comme il le craignait, décidé de venir empiéter sur son espace naturel avec sa légèreté habituelle.
Les coups portés à la porte redoublèrent d'intensité. Avec un soupir résigné, le professeur de potion se dirigea vers la porte et l'ouvrit en grand.
Il eut la désagréable surprise de se retrouver non seulement face à une Hermione aux yeux vitreux et cernés, mais aussi à un Harry au sourire en coin qui ne présageait rien de bon. Le duo infernal. Sa hantise. Il allait se retrouver seul dans une pièce. Avec eux deux.
« Potter et Granger. Fit-il d'une voix doucereuse dénuée de toute gentillesse. Je suis étonné de voir que Weasley ne vous accompagne pas. Vous avez réussit à vous séparer de l'un de vos membre ? Ce doit être douloureux.
-Non, non. Je suis là. » Fit une voix qui provenait du dos d'Harry.
Severus Rogue aperçut alors Ron qui se levait d'un bon. Il s'était abaissé pour refaire son lacet. Caché derrière ses deux amis, il était totalement invisible aux yeux de son professeur. Le sentiment de désespoir qui envahit Severus à cet instant fut viscéral. Il n'allait pas passer du temps enfermé avec Potter et Granger. Il allait passer du temps enfermé avec Potter, Granger ET Weasley.
Son cœur s'emballa soudainement, provoquant chez lui l'apparition d'une rougeur annonciatrice de colère. Toutefois, sa panique s'estompa brusquement quand Hermione lui tendit la fiole qui contenait son propre sang. La peur de Severus venait de céder la place à une excitation fébrile. Il tendit le bras et pris le flacon des mains d'Hermione, le fixant avec une lueur d'adoration au fond du regard. Puis, reportant son attention sur ses élèves, il grimaça.
« Je ne veux rien entendre. Pas un pas, pas un ricanement, pas un chuchotement, pas un mot, pas un raclement de gorge. Pas même le bruit d'une respiration. » Asséna-t-il en leur faisant un signe pour qu'ils entrent à sa suite.
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Hermione avait les cheveux collés sur son front à cause de l'humidité et de la vapeur qui émanaient du chaudron. Elle n'était pas penchée au dessus pourtant. Comment le pourrait-elle alors que le professeur Rogue avait soigneusement délimité un périmètre dont ils ne devaient surtout pas s'approcher sous peine de tout faire capoter ? Elle était assise sur une table, à trois mètres au moins du chaudron bouillonnant.
Hermione jeta un regard en biais à Harry, afin d'effectuer une comparaison, et remarqua qu'il ne présentait pas la moindre trace de sueur. Son visage était vierge de toute marque d'humidité. Un frisson remonta le long du dos d'Hermione. Pourquoi Harry n'avait-il pas l'air d'avoir chaud, lui aussi ? Elle tourna la tête vers Ron, assis à sa droite, et nota avec désespoir qu'il n'avait pas non plus la moindre goutte d'eau sur le visage.
Résistant à l'envie prenante d'enlever son pull séance tenante pour se sentir un peu mieux, la jeune femme se gratta la gorge d'un grognement et tenta une approche maladroite.
« Professeur Rogue ? Risqua-t-elle.
-Pas un souffle, Granger.
-Mais Professeur... Insista la jeune femme.
-Taisez-vous. »
Hermione se renfrogna et regarda Harry qui venait de lui jeter une œillade interrogatrice. Sentant une légère migraine s'insinuer juste au dessus de ses yeux, elle pointa un doigt sur son front pour signifier à son ami qu'elle avait mal à la tête puis essuya ses tempes pour lui montrer qu'elle avait extrêmement chaud et qu'elle était en sueur.
Elle ferma les yeux deux secondes, essayant tant bien que mal de calmer la douleur qui battait joyeusement son plein au sommet de sa tête. Tout cela fut amplement suffisant pour qu'Harry comprenne que son amie se sentait mal. A son tour, il décida d'essayer une approche avec tact et douceur à l'intention du professeur Rogue.
« Professeur, s'il vous plaît. Commença-t-il d'un air sérieux.
-Par Salazard, Potter ! S'emporta immédiatement Severus sans même lui jeter un regard. Ne vous est-il pas possible de suivre les règles, pour une fois ?
-Mais professeur... Fit Harry, sentant une forme de colère bien connue s'insinuer en lui.
-Je ne veux plus rien entendre ! » Beugla le professeur de potion en se retournant vers les trois amis.
A cet instant, sous les yeux médusés d'Hermione et de Ron, Severus Rogue lança un sortilège de mutisme à Harry. Ce dernier, étonné, tomba de sa chaise et fini à genou sur le sol froid de la section « potions ». Hermione regarda fixement son ami se relever. Il lui semblait que son visage était empreint d'une certaine colère qui, quelque part, ne l'avait jamais quitté. Il n'avait jamais vraiment aimé le professeur Rogue, même s'il devait admettre qu'il avait grandement contribué à la mort de Voldemort.
Hermione se rendit compte, soudainement, que l'atmosphère était désormais complètement saturée d'humidité. Elle était trempée de transpiration et sa vue était de plus en plus confondue par la vapeur environnante qui formait un brouillard chaud et opaque. Elle paniqua quand elle se rendit compte que les traits d'Harry étaient en fait en train de se déformer sous l'effet des effluves de l'antidote. Harry était en train de changer de visage. Elle avait l'impression que sa peau fondait sans qu'elle puisse y faire quelque chose.
Se pouvait-il que le professeur Rogue soit en fait du mauvais coté ? Qu'il soit encore à la solde du mage noir et qu'il ait décidé de tuer Harry pour le punir ? Ou pire encore... Peut-être avait-il créé une potion qui, sous ses dehors de sauveuse, était en fait un moyen de sauvegarder l'esprit de Voldemort pour l'empêcher de mourir complètement ?
Hermione voulu dire à son ami qu'il courrait un grave danger et que sa vie était menacée. Elle se pencha vers lui. Elle essaya de prononcer quelques mots, mais sa voix refusa obstinément de sortir de sa gorge. A la place, elle émit un grognement rauque. Puis tout devint noir autour d'elle et elle sombra dans l'inconscience.
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« Potter ! Fit une voix aux intonations désagréables. Ne vous tenez pas si près, elle va mourir étouffée. Ce n'est pas quelque chose dont je vous tiendrais rigueur, mais je pourrais avoir besoin de son sang pour sauver d'autres malades.
-vous êtes sur que votre potion va marcher ? Demanda une voix inquiète quelque part au dessus d'Hermione. Elle est blanche comme un linge.
-Potter je vais vous le dire une fois, pas deux. Souffla la voix désagréable, se faisant basse et menaçante. Ne mettez jamais en doute mes capacités à créer des potions. »
Hermione papillonna des yeux et les ouvrit avec difficultés. La lumière blanche de la pièce l'aveugla un instant et elle ferma les paupières, protégeant une seconde ses pupilles des néons agressifs qui décoraient le plafond.
Elle ne parvenait pas à se souvenir pourquoi elle était dans la même pièce que le professeur Rogue, pourquoi le lit sur lequel elle était couchée lui paraissait si dur et pourquoi elle avait mal au ventre, comme si elle était très angoissée. Elle fronça les sourcils, cherchant à se souvenir du pourquoi du comment. Puis, brusquement, les soupçons qu'elle avait sur le professeur Rogue et les traits d'Harry qui disparaissaient lui revinrent en mémoire.
Elle se redressa d'un coup, manquant, par la même occasion, de mettre un coup de boule mémorable à Severus. Un vertige puissant la saisit à l'instant où elle s'assit et elle retomba lourdement en arrière. Le professeur Rogue la retint de mauvaise grâce, pestant contre son impulsivité et sa stupidité.
« Calmez-vous enfin ! Lui ordonna-t-il en secouant la tête d'un air désespéré. Vous voulez m'aider ou vous voulez passer votre temps dans le coma ?
-Harry... Souffla Hermione sans écouter le moindre mot. T'es où ? Harry...
-Je suis là, Hermione. Fit la voix d'Harry, toute proche. Qu'est ce qu'il y a ? Hermione, tu devrais écouter le professeur Rogue et lui faire confiance. Arrête d'essayer de te lever.
-Harry ? Tu es là, Harry ? Je ne te vois pas. Dit Hermione d'un air paniqué. Tu t'es effacé ? »
Harry ne répondit pas tout de suite. Son visage se crispa, puis il se tourna lentement vers Severus Rogue et lui demanda, d'un air pincé :
« Comment est ce que vous expliquez ça ? »
Severus Rogue eut alors une réaction diamétralement opposée à celle qu'attendait Harry. Il leva les yeux vers le visage du survivant et lui répondit :
« Elle réagit... C'est fantastique ! »
Abasourdi, Harry vit alors un sourire se dessiner sur le visage du professeur de potion.
« Tenez Granger pour qu'elle ne tombe pas ! » Aboya Severus à l'adresse Ron avant de se diriger dans un frôlement de cape vers son chaudron.
Harry, qui s'était accroupi aux cotés d'Hermione, se redressa vivement et s'approcha du professeur Rogue, ignorant la ligne invisible qu'il lui était interdit de franchir.
« Vous pouvez m'expliquer ce qu'il se passe ? Fit-il sans prendre la peine de cacher son énervement.
-Je vais le faire uniquement pour que vous cessiez vos impertinentes questions, Potter. Soupira Severus en lui jetant un regard méprisant.
-Je vous écoute.
-Comme vous ne le savez sans doute pas puisque vous n'écoutez pas en cours, un virus inoculé par le biais d'une potion prend totalement possession de l'organisme, comme s'il était un organe du corps à part entière. Vous me suivez Potter?
-Oui. Fit Harry d'un hochement de tête.
-Bien. L'antidote que je suis en train de créer a pour but de guérir Drago et il est fabriqué avec le sang de Miss Granger puisqu'elle est sans doute la personne qui l'a rendu malade. Cependant, compte tenu de ce que nous savons, cette potion est aussi en mesure de guérir Miss Granger. Monsieur Nott a dit que la potion d'origine mêlée au sang du né moldu malade devrait avoir le pouvoir de guérir la personne en question. La réaction de son corps prouve que cette théorie est juste. Le virus essaye de survivre en tant qu'organe du corps humain menacé. »
Pendant qu'Harry et le professeur Rogue discutaient, Hermione remua faiblement dans les bras de Ron et se tourna vers lui. Elle nota la lueur inquiète qui teintait son regard. Puis, prise d'un accès de paranoïa, elle lui chuchota :
« Ron, le professeur Rogue essaye de tuer Harry ! »
Ron retint le fou rire qui menaçait de sortir de sa gorge. De toute évidence, au vu de son expression, Hermione était complètement persuadée de ce qu'elle disait.
« Je ne pense pas, Hermione. Lui dit-il gentiment.
-Tu ne me fais pas confiance ? Glapit la jeune femme à voix basse. Tu n'as pas vu la manière dont les traits d'Harry changeaient ? C'est parce qu'il veut le tuer. Il est invisible maintenant ! Et tu ne fais rien !
- Hermione, calme-toi. Fit Ron d'une voix qui se voulait apaisante. Tu t'es évanouie à cause des vapeurs du chaudron. Tu as rêvé tout ça. C'était une hallucination.
-Tu es de son coté, c'est ça ? Siffla la jeune femme dont les joues s'empourprèrent d'un coup. Je suis donc la seule à pouvoir sauver Harry. Je croyais que nous étions amis tous les trois, mais je vois que je me suis complètement trompée sur ton compte. HARRY ! »
Sous les yeux médusés d'Harry et du professeur Rogue, Hermione envoya alors un crochet du droit bien placé à Ron avant de se tortiller dans tous les sens. Surpris par la douleur, le jeune homme poussa un cri de douleur et la lâcha. Hermione en profita pour se lever en prenant appui sur ses bras tremblants. Elle jeta un regard triomphant au rouquin étendu par terre puis se tourna vers Harry.
« Je vais te sortir de là, Harry... » Commença-t-elle.
Ses yeux s'obscurcirent alors, comme si un voile venait de se placer devant. Elle se sentait soudain à bout de force. Il fallait absolument qu'elle dorme. C'était vital... Ses paupières se fermèrent toutes seules. Elle tomba une nouvelle fois, s'écrasant sur Ron qui poussa un nouveau cri de douleur.
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« Miss Granger ? »
Hermione se redressa sur ses coudes et jeta un regard au décor qui l'entourait. Elle était toujours dans la pièce dédiée aux potions de Sainte Mangouste, allongée sur une table. Un frisson lui parcourut l'échine quand elle aperçut le professeur Rogue penché au dessus d'elle.
« Je vais vous demander un effort extrême pour quelqu'un qui a une intelligence aussi restreinte que la votre, mais il le faut. Grinça Severus avec un rictus forcé.S'il vous plait Miss Granger, restez calme.
-Comment puis-je rester calme alors que vous êtes en train de m'assassiner ? » Persiffla la jeune femme entre ses dents.
Severus Rogue s'éloigna un peu, poussa un profond soupir et reprit la parole :
« Miss Granger, le virus qui sévit dans votre corps est un virus magique. Vous vous souvenez de tout cela ?
-Oui, fit Hermione en hochant la tête avec méfiance.
-Bien. Dans ce cas vous allez devoir faire appel à vos capacités de Miss-je-sais-tout et à vos compétences rationnelles pour comprendre ce que je vais vous dire sans croire qu'un complot se trame dans votre dos. Est-ce que vous comprenez bien ce que je vous demande ?
-Oui, soupira la jeune femme, convaincue que Severus allait débiter un tissu de mensonges.
-Le virus magique qui a pris possession de votre organisme à réagit à l'antidote. Il essaye de faire en sorte que vous ne puissiez pas le prendre afin de rester dans votre corps. Cela passe par deux phases dont vous vous souvenez sans doute puisque c'est au programme des cours de première année en potion. Dans un premier temps, le virus s'attaque au physique. Il affaiblit l'organisme de manière plus prononcée que d'ordinaire dans un temps donné. Par la suite, il s'insinue dans l'esprit pour faire entrer le doute quant à l'absorption de l'antidote. Il vous fait croire qu'ingurgiter ce dernier sera néfaste à votre organisme. Il ne veut pas que vous guérissez. »
Hermione fronça les sourcils. Elle avait l'impression qu'une sorte de lutte avait débuté en elle et cela lui donnait très mal à la tête. Une partie de son esprit se souvenait parfaitement de ses cours de première année à la ligne près et lui expliquait en quoi le professeur Rogue avait raison. Deux ou trois exemples concrets de ce genre de cas lui revinrent en mémoire pour illustrer sa réflexion.
Néanmoins, une autre partie de son mental lui enjoignait de quitter la pièce le plus tôt possible, sans quoi la chauve-souris qui se tenait en face d'elle allait lui faire boire de force un funeste produit qui conduirait à coup sûr à sa perte.
« Menteur. Murmura Hermione en se levant d'un bond, prête à en découdre.
-Vous ne me laissez pas le choix, Miss Granger. Soupira le professeur Rogue en agitant sa baguette magique d'un air las. J'enlève cinquante points à Gryffondor pour insulte à professeur et... Petrificus Totalus. »
Hermione tomba en avant. Ron la rattrapa juste avant qu'elle ne touche le sol. Elle lui jeta un regard indigné. Son ami voulait-il lui aussi la mort d'Harry pour laisser Severus la torturer ainsi ? Elle fit une vaine tentative pour se défendre mais, comme elle le savait parfaitement, le sortilège paralysait tous ses mouvements. Elle osa une œillade furieuse à destination du professeur Rogue qui s'approchait d'elle avec, à la main, un flacon contenant un liquide rouge sang.
Elle sentit son cœur faire un bond désespéré quand le maître des potions ôta le bouchon de liège qui fermait la fiole. Une migraine féroce battit contre ses tempes tandis qu'elle vit, avec angoisse, la main de Severus approcher le flacon de son visage. Elle tenta une nouvelle fois de s'extirper des bras de Ron, mais le sortilège la maintenait bien en place. La panique s'insinua en elle comme une traînée de poudre à canon s'enflamme au contact d'une allumette.
Des larmes commencèrent à remplir ses yeux. Ses amis voulaient qu'elle meure. Elle ne voulait pas que ça se termine comme ça. Après elle, Severus Rogue mettrait fin aux jours d'Harry, puis ce serait le tour de Drago, qui mourrait dans d'atroces souffrances à cause de sa maladie. Il ne méritait pas de mourir comme ça.
Le professeur Rogue lui ouvrit la bouche. Les larmes d'Hermione se mirent à couler sur ses joues de manière ininterrompue. Une douleur fulgurante lui traversa le thorax et elle manqua de s'évanouir. Alors que la peur menaçait de la faire perdre connaissance pour la troisième fois de la journée, elle sentit quelque chose dans ses cheveux. Ses yeux affolés se tournèrent sur le coté et elle vit Harry. Il avait posé sa main dans ses cheveux et caressait sa tignasse rebelle d'un air bienveillant. Il sourit à la jeune femme et se pencha vers elle.
« C'est fini Hermione. Tu n'auras plus à mettre de gants pour toucher les autres. Tu n'auras plus besoin de te cacher pour voir Malef... Drago. Tout ça c'est terminé. »
La potion coula dans la gorge d'Hermione et le sortilège de paralysie se rompit. Elle tomba à genoux et poussa un hurlement déchirant. Elle avait l'impression que son corps était en train de se consumer de l'intérieur pendant que le virus qui lui avait démoli l'existence vivait ses derniers instants.
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Hôpital Sainte Mangouste, Troisième étage : blessés graves, soins intensifs, comas volontaires
« Dépêchez-vous ! Supplia Hermione en tirant sur la manche du professeur Rogue sans cesser de trottiner à ses cotés.
-Il suffit, Miss Granger ! Fit ce dernier en enlevant rageusement le pan de tissus de la main de la jeune femme. Un peu de calme, je vous prie.
-Mais Drago...
-Drago va guérir, mais seulement si vous me laissez marcher assez vite pour atteindre sa chambre avant deux siècles ! » Grogna le maître des potions en accélérant le pas.
Hermione se tût et décida de se déplacer en silence afin d'éviter toute explosion intempestive de son professeur. Harry et Ron étaient partis rejoindre Ginny et Hermione était désormais seule avec Severus, ce qui n'avait malheureusement pas calmé l'humeur massacrante du professeur.
Ils arrivèrent assez rapidement devant la porte de la chambre du Serpentard. Hermione la poussa fébrilement et fit un pas dans la pièce. Elle fut presque aveuglée par l'éclat des rayons de soleil qui perçaient par la fenêtre et ne remarqua même pas la présence d'Holly. Ses yeux s'étaient habitués à la lumière artificielle de la section « potions » et elle devait avouer que les murs de la chambre de Drago étaient vraiment très blancs. Cela faisait ressortir une atmosphère d'une telle clarté et d'une telle pureté...
Le temps sembla brusquement ralentir. La douce chaleur du soleil caressa le visage d'Hermione. Elle se frotta les yeux et sentit brusquement une immense fatigue la submerger et peser sur ses frêles épaules. Elle était guérie. Guérie.
Elle reprit ses esprits lorsque le professeur Rogue entra à sa suite. Son cœur se mit à battre violemment. Elle avait peur.
En effet, à l'instant même où Severus fit un pas dans la pièce, Drago ouvrit les yeux et se mit à hurler. Son corps fut soudainement secoué de soubresauts désordonnés qui firent cliqueter le lit. Holly Life agita aussitôt sa baguette magique d'un air professionnel. Deux cordes blanches vinrent s'enrouler autour des poignets et des chevilles du Serpentard pour l'empêcher de trop bouger et de casser son lit. Par ailleurs, Hermione remarqua qu'un étrange petit oiseau pourvu d'un masque de chirurgien était sorti du bout de la baguette de l'infirmière. Il s'envola dans le couloir en piaillant : « Le docteur Jenfaitjamaistrop est demandé dans la chambre 748 ! Le docteur... »
Hermione reporta son regard sur Drago et lâcha un couinement désespéré. Ses yeux avaient pris une expression hagarde et vitreuse. Il ne criait plus, mais un filet de sang coulait de sa bouche entrouverte.
« Le virus essaie de le tuer avant qu'il ait ingéré la potion! Vite ! » Rugit le professeur Rogue en se jetant auprès son élève.
Le docteur Jenfaitjamaistrop, qui venait d'entrer dans la pièce on ne sait trop comment, accourut aux cotés du professeur Rogue en brandissant son stéthoscope. Holly était occupée à maintenir la tête de Drago bien droite.
Hermione ne réussit pas à bouger un seul membre de son corps. Elle se contenta de rester debout, hébétée, espérant de tout son cœur qu'ils n'avaient pas fait tout ça pour rien, que Drago allait enfin ouvrir ses yeux glacials et qu'elle verrait encore cette lueur étrange au fond de ses prunelles. Elle espérait qu'elle allait enfin pouvoir lui dire qu'elle l'aimait, que depuis qu'il était là plus rien n'était pareil, que sans lui les choses n'avaient plus le même sens, qu'il avait changé sa vie sans qu'elle sache vraiment comment...
Elle voulait qu'il sache qu'il lui était indispensable, que quoi qu'il arrive maintenant elle ferait tout pour qu'il puisse la supporter, elle et son caractère de première de la classe.
Comme dans un rêve, elle vit le professeur Rogue déboucher la fiole. Elle n'entendit pas le son que produisit le bouchon en quittant son habitacle de verre. Elle était entièrement focalisée sur l'étrange bruit qui pulsait dans ses oreilles et qui emplissait toute la pièce. Ce long son, strident. Exactement le même que dans le monde moldu, dans ces cas là. Celui qui voulait dire « Tracé plat. c'est fini. Il n'ouvrira plus jamais les yeux. »
Pourtant, elle ne flancha pas. Elle resta debout, fière et pensa de toutes ses forces.
« Si tu meures Drago Malefoy, je te maudis. »
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Le professeur Rogue fit couler l'ultime goutte d'antidote dans la gorge de Drago, puis se recula. Hermione se mordit nerveusement la lèvre et réussit à faire quelques pas en direction du lit du jeune homme, les jambes tremblantes. Elle voulait voir ses yeux s'ouvrir et enfin le serrer contre elle, entendre sa voix... Mais son visage resta désespérément fermé. Ses traits étaient tirés, comme s'il avait besoin de dormir très longtemps et qu'il était épuisé.
A cet instant, Holly Life se tourna vers elle et murmura : « Je suis sincèrement désolée, Miss Granger. »
Hermione cru un instant que le sol allait s'ouvrir sous elle pour l'engloutir puis se refermer comme si de rien n'était. Ce n'était tout simplement pas possible, elle n'avait pas pu tuer Drago, le virus n'avait pas pu prendre possession de lui. Rien de cela n'était concevable. Tout ce qui était arrivé jusque là était un pur miracle, ne pouvait-il pas revenir, être là ? Il ne pouvait pas partir maintenant, ce n'était pas envisageable. Pas à cet instant, alors qu'elle allait enfin lui dire qu'elle l'aimait, qu'elle ne voulait plus se cacher... Elle ne l'avait encore jamais touché sans avoir peur de lui faire du mal... Elle ne voulait pas qu'il meure, non. Le professeur Dumbledore avait dit que l'amour pouvait le sauver... Il l'avait dit... Mais alors pourquoi, pourquoi n'ouvrait-il pas les yeux ?
« Je ne veux pas ! Dit-elle alors que sa voix s'étranglait dans sa gorge et que ses yeux s'embuaient de larmes.
-Je suis désolée, Miss Granger, répéta Holly en jetant un regard en biais au professeur Rogue, mais son cœur ne bat plus et il ne respire plus. Il est...
-Mais comment est ce possible ? Coupa Hermione, refusant d'entendre le dernier mot de sa phrase. L'antidote...
-Je ne suis pas sûre que la solution qu'on vous a donné était la bonne, souffla le médecin de Drago en serrant son stéthoscope entre ses doigts blêmes. Il est possible que Théodore Nott vous ait mentit. Et puis, vous n'êtes peut-être pas la personne qui l'a contaminé. »
Théodore aurait mentit ? Il n'aurait pas dit la vérité ? Mais il n'avait pas d'autre choix pourtant. Il savait qu'en ne disant pas ce qu'elle attendait de lui, il signait son arrêt de mort... Il en était totalement conscient... Ce pourrait-il qu'il ait décidé de se sacrifier pour la cause de Voldemort ? Mais alors Drago... Drago était bien mort.
Drago.
Etait
Mort.
« Non. Coupa brutalement le professeur Rogue en tirant Hermione de ses pensées désespérées. Je suis persuadé que Miss Granger est celle qui a contaminé Monsieur Malefoy. Il est resté très prudent durant l'année scolaire. Il n'a levé sa garde qu'avec elle. De plus, je suis certain que cet antidote marchait. La réaction de Miss Granger et de Monsieur Malefoy l'ont prouvé.
-Mais... Fit le médecin, incrédule.
-Combien de temps lui restait-il à vivre au moment où nous sommes entrés dans la pièce ? Demanda sèchement Severus.
-Approximativement six heures, Avança Holly.
-Il ne devait pas mourir. Ce n'est pas possible. Si on y réfléchit en toute rationalité, ce n'est pas possible... » Psalmodia le professeur Rogue et posant sa main sur son front.
Il commença à marcher de long en large dans la pièce sous le regard d'Hermione qui espérait de tout son corps qu'il puisse avoir raison et qu'il y avait, quelque part, une raison à tout cela. Il fallait qu'il trouve une solution à la situation. Cela ne pouvait se passer autrement.
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Soudainement, comme s'il venait d'avoir une illumination, Severus se tourna vers Hermione. La jeune femme vit avec surprise une lueur d'espoir dans son regard. Le cœur de la Gryffondor se mit à battre furieusement dans sa poitrine. Y avait-il réellement une chance que...
« Miss Granger ! Dit-il d'une voix fébrile. Combien de temps vous a-t-il fallu pour vous sentir mieux après avoir bu la potion ?
-Une dizaine de minutes. Souffla Hermione après réflexion sans trop comprendre où tout cela allait les mener.
-Parfait.
-Comment ça parfait ? Fit Hermione d'une voix tremblante en s'avançant près du lit.
-Ce virus est extrèmement puissant et Drago est dans un état déplorable depuis plusieurs jours. Expliqua Severus. Sa situation ne fait qu'empirer depuis qu'il est malade. Je pense que ce qu'il lui arrive est une réaction normale compte tenu de celle que vous avez eu alors que vous n'étiez pas si mal en point. Plus on est mal, et plus la réaction du virus à l'approche de l'antidote est puissante. Si mes calculs sont bons, Drago devraient se réveiller d'ici cinq minutes. Il suffit d'attendre et de... Voir.
-Mais enfin, on ne peut pas ramener quelqu'un à la vie comme ça... » Bredouilla le docteur Jenfaitjamaistrop.
Le professeur Rogue sembla alors changer d'apparence. Son visage se recouvrit d'un masque d'impassibilité tel qu'Hermione eut du mal à reconnaître la personne qui se tenait à sa place deux minutes plus tôt. Sa voix se fit plus rauque et moins audible tandis qu'il chuchotait :
« Vous devriez pourtant savoir qu'en magie noire, tout est possible. »
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« Hermione ! »
Drago hurla tellement fort que sa voix se brisa. Il ne sembla y prêter aucune importance. Il se secoua dans tous les sens et pesta quand il se rendit compte que ses poignets étaient attachés. Il tira tellement fort sur ses liens que des marques rouges et sanglantes apparurent sur ses poignets. Holly se pencha au dessus de lui et lui dit :
« Restez tranquille, Monsieur Malefoy. Vous venez à peine de vous réveiller. Miss Granger est...
- Détachez-moi ! Coupa Drago en la regardant d'un air glacial. Pourquoi suis-je ici ? Où est-elle ? Est ce qu'elle va bien ? Qu'est ce que vous lui avez fait ? Je veux la voir, vous m'entendez ? Je veux la voir ! »
Les yeux de Drago balayèrent fébrilement la pièce et il croisa le regard de son professeur de potion. Que faisait-il là ? Et où se trouvaient-ils actuellement ? Hermione était-elle blessée ? Il n'avait pas eu le temps de la voir pendant la grande bataille, il ne savait pas comment elle allait. Se pourrait-il qu'elle soit morte ? Non, il n'aurait pas pu le supporter. Il voulait prendre soin d'elle maintenant. Tant pis pour le rang, le sang et la fierté. Il n'avait plus le temps pour ça.
« Je suis là, Drago. »
Le Serpentard tourna violemment la tête et entendit ses cervicales craquer bruyamment. Effectivement, elle se tenait debout devant lui. Sa maigreur l'affola. Ses yeux étaient alourdis par des cernes gris et monstrueusement larges et ses cheveux étaient plus ébouriffés que jamais. Il remarqua aussi une fine cicatrice sur sa joue. Elle était blessée, il en était sûr. Elle était si mal en point, si faible. Pourquoi avait-il fallut qu'il soit si peu robuste et que le virus l'ai emporté sur lui pendant cette foutue bataille ? Que lui était-il arrivé ?
Le professeur Rogue, Holly et le médecin eurent la brillante idée de sortir et de laisser les deux jeunes gens seuls, ce qu'aucun des deux ne remarqua.
« Hermione... Souffla Drago. Tu es blessée.... Ton visage...
-Drago, je... Je pense que tu devrais te taire. Je dois te dire quelque chose. » Fit la jeune femme avec le plus grand sérieux.
Elle s'installa au bord du lit, avec lui. Drago se rendit compte que ses bras étaient libres de leurs mouvements lorsqu'il réussit à passer ses doigts dans la chevelure d'Hermione. Son odeur vint aussitôt à son nez. Sa main toucha sa joue puis s'enroula autour de sa taille. Hermione eut un rire étouffé et se pencha sur lui. Son souffle lui chatouilla la joue pendant qu'elle s'approchait toujours plus de lui, jusqu'à ce que son nez touche ses lèvres. Il sentit une goutte d'eau tomber sur sa joue et se rendit compte qu'elle pleurait.
« Je vais bien. Chuchota-t-elle. Je n'ai rien. Plus rien. Et toi non plus. »
Il était obnubilé par le mouvement de ses lèvres pendant qu'elle parlait, par la lumière de ses yeux, par la douceur de ses courbes. Il fallait qu'il la tienne plus près de lui encore. Puis, il sentit qu'elle posait sa bouche sur la sienne et qu'elle passait sa main dans ses cheveux. Son corps lui fit mal et se tendit, mais cette fois il constata qu'elle se pressait plus encore contre lui, répondant enfin à la faim de son corps qui le tiraillait sans cesse. Ses mains se glissèrent sous son tee-shirt et explorèrent sa peau pour se rassasier d'elle, conscient qu'il n'en aurait jamais assez. C'était elle aujourd'hui et ce serait toujours elle.
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« Je t'aime, Drago. »
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