Attendre que les choses s'arrangent
Sainte Mangouste, accueil infirmier
Holly Life, L'infirmière qui s'occupait du dossier 848FG, attrapa le document et parcourut les quelques lignes griffonnées à la hâte qui décrivaient l'état du patient. Il s'agissait encore d'un blessé de la grande guerre arrivé la veille dans un état plus que critique. Apparemment, il n'avait pas été particulièrement blessé lors de l'affrontement final, mais il avait contracté le virus «Voldemort ». Il avait subit un développement accéléré des symptômes. Son état s'était dégradé rapidement en raison de l'utilisation massive de magie dont il avait du faire preuve.
Encore un sorcier qu'on ne pourrait pas sauver.
Pour l'instant, les questions autour du virus restaient sans réponse aucune et les médicomages les plus expérimentés qui travaillaient sur ce problème étaient formels : il leur manquait une information cruciale pour résoudre le problème.
Soupirant, Holly Life tendit la main vers son casier sans vraiment regarder ce qu'elle faisait et saisit sa baguette d'un air distrait. Elle la fit tourner entre ses doigts pendant quelques secondes, puis coinça le dossier sous son bras. Elle détestait son métier lorsqu'il s'agissait de voir des personnes affronter la mort alors même qu'elles n'avaient absolument rien fait pour le mériter. Elle jeta un nouveau coup d'œil au dossier du patient, et ses yeux s'élargirent. Il avait 17 ans seulement.
Perdue dans ses pensées lugubres sur la stupidité de la vie, Holly décida qu'il était temps de se mettre au travail. Ses pas la menèrent rapidement devant la chambre du malade 848FG.
Une seule chose la séparait de ce patient. La porte. La même porte blanche, close, indiquant que quelque chose ne va pas. Exactement la même que celles des autres patients, à la différence près que certains peuvent être guéris et être sauvés, alors que d'autres non. Holly frappa à la porte. Une voix étouffée la pria d'entrer. Elle poussa doucement la porte, entra et referma derrière.
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Ses joues se colorèrent de rouge lorsqu'elle reconnu les deux personnes qui se trouvaient dans la pièce. Couché dans le lit, sous les draps blancs, se trouvait Drago Malefoy. Hermione Granger se trouvait au chevet du malade, pâle et silencieuse, son visage fatigué tourné vers Holly. De nombreuses égratignures couvraient ses joues noircies et deux larges traînées qui descendaient jusqu'à son menton indiquaient qu'elle avait pleuré. Un livre grand ouvert était posé sur ses genoux crasseux, tenant à peine sur sa robe de sorcier complètement déchirée par endroits. Elle portait toujours ses gants en peau de taupe. L'infirmière remarqua qu'elle était également entourée de livres posés un peu n'importe où dans la pièce et empilés de manière instable.
Holly hésita un instant, puis finalement décida de ne rien dire. Après tout, ce n'était pas ses affaires. Elle se demanda un instant quel type de relation pouvaient bien entretenir Hermione Granger et Drago Malefoy. Ces deux là n'étaient pas spécialement réputés pour bien s'entendre.
« Bonjour, Miss. » Fit-elle en feignant d'ignorer l'identité d'Hermione.
La jeune femme la regarda d'un air éteint, puis se redressa sur sa chaise et posa précautionneusement par terre le livre qu'elle tenait en équilibre sur ses genoux.
« Bonjour. Dois-je sortir ? » Murmura Hermione en avisant le matériel qu'avait amené Holly avec elle.
L'infirmière hésita un instant. Sainte Mangouste était bondé et de nombreuses personnes se trouvaient installées aux chevets des malades. En temps normal, les visites n'étaient pas autorisées lorsqu'un traitement était administré au patient. Cependant, la société sorcière se trouvait dans une ambiance un peu spéciale depuis que la mort de Voldemort avait été annoncée. Une atmosphère d'euphorie et de renouveau pesait sur le monde sorcier, si bien que certaines règles avaient été, pour un temps, mises de coté. Si certains accompagnateurs pouvaient rester, pourquoi pas Hermione Granger ?
« Ce n'est pas nécessaire. Fit finalement Holly, elle-même surprise pas sa gentillesse.
-Merci. » Souffla Hermione.
La jeune femme regarda l'infirmière s'afférer autour de Drago, installer le matériel, prendre sa tension, lui faire une perfusion, surveiller ses constantes vitales, et lui refaire un pansement. Holly s'attarda assez longtemps lorsqu'elle écouta le cœur de Drago, qui battait très faiblement. Hermione remarqua aussitôt cela et interrogea l'infirmière d'une voix hésitante :
« Est-ce qu'il... Va bien ?
-Il est... Son état est stable. Risqua Holly. Mais je ne peux pas vous en dire plus. A moins que vous soyez de la famille ? Demanda-t-elle avec une pointe de curiosité dans la voix.
-Non. Dit Hermione en se rasseyant. Je suis simplement une amie. »
Holly rassembla ses affaires après avoir prit soin de compléter le dossier du patient 848FG. Son regard se posa une nouvelle fois sur l'héroïne de guerre, qui, tout à coup, semblait étrangement frêle et livrée à elle-même. Ses vêtements se trouvaient dans un état déplorable. En y regardant de plus près, Holly s'aperçut que le flan gauche d'Hermione était tout à fait visible, dévoilant une balafre à peine coagulée.
« Voulez-vous que je vous donne un pyjama ? Proposa l'infirmière. Nous en avons beaucoup en stock. Ils sont normalement réservés aux patients mais... Etant donné les événements... »
Un sourire fit son apparition sur les lèvres blêmes d'Hermione.
« Je veux bien, merci.
-Je vais également demandé à un médicomage de passer pour soigner vos plaies. Certaines d'entre elles ont l'air de présenter une certaine gravité.»
Elle n'attendit pas la réponse de la jeune femme et se dirigea vers la porte de la chambre. Son rôle était de veiller sur la santé et le bien être de ses patients, même s'ils n'étaient pas toujours d'accord avec ça.
Avant de quitter la pièce, elle se retourna. Hermione ne la regardait plus. Ses yeux étaient posés sur le corps inerte de Drago. Holly fut presque certaine qu'une lueur s'était installée dans le regard de la jeune femme, rien qu'un instant, pendant qu'elle observait son condisciple.
« Bizarre, songea Holly en sortant. J'aurais juré qu'il y avait plus que de l'amitié entre eux. »
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Sainte Mangouste, chambre de Drago Malefoy
Hermione sentit une main se poser sur son épaule, coupant brusquement sa lecture. Instinctivement, elle se retourna, sa baguette pointée sur l'inconnu qui venait de faire irruption dans la pièce. Son cœur battait violemment dans sa poitrine.
Il se redoubla d'intensité lorsqu'elle aperçut celui qui l'avait dérangée.
Harry était là, face à elle. Son visage se fendit d'un sourire qui signifiait « tu veux me tuer ? » tandis qu'il repoussait doucement la baguette de son amie. Hermione poussa un cri, laissa tomber le bout de bois ensorcelé par terre et se jeta à son cou, manquant de l'étouffer. Ses mots se perdirent contre le cou d'Harry, complètement désordonnés.
« Je... J'ai voulu entrer pour te voir mais... Ils m'ont dit... Repos... »
Subitement, Hermione se mit à pleurer sans trop savoir pourquoi. Le soulagement et la tristesse se mêlèrent, laissant couler un flot de larmes sur son visage. Son corps était secoué par de brefs et courts sanglots et ses mains s'agrippaient fermement à Harry, tirant sur son étrange accoutrement de malade. Son ami se demanda un instant si elle avait dormit lors des dernières 48 heures. Il était évident que la réponse était négative. Elle portait les mêmes vêtements que pendant la bataille, devenus des haillons déchiquetés et sales.
« C'est bon, Hermione, je sais. Ils m'ont dit que tu étais venue me voir mais qu'ils ne pouvaient pas te laisser entrer.
-Je... Harry, je suis... Suis tellement contente que...Tu...Ailles bien. Soupira la jeune femme en reniflant.
-Toi par contre, fit Harry d'un œil sévère, tu n'as pas été faire soigner tes blessures.
-Hermione, tu sais que tu aurais pu demander à une interne en médicomagie de te soigner tout ça dans cette pièce même ?
-Ron ! »
Hermione n'avait pas vu que le rouquin se tenait juste derrière Harry. Elle lâcha le cou de ce dernier pour se jeter sur son autre meilleur ami, qui chancela sous sa force. Il grimaça et marmonna :
« J'ai deux côtes cassées, Hermione...
-Quoi ? Oh désolée ! » Souffla la jeune femme en se reculant brusquement.
Puis ses sourcils se froncèrent et prirent un pli digne du professeur Mc Gonagall. Un instant, toute trace de fatigue disparut de son visage, remplacée par une expression de pure indignation.
« Pourquoi n'êtes vous pas dans un lit à l'heure qu'il est ? Je suis sure qu'il vous a été déconseillé de vous lever après ce qu'il s'est passé !
-Hermione... Commença Harry qui réprimait un sourire.
-Il n'y a pas de « Hermione » qui tienne ! Grimaça la jeune femme, presque hystérique. Harry, tu peux à peine marcher !
-On voulait te voir, Hermione. Intervint Ron. Ils ne pouvaient pas nous l'interdire. On va s'asseoir, ne t'inquiètes pas. Tu sais que la magie permet une guérison extrêmement rapide, n'est ce pas ? » Dit-il avec un clin d'œil.
Hermione voulut répondre quelque chose qui montrait à Ron à quel point elle était en désaccord avec lui. Cependant, malgré elle, elle songea à Percy. Ron venait de perdre l'un de ses frères et il avait peut-être besoin d'autre chose qu'une bonne dispute.
A cet instant précis, comme pour confirmer sa théorie, Ginny entra dans la pièce. Son regard parcourut rapidement les meubles et son regard posa successivement sur Ron, puis Hermione. La jeune femme nota qu'elle avait l'air profondément triste et affectée. Finalement, Ginny repéra Harry et s'approcha de lui d'un pas rapide avant de l'embrasser à pleine bouche.
« Tu vas le blesser, Ginny ! Calme-toi un peu ! » Grogna Ron en s'installant dans le fauteuil voisin de celui d'une Hermione largement souriante.
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« Hermione, tu es amoureuse de Malefoy ? »
Hermione trouva la question tellement directe qu'elle ne pu s'empêcher de rougir violemment, donnant tout à coup une réponse qui semblait plus que claire.
« Hermione... C'est pas vrai, qu'est ce qu'on va faire de toi ? Marmonna Harry.
-Je... Entre Drago et moi, il n'y a...
-Hermione, s'il te plait. Coupa Ron. »
La jeune fille lui lança un regard assassin et résista à l'envie prenante de ronger ses ongles. Elle pressa ses mains l'une contre l'autre comme à chaque fois qu'elle était angoissée, et finalement, chuchota :
« D'accord. Je suis peut-être un peu attirée par lui.
-Un peu ? Hermione, on ne passe pas des jours entiers au chevet d'un presque mangemort parce que son corps a les formes adéquates ! Fit Ginny avec un froncement de sourcils.
-J'ai pas envie de le dire. Fit Hermione d'un air buté.
-Quoi donc ?
-Que je... L'apprécie beaucoup ? Enfin, avec le terme que tu as utilisé, Ginny. Tu vois quoi.
-Ne le dis pas. De toute façon, c'est écrit sur ton visage, et ça se voit presque aussi bien que les boutons Marietta quand elle a trahit l'AD ! » La taquina Harry.
Hermione ne répondit rien. Elle se tourna vers Drago, essayant de sonder son visage. Elle espéra qu'il n'avait rien entendu de là où il se trouvait. Elle n'avait pas envie qu'il apprenne les choses comme ça. S'il devait savoir ce qu'elle ressentait pour lui, c'était à elle de lui dire, et à lui, seulement à lui. C'était quelque chose qu'elle n'avait jamais vraiment dit, et elle n'avait pas envie que ce soit Harry, Ron et Ginny qui l'entendent.
« Vous savez, fit-elle au bout d'un court instant. Drago et moi, au départ, on était juste... Enfin, on essayait de se supporter. On ne faisait même pas une tentative pour être amis. On voulait juste se rendre la vie plus supportable en se battant moins.
-Ca a plutôt bien marché, vu le discours que tu nous as fait sur lui quand tu as voulu qu'on l'intègre dans nos plans, remarqua Ron.
-Ron, Grinça Hermione d'un ton agacé. C'est après qu'on est devenus amis. Plus tard. Bien plus tard. »
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Hermione entendit quelqu'un toquer à la porte. Elle lâcha la main de Drago et se retourna vivement, lissant son pyjama tout propre. Harry, Ron et Ginny étaient parti rendre visite à d'autres malades et ils étaient partis i peine un quart d'heure. Se pourrait-il qu'on leur ait refusé l'entrée ? Ou alors... Etait-il possible qu'il y ait énormément de morts ? Assez pour que leur visite dure moins de quinze minutes ?
Hermione ne s'attendait absolument pas à croiser le regard azur du directeur de Poudlard quand la porte s'ouvrit. Elle resta muette d'étonnement, les yeux fixés sur l'homme qui venait d'entrer dans la pièce. Elle remarqua qu'il regardait Drago tandis qu'il lui disait :
« Bonjour, Miss Granger.
-Bonjour, professeur. »
Les traits d'Albus Dumbledore se plissèrent imperceptiblement sous l'effet de la contrariété qu'il ressentait. Hermione le scruta sans rien dire. Son visage épuisé n'exprimait rien. Seul son regard montrait l'ampleur de ses émotions, finalement trop importantes pour pouvoir être contenues et demeurer éternellement invisibles. Hermione observa ses yeux obscurcis par le regret, essayant d'y découvrir un quelconque indice, n'importe quoi qui puisse lui confirmer ce qu'elle espérait : Albus Dumbledore savait quelque chose à propos du virus qu'elle ignorait.
Cependant, elle n'observa dans le regard du vieil homme qu'une profonde lassitude. Est-ce toujours ainsi que les personnes réagissent lorsque les guerres sont terminées ? Elles sont heureuses l'espace d'un instant, puis elles tombent dans une sorte de torpeur morbide, se concentrant seulement sur toutes les pertes qu'elles ont eu à subir pour cette immense victoire qui n'apporte qu'un si faible soulagement. Elles se sentent mal à l'idée de ne pas avoir pu protéger tout le monde, d'avoir mis tant de vies en danger en sachant pertinemment que de ces courageux combattants, seulement certains en sortiraient vivants.
Hermione s'enfonça plus profondément dans son fauteuil, cherchant un moyen d'exprimer ce qu'elle ressentait précisément en cet instant. Elle ne pouvait pas, tout simplement, dire à Albus Dumbledore qu'elle lui en voulait. Elle devait d'abord avoir la réponse qu'elle attendait, celle qui clôturerait enfin cette torture qu'elle s'infligeait. Son ton fut assez rude lorsqu'elle lui demanda, de but en blanc :
« Vous saviez, n'est ce pas ? »
Albus Dumbledore, surpris, leva vers la Gryffondor un regard étonné. Sans doute ne s'était-il pas attendu à cette question. Peut-être même s'était-il préparé à être enseveli de reproches. Hermione trouva cela étrange venant de quelqu'un qui arrive à prédire l'avenir avec tant de soin. Il faut croire que personne n'est infaillible et que le pouvoir ne rend pas indestructible.
« De quoi parlez-vous exactement, Miss Granger ? » Interrogea calmement le directeur en plongeant son regard dans celui de la jeune femme.
Cette réponse la prise de court. Elle imaginait qu'il allait se confesser, là, maintenant, tout de suite, lui dire qu'il regrettait ce qu'il s'était passé, qu'il avait sacrifié Drago pour le bien de la société sorcière et qu'il s'en voulait, bien que selon lui tout cela soit inévitable... Mais rien. S'il ignorait à quoi elle voulait en venir, ça ne pouvait signifier qu'une seule chose.
« Pour... Pour Drago et moi... Pour ce qui allait arriver... Vous saviez ?
-Non. Je l'ignorais, Miss Granger. »
Le silence tomba, glacial, seulement troublé par le calme goutte à goutte qui s'écoulait dans les veines de Drago. Hermione se mit à trembler. Ce que Drago subissait... Ce n'était qu'un hasard ? Une chose évitable, un raté dans son destin ? Sa voix chevrota tandis qu'elle reprenait :
« Mais... Vous saviez qu'on... Dans le placard...
-Ah... Fit Dumbledore en ôtant ses lunettes pour les frotter sur sa robe étoilée. Je vois où vous voulez en venir, Miss Granger. »
Ses yeux se teintèrent à nouveau de cette lueur si caractéristique qui signifiait que quelque chose lui échappait. Hermione détestait voir cela dans les yeux d'Albus Dumbledore. Si lui ne pouvait pas savoir, alors qui pourrait l'éclairer ?
« Je savais que vous étiez dans le placard, ce jour là. C'est un fait, et d'ailleurs je suis assez surpris que Severus, lui, ne se soit douté de rien. Fit poliment le directeur de Poudlard. Je savais également que Monsieur Malefoy et vous entreteniez une relation... Amicale. Je pensais bien que cela pourrait aller au-delà, mais je comptais sur votre discrétion et votre bon sens. Il se peut que j'ai oublié pendant quelques temps que vous n'êtes, finalement... Que des adolescents. »
Son regard s'assombrit davantage. Il paraissait triste et vidé de toutes forces. Il devait être difficile pour quelqu'un comme lui de s'avouer vaincu et de se dire qu'il avait fait une erreur monumentale en sous estimant les sentiments et les pulsions de misérables petits adolescents aux hormones frémissantes.
Hermione détourna les yeux et posa une seconde question, décidée à obtenir la réponse qu'elle désirait.
« Et pour... Pour le reste ? Pour le virus ?
-Comme bon nombre d'entre vous, j'ai rapidement deviné que le virus n'avait rien de naturel et qu'il avait été implanté par Voldemort. Expliqua Albus Dumbledore. Le reste est venu de lui-même. Il m'a semblé qu'il voulait nous détruire... De l'intérieur. Il fallait que nous restions soudés. Enfin, que vous, surtout, restiez soudés. Je pense que c'est la conclusion à laquelle vous êtes arrivés tout récemment, n'est ce pas ?
-Mais... Pourquoi... Pourquoi n'avez-vous jamais rien dit ? »
Dumbledore laissa échapper un petit rire qui sembla particulièrement triste. La vieillesse creusa ses traits, dévoilant tout à coup la force extraordinaire dont il disposait pour un homme d'un tel âge.
« Parce que si je vous avais exposé cette théorie, sans que vous-même soyez parvenus à cette conclusion, je pense que vous n'auriez pas réagit de la même manière.
-Comment ça ? Interrogea Hermione.
-Je ne pouvais pas vous forcer à devenir amie avec Monsieur Malefoy, n'est ce pas ?
-Non, je... Non, c'est vrai. Avoua Hermione, à contrecœur.
-Bien. Si tel est le cas pour vous, pensez-vous qu'Harry et Ron auraient pu le faire ?
-Oui, bien sûr.
-Vous êtes vraiment certaine de cela, Miss Granger ? Insista le directeur.
-Mais... S'emporta Hermione. Si c'était vital ! Ils auraient... »
Dumbledore hocha doucement la tête et nettoya à nouveau ses lunettes, dévoilant son visage pâle.
« Nous sommes des êtres humains avant d'être des sorciers, Miss Granger. Nos sentiments et nos émotions prennent toujours le dessus sur nos résolutions et nos réflexions. Monsieur Malefoy et Monsieur Potter se haïssait. Sans vous, ils nourriraient toujours la même haine l'un à l'égard de l'autre, la même méfiance.
-Vous... Vous m'avez manipulée pour que Drago et moi... ?
-Absolument pas, Miss Granger. Trancha le directeur d'une voix ferme. Vous avez créé cela de vous-même. »
Hermione se sentit brusquement épuisée et se rendit compte que Dumbledore disait vrai. Jamais Harry et Drago n'auraient pu devenir amis ou se côtoyer sans se connaitre un minimum. Cependant, il restait tant de points à éclaircir.
Par exemple, par quel moyen... ? La question surgit brusquement dans l'esprit d'Hermione, mettant de coté cette réflexion pour le moment.
« Et le virus ? Vous savez comment il est entré ?
-Une enquête approfondie a été menée. Raconta Dumbledore. Il semblerait que... Lucius Malefoy ait glissé une fiole du virus à l'intérieur d'une des valises de son fils. Elle était prévue pour s'autodétruire une fois arrivé à Poudlard. Au départ inoffensif, le virus a pris de l'ampleur au fur et à mesure. Des experts sont venus dans l'école et ont effectué de nombreux calculs en prenant en compte la circonférence de Poudlard, le taux d'humidité, la composition du virus... Ils estiment que ce dernier était apte à contaminer les élèves nés moldus au bout d'une semaine.»
Certains points commençaient à s'éclaircir. Toutefois, il restait une chose essentielle. Hermione regarda ses pieds. Son cœur battait rapidement dans sa poitrine. Il fallait qu'elle pose la question. C'était nécessaire.
« Et... Pour Drago ?
-J'ignorais totalement ce qui allait se passer, Miss Granger. J'en suis réellement navré. »
Hermione le regarda dans les yeux, contemplant tout à coup le poids que représentent des vies humaines lorsque l'on a le contrôle de certaines d'entre elles.
« Vous ne savez pas comment le guérir, n'est ce pas ? Personne ne sait vraiment comment mettre fin à la maladie. »
Dumbledore ne détourna pas le regard. Toutefois, Hermione fut certaine de sa réponse avant même qu'il ouvre la bouche.
« J'ignore tout de ce virus, Miss Granger. Severus Rogue a réussit à le transformer, mais pas à le soigner. Je ne sais pas ce que l'on pourra faire de plus, ni même s'il sera possible d'en venir à bout un jour. »
Il se leva. Hermione comprit que l'entretien était terminé. Avec une certaine amertume, elle le regarda enrouler sa cape autour de lui et mettre sa main sur la poignée. Cependant, avant de partir, il eut un mouvement d'hésitation. Finalement, il se retourna. Ses lèvres bougèrent à peine, mais Hermione entendit parfaitement ce qu'il disait.
« L'amour que sa mère lui portait a sauvé la vie d'Harry. Peut-être que le votre sauvera la vie de Drago. »
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Lorsque ses trois amis vinrent la retrouver, Hermione était seule avec Drago depuis une bonne heure. Elle leur demanda des nouvelles des autres et appris que Luna était sortie du coma dans l'après-midi.
« Je suis tellement contente ! Dit-elle en souriant. Vous êtes passés prendre des nouvelles de Pansy comme je vous l'avais demandé ?
-Oui, fit Ron en rougissant légèrement. Elle était en train de se changer et... Enfin, bref, elle va bien. Un peu sonnée par tout ce qu'il s'est passé mais... Elle va bien.
-Vous lui avez dit qu'elle peut venir voir Drago quand elle veut ?
-Oui, intervint Ginny, mais elle nous a expliqué qu'elle est actuellement en chambre d'isolement. La faiblesse de son organisme pourrait lui faire contracter le virus si elle entrait en contact avec.
-Ah, soupira Hermione en baissant la tête. L'important, c'est qu'elle aille bien.
-Remus a un traumatisme crânien et est toujours dans le coma, ajouta Ron en grimaçant, mais l'infirmière qui s'occupe de son cas m'a dit qu'il y a de grandes chances pour qu'il se réveille bientôt. Tonks était à son chevet. Elle a le bras cassé mais ça n'a pas l'air de lui poser problème, son nez à changé d'apparence au moins six fois.
-J'ai aussi appris que Lucius Malefoy est... Enfin, apparemment, il a contracté le virus. Glissa Harry avec un sourire crispé. Il est un peu dans le même état que Mal... Drago.
-Par contre, fit Ginny en se dandinant, j'ai vu Cho Chang et son amie Marietta. Elles ont l'air en forme et étaient en tenues de bénévole pour aider à soigner les blessés.
-Je suis contente de savoir que... Tant de personnes vont bien. Fit Hermione en prenant soin de ne pas citer Percy.
-On est tous contents qu'il y de nombreuses personnes en bonne santé. » Fit Harry avec un sourire forcé.
Forcé.
Hermione regarda Harry. La lueur d'hésitation qu'elle perçut dans ses yeux lui confirma ce qu'elle pensait. Il savait quelque chose qu'il hésitait à lui dire. Il détenait une information qui pouvait lui être utile. Elle en était certaine. Elle se leva brusquement et lui dit fermement :
« Dis-moi ce que tu sais, Harry.
-Pourquoi est ce que tu me demande ça ? Demanda-t-il d'un ton brusque.
-Dis-le Harry. Il y a quelque chose que tu ne me dis pas. Fit la jeune femme d'un ton pressant.
-Hermione, je ne...
-Je sais que tu sais quelque chose, ce n'est pas la peine d'essayer. Insista Hermione.
-Hermione...
-C'est à propos de Drago ? Dit-elle fébrilement. Tu as eu des pronostics sur son état ?
-Non, ce n'est pas...
-Alors quoi, Harry, qu'est ce c'est ? » Coupa-t-elle, au bord de la crise nerf.
Le survivant se tût un instant. Son regard croisa celui de Ron, puis celui de Ginny.
«Dit lui, Harry. Finit par souffler la rouquine.
- Il... Il y a quelqu'un qui pourrait peut-être nous donner des informations sur... Le virus.
-Quoi ? Qui ça ? Souffla Hermione.
-Un mangemort que l'on a capturé. Un élève de Poudlard. Théodore Nott. »
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