Épilogue

Prince,

Vous savez, quand j'étais gamin, j'ai toujours pensé que ma vie se déroulerait derrière un écran, entouré de circuits imprimés, de câbles et de claviers bruyants. Un bon petit geek avec un avenir tranquille dans le hacking, où le danger le plus grand serait une pizza mal livrée. Mais voilà que je me retrouve à jouer les acolytes de Bonnie et Clyde version post-apocalyptique.

Enfin, « acolyte », c'est un bien grand mot. Disons plutôt : le type raisonnable dans une équipe de fous furieux. Ou du moins, c'est ce que j'aime croire. La vérité, c'est que je suis aussi dingue qu'eux. Peut-être même pire. Parce qu'il faut quand même une sacrée dose de folie pour s'engager volontairement dans des plans qui commencent systématiquement par « On va braquer un labo hyper sécurisé » et se terminent par « Oups, on a fait exploser un bâtiment entier, mais bon, ça valait le coup, non ? ».

Revenons-en à nos Bonnie et Clyde. Diamond et Morgan. Sérieux, je ne sais même plus si je dois les féliciter ou leur donner une tape derrière la tête à chaque fois qu'ils se lancent dans leurs échanges pseudo-romantiques. Ces deux-là sont faits pour se courir après en criant des insultes, tout en se jetant des regards langoureux. Et moi, je suis là, au milieu, à jouer les arbitres, à désamorcer les bombes (quand je ne les fabrique pas) et à m'assurer qu'ils ne finissent pas par s'entretuer. Ou s'embrasser en pleine fusillade. Ou les deux.

Sérieusement, qui aurait cru qu'on finirait par former une équipe aussi dysfonctionnelle ? Entre Morgan qui a le chic pour se retrouver dans les pires embrouilles et Diamond, qui, avouons-le, n'a jamais vraiment quitté son mode « femme fatale avec un flingue », on pourrait penser qu'on court à la catastrophe à chaque mission. Et pourtant, on réussit toujours, d'une manière ou d'une autre. Peut-être que c'est ça, le secret : on n'a jamais vraiment de plan, juste une série d'improvisations alimentées par la folie et une bonne dose d'amour et d'amitié.

Prenons la dernière mission, par exemple. Braquer trois labos en une semaine, tout en faisant passer ça pour une série de « tragiques accidents industriels ». On est tellement doués qu'on a même reçu des remerciements anonymes de concurrents de Weis. Enfin, « remerciements », c'est un grand mot. Un type louche nous a juste envoyé une caisse de champagne bas de gamme. J'ai refusé d'y toucher. Qui sait, ça aurait pu être piégé.
Et là, pendant que je suis en train de bidouiller un énième système de sécurité pour notre prochain coup, je me dis que la vie est sacrément bizarre. Un geek avec un plâtre (oui, j'ai encore ce fichu plâtre), une ancienne « machine à émotions » redevenue une amoureuse endurcie, et le petit-fils du plus con des scientifiques reconvertis en leader rebelle... On dirait le casting d'un film complètement barré, mais non, c'est juste notre quotidien.

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