Chapitre 17
Diamond
Je me réveille seule, les draps en désordre autour de moi. Les volets encore fermés, la chambre est plongée dans une pénombre apaisante, mais l'absence de Morgan à mes côtés me fait douter. Et si j'avais fait une erreur ? Peut-être qu'il regrette ce qui s'est passé entre nous la nuit dernière ? L'idée me fait mal, bien plus que je ne l'aurais cru possible.
Je me redresse lentement, la tête encore pleine des souvenirs de la nuit passée. Chaque instant, chaque caresse, chaque baiser, tout est gravé en moi, comme un rêve que je ne peux pas oublier. Pourtant, le silence de la pièce, l'absence de son corps près du mien, laisse place à l'incertitude. Est-ce que c'était trop pour lui ? Trop rapide ? Je me mords la lèvre, essayant de chasser ces pensées négatives. Peut-être que je l'ai poussé à quelque chose qu'il ne voulait pas.
Mais alors que je commence à me perdre dans ces réflexions, la porte de la chambre s'ouvre doucement. Morgan entre, les bras chargés de sacs en papier et une expression d'excuse sur le visage.
— Aïe, tu es réveillé. Désolé, j'ai été plus long que prévu, dit-il en posant les sacs sur la table. C'était plus difficile que je ne le pensais de trouver du matériel pour faire de la poterie.
Je le regarde, surprise, un sourire hésitant sur les lèvres.
— De la poterie ? Pourquoi as-tu acheté tout ça ?
Il s'arrête un instant, comme s'il se demandait si je plaisantais ou non, puis un sourire malicieux apparaît sur son visage.
— Tu ne te souviens pas ? Hier soir, tu m'as dit que tu voulais rejouer la scène dans Ghost.
Je le fixe, éberluée. Puis je me souviens. En effet, entre deux baisers, j'ai peut être abordé la chose.
— Tu es sérieux ? Tu veux vraiment faire ça ? dis-je en riant.
— Eh bien, tu avais l'air enthousiaste à l'idée hier soir, alors je me suis dit, pourquoi pas ? Après tout, si tu veux revivre une scène mythique, autant le faire correctement.
Mon cœur bat plus fort, mais cette fois, ce n'est pas de l'inquiétude. C'est une douce excitation qui commence à se former, un sentiment nouveau pour moi, encore difficile à cerner. L'idée de Morgan, si attentive à mes désirs, me touche plus profondément que je ne veux l'admettre.
Nous nous installons près de la table, où il a déjà étalé tout le matériel : un tour de potier, de l'argile et quelques outils. Je ne peux m'empêcher de rire en le voyant si sérieux, concentré sur chaque détail, comme s'il s'agissait d'une mission vitale.
— Tu as vraiment pensé à tout, tu sais faire ? dis-je, impressionnée.
— Absolument pas, mais ça ne devrait pas être trop dur, répond-il en me regardant avec cet air qui me fait fondre.
Il m'invite à le rejoindre à même le sol tout en retirant son tee-shirt me laissant tout le loisir de baver une fois de plus sur ses abdo.
— Je vois alors tu veux te la jouer comme ça ! Lui dis-je.
— C'est surtout pour ne pas me salir mais si tu veux je le remet.
Sans rien dire, je m'installe entre ses cuisses.
— Je me disais bien.
Il pose un bloc d'argile sur le tour puis nous commençons à la travailler ensemble, nos mains se rejoignant autour de la matière molle. Au début, nous rions, nous essayons de modeler quelque chose, mais l'argile glisse entre nos doigts. C'est loin d'être parfait, mais ça n'a aucune importance.
— Tu crois que je ne te vois pas ? Notre bol ressemble étrangement à une bite !
— Je ne vois pas de quoi tu parles, dit-il alors que ses mains continues à faire grandir la tour humide devant moi.
— Ça ne te plairais pas de la garder en souvenir, s'amuse-t-il, on dirait bien que non, on dirait bien que madame veut à tout pris son bol.
Et alors ses doigts s'enfoncent dans la chair tendre, ouvrant notre œuvre en deux. J'essaie de ne pas y voir tout l'érotisme dans ce geste et de me concentrer sur mon foutu bol. Oui, je veux ce bol. Je lutte pour ne pas me dandiner entre ses cuisses alors que je sens ma culotte se tremper peu à peu par cette proximité. Il faut que mon corps arrête de me trahir.
Nos mains continuent de travailler ensemble, nos rires se transforment en silence. Pas un silence gênant, mais un silence plein de promesses, où chaque geste devient une caresse, chaque regard, une invitation. L'atmosphère change, devient plus intime, plus chargée d'une tension palpable.
Morgan est derrière moi, ses bras entourant les miens alors que nous façonnons l'argile. Ses doigts se glissent entre les miens, guidant mes mouvements. Je sens son souffle contre ma nuque, chaud et rassurant, et une vague de chaleur monte en moi, doucement, irrésistiblement.
— Tu vois ? Ce n'est pas si dur, murmure-t-il à mon oreille, sa voix grave résonnant en moi comme une douce mélodie.
—Si ça ce n'est pas dur, alors je demande à voir quand elle le sera, je murmure en retour, mais je ne parle pas de la poterie.
Il s'arrête, ses mains toujours sur les miennes. Nos corps sont si proches que je peux sentir son érection, grandir, palpiter contre mes fesses, un rythme régulier qui résonne en moi, qui m'appelle. S'en est trop.
— Oups, lâche-t-il simplement.
Je me tourne légèrement vers lui, levant les yeux pour rencontrer son regard. Il y a quelque chose de malicieux dans ses yeux verts. Un désir qui fait écho au mien.
— Sois sérieuse un peu, dit-il en me retournant d'une pichenette sur le menton, tu le veux ce bol ou pas ?
Vraiment c'est l'hôpital qui se fou de la charité.
Et alors que je le crois sérieux. Ses mains quittent l'argile et viennent se glisser doucement sous mon tee-shirt trop large. Sur mes hanches, mon ventre, mon nombril. Il m'effleure à peine et pourtant je n'ai jamais ressenti autant de désir.
— Qu'est ce que tu fais?
— Travailles Diamond, moi je vais rajouter un peu plus de souvenirs et d'authenticité à notre poterie, comme ça, il embrasse doucement mon cou me faisant frissonner : comme ça, chaque matin quand tu prendras tes céréales, tu te souviendras de ça.
Ça, c'est ses mains qui remontent sur mes seins. La fraîcheur de l'argile sur ma peau me fout la chair de poule. Il me serre plus fort contre lui et je me dandine sur son érection. Il tire doucement sur mes cheveux, ma tête se penche en arrière et j'ouvre la bouche prête à recevoir ses assauts. Il prend son temps. Nos lèvres se rapprochent, lentement, inexorablement, jusqu'à ce qu'elles se touchent. Enfin.
Je me tourne complètement vers lui, le faisant reculer légèrement jusqu'à ce que son dos touche son lit. Mes mains glissent le long de son torse, sentant les muscles se contracter sous mes doigts. Il répond à mon baiser, ses lèvres se mouvant avec une passion retenue, contrôlée. Mais je sens cette passion qui bouillonne en lui, prête à exploser. Dans la hâte, je fais passer mon tee-shirt par-dessus ma tête, lui laissant champ libre.
Il se détache légèrement, nos fronts se touchent, nos respirations s'entremêlent.
— je t'ai dit de travailler Diamond, murmure-t-il mécontent.
Il m'attrape par les hanches et me retourne sans difficulté. Il me tient par la nuque. Je me penche en avant, mon sein effleure l'argile donnant à mon bol une forme originale.
— la vue te plait ? Je lui demande.
En réponse je n'ai le droit qu'à un bref grognement mais je le sens appuyer plus fort sur ma nuque pour me faire rapprocher mes fesses de son sexe. J'écarte les jambes à califourchon sur lui. Je sais que je vais tacher son short et c'est exactement ce que je souhaite. Son touché descend le long de mon dos dessinant d'argile le creux de ma colonne vertébrale. Il me rapproche de lui jusqu'à ce qu'il n'y ait plus aucun espace entre nous.
La chaleur envahit chaque parcelle de ma peau. C'est différent de tout ce que j'ai pu ressentir sous l'effet du sérum. Là, c'est réel, c'est puissant, c'est comme une vague qui me submerge et m'emporte loin, très loin. Je ne me perds pas sous ses caresses, je me trouve enfin.
Ses baisers dans mon dos deviennent plus urgents, plus désespérés, comme si nous essayions de combler un vide que nous ne savions pas exister avant.
Soudain, il me relâche, se relève et j'ai peur qu'il ne me rejette encore. Qu'il change d'avis. Je me retourne.
— Non Diamond, ne te retourne pas, enlève ta culotte et mets-toi à quatre pattes au-dessus de ton bol, je veux que tes seins soient imprimés dessus.
L'idée m'enchante. J'obéis.
Je ne le vois pas mais je peux sentir son regard sur moi. Il joue au voyeur et j'aime ça. Je me déhanche doucement pour retirer ma culotte et me rassie un instant sur les genoux pour mieux reprendre la confection de ma poterie, totalement nue. Dans des mouvements de va et vient j'allonge l'argile en gémissant, avant de plonger mes doigts en son centre pour l'ouvrir et qu'il reprenne plus ou moins la forme d'un bol. Moi aussi je veux jouer.
— Tu es vilaine Diamond, j'ai dis à quatre pattes.
J'entend la supplication dans sa voix, il a envie de me voir s'offrir entièrement à lui. Alors m'offre.
Derrière moi, un vêtement touche le sol, puis un second. J'entend le paquet de préservatifs s'ouvrir et surtout sa respiration rapide qui ne demande plus qu'à me prendre.
L'attente me semble interminable tant j'ai envie qu'il vienne en moi.
— Prends moi maintenant...
Je n'ai pas le temps de finir ma phrase que je sens son souffle sur mes fesses, sa langue visite déjà mon entrejambe et je ne peux retenir un cri de plaisir. Il me dévore comme un affamé. Comme un chien qui reçoit enfin l'os qu'on lui agité depuis tout ce temps sous le nez. Et moi je me liquéfie. Je ne suis plus que liquide sous sa langue qui me pénètre et me caresse, ses mains qui m'écartent et me rendent vulnérable. Il me baise avec sa langue, une énergie vorace presque insupportable. Je dégouline d'amour.
J'en veux plus, je le veux lui. Je veux le sentir s'effondrer en moi.
— Viens en moi, je le supplie presque.
Sa langue frôle mon anus en se redressant et je perds l'équilibre. Je gémis. L'argile mord mon tétons dressé.
— Tiens toi bien.
Il m'attrape par les hanches et se positionne à l'entrée de mon vagin trempé. J'ose jeter un coup d'œil par-dessus mon épaule, il est magnifique. Ses lèvres sont rouges et enflées. Il porte fièrement mon essence sur sa bouche, comme un rouge à lèvre érotique. J'ai envie de l'embrasser, de goûter le goût que j'ai sur lui, mais il ne me laisse pas faire. Il danse entre mes jambes, vibre. Je cambre le dos et ses mains s'agrippent plus fort à mes hanches. Plus fort, plus passionné.
Et enfin il me pénètre.
Si je n'étais qu'eau, à présent je suis feu. Je me sens m'enflammer à chaque va et vient. Sa peau qui claque contre la mienne. Je me cambre plus encore. Il gémit.
— Si tu savais la vue que j'ai.
Je coule sur lui. En réalité, je ne suis plus rien. Je suis libre, il m'a libéré, je suis à lui. Je sais enfin tout, je ne sais plus rien.
Il se penche sur moi, sa chaleur contre mon dos, son souffle contre ma nuque. Ses lèvres attrapent mon oreille.
— jouis pour moi.
Si seulement il savait, mon sexe se resserre sur le sien. Je ne suis pas loin d'exploser. Peut-on mourir d'amour ? Ses assauts sont de plus en plus frénétiques. Plus intense. Il ne me laisse pas le moindre répit. Je le sens vibrer entre mes jambes.
Et lorsque nous atteignons ensemble cet instant de pure extase, c'est comme si le monde entier disparaissait, ne laissant que nous deux, unis dans un moment de pure perfection.
Je me laisse retomber sur le côté, épargnant ce qu'il reste de mon bol, épuisée, mais comblée, un sourire satisfait sur les lèvres. Morgan se glisse à mes côtés, m'enlaçant doucement, et je pose ma tête contre son torse, écoutant le battement de son cœur. C'est comme une berceuse, une mélodie apaisante qui me rassure, qui me dit que tout est réel, que tout est vrai.
Et alors que je ferme les yeux. Ce que je ressens pour Morgan est bien plus que ce que le sérum avait tenté de m'enlever. C'est quelque chose de pur, de puissant, et surtout, de terriblement humain.
Je me blottis contre lui, sentant ses bras m'enlacer plus fermement, et pour la première fois depuis longtemps, je me sens entière.
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