6

Notre couple le plus normal (comprenez Erza et Jellal, qui malgré tout sont bien plus normaux que les deux autres qui méritent juste d'aller dans un asile de fous) sèche les cours. Imaginez un peu : ils sont dans le lycée, mais ne vont pas en cours. Ce niveau de rébellion extrême. Ouh la la.

Ils ont décidé de se poser dans la cour, sous l'arbre de Jellal. Erza veut absolument mettre les choses au clair à propos de Lucy.

Elle refusait catégoriquement que la blonde aux seins plus gros que son cerveau lui vole son amour de toujours.

Jellal regardait les feuilles de l'arbre, bougeant au gré du vent. Il était même hypnotisé par elles, et avait fini par se perdre dans ses pensées les plus profondes, et évidemment les plus intéressantes.

Est-ce que si j'avale un moustique dans mon sommeil et qu'il reste vivant dans mon corps, il peut me piquer l'intérieur de mes organes ?

Est-ce que je peux mourir en restant enfermé dans mon frigo ?

Est-ce qu'on peut vraiment saigner des oreilles à force d'écouter Jul pendant trop longtemps ?

Des fines réflexions comme vous le voyez. Jellal pensait souvent à ce genre de choses. C'était plutôt des questions inutiles comme ça qui occupaient son esprit, plutôt que de remarquer sa flamboyante amie.

- À quoi tu penses ?
Jellal s'appuya sur ses coudes, dirigeant son regard vers le rousse. Il avait oublié qu'elle était la.
- J'ai envie d'un jus d'orange.
Il se demandait si jamais il rasait sa tête et qu'il attachait tous ses cheveux ensemble quelle taille ça ferait. Mais ça, Erza ne le saura jamais.

- Et ? Il y a un distributeur dans le couloir. Va en chercher un.
- Tu me l'apportes ?
Elle soupira. Il lui faisait les yeux doux afin d'obtenir ce qu'il voulait.
- Passe-moi des sous.
Il lui tendit quelques pièces. La rousse alla chercher son jus, et en profita pour prendre des trucs pour elle : un soda, un paquet de bonbons, de chips et une barre chocolatée.

- C'est quoi tout ça ? dit le bleu en voyant ses emplettes.
- Mon salaire.
Jellal soupira en buvant dans sa canette.
- Tu vas faire quelque chose avec cette Lucy ?
Autant rentrer directement dans le vif du sujet, au moins la rousse saurait à quoi s'attendre.

- C'est pas prévu pour le moment.
- Pour le moment ?
- Elle est jolie c'est sur, mais je crois que tu as raison, elle m'a pas remarqué.
- Pourtant tout le monde remarque le grand Jellal premier du nom.
Il soupira. Elle t'a cassé.

- Très drôle.
- Au lieu de chercher à séduire une fille inaccessible comme elle, pourquoi tu regardes pas ailleurs ?
- Je m'intéresse pas aux mecs. Ni aux profs. Ni aux profs mecs. Je...
Merci de la précision Jellal.
- Tu vises le haut du panier c'est ça ?
- Oui.
- Alors ce serait qui pour toi ce haut du panier ?

- Une fille comme toi... Mais je vais pas sortir avec ma meilleure amie.
Donc la veille le mec lui dit qu'ils sont justes potes, il joue sur l'ambiguïté puis finalement lui dit qu'il veut être son frère de cœur et la il continue sur la piste glissante de la drague.

- De toutes façons, je peux sortir avec toi quand je veux. Tu as personne en vue, et c'est pas comme si j'allais laisser quelqu'un s'intéresser à toi.
Erza lui renversa son salaire sur la tête avant de s'en aller.
- T'es vraiment con Jellal.
Il était surpris de l'action de la rousse. Mais aussi il avait abusé, c'est vraiment pas cool ce qu'il a dit. Ça objectifie la femme, et encore plus Erza. On savait déjà tous que Jellal était un goujat, mais de là à ce qu'il soit carrément un connard c'est une surprise.

Contre toute attente, Erza s'était fixé un nouvel objectif : prouver à Jellal qu'il avait tord. Qu'elle n'était pas aussi accessible qu'il le disait, et que malgré le fait qu'il ne veuille laisser personne s'intéresser à elle, elle savait très bien qu'elle était suffisamment attirante pour que quelqu'un la remarque.

Jellal de son côté était parti se debarbouiller aux toilettes, le soda ça colle. Il ne se rendait même pas compte du mal qu'il avait fait.

En sortant, il croisa une des filles qui l'apprécie.
- Pourquoi t'es tout seul Jellal ?
Elle ne s'attendait à aucune réponse de sa part, mais pose quand même la question.
- Tu pourrais me présenter la plus jolie de tes amies ?
- Je suis la plus jolie ! lâcha la fille.
Jellal s'éloigna.
- J'imagine pas les autres alors...
Sympathique. La fille pleurait.

En une demi-heure, la réputation de Jellal était passé de "mec populaire froid et mystérieux" à "mec relou et prétentieux en chien". Ah ça va vite la popularite au lycée.

Jellal était tout seul assis sur un banc. Quelqu'un lui avait son arbre. Le nouveau mec a la mode était posé la.

Erza vient s'asseoir à côté de lui.
- Alors ça fait quoi d'être considéré comme une grosse merde ?
- Pourquoi tu es toujours aussi cash ?
- J'aime bien provoquer les gens.
- Comment tu sais comment je suis considéré ?
- J'observe.
- T'es flippante.

Il soupira.
- Sérieux comment tu fais pour vivre au lycée en étant personne ? Tu as pas envie d'être populaire ?
- Non.
- Pourquoi ?
- Je sais pas. C'est juste débile.

Jellal était perdu. Être populaire était presque sa raison de vivre, alors il avait du mal à comprendre comment Erza pouvait supporter qu'on ne se souvienne pas d'elle. Dans quelques années, les gens parleraient des années lycées en se disant "ah tu te rappelles Jellal? Ce beauf prétentieux qui se croyait beau ? Il paraît qu'il s'est marié ! Avec une fille du lycée, une certaine Erza. Tu sais qui c'est toi ? Quoi j' étais dans la même classe qu'elle ? J'ai jamais fait attention à cette fille !".

Cette vision de l'avenir plaisait pas à Jellal. Mais ce qu'il ne savait pas c'est que pendant la demi heure où il est passé de la première place du classement à la deux cent dix huitième (sur deux cent quarante sept), Erza, elle, était devenu quelqu'un.

Natsu regardait le ciel. Il repensait à cette anecdote avec le chat, quand il s'était cassé le bras.
Ah oui, Natsu devrait être en cours. Mais il s'est perdu alors il s'est allongé au milieu du toit, le dos contre le sol. Le banc était trop loin, il avait pas la force de l'atteindre.

Il venait de se faire marcher dessus. C'était la quatrième personne qui ne faisait pas à attention à lui. Aussi qui regarde par terre pour vérifier qu'il n'y a pas un mec chelou qui semble être une coquille vide qui traîne par terre ? Personne.

Natsu se releva. C'était son instant de lucidité. Ça lui arrivait généralement juste avant de s'endormir dans un profond sommeil, ou après s'être réveillé d'une bonne sieste. Mais ça restait relativement rare.

- Mes chers amis, ma tête et mon esprit sont enfin opérationnels, je peux enfin me délecter de cet air frais et de cette délicieuse odeur qui chatouille mes narines !
Oui. Oui. C'est Natsu.

Il passa sa main dans ses cheveux, les releva, en profita pour mettre ses lunettes. Il remonta les ourlets de son pantalon et rentra sa chemise à l'intérieur après avoir fait ses lacets.
Oui. Oui. C'est Natsu.

Il descendit gaiement les marches en sifflotant. Il était heureux de vivre. Il disait bonjour à tout le monde, et déposait même un baiser sur la main des demoiselles.
Oui. Oui. C'est Natsu.

Il croisa Lucy, qui resta sous le choc.
- Ma très chere Lucienne, merci de vous occuper de moi quand je suis dans un pietre état ! Je ne sais pas ce que je ferais sans vous, vous êtes un rayon de soleil au quotidien !

Lucienne venait de faillir en écoutant son fiancé s'exprimer de la sorte. Elle n'était point habituer à ce langage si vulgaire de la part de son ami. Et la chaleur rendait la frêle jeune fille faible. Malheureusement, son compagnon n'eut pas eu le temps de rattraper notre jolie protagoniste au visage d'ange.

Monsieur Été tenait sa belle dans ses bras, toujours perdue au pays des rêves. Quand elle daigna enfin ouvrir ses yeux noisettes, elle fut prise de sursauts, et sa tête heurta celle du rosé, qui fut non seulement surpris mais tomba dans le même état qu'elle, endormi.

Les deux amants étaient côtes à côtes, allongés dans le corridor de leur établissement scolaire. Les autres camarades ne prêterent pas attention à ce duo dépourvu de matière grise, se disant que les études sont plus importantes que de s'occuper d'eux.

- Natsu !!!!! cria Lucy en se réveillant.
Natsu était à côté d'elle. Ses cheveux étaient retombés sur son visage. Elle avait rêvé. C'était juste un rêve.
- Mmh...?
Natsu ouvrit un œil, trop fatigué pour ouvrir le deuxième.
- C'est toi Natsu ! Tu es le vrai !!!
Elle le serra dans ses bras, bien trop heureuse de revoir son idiot favoris.

Elle se mit à pleurer.
- Tu étais devenu tout bizarre ! J'ai eu peur !
Puis, elle remarqua qu'elle tenait Natsu contre elle. Elle poussa un cri.

- Kyaaaaa !
La jeune héroïne de shojo était une espèce rare et menacée. En cas de panique son cri exigu permettait d'avertir les alentours de la présence d'une situation qu'elle jugeait extrême. La particularité de cette espèce résidait aussi dans sa capacité à ne pas s'adapter aux situations : des que quelque chose sortait de l'ordinaire elle sortait son attaque spéciale : les larmes.

Lucy poussa violemment Natsu, avant de s'éloigner en courant. Et en pleurant. (je vous l'ai dit. Ce sera à chaque chapitre. À. Chaque. Chapitre. Tous. Sans aucune exception.).

Lucy courra dans les escaliers, avant de croiser Jellal. Elle n'avait pas du tout fait attention à lui.
- Eh qu'est ce que tu as ? demanda l'ami d'Erza.
Lucy s'arrêta dans sa course.
- Je ne parle à personne d'autre que Natsu.
Et elle continua son chemin.
- Eh attends !!
- Vous avez vu, Jellal harcèle cette pauvre fille ! Ça y est il a trouvé la jolie fille qu'il cherchait.. C'est flippant. Vous pensez qu'il va  lui faire quoi ? disaient les filles autour de lui, sans discrétion aucune.

- Je vais rien lui faire ! Laissez moi maintenant !
- Il nous a clairement agressé là on est d'accord ? Il nous a même frappé alors qu'on a rien fait de mal ! Quel muffle, les hommes c'est tous des connards, il faut pas leur faire confiance ! continuèrent les filles.

Jellal pesta. Il détestait les groupes de filles pour ça : elles ont la fâcheuse tendance à tout déformer et amplifier, toujours dans leur propre intérêt.

Natsu se réveilla enfin de sa sieste. Quelqu'un l'avait gentiment amené à l'infirmerie.
- Tu es enfin debout ! lanca l'infirmière en souriant.
Natsu hocha juste la tête.
- Tu sais, tu devrais prendre des vitamines, et aller voir un médecin car tu as de sérieuses baisses de tensions. C'est même etonnant que tu puisses être en vie avec une tension aussi basse.
Natsu hocha juste la tête.

Il se leva de son lit. Son pantalon avait repris sa longueur normale, et sa chemise était de nouveau sortie de son pantalon. C'est bien plus confortable comme ça.

Il quitta l'infirmerie. Il savait qu'il avait été réveillé entre le moment sur le toit et celui dans l'infirmerie mais il ne se rappelait pas de grand chose à par Lucy. Il savait qu'elle était là. C'est tout.

Mais avec la vivacité de Natsu, ça va être tendu pour lui de savoir ce qui lui est arrivé. Bonne chance à toi.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top