Chapitre 8

Point de vue de Abby

- Non, non, je ne veux pas que vous me touchiez !

- Mais Abby, je ne vais pas vous faire de mal.

- J'AI DIS NON !!

- Que se passe-t-il ici ?

- Ah Mr James vous tombez bien, dit Rose en anglais d'un ton exaspéré. Abby refuse que je lui fasse sa toilette. Elle ne veut pas que je la touche mais elle doit prendre un bain.

Cela fait maintenant cinq minutes que je me bats avec Rose pour ne pas aller dans la salle de bain avec elle. Il est hors de question que quelqu'un que je ne connaisse pas me touche. Je suis encore capable de me laver toute seule à ce que je sache.J'entreprends de sortir du lit en occultant les mots de Rose, mais une douleur à l'abdomen se rappelle à mon bon souvenir. Je pousse un cri en me rallongeant doucement dans mon lit. Théo est déjà entrain de me soutenir pour m'aider.

- Je ne veux pas qu'on me touche Théo. Pas après ce que Hugo m'a fait, dis-je doucement.

- Bébé, il faut te laisser faire. Rose ne te fera aucun mal.

- Je ne peux pas Théo. Je suis désolée, soufflé-je.

- Est-ce que je peux le faire moi ? demande-t-il à Rose.

- Euh oui bien sûr. Cela ne pose aucun problème, si vous faîtes attention à ses blessures. J'ai déjà demandé à faire préparer notre salle de bain avec baignoire, elle ne peut pas encore rester longtemps debout.

-Tu veux bien que je le fasse moi ?

Est-ce que je suis prête à laisser Théo me voir nue, amaigrie, blessée ? Je ne sais pas. Aura-t-il encore envie de moi après m'avoir vue dans un tel état ? Aurai-je encore envie de lui après tout ce que j'ai subi ces quatre derniers mois ?

- Je ne sais pas Théo, dis-je la tête baissée.

- Tu me fais confiance bébé ? Je ne te ferai jamais de mal.

- Là n'est pas la question Théo. Je ne sais pas si je suis encore capable qu'on me touche, même toi. Et ...

- Dis-moi, insiste Théo doucement.

- Je ne veux pas que tu sois dégoûté de moi.

- Mon ange, une chose pareille n'arrivera jamais, crois-moi. Laisse-moi m'occuper de toi s'il te plaît. Essaye avec moi, tu veux bien ? Si tu n'y arrives pas, si tu ne peux pas, on n'insistera pas, d'accord ?

- D'accord.

Rose approche le fauteuil roulant et Théo me prend dans ses bras pour m'y asseoir doucement, faisant attention à la perfusion que je dois balader partout avec moi. Je profite de son étreinte pour l'embrasser dans le cou et lui mordiller la peau. Le sourire qu'il me renvoie vaut tout l'or du monde.

Une fois dans la salle de bain médicalisée, Théo m'aide à me mettre debout. Je reste dos à lui le temps qu'il m'enlève la blouse. Quelques secondes s'écoulent, durant lesquelles le silence règne. Il doit voir mes bleus recouvrir mon corps. Hugo m'a très souvent frappée et cela a dû laisser des marques. Je sursaute lorsque je sens les doigts de Théo effleurer délicatement la peau de mon dos. Sa respiration se fait plus forte et je sais qu'il souffre de me voir dans un tel état. Ses mains se posent sur mes épaules et dans un geste lent il me retourne face à lui.

Je baisse la tête ne voulant pas affronter son regard lorsqu'il découvrira tous les autres bleus qui marquent mon corps. Je ne veux pas voir le dégoût dans ses yeux, tout ce que je veux y voir c'est le désir qu'il a toujours eu pour moi, et je ne suis pas sûre que je le reverrai un jour.

- Putain !

- ...

- Je vais le tuer. Je te jure que je vais le tuer.

- Théo ...

- Mon dieu ! Qu'est-ce qu'il t'a fait ?

- S'il te plaît Théo. C'est déjà assez dur comme ça. Et j'ai froid.

- Pardon bébé. Tu as le droit de mouiller ton pansement ?

- Oui, Rose a fait le nécessaire. J'ai dû mal à rester debout, soufflé-je en me tenant à sa taille.

Théo me serre doucement dans ses bras et dépose un baiser sur mes lèvres avant de me prendre dans ses bras pour me mettre dans le bain. Le tout très rapidement. Je ne dois vraiment pas être très belle à voir. Comment arrivera-t-il à me regarder comme avant et oublier ce que Hugo m'a fait ? Comment vais-je réussir ?

Le contact de l'eau sur ma peau me fait oublier mes interrogations mais c'est surtout le doux mouvement de la main de Théo sur mon corps qui me fait du bien. Il remonte le gant le long de mon dos laissant glisser son pouce sur mon flanc. Ce n'est pas de la souffrance ou de la peur que je ressens mais une sensation de bien-être intense. Ce toucher, son toucher me fait me sentir en sécurité. Je ne pensais pas pouvoir ressentir ça de nouveau. Je pensais que Hugo avait tout gâché mais Théo, et ses supers pouvoirs apaisants me montrent encore une fois qu'il est le seul à pouvoir encore me faire ressentir ça. Pourtant il arrête son geste tout d'un coup lorsqu'un gémissement sort de ma bouche.

- Pourquoi t'arrêtes-tu ?

- Tu as mal.

- Non, continue s'il te plaît. Ça me fait du bien.

- C'est vrai ?

- Bien sûr. Je me sens bien et apaisée avec toi. Ton toucher me fait me sentir vivante et encore femme. Il n'y a que toi pour réussir ce genre de chose.

- Oh bébé ...

- Mais qu'est-ce que tu fais ?

- Il est hors de question que je sois loin de toi plus longtemps.

- Mais tu vas tremper tes affaires.

- Si tu savais ce que je m'en fous.

Je pars d'un fou rire en voyant Théo rentrer dans le bain encore tout habillé, retirant seulement ses chaussures. L'eau déborde de la baignoire et s'écoule sur le sol. Il vient se mettre derrière moi et me serre fort contre lui. Je me laisse aller et profite de cette étreinte qui est la bienvenue. Il ne cherche pas à me caresser, il me tient simplement contre lui, ses bras enserrant ma taille juste au dessus de ma blessure. Il reprend le gant et continue de me laver. Tous ses gestes sont tendres et sans arrières pensées. Quand je tressaille au moment où il passe à certains endroits, il se penche pour déposer un baiser sur ma douleur.

Il me lave ensuite délicatement les cheveux, en prenant le temps de me faire un massage crânien. Je me laisse littéralement aller contre lui et ne retient pas mes gémissements de bonheur. Je suis bien. Il n'y a rien d'autre à dire. Dans quelques heures je devrai voir Hugo et j'ai besoin de me relaxer un maximum avant cette épreuve.

Théo m'essuie doucement le corps avant de m'enfiler une blouse propre d'hôpital. J'ai hâte de rentrer à la maison pour pouvoir m'habiller convenablement. Je rigole en le voyant dégouliner devant moi. Sous ses pieds commence à se former une flaque d'eau et je recule pour ne pas me mouiller les pieds. Au moment où il veut me prendre dans ses bras pour me mettre dans le fauteuil roulant je proteste ne voulant pas mouiller ma nouvelle blouse. Il abdique en soufflant et en me tenant juste le bras pour m'aider à m'y asseoir.

Une fois de retour dans ma chambre je regarde Théo retirer ses vêtements mouillés pour en revêtir des secs. Il a emmené ses affaires ici, ne trouvant pas l'intérêt d'une chambre d'hôtel sachant qu'il ne me quitte jamais, même pas la nuit,surtout pas la nuit. Une fois mon spectacle terminé, il vient me prendre dans ses bras et me déposer dans le lit avec lui. Cette excursion à la salle de bain m'a épuisée et je ne mets pas longtemps à m'endormir contre Théo.

Je suis assise dans la cuisine, Lullaby sur mes genoux, se faisant caresser avec bonheur. Je ne lève jamais la tête dans sa direction ayant trop peur qu'il interprète mal mon geste.Mon assiette est pleine de nourriture devant moi mais je n'arrive pas à manger. J'ai toujours envie de vomir, et des maux d'estomac vraiment désagréables.

- Mange.

- Je n'ai pas faim.

- Je t'ai dis de manger !

- Non, je ne me sens pas bien.

- Mais putain tu vas manger oui !!!!

Hugo se lève brusquement de sa chaise et vient se placer devant moi,prenant Lullaby, et l'envoyant valser dans le salon. Je cris, détestant qu'il s'en prenne à elle. Il est énervé, et comme à chaque fois que je refuse de lui obéir, il va s'en prendre à moi. Il me gifle si fort que ma chaise bascule en arrière me faisant tomber par terre. Il en profite pour me donner un coup de pied dans l'estomac. Je ne veux pas crier, mais la douleur est trop forte. À force de frapper toujours aux mêmes endroits c'est devenu vraiment douloureux. Je me replie sur moi-même, me protégeant la tête des mains. Il me relève en tirant sur mes cheveux et m'entraîne à travers la maison jusqu'à sa chambre. Il me jette sur le lit, et je commence déjà à me débattre, sachant ce qui va arriver.

- Non, non, laisse-moi.

- On ne me dit pas non à moi ,c'est clair ?!

- Hugo je t'en prie ...

- Laisse-toi faire putain !

- JAMAIS !

Mon cri résonne dans la chambre et je me débats vivement. Une douleur au ventre se fait ressentir.

- Bébé, réveille-toi !

- Non, non ...

- Mon ange c'est moi, c'est Théo. Ouvre les yeux.

Je sursaute vivement en criant. Je continue de me débattre en sentant des mains sur moi. J'ouvre finalement mes yeux baignés de larmes, ma respiration est rapide, le monitoring s'emballe et je découvre Théo à côté de moi, l'air complètement paniqué.

- J'ai appelé les infirmières, tiens-toi tranquille bébé. C'était qu'un cauchemar.

- Théo ?

- Oui Abby, je suis là. Chut c'est fini. Ne bouge pas. Ta blessure c'est rouverte.

Cette douleur était bien réelle alors, elle ne faisait pas partie de mon cauchemar. Je baisse la tête et je découvre que ma blouse est recouverte de sang. Rose rentre précipitamment dans ma chambre pendant que Théo essaye de me calmer en me caressant les cheveux et en me répétant qu'il est là et que je suis en sécurité. Je me concentre sur ses mots pendant que Rose s'attelle à ma blessure.

En fin de journée, après la visite journalière de papa, il est temps pour moi d'affronter mon pire cauchemar. Mon père voulait rester mais j'ai réussi à l'en dissuader. C'est quelque chose que je veux affronter seule. Seule, mais avec Théo. J'ai besoin de lui à mes côtés, il est le seul qui pourra m'apaiser pendant ce moment de peur. J'ai juste peur de sa réaction. Va-t-il vouloir le tuer de ses propres mains pour m'avoir fait endurer tout ça ? Serai-je seulement capable de l'en empêcher ? Je veux voir Hugo mort, c'est une certitude, mais plus que tout j'ai besoin de Théo dans ma vie et s'il tue Hugo, ce ne sera pas de la légitime défense et il m'abandonnera, il ira en prison. Je n'y survivrai pas.

Théo et moi sommes devant la chambre 508. Nous attendons. Quoi ? Je l'ignore. Mais j'ai besoin de ce laps de temps pour prendre ma respiration et me préparer pour l'affrontement final. Théo n'attend que mon signal, je crois, mais je l'entends respirer de façon hachurée et plus fort que d'habitude. Il est entrain de prendre sur lui-même pour rester calme. Je tends ma main en arrière pour la poser sur la sienne qui tient les poignées de mon fauteuil roulant. Il la serre en retour, et sans un mot nous rentrons ensemble vers cet enfer.

Un policier est dans l'angle de la pièce, assis tranquillement, entrain de lire le journal. Quand nous rentrons il se lève, et d'un geste de tête quitte la pièce. Le médecin m'a assuré que nous ne serions que tous les trois. Hugo, Théo et moi.Mon enfer et mon paradis réunis dans la même pièce. J'ai le tournis. Il est là. Étendu dans ce lit, dans cette chambre identique à la mienne, si calme, si posé, si inoffensif. Il est vraiment dans un sale état. Branché de partout. Un énorme bandage recouvre son buste. Brad ne l'a pas loupé. le médecin m'a dit qu'il n'en avait plus pour longtemps. Je me tourne vers Théo, et je vois ses mâchoires serrées par la rage. Il ne va pas tenir. Je repose ma main sur la sienne et ses yeux se fixent aux miens. En un regard il me donne la force nécessaire pour surmonter tout ça. Je lui fais signe de la tête de m'avancer au maximum de son lit.

Hugo gémit au moment où j'arrive à sa hauteur. Il ouvre soudain les yeux sur moi. Je sursaute quand j'entends sa voix, son gémissement de douleur. Théo a un mouvement de recul et je roule en arrière. Je me retourne et lui fais signe que ça va. Je dois prendre sur moi pour surmonter tout cela. Après, tout ne sera que positif dans ma vie, il ne peut en être autrement. Hugo ne me quitte pas des yeux.

- Mon papillon ...

J'ai un haut le cœur en entendant ce surnom. Cet insecte majestueux, à jamais bannit de ma vie et de mon vocabulaire à cause de lui. Je le fixe, il est si faible. Pendant quelques secondes, je revois mon cousin si aimant et protecteur qu'il était quand j'étais petite fille. Je le revois me poussant sur ma balançoire, me faisant des coupes de glace avec plus de chantilly que de crème glacée, jouant à cache-cache avec moi et me faisant rire de mille et une façon. Mais ces souvenirs joyeux sont vite remplacés par des actes barbares. Viols, coups, menaces, blessures ...voilà ce dont je me souviendrais désormais quand je penserais à mon cousin, à cet homme infâme qui ne mérite pas de fouler le même sol que Théo. Comment un être si méchant peut vivre dans le même monde qu'un homme aussi gentil que Théo ? Le monde est fait d'opposé et j'ai trouvé les deux miens.

- Tu es là ...

- Je suis là.

- Mon papillon je suis tellement désolé ...

- Ne m'appelle plus jamais comme ça !

- Mais mon ...

- NE. M'APPELLE. PLUS. JAMAIS. COMME. CA !

- ...

- Tu ne pourras plus m'atteindre Hugo. Je refuse de me laisser faire. Tu as détruit ma vie.

- Je t'aime Abby, je t'ai toujours aimé.

- Tu ne l'as pas fait de la bonne façon. Tu vois cet homme derrière moi ?

Il lève les yeux et découvre Théo. Je vois dans son regard la colère arriver. Il serre les poings à tel point que ses jointures blanchissent. Il va de nouveau s'énerver mais je ne le laisserai pas faire.

- Lui, il m'aime et de la bonne manière. Il fait battre mon cœur d'amour et non pas de peur. Mes yeux se remplissent d'étoiles quand je le vois pas de larmes. Mes mains ont envie de le caresser pas de le tuer. Tout ce qu'il fait, il le fait pour moi, pas contre moi.

Je sens deux mains protectrices se poser sur mes épaules. Théo me donne le courage de continuer.

- Ne la touche pas ! s'énerve Hugo.

- Tu n'as aucun droit sur ma vie Hugo. C'est fini. Tu ne me verras plus jamais. Tu ne poseras plus la main sur moi à partir de maintenant.

- Tu ne peux pas me laisser, tu m'aimes toi aussi.

- NON ! JAMAIS !

Hugo se relève précipitamment, ignorant la douleur qui le submerge et tend les mains vers moi. Je n'ai pas le temps de réagir qu'il s'empare de mon poignet et le serre fort. Un cri de peur et de douleur s'empare de moi mais je vois Théo se précipiter sur lui.

- Lâche-là putain ! Lâche ma femme !!!

- C'est pas ta femme connard !

- Je vais te tuer, je jure que je vais te tuer !!!

- Théo je t'en prie, lâche-le !

Théo a les mains autour du cou de Hugo et celui-ci est obligé de lâcher mon bras pour essayer d'empêcher Théo de l'étrangler. J'essaye de le ramener en arrière mais je suis trop faible. Il va le tuer si je ne fais rien, je vais me retrouver toute seule.

- Théo lâche-le ! J'ai besoin de toi !

- Il t'a fait du mal, il t'a violée, frappée, enfermée ... Abby il doit mourir.

- Mais pas par toi. Théo je ferai quoi sans toi ?

- ...

- Vas-y tue-moi connard ! Tu n'as pas de couille. Moi j'en ai, demande à Abby, elle les a souvent vu !

- PUTAIN !

- THEOOO !!!

- FERME TA PUTAIN DE GUEULE !!!!, hurle Théo.

- Je t'en prie, reste avec moi, reviens-moi !

- ...

- Je t'aime.

Je suis en larmes, mais à ces mots prononcés je le sens revenir vers moi. Je m'engouffre dans cette brèche.

- Théo, je t'aime. J'ai besoin de toi. Ne fait pas ça.

- Abby ...

- Je t'en prie ...

Il relâche soudain ses mains du cou de Hugo et s'affaisse sur lui-même. Il vient de se rendre compte qu'il allait tuer quelqu'un. Il se tourne vers moi, me recule du lit et tombe à genoux devant moi, sa tête sur mes cuisses. Je caresse ses cheveux de mes mains pendant qu'il resserre son étreinte. Hugo ne me quitte pas des yeux. Il ne dit plus rien, il tousse pour reprendre sa respiration. Je vois dans ses yeux la vie quitter petit à petit son corps. Je n'ai pas fini, je veux lui faire mal comme il m'a fait souffrir et il n'y a qu'une seule façon de le toucher.

J'essaye de me lever mais Théo relève la tête et m'interroge du regard. Je ne veux pas que Hugo me voit faible, je veux qu'il comprenne qu'il ne m'a pas atteinte, même si en vérité il est arrivé à ses fins. Je supplie Théo de m'aider à me lever, il finit par capituler, et m'accompagne jusqu'au lit de Hugo. Quand je suis proche de son visage, son rythme cardiaque commence à s'accélérer mais il ne me lâche pas des yeux.

- Abby, pardonne-moi, dit-il d'une faible voix.

Voilà, on y est. Je me penche et lui murmure à l'oreille :

- Je te déteste ...

Le monitoring s'emballe et les médecins entrent en courant dans la chambre. Hugo commence à convulser. Théo me fait me rasseoir dans mon fauteuil et nous observons en silence les médecins s'affairer autour de mon cousin. Les bips s'intensifient de plus en plus. Les soubresauts de Hugo ont cessé, ses yeux sont fermés, plus aucun son de sort de sa bouche. Les médecins ont arrêté de s'acharner, c'est la fin. Le docteur m'a dit que Hugo avait signé des papiers de refus de réanimation. Je ne comprends d'ailleurs pas pourquoi. C'est comme si finalement, il acceptait de me laisser vivre en paix.

La succession de bip s'arrêtent pour n'en faire plus qu'un, un très long. C'est fini. Hugo est mort. Les médecins prononcent l'heure de sa mort. 18h34. A cette heure précise je suis enfin libre. Pourquoi ça ne va pas mieux ?

- Bébé ...

- Emmène-moi dehors !

- Abby ...

- EMMÈNE-MOI DEHORS ! SORS-MOI DE LA THEO !!! SORS-MOI DE LA !!!!

Voyant la crise arrivée, il court pour m'emmener à l'extérieur. Je n'arrive plus à respirer, les larmes perlent sur mon visage, je suis en état de choc. J'essaye de me calmer, mais le bip incessant résonne toujours en moi. Pourquoi même mort Hugo continue de me pourrir la vie ? Nous arrivons rapidement dehors et l'air de la montagne s'insère en moi. Théo nous emmène dans un coin reculé et s'accroupit en face de moi. De lui-même il place sa main et la mienne sur mon cœur et appuie fort. Il prend mon autre main dans la sienne et la positionne sur son cœur. Je sens nos deux cœurs battre à l'unisson.

- Tu sens ?

- ...

- Tu sens comme nous sommes en vie ? Nous sommes en vie tous les deux, ensemble ! Abby c'est fini. Tu n'aura plus jamais à vivre avec la peur au ventre. Tout est terminé.

- ...

- Il est mort ! Tu m'entends ?

- ...

- Hugo est mort bébé !

- Théo ...

Je me penche vers lui, malgré la douleur physique, et je me laisse aller contre Théo. Avec ces larmes s'échappent des années de peur, de souffrance, de pleurs, de tristesse ... Théo me serre fort contre lui et me rassure avec des mots doux. Désormais lui aussi va pouvoir vivre librement. Notre couple va trouver un nouveau jour, plus rien ne pourra nous empêcher d'être heureux. Mes pleurs se tarissent et je respire de nouveau normalement dans les bras de Théo.

- Je t'aime Abby, je t'aime tellement. J'étais à deux doigts de le tuer. J'allais le tuer.

- Je sais, reniflé-je dans son cou. J'ai eu peur que tu n'arrêtes pas. Qu'est-ce que j'aurai fait sans toi ?

- Je ne pouvais pas le laisser te toucher, je suis désolé de t'avoir fait peur. Merci de m'avoir stoppé.

- Je ne pouvais pas te laisser gâcher ta vie Théo.

- Gâcher ma vie ? Non, je m'en fou de finir en prison pour avoir tuer ce connard, c'est tout ce qu'il méritait, mais je ne me serai jamais pardonné de t'avoir laissée toute seule. Abby tu ne seras jamais plus sans moi, je t'en fais la promesse.

- Les promesses sont faites pour être brisées.

- Et bien si je brise cette promesse, tu auras le droit de m'en mettre une.

Je rigole enfin librement avec lui. L'air circule de nouveau dans mes veines et je respire à plein poumons. Je rempli chaque organe de cet air pur qui n'est plus pollué par la présence de Hugo. Je suis libre.

- Bébé, avant que tu ne tournes définitivement la page, il faut que tu saches quelque chose. Tu dois être au courant de tout ce qui t'es arrivée pour pouvoir te reconstruire par la suite.

- Quoi ? Tu me fais peur !

- Je devais attendre la présence du médecin et de ton père, mais il faut que tu saches.

- Dis-moi, je t'en prie.

- Abby, tu étais enceinte. Tu as perdu le bébé.

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Et voilà mes ptites loutres un nouveau chapitre, j'ai pas attendu deux mois cette fois ^^

Alors voilà la confrontation est faite ! Hugo est mort ... enfin peut-être ... naan je rigole, il est vraiment mort, je ne vous torturerai plus avec lui c'est fini. Yahooouu danse de la joie !!!

Abby vient d'apprendre qu'elle était enceinte, comment va-t-elle réagir selon vous ?

Vous allez découvrir tout ça dans le prochain chapitre.

Bisooous

Deborah

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