Chapitre 5

Point de vue de Théo

Je fais les cents pas dans la salle d'attente de l'hôpital. J'apprécie le fait d'être dans un village français car, au moins les vautours de paparazzis ne sont pas entrain de roder autour de moi et je peux exprimer ma colère et ma tristesse en toute tranquillité. Les gens à côté de moi, sursautent à chaque fois qu'un son sort de ma bouche. Un son ? Un cri, plutôt ! J'exprime mon désespoir de perdre une nouvelle fois Abby dans ces plaintes de détresse, dans ces « putains » et ces « merdes ». Brad a bien essayé de me calmer mais je tourne en rond depuis bientôt trois heures attendant désespérément des nouvelles de l'état de santé de Abby.

Richard, a appelé les urgences dès qu'il est arrivé en courant dans la cave et qu'il a vu sa fille recouverte de sang dans mes bras. Étant le seul à parler français il s'est chargé de tout et très vite les secours sont venus à nous. Je tenais fermement Abby contre moi, essayant tant bien que mal de compresser la plaie, causée par la balle, qu'elle avait au ventre. Dans un dernier effort elle m'avait murmuré :

« Merci d'être venu me chercher. Je t'aime. »

Je l'avais suppliée de rester avec moi, de garder les yeux ouverts, de se battre une dernière fois pour moi, pour nous. Je l'avais serrée de plus en plus fort contre moi mais je sentais ses derniers signes vitaux l'abandonner. Son souffle se faisait de plus en plus court, ses yeux ne m'avaient plus regardé et sa bouche ne m'avait plus parlé. J'attendais encore désespérément un geste de sa part. Une pression de ses doigts sur les miens, un son plaintif, un clignement de paupière, un signe, n'importe quoi. Mais rien n'était venu.

Une seule chose continuait de vivre en elle, son sang. Ce liquide rouge et chaud avait trouvé un chemin facile pour s'échapper de son corps et emmené avec lui les ressources nécessaires de ma femme pour survivre. J'en étais recouvert, mon jean, mon tee-shirt, mes mains.

J'embrassai son doux visage, chaque parcelle de peau se retrouvait en contact avec mes lèvres. Mes baisers avaient un goût salé et je me rendais compte que des larmes coulaient sur mon visage. Je voulais être fort, je ne voulais pas craquer mais je ne pouvais pas la perdre une nouvelle fois, je me refusais à cela.

Richard se tenait de l'autre côté de Abby, lui caressant doucement sa main droite. Il ne la quittait pas des yeux, et je voyais bien qu'il luttait pour ne pas craquer, ne pas s'effondrer devant l'état de sa fille. De temps en temps son regard passait de l'amour et l'inquiétude à la haine et la colère. Comme moi, il regardait cet être ignoble qui avait fait endurer tout ça à sa fille, à nous.

Le corps de Hugo, gisait toujours sur le sol. Brad avait réussi à le toucher et une marre de sang l'entourait. Il était aussi inerte que Abby et dans mes prières mentales pour la survie de mon ange, je venais à souhaiter qu'il ne s'en sorte pas. Vouloir la mort d'un homme était une chose que je ne pensais pas pouvoir ressentir un jour, mais Hugo est tout sauf un homme. C'est insulter la race humaine que de le dire humain. J'ai beaucoup plus de respect pour les pires animaux de la terre que pour ce connard d'enfoiré. Si Brad avait loupé son coup, je le tuerai de mes propres mains. Je ne peux tolérer l'idée qu'il puisse de nouveau respirer le même air que nous.

- Mr Miller ?

Une infirmière vient d'entrer dans la salle d'attente et me sort de mes pensées. Je me précipite aux côtés de Richard, et les suit jusque dans une salle où un médecin nous attend. L'infirmière me regarde et demande quelque chose à Richard. Ce dernier, hoche la tête et place sa main protectrice de père sur mon épaule, et je comprends « fiancé » dans sa phrase. Il va vraiment falloir que je me mette au français, putain.

Le médecin n'en fini pas de parler et je prends vraiment sur moi pour ne pas me lever et courir dans tout l'hôpital à la recherche de Abby. Je ne comprends rien à ce qu'il raconte et Richard ne me traduit que quelques phrases. Les plus importantes selon lui. Mais je suis en train de bouillir sur ma chaise. Abby a subi une opération longue et délicate pour extraire la balle sans causer encore plus de dégâts. La chirurgie s'est relativement bien passée selon les dires du médecin mais il lui faudra du temps pour se remettre physiquement et surtout psychologiquement.

Je ne retiens qu'une seule chose à tout cela : Abby est en vie !

Le médecin nous signal qu'elle a perdu énormément de poids et qu'elle est très anémiée. Elle devra rester en maison de repos un long moment. Je connais Abby, elle refusera et je dois admettre que moi aussi. Je veux rentrer avec elle à Londres dès qu'elle sera en état et je lui paierais les meilleurs médecins et psychologues là-bas, mais surtout c'est moi qui m'occuperai d'elle. Je ne laisserai plus jamais personne s'approcher d'elle. Je vais mettre en suspens ma carrière d'acteur et je resterai avec elle. Je sais que ses cauchemars vont encore plus s'intensifier et je suis le seul à pouvoir la calmer dans ces moments là.

Je veux être celui qui lui annoncera que Hugo est mort et qu'elle peut désormais vivre en toute tranquillité et que son enfer est définitivement terminé.

Je veux être celui qui soit capable de lui redonner goût à la vie.

Je veux être celui qui refera battre son cœur comme avant.

Je veux être celui sur qui elle peut compter quoiqu'il arrive.

Je vais être celui qui l'aimera plus que tout.

Le docteur me regarde avec intensité et je peux voir dans ses yeux de la tristesse et de la pitié. Il n'en a pas fini. Que va-t-il m'annoncer ? Il se tourne de nouveau vers Richard et lui annonce quelque chose. Je vois ce Richard blêmir, mettre une main devant sa bouche et serrer l'autre. Il se tourne vers moi et je ne sais que déduire de ce que je vois sur son visage.

- Théo ...

- Dites-le moi Richard. Peu importe ce que c'est, je veux savoir, je dois savoir.

- Elle ... Il ... Putain !

Richard se lève d'un seul coup en faisant tomber sa chaise et fait les cents pas dans la salle. Je ne l'ai jamais entendu être grossier et sa réaction m'inquiète encore plus. Je me lève à mon tour et avec tout le calme dont je suis encore capable, viens me placer devant lui, stoppant ses allers-retours, pose mes mains sur ses épaules et lui fait face.

- Richard, j'ai besoin de savoir.

- Elle était enceinte Théo, souffle-t-il d'un seul coup.

- ...

- De deux mois.

- ...

- Elle a perdu le bébé ...

- ...

Je reste figé face à ses propos, ne comprenant pas tout de suite ce qu'il vient de me dire. Une fois l'information intégrée, je ramasse la chaise sur le sol pour la lancer à travers la pièce.

- Putain de merde !

Ce connard l'avait kidnappée, agressée, frappée, violée et il l'avait mise enceinte.

- Putain !

Je frappe un coup violent dans le mur, causant un trou et faisant saigner mes jointures. Je ne peux pas être le père de ce bébé. Abby était enceinte de deux mois mais elle avait disparue depuis quatre. Le calcul est vite établi. Je me penche dans un coin de la salle pour vomir.

Mon bébé, mon ange, comment je vais lui annoncer ça ? Elle ne va jamais s'en remettre. Vivre quatre mois sous le contrôle d'un tortionnaire, d'un fou, d'un violeur, tomber enceinte et perdre ce bébé. Je ne vois vraiment pas comment je vais lui dire. Le médecin s'en chargera pour moi.

Non. C'est à moi de le faire, mais comment ?

Je suis toujours dans mes réflexions quand j'entends de nouveau le médecin et Richard parler. La chaise est revenue à sa place et je vois Richard s'effondrer dessus, se prenant le visage dans les mains. Le médecin pose une main compatissante sur son épaule, s'éloigne de lui, et réitère le même geste avec moi, avant de quitter la pièce et de nous laisser seul.
Je me dirige vers Richard et me laisse tomber sur la chaise à côté de lui. Nous ne disons rien pendant un moment, ne souhaitant pas rompre les réflexions de l'autre. Je vois finalement une larme s'échapper de ses yeux quand il se décide enfin à me regarder.

Il prend une grande respiration avant de me lâcher la bombe qui va finir de m'achever.

- Hugo est vivant.

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TADAAAAAM !!!!!

What ? diboux est vivante ? Mais non c'est pas possible ? Dites-moi que je rêve ?

Et bien non mes ptites loutres vous ne rêvez pas. Me voilà de retour avec un nouveau chapitre. oui il est petit mais croyez-moi je suis déjà hyper heureuse de l'avoir sorti ! Ça fait maintenant 1 mois que je n'ai pas écrit un mot sur aucune de mes histoires. Le blanc ! Le désert de Gobi ! Oui, oui, c'est pour vous dire.

Je m'excuse sincèrement de toute cette attente que vous avez enduré et j'espère que vous ne m'en voulais pas trop.

Je finis l'année 2015 en beauté quand même vous ne trouvez pas ? Abby est vivante ! Mais euh Hugo aussi ! Oups ^^

Je vous souhaite de passer un bon réveillon et de prendre des bonnes résolutions pour la nouvelle année à venir.

Je vous embrasse mes ptites loutres

deborah

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