Chapitre 4

Point de vue de Abby

Je me réveille en sursaut ce matin. J'ai mal à la tête, j'ai encore fais un cauchemar. Je me retourne pour me blottir dans les bras de Théo. Il me serre tellement fort qu'il me fait mal, mais peu importe, ce simple geste m'a tellement manquée. Il me caresse et m'embrasse les cheveux tendrement. Je frotte mon nez contre son cou pour humer son odeur mais j'en ai un relent. Cette fragrance ne ressemble pas à celle de Théo, elle ne sent pas le jasmin et la lessive, elle sent la transpiration. Je fronce le nez en me reculant de lui et je fais un bond lorsque je m'aperçois qui me tient dans ses bras.

- Bonjour mon petit papillon. Tu as bien dormi ?

Ce n'était pas un cauchemar. C'est ce qu'est devenue ma vie depuis quatre mois. Je vis sous le même toit que Hugo et il me force à une relation amoureuse avec lui. Quatre mois que je ne suis plus qu'une épave qui rêve d'en finir avec la vie. Quatre mois que j'espère que Théo, Brad ou mon père débarquent dans cette maison pour me sauver. Mais ils ont dû m'oublier, ils sont passés à autre chose comme je leur ai demandé. C'est bien, je suis contente pour eux, ils méritent le bonheur et je ne faisais que l'entraver. J'aurai aimé en finir avec la vie mais Hugo a mis des cadenas à tous les placards de la cuisine, m'empêchant d'avoir accès aux couteaux, médicaments et autres substances me permettant de me tuer. J'ai même essayé de me fabriquer une corde avec les draps mais je n'ai trouvé aucune poutre pour l'accrocher et il faut dire que Hugo ne me laisse jamais toute seule et quand il doit s'absenter pour faire quelques courses, où je ne sais quoi d'autre, il m'enferme à la cave, où juste un matelas repose par terre.

Il me regarde et pose sa main sur ma joue. Quand j'ai un mouvement de recul il fronce les sourcils et son regard noir me transperce. Il ne supporte pas que je le repousse. Il faudra pourtant qu'il s'y habitue car il est hors de question que je lui facilite la vie. Oui, je me suis rendue à lui, mais non, je ne l'aimerai jamais. Et comme chaque fois que je le rejette, il empoigne ma queue de cheval et me fait tomber du lit. Je me débat mais je n'ai plus de force. Je refuse de m'alimenter suffisamment pour garder des forces. Il me traîne par terre et m'emmène jusqu'au sous sol où se trouve la cave. Je rebondis sur les marches de l'escalier, ce qui va renforcer un peu plus la couleur de mon corps qui ressemble à un énorme bleu. Hugo me jette sur le matelas et sors de la cave.

- Quand tu auras compris que tu ne dois pas me dire non, je pourrais être un peu plus gentil avec toi. En attendant je te laisse réfléchir à ce multiple refus. Je vais sortir faire quelques achats et quand je reviendrai j'espère avoir le droit à une récompense.

Je sais de quelle récompense il parle et je me lève pour aller vomir dans le coin de la cave. Malheureusement ce n'est que de la bile qui sort de moi. Je n'ai plus rien à vomir, excepté mes entrailles. Ça me brûle mais peu importe.

Je me couche sur le matelas et ferme les yeux. Théo. Il me manque tellement. Comme toujours quand je pense à lui, des larmes coulent le long de mes joues. Mon cœur est vide. Je me demande ce qu'il fait en ce moment. Est-il reparti en tournage pour un nouveau film ? Pense-t-il quand même à moi de temps en temps ? Depuis ces quatre derniers mois, je me suis repassée en mémoire tous nos moments passés ensemble. Nos déclarations d'amour, nos rires, nos pleurs et même nos disputes. Je m'imagine dans ses bras tout en sombrant dans un sommeil profond.

- Abby ? Tu m'entends bébé ? Ouvre les yeux je t'en prie. Reviens moi.

- Hummmm ....

Merde, je divague complètement, je l'entends même me parler maintenant. Sa voix m'a tellement manquée, je croyais ne plus m'en souvenir mais apparemment mon subconscient est plus fort que ce que je croyais.

- Abby ? Tu m'entends ? C'est moi, Théo !

Théo. Je dois lui dire. Même si ce n'est qu'une hallucination, il doit me pardonner. Je dois lui dire que je ne croyais rien de ce que j'ai pu lui demander sur ma lettre.

- Je t'aime Théo, je t'ai toujours aimé. Je t'en prie pardonne moi.

- Ouvre les yeux. Aller mon ange, on n'a pas beaucoup de temps avant que Hugo ne revienne. Abby !

C'est tellement réel, je jurerai qu'il est là, juste à côté de moi. Je jurerai que ces bras qui me serrent sont les siens. Et cette odeur, cette fois c'est son odeur. Il me caresse tout doucement la joue et me murmure :

- Abby, je t'aime tellement. Tu n'as rien à te faire pardonner, mais si c'est ce dont tu as besoin pour me revenir, alors oui, je t'ai pardonné.

Merci mon dieu, c'est tout ce dont j'ai besoin pour lâcher prise. Je sens un poids s'envoler de moi et je m'autorise enfin à sourire. J'ouvre les yeux, bien décidée à en finir une bonne fois pour toute avec cet enfer. Lorsque mes pupilles s'habituent enfin à l'obscurité, je suis frappée par la beauté de ces yeux qui m'observent. On dirait les yeux de Théo, un mélange de vert et de marron. Un parfait mélange. Ses yeux sons embués de larmes et il me sourit en retour. Cette hallucination est la plus réelle que j'ai pu vivre depuis mon enlèvement. Je lève ma main pour la poser sur sa joue, mais au lieu de toucher du vide, comme toujours, cette fois, c'est une peau mal rasée que j'effleure. Je n'en reviens pas, c'est quoi ce délire ? Je suis beaucoup plus atteinte que je ne le pensais. Ce sont maintenant deux mains que je pose sur ce visage d'ange qui m'observe toujours sans rien dire. Il me caresse juste en retour et quand ses lèvres se baissent pour venir heurter les miennes je sais que j'ai enfin réussi à en finir. J'ai rejoins mon paradis.

- Je t'aime tellement mon ange. Je t'ai enfin retrouvé. Aller viens, allons nous-en avant qu'il ne revienne.

M'en aller ? Mais non, je viens juste d'arriver au ciel, pourquoi je partirai maintenant ?

- Non, je ne veux pas retourner en enfer. Je veux rester ici, au paradis, avec toi.

- Abby ? C'est moi ! Tu n'es pas au paradis. Tu hallucines. Je suis bien réel.

Réel ?

D'un seul coup, tout devient limpide. La porte s'ouvre en grand et je vois Hugo se tenir sur le pas de la porte.

Réel ?

Je sens alors des bras puissants essayer de me relever pour me protéger. Théo se lève et m'entraîne avec lui. Il arrive à me mettre debout derrière lui et je me cache le visage dans son dos. Je me cramponne à lui.

Réel !

Merde alors ! Je ne rêvais pas. Théo est bien là, il m'a finalement retrouvé, il ne m'a pas oublié. Je le serre dans mes bras et je me colle contre lui, il passe une main derrière lui pour me soutenir.

- Tu es vraiment là, n'est-ce pas ?, murmuré-je.

J'ai conscience que le moment est mal choisi mais je dois savoir. Il me serre les mains qui sont sur son ventre.

- Oui bébé, je suis vraiment là.

- Ne l'appelle pas bébé ! Elle ne t'appartient pas. Elle est à moi, rien qu'à moi ! Tu m'entends ?! Espèce de star à deux balles !!! Je vais enfin pouvoir faire ce que je rêve de faire depuis que tu es rentré dans sa vie. Je vais t'y en sortir. Définitivement !

Hugo crie et tous ses mots raisonnent dans la cave. Il est entrain de devenir fou. Il s'approche de nous mais s'arrête pour faire les cent pas. Il joue avec son arme qu'il a sorti de son jean. Il ne m'a jamais fait aussi peur. Il va s'en prendre à Théo, c'est sûr ! Mais il en est hors de question, je n'ai pas fait tout ça pour revenir à la case départ. Il s'arrête d'un seul coup et nous fait face. Il tend son arme devant lui, à bout de bras, et vise Théo.

Et là, tout se passe très vite. Deux coups de feu retentissent dans cette petite pièce sombre et tout s'effondre ...

Point de vue de Théo

Le jet que j'ai privatisé vient de décoller et à son bord se trouve les deux hommes les plus inquiets que la terre puisse trouvée. Richard et moi sommes au bord de la crise d'angoisse. Je ne contrôle plus mon rythme cardiaque et mes pulsations font battre mon sang dans mes veines avec une telle puissance que j'ai l'impression que je vais exploser. Un compte à rebours a commencé dans ma tête et il s'arrêtera au moment où je tiendrai enfin Abby dans mes bras. Deux jours que nous attendions des nouvelles de Brad, deux jours qu'il nous avait laissé en plan au milieu de mon salon. Deux jours qu'il pensait savoir où trouver Abby.

- Allô, Brad ?

- Je l'ai retrouvé.

Ces mots ne cessent de raisonner en moi. À partir de là, tout à été très vite. Dans les heures qui suivirent, Richard et moi embarquions direction la France. J'ai prévenu Ella et les Lopez que nous partions. Ella m'avait serré dans ses petits bras frêles et m'avait murmuré à l'oreille :

- Ton cauchemar est fini Théo. Va la retrouver.

Il ne m'en avait pas fallut plus pour me retrouver assis dans le jet. Mon esprit divague complètement. Je m'imagine dans quel état je vais la retrouver. Brad n'avait pas su m'en dire plus. Il s'était posté devant l'ancienne maison des Miller et avait attendu que Hugo en sorte pour avoir la confirmation de son hypothèse. Il ne voulait pas prendre le risque d'agir tout seul, ne sachant pas dans quel état psychologique se trouve Hugo. Hors de question de mettre Abby encore plus en danger. Je lui ai intimé l'ordre d'attendre mon arrivée avec Richard. La police est également au courant, mais le temps que les agents transmettent le dossier à la police française, tout ça pour une question de frontière, il serait sûrement trop tard, et je n'allais pas laisser passer ma chance de retrouver Abby. J'allais agir. Vite. Et Brad est totalement qualifié pour résoudre ce genre d'enquête. Une fois l'autorisation de se lever, je détache ma ceinture et me dirige vers le mini bar. Sous les yeux de Richard je me serre un verre de Whisky. Il me regarde, se lève à son tour, et alors que je m'attends à avoir une leçon de moral, je le vois avaler à son tour une dose d'alcool.

- Ça va aller mon garçon, ça va aller, murmure-t-il, me posant une main sur l'épaule.

J'ignore s'il prononce ces paroles pour moi, ou alors pour lui-même. Quoiqu'il en soit, cette épreuve nous aura permis de nous rapprocher. J'ai appris à connaître cet homme en l'entendant parler des deux femmes de sa vie. L'amour et la dévotion qu'il leur porte est magnifique. Un jour j'aimerai pouvoir parler de Abby et de ma fille ainsi. Je ne vois pas l'avenir autrement que dans les bras de Abby. Je sais que le chemin qui s'ouvre devant moi va être long, mais je serai là à chaque étape pour elle. Pour toujours et à jamais. Je me réinstalle dans mon siège et ferme les yeux.

- Abby, danse avec moi.

- Quoi ?

- Danse avec moi, s'il te plaît mon ange !

- Mais Théo enfin, on est en plein milieu d'un restaurant rempli et je te ferai remarquer que personne ne danse.

- Et alors ? J'ai envie de danser avec toi et te serrer dans mes bras, qu'est-ce qui m'en empêche ? Toi ?

- Mais ...

Je ne lui laisse pas la possibilité de réfléchir plus, je me lève et prends sa main qui repose sur sa jolie robe bordeaux, robe qui moule à la perfection ses formes. Je ne me lasserai jamais de la regarder, elle est merveilleusement belle. Je la tire jusqu'à la piste de danse, porte ses bras autour de mon cou, la colle contre moi, laissant mes bras l'enserrer le plus fort possible autour de sa taille et je commence à bouger doucement, nous faisant tourner sur nous-même. La musique qui s'échappe du piano modifie sa mélodie et cale son rythme sur mes pas. Je lève la tête pour regarder le pianiste et celui-ci me fait un clin d'œil avant de redonner son attention aux touches qui se trouvent devant lui. Abby se laisse enfin aller contre moi, j'enfouis mon nez dans son cou, et son odeur vient remplir mes narines de toutes ces fragrances que j'aime tant. C'est juste elle et moi au milieu de ce restaurant rempli de personne venu se sustenter. Je suis dans ma petite bulle avec elle et je l'entends fredonner une chanson sur cet air qui nous enveloppe. Je souris contre son cou et je l'embrasse doucement, remontant délicatement vers son visage pour finalement capturer ses douces lèvres au goût délicieux de framboise. Un gémissement s'échappe d'elle et j'en profite pour saisir sa langue et l'enlacer de la mienne. Je sens Abby resserrer son étreinte autour de mon cou. Ses mains passent de mon cou, à mes cheveux, puis je les sens descendre le long de mon dos pour finir sur mes fesses. Il faut que je l'arrête mais je n'en ai pas du tout la moindre envie. Je glousse en attrapant ses mains pour les amener devant mon visage, je me penche un peu pour en embrasser chaque doigts. Elle rougit lorsque je vois son regard se déporter autour de nous. Notre bulle vient d'éclater au moment où le morceau de musique s'arrête et que tout le monde nous applaudit en lançant des « ils sont trop mignons » autour de nous. Abby rougit et presse son visage contre mon torse, pour mon plus grand plaisir. Je lui murmure un « je t'aime » tout en la ramenant à notre table.

Une larme s'échappe de moi lorsque nous atterrissons au petit matin en France. Le voyage a duré un peu plus d'une heure et nous arrivons à Paris, à l'aéroport de Roissy, où Brad nous attend. Nous ne perdons pas de temps pour rejoindre le petit village d'enfance de Abby. Durant les quatre heures de trajet en voiture, Brad nous explique comment nous allons agir. Il divise les rôles et nous aurons chacun une partie de la maison à contrôler. Richard s'occupera de l'étage, Brad du salon et moi j'irai au sous sol. Richard nous explique les différentes pièces que nous pourrons trouver dans la maison. Brad refuse de nous donner des armes, car nous n'avons aucun port d'arme qui autorise cet acte. Je suis en colère intérieurement et il me faut tout mon self contrôle pour ne pas exploser face à lui. J'essaye de garder en mémoire qu'il fait ça pour nous, qu'il pense toujours aux conséquences alors que moi je ne pense qu'à retrouver Abby. Brad nous dit que peu importe le nombre d'heures qu'il faudra attendre, nous n'interviendrons pas tant que Hugo se trouve dans la maison. Nous devons espérer qu'il sorte pour pouvoir agir. Les heures me paraissent durer des années, mais lorsque je vois enfin le nom du petit village, Rochefort-Montagne, apparaître sur une pancarte, mon cœur se soulève et je le sens enfin battre. Quatre mois que je ne ressens plus rien, que mon cœur fait la grève des battements. Maintenant, il est prêt ! Prêt à revivre pour elle. Quelques minutes plus tard nous nous garons dans un petit quartier très simple, où tous les habitants sont loin de s'imaginer ce qu'il se passe dans cette grande maison aux volets bleus. Je vois Richard dans le rétroviseur, fermer les yeux et prendre une grande respiration. Ça doit être difficile pour lui de revenir ici. J'observe cette maison qui se trouve face à moi, et j'imagine une Abby, petite fille, ses boucles brunes volant au vent sur la balançoire, riant aux éclats quand son père la pousse encore plus haut vers le ciel. Rires qui ont dû disparaître peu après l'arrivée des Parish. J'imagine à présent une fillette morte de peur, ne sachant pas à qui se confier, pleurant en silence dans son lit où toutes ces horreurs se sont produites. Je frappe un gros coup sur le tableau de bord qui se trouve face à moi, récoltant les regards interrogateurs de mes compères. Je n'en peux plus d'attendre, il faut que j'agisse. Abby est à quelques mètres de moi. Quatre mois que j'attends ce moment. Je n'en peux plus.

- Putain !

- Calme toi Théo, ça ne sert à rien. On n'a jamais été aussi proche du but. On va la récupérer.

- Mr Miller à raison. Je sais que vous êtes sur les nerfs depuis quatre mois, mais vous énerver ne changera rien à la situation. Vous allez souffler un bon coup, et respecter à la lettre mon plan, c'est clair ? Il est hors de question que votre amour pour elle vous fasse faire n'importe quoi et mette en péril cette mission. C'est compris ?

Je hoche la tête comme un petit garçon de cinq ans se faisant gronder. Mais Brad a raison. Si je continu ainsi je vais tout faire foirer et je risque de perdre Abby pour toujours. Je fais donc ce qu'il me somme de faire et inspire une bonne fois pour toute au moment où la porte d'entrée de la maison s'ouvre, laissant passer Hugo. J'ai le réflexe de me baisser dans mon siège mais les vitres teintées du véhicule, empêche quiconque de voir qui se trouve dans notre voiture. Mon rythme cardiaque accélère. On y est ! Hugo passe non loin de nous, sans prêter attention au Land Rover. La voiture de Hugo s'éloigne de nous et lorsque nous ne voyons plus aucune trace de ce connard, tout se passe très vite. Nous faisons claquer les portes de la voiture et nous dirigeons en courant vers la maison. Brad en avant, arme à la main, nous protégeant. Il enfonce d'un coup d'épaule la porte, nous faisant barrage, et nous nous dirigeons tous les trois vers nos différents buts. Je cours vers la petite porte que m'a indiqué Richard et je descends les escaliers qui mènent à la cave. Je remue la poignée de la porte mais elle me résiste, je me recule de quelques pas, puis avec de l'élan je défonce la porte et je rentre dans cette petite pièce. Le froid me glace le sang, j'allume la lumière, mais elle n'éclaire pas assez, et laisse la pièce dans une obscurité blafarde. Je pose mon regard sur le fond de la pièce et là je me tétanise sur place.

- Mon dieu que t'a-t-il fait ?

Elle est là. Devant moi. Recroquevillée sur elle-même. Tremblant de froid et sûrement de peur. Je m'approche délicatement pour ne pas lui faire peur. Elle dort. Je l'a prends dans mes bras et je suis choqué de son faible poids. Elle n'a plus que la peau sur les os. Je l'a reconnais à peine. Elle est froide. Je retire mon pull pour lui enfiler doucement, mais elle ne se réveille pas. Je dépose un tendre baiser sur son front. Je respire son odeur, mon dieu comme elle m'a manqué.

- Abby ? Tu m'entends bébé ? Ouvre les yeux je t'en prie. Reviens moi.

- Hummmm ....

Ce petit son, ce tout petit son, rempli mon cœur de bonheur. Il faut qu'elle se réveille. J'ai besoin de voir ses magnifiques yeux verts me regarder.

- Abby ? Tu m'entends ? C'est moi. Théo !

Elle ne bouge toujours pas. Ses yeux restent clos devant moi. Je ne supporte plus cette situation, je dois la sortir d'ici, je dois ...

- Je t'aime Théo, je t'ai toujours aimé. Je t'en prie pardonne moi.

Mon dieu cette voix ! Un frisson parcours mon corps. Je regarde son doux visage mais elle a toujours les yeux fermés.

- Ouvre les yeux. Aller mon ange, on n'a pas beaucoup de temps avant que Hugo ne revienne. Abby !

Je resserre mes bras autour d'elle, nichant ma tête contre elle. Je la regarde à nouveau, et je lui caresse son visage d'ange. Lui pardonner ? Mais que veut-elle que je lui pardonne ? Pendant quatre mois, j'ai eu le temps de réfléchir à son acte et je ne lui en veux plus. Elle a fait ça pour tous nous protéger. Elle s'est sacrifiée sans penser aux conséquences pour elle, elle n'a agit que par amour pour nous, pour moi.

- Abby, je t'aime tellement. Tu n'as rien à te faire pardonner, mais si c'est ce dont tu as besoin pour me revenir, alors oui, je t'ai pardonné.

Tout d'un coup je sens son corps se relâcher, comme si un poids énorme s'envolait d'elle, et je vois un sourire fendre son visage. Elle pensait vraiment que je ne lui pardonnerai pas ? Mon dieu, elle a passé quatre mois à s'imaginer que je ne lui pardonnerai jamais, que je ne l'aimerai plus, que j'allais faire ce qu'elle me demandait sur cette lettre. Jamais. Jamais, je n'aurai pu accéder à sa demande. Plutôt mourir que de vivre sans elle. Ses yeux verts, cet océan d'émeraude, s'ouvrent face à moi et me fixent. Je ne peux retenir les larmes qui affluent au bord de mes yeux, et mon sourire vient lui répondre en retour. Je me noie dans son regard mais je ne dois pas perdre de vue mon objectif, la sortir de cette maison. J'entends des bruits de pas au dessus de moi et je sais que Brad et Richard fouillent toutes les pièces de la maison une à une. Mais sa main touchant mon visage, j'oublie instantanément mon but. Elle caresse ma barbe naissante et je peux voir dans ses yeux un éclair de doute. Elle ne se rend pas compte que je suis là. Ses deux mains se portent maintenant sur mon visage et je ne tiens plus. Tout en posant ma main délicatement sur son visage je dépose un baiser sur ses lèvres. Ce contact si charnel m'a manqué. Je peux à nouveau respirer.

- Je t'aime tellement mon ange. Je t'ai enfin retrouvé. Aller viens, allons nous-en avant qu'il ne revienne.

- Non, je ne veux pas retourner en enfer. Je veux rester ici, au paradis, avec toi.

- Abby ? C'est moi ! Tu n'es pas au paradis. Tu hallucines. Je suis bien réel.

Elle hallucine bordel ! Il faut que je la fasse réagir. Mais je n'en ai pas le temps. La porte de la cave s'ouvre d'un seul coup, venant frapper le mur. Hugo se tient face à nous, et la colère que je vois dans ses yeux ne présage rien de bon pour nous. Mais je ne le laisserai pas faire. C'est fini maintenant. Il nous a fait assez de mal. J'ai enfin retrouvé mon ange, il est hors de question, qu'il me l'enlève de nouveau. Je me redresse, essayant d'emmener Abby avec moi. Une fois debout, je la place derrière moi. Elle colle son visage dans mon dos et se cramponne à moi. Ce simple contact me donne tout le courage nécessaire pour faire face à cette ordure. Je passe une main derrière moi, pour la soutenir. Elle n'a plus de force, elle ne tiendra pas longtemps debout. J'entends sa petite voix résonner derrière moi.

- Tu es vraiment là, n'est-ce pas ?

Même si le moment est mal choisi, il faut que je lui réponde. Elle revient petit à petit avec moi. La réalité va lui frapper aux yeux dans pas longtemps et je serai là pour elle. Je serre ses petites mains qui sont sur mon ventre en lui répondant :

- Oui bébé, je suis vraiment là.

- Ne l'appelle pas bébé ! Elle ne t'appartient pas. Elle est à moi, rien qu'à moi ! Tu m'entends ?! Espèce de star à deux balles !!! Je vais enfin pouvoir faire ce que je rêve de faire depuis que tu es rentré dans sa vie. Je vais t'y en sortir. Définitivement !

Hugo s'affole face à nous. Tout cela va mal se terminer. Je vois son arme dans sa main, tremblante. Il est comme possédé. Il fait les cents pas. Je resserre mon étreinte autour de Abby. J'ai vraiment peur pour elle. Je sais que c'est après moi qu'il en a, mais je ne lui laisserai rien lui arriver de nouveau. Je me fige lorsque je vois Hugo tendre son arme face à moi. J'ai envie de lui foncer dessus et de le frapper. Je ne veux plus que cette ordure touche à ma femme. Toute cette histoire va se terminer aujourd'hui, il ne peut en être autrement. Tout se passe au ralenti pour moi. Je sens les mains de Abby se détacher de moi au moment où le doigt de Hugo appuie sur la gâchette. Elle passe devant moi. Je n'ai pas le temps de réagir que la balle l'atteint déjà dans un bruit assourdissant. Je crie quand elle s'effondre dans mes bras. Quelques secondes après, un deuxième coup part et je vois Hugo tomber à terre. Brad se tient derrière lui l'arme tendue.

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Et voilà mes petites loutres !

Théo a enfin retrouvé Abby, mais encore une fois elle se sacrifie pour lui ! comment tout cela va-t-il finir ?

Brad ce héro ! allez y avouez lui tout l'amour que vous lui porter lol

Lâchez vous dans les commentaires vous savez que j'en raffole.

Je vous embrasse

Deborah

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