Chapitre 1
France. Année 2100.
Je m'appelle Thaïs. Thaïs Sentier. Vous allez me dire que c'est un nom de famille bizarre, mais c'est là qu'on m'a trouvée. Au bord d'un sentier.
J'avais trois ans.
On m'avait emmenée au poste de police mais étrangement, je ne me rappelais de rien. Comme si on m'avait effacé la mémoire. La directrice d'un orphelinat à qui on m'avait présentée avait accepté de me prendre et j'ai grandi dans ce foyer misérable. Là-bas, tout n'était que violence et pauvreté. Pour manger il fallait être le plus fort, le plus imposant. Les petits et faibles se contentaient des restes. J'en faisais partie.
Je m'étais habituée à la faim.
Des garçons, m'ayant trouvée jolie, avaient essayé le pire, j'avais refusé, il m'avaient rouée de coups, soit avec leurs jambes, soit avec leur ceinture. Je n'avais pas pleuré.
Je n'avais plus de larmes depuis longtemps.
Maintenant, j'ai quitté cet endroit. Je vis dans un petit appartement en banlieue. Je fais des études de médecine, espérant pouvoir rendre ce monde meilleur d'une quelconque façon. À la fac, j'ai deux amis. Sarah et Louis.
Ce matin, je me lève, prête à commencer une nouvelle journée. J'enfile un T-shirt, effleurant mes cicatrices invisibles à la vue de tous. À l'orphelinat, je me suis vite habituée aux coups. Je suis devenue frêle et fragile. Mes blessures sont surtout au niveau de mon ventre et dans mon dos, je ne mets jamais de vêtements courts à cause de ça.
Une fois préparée, je claque la porte derrière moi et sors, avant de me diriger vers l'université.
- Salut !
Je tourne la tête. Sarah.
- Coucou !
Elle s'approche de moi.
- Tu as l'air épuisée, Thaïs...
- C'est rien, je t'assure.
Elle me regarde, sceptique. Elle ne me croit jamais quand je lui dis que je vais bien. Elle n'est pas dupe, elle voit bien mes cernes. Je lui ai dit que j'avais des cauchemars et elle a essayé de m'adier maintes et maintes fois, sans succès. Je suis passée consulter des psychologues, des psychiatres, des médecins, des docteurs. Rien. Aucun résultat. Mon traumatisme est profondément ancré en moi.
Malgré tout, Sarah m'adore et je l'adore. Elle sort avec Louis depuis quelques mois et ça se passe très bien. Pour moi, aucun petit ami en vue. Je ne suis pas moche, pourtant. J'ai des longs cheveux bruns, des yeux "marrons", des lèvres pleines et des formes. Mais je refuse toutes les avances, parce que je ne veux plus m'attacher à personne. J'ai fait une exception pour mes deux amis. Je me suis rapidement attachée à Sarah et son enthousiasme débordant. Puis elle m'a présentée à Louis, son meilleur ami - petit ami - qui a tout fait pour devenir mon ami. Je n'ai pas pu résister aux yeux de chiot de Sarah qui m'intimait de l'accepter.
Elle ne sait rien de mon histoire. Juste que je suis orpheline. Je refuse catégoriquement de parler de ce sujet avec quiconque.
- Allez, tu sais que tu peux tout me dire.
Je soupire en secouant la tête. J'adore mon amie, mais je la trouve souvent trop intrusive.
- Je vais bien ! Arrête de t'inquiéter.
Elle ne dit plus rien et on continue notre chemin en silence.
Une fois arrivées, Louis vient à notre rencontre et embrasse Sarah. Je grimace.
- Ahem ! je toussote en secouant ma main.
- Oh désolée ! rigole Sarah en se décollant de son copain, qui se passe la main dans les cheveux, gêné.
Malheureusement (ou heureusement) pour lui, l'heure tourne et on se dirige vers la bonne salle. J'ouvre la porte et mets ma main sur ma bouche, horrifiée.
Oh non !
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