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Ouaouh, c'est vraiment beau ce ciel! Ce bleu est éclatant, ça me rend tout sourire. J'adore quand la journée commence comme ç... Hm. Je suis couchée sur la terrasse. Je viens de rouler et de m'en rendre compte. Bravo Lauraline, il va falloir sérieusement songer à faire quelque chose pour ces crises de somnambulisme, ça commence à devenir agaçant. Si ça continue la prochaine fois je me réveillerai avec la tête dans un terrier de lapins.

Maintenant, je vais tenter de regagner ma chambre sans me faire remarquer.

...Zut, c'est foutu. Maman est dans la cuisine. Je fais quoi? Elle va croire que j'ai encore passé la nuit dehors sans prévenir. Bon, techniquement, c'est le cas. Vite, une excuse. Fred? Encore?

«Bonjour Lili! Bien dormi?

- Non non, c'est moi!»

Maman se retourna pour me regarder, en posant une théière sur la table.

«Oui, je sais, répliqua-t-elle.

- Ah, j'ai dû mal entendre, j'ai cru que tu avais dit «Lili».

- Eh bien, c'est ce que j'ai dit, non?

- Mais, je... Hein?!

- Quoi?!

- Vous avez l'air en forme, dites donc, quelle conversation passionnante!»

Papa venait d'apparaître en haut des escaliers de la cave.

«Maman ne sait plus comment je m'appelle! Ha! Ha! Ha!

- C'est qu'elle a de l'humour ma fille, un vrai bout-en-train dès le matin, plaça-t-elle sur un ton vaporeux.

- Bon, je vais réveiller Lili, faut qu'elle m'aide pour faire toutes les cartes de Noël, dis-je».

Impossible alors de ne pas se rendre compte du léger malaise derrière mon dos. Je décide de me retourner. Papa et maman me fixent avec un regard hésitant mais ne soufflent mot. Ma nuque devient raide. Quelque chose ne va pas.

Je me dirige vers la chambre de Lili, essayant d'ignorer le sentiment dérangeant qui commence à naître dans mon ventre. J'appelle:

«Lili..? C'est l'heure de s'réveiller, c'est le p'tit déjeuner... Debout là-dedans!»

Le silence que j'obtins pour toute réponse achève d'installer la tension. Les oeillères, de chaque côté de mes yeux, commencent à se faire sentir. Ma vision est focalisée sur mon objectif immédiat: la porte. Les secondes semblent se rapprocher les unes des autres et pourtant le temps paraît s'étirer. Je tourne la poignée, jette un coup d'oeil à l'intérieur de la pièce.

La vision qui s'offre à moi est une gifle qui n'a pas prévenu. C'est ma chambre. Je contemple ma propre chambre. Je me suis trompée de porte alors que je connais la maison par coeur. Je panique. Je commence à avoir chaud. Frénétiquement, j'ouvre les autres portes du couloir. Je n'arrive pas tout à fait à saisir les raisons du décalage que j'éprouve, et c'est très dérangeant. Pourtant, je cherche, mais mes idées se brouillent. Je ne peux plus réfléchir. Et puis, je comprends.

Il manque une porte dans ce couloir.

Celle de la chambre de Lili.

Je ne pu me retenir de fondre en larmes. Papa déboula et m'entoura de ses bras.

«Ça va aller, Lili, tout va bien, je suis là...

- Mais qu'est-ce qui se passe ici?!»

Maman avait ses deux mains sur son visage.

«Mais répondez-moi! Où est Lili?! Mais répondez!

- Ma chérie, c'est toi, Lili... Écoute, je ne comprends pas vraiment ce que tu es en train de vivre, mais tu peux compter sur nous, d'accord? On va trouver une solution.

- Mais y a pas de solution! C'est pas d'une solution dont on a besoin! C'est d'se réveiller!»

Je hurlais en articulant à peine, avant de m'extirper des bras de mon père.

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J'ai passé mes habits en moins d'une minute, je courre présentement en direction de la forêt. Mes poumons explosent dans ma cage thoracique. Je n'ai plus de souffle parce que ma respiration s'emballe dans cette angoisse qui veut avoir ma peau. J'avance en plein cauchemar. Mes jambes m'emmènent là où mon instinct sait que je dois aller, et ça ressemble à du hasard. A bout de souffle. Ce hasard est la chose la plus cohérente que j'ai vécu depuis que j'ai ouvert les yeux.

Le reste...

N'est pas...

Possible...