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« Je sais va, c'est normal. Après tout, vous, les grands, vous oubliez. »

La réponse de Lili a remué quelque chose en moi... Quelque chose qui s'était endormi sans que je ne m'en aperçoive. Mon enfance n'a jamais été vraiment banale, mais maintenant, je me demande si je me suis ne serait-ce que laissé le temps de la vivre. A trop avoir peur d'être délaissée, c'est moi-même que j'ai mis de côté. Peut-être n'aurais-je pas cette sensation de me débattre dans l'eau, si seulement je parvenais à poser le pied sur les choses qui ne changent pas. Y a-t-il quelque chose de permanent ici ? Est-ce que c'est ça, que je dois chercher ? Lousse a évoqué quelque chose qui m'intrigue : « N'avez-vous jamais la sensation de manquer d'une vérité fondamentale?». Si. Évidemment... Évidemment.

Lili me regarde avec un sourire en coin alors que je suis plongée dans mes réflexions.

« Alors...? Madame va-t-elle parler à nouveau...?

-Tu sais quoi? Je ne peux décemment pas te laisser continuer ça toute seule. Et, puisque de toute façon tu es décidée à faire ami-ami avec ce «Lousse», qu'il en soit ainsi. Je garderais tes arrières.

-C'est une fille.

-Quoi?

-Lousse, c'est une fille.

-Comment tu le sais?

-Parce qu'elle me l'a dit! Mais elle a aussi dit que ça n'avait aucune importance.

-Elle a dit quoi exactement?

-«Quand les oiseaux me parlent je suis un oiseau, quand c'est toi qui me parle je suis une fille»

-Oh... Ouais, carrément. Eh bien, je sens qu'on ne va pas s'ennuyer avec cette bestiole! soufflais-je avec des yeux ronds».

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C'est l'hiver en Aranya, et cela fait approximativement quatre mois que papa et maman ont décidé de quitter leurs attaches et leur sécurité financière pour venir habiter ici, en pleine nature, loin de tout. Nous emportant avec eux dans leur folle aventure. Nous, on attendait que ça. Lili, elle, est toujours partante pour tout. Quant à moi, je suppose que je voyais là l'occasion parfaite pour fuir ailleurs. Fuir quoi ? Je n'en ai pas la moindre idée. Pour aller où? A un endroit se situant pile au niveau du point de jonction entre «découvrir le monde» et «rester au chaud chez soi».

L'endroit idéal, celui qui n'appartient qu'à moi, j'ai besoin de le poser quelque part. Quand je m'assois à mon bureau le soir et que je vois mes stylos, mes cahiers, les gribouillages de Lili et les bidules que maman a bricolé pour moi... Je me sens rentrer dans ce nouveau monde. Je me sens comme la plus chanceuse de la Terre. Je me sens comme si ça allait durer toujours. Je voulais tomber amoureuse de Fred mais je suis tombée amoureuse d'un meuble en bois. Je n'ai pas de copine car les filles et moi ça ne colle pas. Les copains disent que je pense trop, mais c'est faux. Ce n'est pas moi qui pense ce sont les pensées qui me pensent. Moi, je les attrape au vol comme on attrape un flocon de neige, frappée par sa beauté, et en un rien de temps le voilà fondu sur votre peau. Les flocons finissent toujours par disparaître même quand ils sont très beaux.

Papa est mon meilleur confident mais en réalité nous ne parlons pas beaucoup. En fait, nous avons trouvé une entente réciproque dans le silence. Un soutien, une présence ? Lui c'est l'homme derrière les caméras. Le regard derrière les machines, et il capture tout ce qui bouge trop lentement pour qu'on puisse vraiment sentir que c'est de la vie. Ensuite, il fait passer la vidéo très rapidement. Il dit que c'est une façon de rendre à César ce qui est à César. Il dit aussi que le temps ne respecte pas ce qui se fait sans lui. En fait il est très fort pour parler par métaphores ou par citations, mais il n'en dit pas vraiment plus. Après tout, ce n'est probablement pas nécessaire. Son travail parle pour lui, et chaque personne touchée par ce qu'il fait l'est pour des raisons qui lui sont propres. Moi, j'aime bien cette idée. L'idée que la magie puisse être partagée sans rien rogner de son caractère infini, ni de son caractère unique. Mon père, il la filme, et même si personne ne comprend vraiment comment il la saisit, elle se ressent.

La cave? C'est un studio de tournage avec des champignons à la place des acteurs. Et après, papa publie ses vidéos sur Internet. Il est plutôt connu, je crois. En même temps, ses vidéos, c'est toute sa vie. Nous, on est seulement ses plus grandes fans. J'exagère sans doute un peu, mais il n'est pas faux de dire que la passion de papa est aussi incompréhensible pour la plupart des gens, que prioritaire pour lui. Autant dire qu'on ne le voit pas beaucoup à moins de descendre dans la cave aux champignons.

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«Lili, il faut que je te demande...

- Oui?

- Comment es-tu rentrée à la maison, après que je sois partie?

- Oh? Bah... Je ne sais pas trop...

- Quoi? Tu ne t'en souviens pas ?

- Non... Et toi, comment t'as fait, d'ailleurs?»

En effet, je... Je n'en ai pas la moindre idée! Mais qu'est-ce que ça veut dire?! Comment ai-je pu rentrer sans me perdre, d'ailleurs? Sans parler de Lili! Toute seule dans le froid! Et moi, je l'ai laissé plantée là au milieu de nulle part, en compagnie d'un énorme monstre! Ma parole, se pourrait-il qu'il y ai autre chose que du tabac dans mes cigarettes?! Ou bien, avons-nous tout inventé? J'interroge Lili, paniquée :

«Dis-moi, c'est quoi la dernière chose dont tu te souviens?

- J'ai eu très peur...

Voilà, je sens mon âme s'émietter tandis que la culpabilité s'empare de moi, je n'aurais jamais dû la laisser avec cet ours à tête de cerf.

- C'est Lousse? Qu'est-ce qu'elle a fait?

- Non... En fait, c'est toi. J'ai eu peur que tu ne m'aimes plus.

- Hein ?

- Oui, parce que... Quand un adulte est face à un truc qu'il ne peut supporter de voir dans sa réalité, c'est ce qu'il fait. Il fait semblant de ne rien voir, et il prétend ensuite qu'il a toujours détesté tout ce qu'il y a en rapport avec cette chose. C'est comme ça que les adultes se rassurent. Mais après, nous, nous sommes seuls. J'ai cru qu'on n'était plus copines parce que moi j'aime Lousse et pas toi.

- Mais enfin, je ne la déteste pas non plus, enfin, c'est pas ce que tu crois... Bien sûr qu'on est toujours copines.»

Je lui tends alors mon petit doigt. 

«Tiens, regarde : c'est le pacte du petit doigt. Accroche ton petit doigt avec le mien et répète avec moi...»

«Pixie wixie et tourne-brume, dans nos yeux nous ne sommes qu'une!»

«Outch! Hihihi tu m'as fait mal en tirant d'un coup sec comme ça!»

Elle était complètement emballée visiblement.

«Héhé, ce sera notre code secret de reconnaissance, pour notre club.

- Notre club?»

A ce stade Lili a des étoiles dans les yeux, serais-je un génie?

«Le club des protecteurs de cloportes!

- Oh non ! Tu vas pas recommencer!»

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Voici donc la fin du premier chapitre, qu'en as-tu pensé? Je te félicite d'avoir lu jusqu'ici! Comme tu peux le voir, je suis très fâchée avec les dialogues (notamment avec la ponctuation...). Eh oui, cela fait au moins UN SIÈCLE que je n'ai plus écrit de roman, ni même de nouvelle (que dis-je, je devais avoir 10 ans, donc ça fait bien deux siècles).

Also, adorable ourson loussien (adjectif directement dérivé de "Lousse" avec un petit côté extra-terrestre, car assurément tu en es un si tu as aimé mon récit),
Si tu te sens d'une humeur favorable, n'hésite pas à me donner un coup de main pour ça. 

(COMMENT PLACE-T-ON LA PONCTUATION DANS LES DIALOGUES ?? PUNAISE DE PURIN VERMOULU JE NE M'EN SORS PAS. 

Mayday, ici Johnny, Tango Mike Tango Charlie, Carpe Diem, le goujon aussi, je t'aime, j'm'arrête ici. )

PS: Grâce à votre aide j'ai pu améliorer grandement la ponctuation dans les dialogues! Merci!
Il me reste encore quelques hésitations:

"Bla-bla-bla! s'écria-t-elle." <-Là. Comment je place le "s'écria-t-elle" ? Dois-je mettre une virgule après un point d'exclamation (???), fermer les guillemets avant de le placer, ou...?

Huhu. Sachez aussi qu'il est impossible de mettre des alinéas sur Wattpad. Voilà. CETTE INFORMATION ESSENTIELLE EST MAINTENANT DITE. BIEN A VOUS. 

PASSEZ UNE BONNE JOURNÉE! HAAA!