Chapitre 22
Je restais dans le silence un moment avant de me décider à parcourir la grande maison pour trouver quelque chose pour me rassasier.
~~
Les longs couloirs s'enchaînaient indéfiniment et je me demandais comment les occupants pouvaient arriver à se diriger dans ses dédales. Mes pas semblaient se diriger où bon leur semblaient et aucune information logique à ma position ne m'apparaissait.
Mon ventre ne cessait de m'envoyer des appels de détresse et je désespérais de trouver mon chemin. Après dix minutes de marche intensive, j'apercevais la carrure d'un homme au fond d'un couloir. Je m'empressais de le rejoindre en trottinant et fis rapidement face au brun de tout à l'heure.
- Tania ne t'avait pas ramener dans ta chambre ?
- Si, mais je cherche à manger. Dis-je comme une évidence.
Il haussa un sourcil comme simple réponse, me sonda du regard, essayant d'y voir un mensonge, et finit par me faire un signe de main, m'indiquant de le suivre.
Ben oui, je n'allais pas tenter de m'échapper maintenant, vu ma difficulté à m'orienter dans ce château. J'étais peut-être insouciante mais pas stupide.
On finissait par déboucher dans une gigantesque salle blanche, éclairée d'un magnifique lustre où pendaient diverses gouttes de cristal. Nous ne nous attardions pas dans la pièce et le brun m'emmena dans celle d'à côté. Voyant que nous étions arrivés à destination, je remerciais le loup d'un regard avant de commencer à fouiller sans gêne dans les tiroirs.
Vingt minutes plus tard, j'étais on ne peut plus rassasier.
Je remarquais ensuite que j'étais seule et qu'un long silence m'englobait. Les immenses fenêtres baignaient la cuisine de lumière naturel et j'eus un sentiment de bien être. Tout était si calme...
Cependant, je reprenais mes esprits et essaya d'ouvrir une fenêtre. Autant tenter sa chance.
Elle s'ouvrit sans difficulté. Mon cœur bondit dans ma poitrine et je me penchais lentement pour voir qu'il n'y avait que quelques mètres qui me séparait de la terre ferme.
L'espoir et l'adrénaline me pétrifièrent un instant, jusqu'à que mon corps finissent par enjamber sans hésitation la balustrade. Je regardais derrière, trop heureuse d'avoir trouver un échappatoire comme celui-là, et finissais par me laisser tomber de l'autre côté. Je me rattrapais pathétiquement et me relevais rapidement, honteuse.
Toujours aucun bruit. Aucune alarme. Peut-être que leur système de kidnapping était aussi vieux que leur habitation. Je ne vais pas m'en plaindre, ça tournait en ma faveur.
Sans plus me poser de questions, je commençais à courir rapidement, m'éloignant le plus possible de cette maison.
Seulement une phrase me tournait dans la tête : "C'était bien trop facile".
*
Environ une heure était passée depuis mon évasion, et toujours aucune poursuite. Je trouvais ça très louche. Dans les films, les héros ne s'en sortaient pas comme ça. Ils devaient combattre les méchants et frôler la mort avant de finir par s'en sortir.
Bien que cette version pour moi ne me tentait pas vraiment, je sentais une profonde inquiétude m'étreindre.
La route sur laquelle je marchais me sembler interminable, et je n'avais croisé personne pour l'instant. Je m'aurais cru seule au monde si je n'avais pas côtoyé des êtres vivants il n'y a même pas une heure.
Comment allais-je retrouver la meute ?
Ça semblait tout simplement impossible.
Ces fous auraient pu m'emmener n'importe où.
Je décidais de me calmer et de réfléchir intelligemment. Et alors que mon incroyable esprit allait converser avec moi-même, un bruit de moteur de voiture atteignit mes oreilles. Je regardais précipitamment de droite à gauche, espérant réussir à faire s'arrêter le conducteur. J'espérais juste que ce ne soit pas mes agresseurs.
Rapidement, je discernai la vieille voiture et secouai la main pour attirer l'attention.
Je crus que le conducteur m'avait ignoré après avoir vu la voiture me dépassait, mais quand j'entendis le bruit des freins crissait, j'eus un sourire satisfait. Je m'empressai d'aller rejoindre la vitre passager pour faire face à un homme âgé :
- Que faites-vous là, jeune fille ?
- Bonjour, monsieur. Ma voiture est en panne, et cela fait plus de trente minutes que je marche, je pense que je me suis perdue.
- Vous auriez dû appeler un réparateur. Me répondit-il avec un regard méfiant.
- C'est que...
Je laissais en suspens ma phrase essayant de trouver une excuse plausible. Cependant le conducteur ne m'en donna pas le temps en m'invitant à monter. Je le regardais surprise mais ne dit rien pour autant et m'essayai à ses côtés.
- Je peux vous déposer à la prochaine station, elle est à plus de trois heures de route.
Je le remerciais rapidement et alors que nous démarrions, j'espérais pouvoir contacter la meute dès que je saurais exactement où je me trouvais.
Trois heures et demi plus tard, je me retrouvais devant une station d'autoroute. Plus qu'à savoir comment faire part de ma position à la meute maintenant que j'étais dans un endroit ciblé.
Je regardais les différents voyageurs vaquaient à leurs occupations quand une voix retentit.
- Alicia !
Je sursautais violemment et regardais autour de moi avec empressement. Je finissais par croiser le regard de Linia qui s'approchait lentement de moi.
Je pris ça pour un rêve et clignait des yeux plusieurs fois. C'est seulement quand elle fût à moins de trois mètres de moi que je sus qu'elle était bien réelle.
Un immense sourire me vînt. Je n'avais jamais été si heureuse de revoir la louve.
- Je ne sais pas ce que tu as encore fait, mais la meute a cru que tu t'étais échappée. J'espère pour toi que tu as une bonne excuse.
Je ne répondis rien et me contentai de la suivre de près jusqu'à sa voiture, sous le regard méfiant de la louve.
Durant tout le long trajet, je n'osai même pas me poser la simple question : comment m'avaient-il retrouvé ?
Sss
:)
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