Zaïn me fait face et m'observe avec une émotion sur laquelle je n'arrive pas vraiment à mettre de mot. De la curiosité, du désir, de l'amour ? En tout cas moi je n'en ai rien à faire de ses émotions ! Je veux simplement qu'il me laisse tranquille.

-S'il y en a un qui doit se la prendre dans le cul ça ne sera certainement pas moi. Je suis hétéro ok ? Alors tes histoires tu peux te les garder pour toi. Je suis un bêta, je ne mettrais jamais à quatre pattes devant toi !

L'alpha me regarde avec des yeux ronds avant d'exploser de rire. Il finit cependant par hocher la tête.

- Tu ne peux pas être hétéro puisque tu es mon âme sœur. Réfléchis un peu. Je vais réfléchir à ta proposition, si tu tiens tant que ça à me sodomiser nous pourrons essayer à l'occasion. Mais c'est moi l'alpha donc je ne veux pas que cela s'ébruite. Compris.

Je fronce les sourcils et sens mes mains trembler de rage alors que je me remets à grogner. Ce con ne me prend pas au sérieux ! Je ne veux pas qu'il me touche, ni l'inverse d'ailleurs. Les hommes ça ne m'excite pas merde !

- Je ne veux pas partir avec toi. Tire-toi d'ici. Laisse-moi tranquille !

Soudain le brun ne rigole plus et vient brusquement me plaquer contre mon armoire. Ses deux mains me maintiennent fermement au niveau des biceps et je sens que c'est la rage qui contrôle sa poigne.

- Je veux bien essayer d'être patient avec toi... Mais ne cherche pas mes limites. Tu le regretteras. Vraiment Max. Nous allons quitter ta meute, je vais devenir ton alpha en plus d'être ton homme. Tu dois me respecter compris ? Lorsque nous serons dans ma meute je ne tolèrerais aucune crise de ta part. Si tu ne veux pas finir enfermer dans ma chambre, tu as plutôt intérêt à être bien sage.

Je le regarde avec haine mais également avec peur.

- Je ne comprends pas... Tu entends ce que je te dis quand je te répète que je suis un bêta ? Pas un oméga. On ne devrait pas être ensemble... Ça n'existe pas...

- J'aime les hommes Max. Tu es encore jeune, j'ai compris que tu ne pensais pas que c'était ton cas. Mais je suis heureux que tu sois un bêta. Nous serons un couple puissant, nous imposerons le respect face aux autres meutes. Je suis fière de toi. Je n'aurais pas voulu d'un soumis. Je n'aime pas les faibles.

Je fronce les sourcils et ne peux m'empêcher de penser à Jaime en l'entendant dire cela. Est-ce que le fait qu'il pense j'avais un compagnon qui était à l'opposé de lui est un point qui l'a encore plus mis en colère ?

- Ma meute c'est ma famille... Je ne veux pas les quitter...

Le brun lâche l'un de mes bras et vient caresser ma joue avec douceur. Comme pour me rassurer. Je déteste sa douceur, je n'ai pas besoin de lui ! Au contraire, il veut m'arracher aux miens.

- Je comprends Max... Mais nous devons partir. Ma meute a besoin de moi. Je suis parti depuis déjà trop longtemps. Ils t accepteront, ce sera ta nouvelle famille. Tu seras heureux avec nous Max.

Je soupire et finis par laisser tomber pour commencer à faire ma valise. J'ai bien compris que ma meute ne voulait pas me défendre. Je n'ai donc pas le choix...

Toute la meute c'est rassemblée pour me dire au revoir. Mais chaque à dieu me semble creux, dénué de sens. J'ai l'impression de ne reconnaître personne. J'ai tellement l'habitude de ressentir leurs émotions par le lien plutôt que de me concentrer sur leurs mots... Je n'arrive pas à capter ce qu'ils me disent. De plus mes amis semblent gênés, ne pas savoir comment réagir face à la situation. Mon nouvel alpha grogne pour chaque jeune qui s'approche trop de moi que ce soit un homme ou une femme.

Nous finissons rapidement par nous diriger vers ma voiture dans laquelle je mets ma valise pleines de vêtements et un autre sac de souvenir. Je regarde une dernière fois par la vitre de mon véhicule avant d'enclencher le contact et de partir vers une destination inconnue.

Cela doit faire 20 minutes que nous roulons dans un silence pesant quand Zaïn prend finalement la parole.

- Tu n'as plus tes parents ?

Sa question me fait serrer les dents. Apparemment je ne pourrais jamais lui reprocher de tourner autour du pot. Il est vraiment très direct.

- Je n'ai jamais eu de père. Et ma mère est décédée il y a trois ans.

-Quand tu avais 15 ans ? Ça a dû être dure pour toi. Chez qui as-tu vécues après ça ?

-Chez Jaime. Il avait déjà son appart et cherchait un coloc.

En réalité j'avais presque 18 ans quand ma mère est morte. Mais je continue de ne pas lui avouer mon âge en espérant ainsi m'attirer moins de problème. Enfin jusqu'à ce qu'il se rende compte de ce mensonge...

Le brun grogne un peu à la mention de mon ami et je me sens soudain sursauter en sentant une main possessive se poser sur ma cuisse.

-Si tu as besoin d'en parler tu sais que je suis là... Tu rencontreras mes parents à notre arrivée.

Je me tends à cette mention et glisse mon regard vers lui. Est-ce que ses parents vont accepter cette relation ? J'espère bien sûr que non et qu'ils me jetteront dehors pour que je puisse reprendre ma petite vie tranquille là où je l'ai laissé.

- Et ils ne vont pas être déçue que je ne sois pas une femme ? Nous n'aurons jamais d'enfants. Qu'est-ce que ta meute va en penser ?

-Ils savaient très bien que mon âme sœur serait un homme ne t'en fait pas. Au sujet des enfants nous pourrons toujours avoir recourt à une mère porteuse. Je ne m'en fais pas pour ça. Peut-être que dans un premier temps tu seras plus à l'aise au lit si une femme est avec nous ?

J'ouvre grand la bouche mais ne détourne pas mon regard de la route. Lui qui était si jaloux veut maintenant me partager avec une femme ? Mais dans quelle meute de dégénérée vit-il ? Chez nous aucune femme n'accepterait de porter l'enfant du couple alpha. Est ce qu'il voudra ensuite me partager avec ses bêtas ?

Je me sens à nouveau mal et baisse ma fenêtre pour moins sentir son odeur.

- Je ne veux pas d'enfants.

- Oui pas tout de suite je comprends. Nous verrons ça dans un second temps mon ange ne t'en fait pas. Il y a bien d'autre choses à faire avant d'en arriver là. J'ai tellement hâte que nous nous marquions.

L'angoisse que je ressens est de plus en plus importante. J'aimerais tellement disparaître... Que cette journée n'ai jamais eu lieu...