Chapitre 31

La porte se referme sur les bêtas qui quittent enfin la maison. Le médecin devrait passer dans l'après-midi pour nous faire notre prise de sang. Cette histoire a tellement énervé l'alpha que je me demande maintenant s'il n'a simplement pas peur des piqûres. Pour ma part je suis très heureux d'être seul avec lui.

Mais il ne faut pas que j'en fasse trop. Je ne veux pas qu'il ait l'impression que je suis devenu accro à lui en l'espace de deux jours. Disons seulement que mes hormones me travaillent. Et qu'il est le seul qui pourra m'apaiser.

-Zaïn ? On devrait peut-être reparler de ce qu'il s'est passé hier soir ? Tu m'as repoussé. Et même si tu as réussi à dévier mon attention avec cette histoire de réunion, je ne l'ai pas oublié pour autant. Tu ne me désires plus ? Tu t'es déjà lassé de moi ? Il se tourne vers moi en soupirant.

-Ecoute ce n'est pas le moment. Je suis déjà assez tendu comme ça. Alors arrête de faire semblant de ne pas comprendre.

-Mais c'est toi qui compliques tout ! Oui, j'étais énervé que tu me marques sans mon accord. Mais maintenant c'est trop tard. On ne peut pas retourner en arrière par ta faute. C'est toi qui nous as mis dans cette position et maintenant je te demande de l'assumer !

-Arrête ce n'est pas toi... Tu ne dirais pas ça en temps normal. La première fois qu'on s'est rapproché c'était à cause de l'alcool, ensuite de mes phéromones. Cette fois-ci je veux que les choses viennent vraiment de nous. Que ça soit naturel et pas par l'obligation de ce marquage.

Je grogne et serre les poings en me retenant de le plaquer contre un mur. Il faut simplement que j'arrive à le prendre pas les sentiments. Si j'arrive à avoir un peu de patience je suis certain que je pourrais le faire céder ce soir.

-Te rencontrer ça a été un réel tournant dans ma vie tu comprends ? Quand je t'ai vu et que j'ai su que tu étais mon âme sœur, tout a changé pour moi. J'ai pu enfin m'accepter. Et je veux créer le même déclic en toi. Je ne veux pas tout gâcher en cédant à mes instincts. Si je les avais écoutés je t'aurais marqué dès notre rencontre dans cette forêt. Et tu m'aurais encore plus détesté que ce n'était déjà le cas.

Le brun va s'asseoir sur le canapé et je me dépêche de l'y suivre en me posant le plus proche de lui possible. Je passe un bras autour de ses épaules et l'attire vers moi pour qu'il pose sa tête contre mon cou, tout près de ma marque. Son souffle sur celle-ci me fait frissonner, je me demande si ça lui fait quelque chose à lui aussi.

-Mon petit prince... C'est le surnom que j'utilisais quand je pensais à toi. Un petit blond triste, qui veut juste se faire des amis.

-Oui enfin le petit prince abandonne sa rose. Et c'est toi qui m'as laissé. Non l'inverse.

-Mais tu sais très bien pourquoi. C'était vraiment la meilleure décision pour nous deux. Ton enfance n'aurait pas été facile dans ma meute. Certains n'auraient pas accepté ta présence à l'époque.



Flashback :

-Zaïn, avec les mecs on a discuté et on ne veut plus que tu fasses partis de l'équipe.

Je n'ai même pas eu le temps d'entrer dans les vestiaires que deux garçons me bloquent le passage. Je regarde ces humains en haussant un sourcil surpris. Je suis le capitaine, le chef. S'il y a des décisions à prendre, ce n'est certainement pas à eux de les dicter.

-Les mecs ? Tu peux être assez précis ? Et je ne sais pas si on peut vraiment te compter comme membre de l'équipe Corentin. T'es sans arrêt sur le banc. Et encore, tu t'y trouves quand tu ne t'es pas blessé à l'entraînement. Ce qui est de plus en plus rare.

-Ravale tes commentaires. C'est un truc que tu dois bien savoir faire, non ? Avaler ? Bien garder tout en bouche ? Dans le fond de ta gorge. Son pote se met à se marrer et je reste difficilement stoïque face à eux.

-Pourquoi toutes ces questions ? T'es bien curieux, t'as peut-être envie de tester ? T'inquiètes pas vue la taille de ta bite j'aurais aucune difficulté à te sucer. Qu'est ce que t'as copine pense du fait de sortir avec un mec qui est membré comme un gosse de dix ans ? T'en as une tellement petite que je suis sûr que c'est comme si elle était toujours vierge.

Corentin devient tout rouge et s'est à mon tour de rire. S'ils pensent que je vais les laisser essayer de m'éjecter, ils se trompent gravement à mon sujet. Je suis le futur alpha de ma meute. Personne n'a le droit de me marcher sur les pieds.

Comme il n'a plus d'arguments, le garçon s'avance vers moi et me pousse en arrière de toute sa force. Ce qui n'est vraiment pas grand-chose. Je recule d'à peine un pas et le pousse à mon tour. Le châtain va pour sa part s'effondrer contre le mur.

-Je ne te conseille vraiment pas d'essayer de te battre contre moi. T'es beaucoup trop faible, une vraie fillette.

-Au moins moi je ne me prends pas des bites dans le cul !

-Parce que c'est honteux ? Toutes les filles du lycée seront bien contentes de connaître ton avis. Si vous ne voulez plus que je fasse partie de l'équipe parce que vous avez peur que je vous matte, il n'y a pas d'inquiétude à avoir. On ne joue clairement pas dans la même cour. Je ne me rabaisserai pas à des types comme vous.

Et comme si savoir que je ne fantasmais pas sur lui le vexait, Corentin fonça à nouveau sur moi. Son poing tenta de venir percuter ma joue mais rencontra ma main à la place. Je ne pus m'empêcher de sourire de façon sinistre en entendant ses phalanges craquer sous mes doigts. Corentin se mit à hurler et c'est le moment que choisit le coach pour sortir de son bureau.


******


-Comment est ce que tu as pu faire ça Zaïn ? Te faire exclure une semaine sérieusement ? Tu es censé montrer l'exemple à nos jeunes ! Pas devenir une petite racaille et un pd de surcroît !

Mon père me hurle dessus depuis une heure à présent. Depuis que je suis plus grand que lui, il n'avait plus vraiment osé hausser ainsi le ton sur moi. J'ai presque dix-huit ans. Je pourrais facilement prendre sa place dans quelques mois si je le souhaite. S'il veut garder son statut, il ne vaut mieux pas pour lui qu'il me cherche.

-Tu me déçois tellement. Est-ce que je t'ai élevé comme ça ? Comment est-ce que tu as pu devenir une tapette bon sang ! Ce n'est pas possible ! Ça fait déjà trois ans. Quand est-ce que ça va cesser sérieusement ? Est-ce qu'il faut que je retourne la planète pour trouver ton âme sœur et que tu retrouves enfin la raison ? Ou bien tu comptes continuer de gâcher ta vie ?

Je serre les poings et lui lance un regard noir. Je ne lui ai jamais parlé de Maxence, j'avais peur qu'il le trouve et lui fasse du mal. Ça fait maintenant trois ans que je n'ai pas vu mon petit prince, que je n'ai eu aucune nouvelle. Et son absence me fait de plus en plus souffrir. Je me sens incomplet, vide. Est-ce pareil pour lui ? Mais aujourd'hui est la goutte de trop. J'en ai marre qu'il remette mon orientation sexuelle en question. Qu'il crache sans cesse sur ce que je suis. Je suis fière d'aimer les hommes, je ne changerais pas pour leur faire plaisir.

-J'ai trouvé mon âme sœur. C'est un homme. Nous allons nous marquer, nous aimer, et tu ne pourras rien contre ça.

Mon père reste stoïque un moment puis se dirige vers la porte et l'ouvre en grand. Il se retourne ensuite vers moi et je peux lire toute la haine qu'il ressent à mon égard au fond de ses yeux.

-Tu n'es plus mon fils. Pars. Quelqu'un te rapportera tes affaires plus tard. Je ne peux plus supporter ta présence une seconde de plus.

Je le regarde un instant complètement affligé puis me met en route. Il n'a jamais su être satisfait de moi. Je n'ai pas su le rendre fière. Et ce n'est pas de ma faute. Ça a toujours été lui le problème. Certaines personnes ne veulent pas notre bonheur. Ce n'est pas à nous d'essayer d'alimenter le leur.

Je quitte donc la maison sans un regard derrière moi. Maman et Emma viendront sûrement me voir dès demain pour me répéter qu'elles n'ont rien à voir avec ça. Et mon frère quant à lui jubilera de la situation.

Mais peu importe. A partir de maintenant je ne penserais plus qu'à moi. Et à lui.

Fin du flashback



Je caresse doucement les cheveux de mon brun et le serre contre moi. Il a beau faire le dur, je sens que cette histoire est très importante pour lui. En même temps il y a de quoi. Son père l'a mis à la rue en apprenant mon existence.

-Les papas sont méchants... C'est comme ça, ce n'est pas ta faute. Zaïn redresse la tête et me regarde avec incompréhension.

-Qu'est ce que tu racontes Max ? Les parents n'ont pas à être comme ça avec leurs enfants, jamais. Je croyais que tu n'avais pas connu ton père. Il t'a fait quelque chose ?

C'est maintenant à mon tour de replonger dans mes souvenirs. 


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Team Zaïn ou Max ? (Pour voir si la roue commence à tourner mdrr) 

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