Une main passe doucement le long de mon bras. Sa caresse est aussi douce que celle d'une plume. Puis les doigts se fraient un passage le long de mon dos pour finir leur course sur l'élastique de mon caleçon. Atteignant dans le même temps une limite à ne pas dépasser, une frontière interdite. J'ouvre instantanément les yeux et redresse la tête.

Face à moi, mon beau brun m'offre un léger sourire et remonte sa main à une hauteur plus acceptable. Sa tête se penche sur le côté et une moue innocente recouvre son visage.

-Salut... bien dormit ?

Sa voix est un peu plus grave le matin. Il vient certainement juste de se réveiller lui aussi. Les rayons du soleil bercent légèrement la pièce d'une douce lumière. Je me redresse sur mes avant-bras et me penche en avant pour poser un baiser sur son épaule avant d'y frotter doucement le bout de mon nez. Je profite ainsi de son odeur un instant avant de lui répondre.

- Oui très bien. Tu n'es pas capable de prendre ton petit déjeuner sans moi ? Ça va finir par me gaver que tu me réveilles tous les matins.

-ça va être compliqué... Je ne peux vraiment plus me passer de toi.

Je ris un peu et me perds dans ses yeux noirs. Ça fait une semaine que tout va plutôt bien entre nous. Même si notre relation reste un peu spéciale. Disons que nous nous comportons comme un couple seulement quand nous sommes à la maison. Et c'est ma faute. Pourtant il n'y a rien à cacher, tout le monde sait bien que nous sommes des âmes sœurs. Mais j'ai peur des regards qu'on pourrait nous porter. Je ne veux pas être jugé.

Et il y a un deuxième point qui dénote légèrement. Nous nous embrassons, échangeons quelques câlins, dormons ensemble. Mais c'est tout. Notre dernière expérience sexuelle m'a complètement vacciné. Parfois je sens bien qu'il voudrait aller plus loin avec moi. Mais je me sens complètement bloqué. Je me braque dans la minute et coupe court à la situation en trouvant n'importe quel prétexte pour m'éloigner de lui. Je ne sais pas combien de temps cela va pouvoir durer sans qu'il ne me le reproche. Et je n'arrive pas vraiment à mettre de mots sur ce que je ressens. Mais je ne dois pas me reprocher de prendre mon temps.

Il me repousse pour que je sois sur le dos et admire mon corps sans bouger avant de se mordre la lèvre. Sa main vient explorer mon ventre sculpté et un sourire illumine soudainement son visage.

-Tu es vraiment magnifique... Tu t'es musclé non ? Je ne savais pas que s'occuper des gamins était aussi sportif.

Je suis fière d'entendre de l'admiration dans sa voix. Et ces mots me font un bien fou, il me trouve beau. J'ai l'impression que c'est la première fois qu'il me le dit. Et avant cela j'en doutais fortement. Depuis que je sais qu'il a couché avec Louis je ne fais que de me comparer à lui. Et nous n'avons vraiment pas grand-chose en commun. D'abord il a le même âge que l'alpha, ensuite il a forcément plus d'expérience que moi, enfin notre physique n'est même pas comparable. On ne joue clairement pas dans la même cour et pourtant nous partageons le même homme.

-Il faut croire que si. Je les fais bosser dur les pauvres et je suis bien obligé de leur montrer l'exemple.

-C'est pour ça que tu rentres si fatigué le soir et que tu n'as pas de temps à m'accorder ? Il pose une main sur son cœur et parle de façon théâtrale mais je sais qu'il le pense vraiment.

-Tu exagères, on passe du temps ensemble. On a regardé un film hier, puis on a passé des heures à discuter.

-Oui... Enfin ça j'aurais pu le faire avec un pote.

-Non puisque tu n'en as pas.

Je comprends vers quel terrain glissant il essaie de m'amener. Et comme d'habitude la solution que je trouve pour l'éviter est de mordre. Même si je regrette instantanément ma réplique. Toute la meute trouve normale de ne pas avoir de lien d'amitié avec Zaïn. Et lui fait comme si cela ne l'impactait pas. Pourtant, j'ai compris au fil des jours que cela l'impactait bien plus que ce qu'il laissait paraître. Le brun craignait la solitude, qu'on ne l'aime pas, qu'il soit invisible. Et pour contrecarrer cette angoisse il était oppressant, envahissant.

-Pardon, ce n'est pas ce que je voulais dire. Mais tu sais, je veux être ton meilleur ami.

-Je n'ai pas besoin d'un meilleur ami. J'ai besoin d'une âme sœur.

-Est ce que l'un ne va pas forcément avec l'autre ?

Ma remarque le laisse pensif un instant. J'aimerais vraiment parler de ça avec lui, le comprendre. Le problème est que nous sommes identiques sur ce point, nous confier nous met mal à l'aise. Zaïn ne me parle jamais de ce qu'il ressent. Ou de son passé. J'ai pu comprendre par des allusions, des sous-entendus, que son enfance n'a pas toujours été facile. Mais je n'ai aucun élément pour expliquer pourquoi.

Le brun me regarde sans rien dire puis vient plaquer ses lèvres contre les miennes pour éviter cette discussion. Et comme souvent, je suis incapable de lui résister. Son corps vient se coller au mien, m'enfonçant contre le matelas. Sentir son torse dur contre le mien et la sûreté dans chacun de ses gestes me plaît. Notre baiser est porté par la passion qui nous anime. Sa langue taquine la mienne pour faire grandir une envie, un besoin. Qui ne vient pas. Quand je commence à sentir ses phéromones, mon corps se crispe et je le repousse avant de me redresser prestement.

-Désolé, faut vraiment que j'aille pisser.

-Max... Reste avec moi, s'il te plaît. Je sens la plainte qui émane de sa voix, et la confusion qui brille dans ses yeux.

Rester avec lui, cette demande dépasse le moment présent, je le sens bien. Il a peur que je finisse par le quitter, définitivement. Il ne comprend pas que je sois autant dans la retenue et la défensive. Et nous avons tous les deux peur de parler de ce sujet. Il doit craindre que je lui dise que je ne le désire pas. Mais si, c'est le cas.

-Pardon, ce n'est pas contre toi.

Je me retourne avant qu'il ne réponde et file m'enfermer dans la salle de bain. Mes yeux se portent sur mon reflet dans le miroir, et je suis surpris d'y voir un visage rongé par la douleur.

Est-ce que notre histoire aura une fin heureuse ?

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Bonne question....

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