Bonus
- Joyeux anniversaire Julian !
Il souffle ses bougies alors que nous l'applaudissons tous. Ça va être une soirée d'enfer. Enfin à vrai dire elle a déjà bien commencé. Pour les dix-huit ans du fils cadet de l'alpha rien n'est trop beau. Mon meilleur ami vient passer un bras autour de mon cou et vient légèrement cogner sa tête contre la mienne.
- T'aimerais savoir le vœu que j'ai fait ?
Le brun a les yeux légèrement vitreux et un grand sourire illumine ses traits. Je ris en attendant la connerie qu'il va bien pouvoir me sortir. Sauter la moitié des filles présente à la soirée ? Brûler la voiture de notre putain de professeur de maths ?
- J'adorerais mais il risquerait de ne pas se réaliser. Et je suis sûr que ce serait dommage de le gâcher. Peut être que tu peux juste me le mimer ?
Alors que je m'attends à ce qu'il mime de prendre la table en levrette, son doigt gauche vient pointer un homme à l'autre bout de la pièce. Avant de venir traverser son cou de part en part. Le regard de Julian se fait plus sérieux et plus sombre alors qu'un air mauvais vient tordre le visage de mon ami.
- Je voudrais qu'il crève ce connard.
Je me fige en l'entendant et regarde à nouveau la personne qu'il pointe alors que celle-ci se tourne vers nous au même moment. Tout mon corps s'électrise alors que je me noie dans les yeux noirs de Zaïn. J'oublie un instant ce qu'il vient de m'annoncer pour dévorer son frère des yeux. J'aimerais tellement qu'il en fasse de même mais il se détourne rapidement et fuit la pièce. C'est toujours ainsi que cela se termine.
Quand j'étais petit, il passait une grande partie de son temps libre avec moi. Il nous aidait à réviser avec Julian, jouait avec nous, venait nous chercher à l'école... Mais ce n'était pas seulement pour son frère. Il tenait à moi, sincèrement. J'en suis certain. Mais tout à changé peu après mes quinze ans. Il s'est fait de plus en plus distant, ne souhaitant plus occuper la place du grand frère de cœur qu'il s'était créé. Je lui en ai longtemps voulu, à cause de l'incompréhension et du manque qui m'emplissait. Mais aujourd'hui c'est différent. Parce que ce ne sont plus ses sourires et ses blagues qui me manquent. Non, à présent c'est son corps.
J'essaie de me concentrer à nouveau sur le moment présent alors que mes pensées dérivent sur mon fantasme. Il voudrait que Zaïn meurt ? Qu'est ce qui lui prend tout d'un coup ? Je sais qu'il n'a jamais voué le même culte que moi pour ce dernier. Et il m'a souvent fait part de sa frustration quant au fait de ne pas être l'aîné, de ne pas pouvoir devenir l'alpha de la meute. Mais de là à souhaiter sa mort ?
- Qu'est ce que tu racontes ? T'es complètement fou. Faut vraiment que t'arrête de boire pour ce soir Julian. Je déteste quand tu dis des trucs glauques comme ça.
- T'as pas le droit de me juger. Tu te rappelles ce que je t'ai aidé à faire ? Je ne pense pas qu'on pouvait faire plus glauque. Pourtant je t'ai aidé parce que je suis ton meilleur pote. On l'a enterré et...
Je plaque ma main sur sa bouche et lui lance un regard noir alors que je me crispe d'effroi. On en a jamais reparlé. Pourquoi est-ce qu'il vient remettre cet accident sur le tapis ? Cette erreur de parcours ? Ce putain de meurtre ? Cet homicide avec préméditation ? Merde !
- Ferme ta gueule ! C'est pas un jeu tu m'entends ? Ce moment n'a jamais existé. Oublie le.
- Je crois que je vais avoir du mal à oublier à quel point tu m'en dois une.
Je serre les poings et le repousse avant de me fondre à la foule de jeunes qui occupent sa maison. Quand il est comme ça je le déteste. J'entre dans la cuisine et me prends une bière avant de la descendre rapidement. Il va me falloir plus que ça si je veux réussir à me détendre à présent. Mon regard est attiré par Louis au milieu du salon qui discute avec son groupe de potes.
Ce type est un gay. Comme moi. Et malheureusement c'est le seul que je connais. Je le regarde de haut en bas en soupirant. Il n'est pas réellement moche. Mais il ne m'attire pas comme Zaïn le fait. Cependant ce soir je crève d'envie de me changer les idées, de me créer une première expérience surtout. Si on ne compte pas les bisous baveux échangés avec Justine quand j'étais en troisième, je n'ai jamais embrassé personne. Pourtant ce n'est pas l'envie qui m'en manque.
Je passe une main dans mes cheveux en regardant la bouteille de rhum posée sur la table. Peut être que si je buvais un peu il serait plus facile de sauter le pas ? Je l'emmènerais dehors pour que personne ne nous voit et... Et quoi ? Si ça se trouve il me riera au nez en me traitant de gamin. Mais si ce n'est pas le cas ? Est-ce que je serais capable de baiser avec lui ce soir. Je pince mes lèvres en hésitant. Non, ce plan là ne me fait clairement pas rêver. J'ai simplement besoin d'un peu plus d'expérience. Peut-être que j'oserais aborder Zaïn par la suite ? Même si je n'ai certainement aucune chance.
Je me serre donc un verre d'alcool et le bois rapidement avant de faire marche arrière. Au même moment, Julian rentre à nouveau dans la pièce. La colère n'a pas quitté ses traits, notre conversation ne va certainement pas être plus agréable qu'avant.
- Je vais simplement le défier en duel. J'en ai le droit maintenant que j'ai dix huit ans. Et je vais défoncer cette sale pédale.
- Arrête Julian. Vraiment tu me gonfles.
Ces mots me blessent mais je fais mine d'être simplement saoulé de ce qu'il m'annonce. Je ne sais pas s' il se doute que j'aime les hommes, que je bande sur son frère. Au lycée, Julian a eu plusieurs copines et a essayé de nombreuses fois de m'orienter sur différentes filles. Mais aucune ne m'attire. Pire, imaginer la moindre ambiguïté avec elles me dégoûte.
- Quoi ? Bientôt tout le monde sera de mon avis tu verras. Papa nous en a parlé de nombreuses fois avec Emma. Zaïn n'a rien à faire en temps qu'Alpha. Il va nous mener à notre perte. Tu dois m'aider.
- Il est plus fort que toi. Si tu le provoques en duel il te tuera, ou alors il te virera de la meute. Laisse tomber d'accord ? Je ne peux pas me mettre dans des plans louches. Tu sais bien que ma mère va mal en ce moment.
Une grimace de dégoût se forme sur le visage de Julian et j'avance rapidement pour le pousser contre le mur. La rage me fait lâcher un grognement strident alors que je sens mon loup envoyer un frisson le long de ma colonne vertébrale. Mes instincts me demandent de me transformer et de changer cette expression en une grimace de douleur.
- Quoi ? T'as un truc à redire sur ma mère ? Je t'interdis de penser à elle !
- Maxence... Je suis vraiment désolé mon pote. C'est juste que je ne sais pas si tu te rends compte de l'état de ta mère. Vraiment il faut que tu la fasses interner. C'est pour votre bien à tous les deux que je dis ça. Tu sais que je t'aime mec...
Je ne lui laisse pas finir sa phrase et mon point vient se projeter contre sa mâchoire. Et vilain craquement résonne dans la cuisine alors qu'il relève des yeux ronds vers moi. Mais bientôt c'est ma voix qui vient emplir la pièce et couvrir le bruit de la musique.
- Ne parle pas d'elle ! Tu la connais pas, tu sais rien du tout ! Alors ferme ta grande gueule et ravale tes conseils !
Le brun me regarde avec colère alors qu'il remet sa mâchoire déboîtée en place. Un râle de douleur lui échappe avant qu'il n'avance vers moi.
- Mais elle va crevée ta folle de mère Maxence ! Tu le vois pas ? Parce que c'est une folle. Et ça depuis toujours merde. Je ne comprends pas comment tu peux l'aimer et la protéger autant. Tu te voiles complètement la face. Combien de fois elle t'a insulté ? Combien de fois t'as pleuré dans ton lit après qu'elle t'ai frappé ? Tu sais, la vérité c'est que ta mère est une véritable ordure. Elle est toxique pour toi. Je ne sais pas si elle est comme ça parce qu'elle est dingue ou parce qu'elle est réellement mauvaise. Mais en tout cas, si elle a pas d'aide elle va clamsé. Maxence ?
Comment est-ce qu'il peut aussi mal nous connaître ? Maman m'aime. Elle m'a toujours protégé de tout. Des hommes, des dangers du monde... Il ne voit rien, ne comprend rien. Comment est ce possible de ne pas voir qu'elle a tout donné pour moi ? Elle a quitté ses amis et sa famille pour me suivre dans la meute de Zaïn. Je n'ai jamais manqué de rien. Et surtout... Maman est prête à tuer pour moi. Est ce que lui ferait la même chose ? Non, personne ne tient autant à moi qu'elle.
Je quitte la pièce et me serre un nouveau verre pour oublier toutes les conneries qu'il vient de me dire. Il m'appelle plusieurs fois mais je ne me retourne pas. Je ne veux plus le voir. Qu'il fasse ce qu'il veut concernant son frère. Ça ne fait plus partie de mes préoccupations.
Mes mains tremblent alors que je porte mon verre à ma bouche. Je bois rapidement et m'étouffe alors que l'alcool brûle ma gorge. Le liquide coule le long de mon menton alors que je tousse et vient tâcher mon t-shirt.
- Max ? Tout va bien ? Il faudrait peut-être que tu prennes un peu l'air.
Je me tourne vers la voix grave qui résonne près de mon oreille et découvre Zaïn avec surprise. Celui-ci me sourit gentiment et vient prendre ma main avant de m'entraîner dehors derrière lui. Je regarde son dos en essayant de remettre mes idées en ordre. Il faut que je respire. Je suis sobre. Je suis sobre. Je suis sobre.
Nous sortons dans le jardin et je prends de longues goulées d'air pour parvenir à me réveiller. Ça fait tellement longtemps que je ne me suis pas retrouvé seul avec lui. Je ne peux pas être ridicule. Il faudrait qu'il me trouve intéressant, beau, mature. Pas que j'ai l'air d'une loque de dix sept ans qui ne sait pas boire.
- Tout va bien. Je me suis juste un peu pris la tête avec ton frère. Mais c'est rien...
Le brun se tourne vers moi et plonge ses yeux dans les miens. Comment peut-il avoir un regard si intense ? Est ce que c'est naturel chez lui ? Est ce possible d'être ainsi avec tout le monde. J'aimerais que ce genre de regard ne soit réservé qu'à moi. Un petit sourire vint étirer ses lèvres alors que je ne pouvais m'empêcher de les fixer à présent.
- Mon frère n'est qu'un petit con. Tu ne devrais pas te mettre dans cet état pour ça. Arrête de boire pour ce soir.
- Oui Alpha.
Je me fige de surprise en voyant sa main se lever lentement pour venir se poser sur ma joue. Elle glisse ensuite vers l'arrière de ma nuque, venant ainsi électriser chacun de mes sens.
- Ne m'appelle pas comme ça. Pour toi c'est Zaïn.
- Mais...
- On se connaît bien non ? Tu n'as pas oublié tous les moments que l'on a passés ensemble ? On s'est toujours bien entendu. Tu comptes tellement pour moi. Tu me manques Max.
Mon cœur bat à tout rompre alors que je peine à analyser ses mots. Qu'est ce qu'il est en train de se passer ? Est que je suis ivre mort et que je mets à halluciner ? Sa voix est posée et douce, toutes ses émotions transparaissent dans ces phrases. Ce n'est pas un jeu, pas un piège. Il croit en ce qu'il me dit.
- Alors pourquoi tu ne viens plus me voir ? Pourquoi tu m'évites ?
- Si seulement t'étais plus vieux... Si tu savais comme c'est dur de t'attendre. Ça me fait souffrir, je suis fatigué, épuisé. Mais je vais tenir encore un peu, pour toi. Je t'attends Max.
Je le dévisage sans comprendre ce qu'il me dit. Peut-être que finalement c'est lui qui délire. J'inspire son odeur et quelques phéromones viennent éveiller mes sens. J'ouvre la bouche en grand en comprenant ce que cela signifie. Il me veut.
Le brun me regarde avec regret en me lâchant pour se reculer de plusieurs pas. Son odeur est balayée par le vent alors que j'halète pour pouvoir la capter encore un peu. Alors que la frustration monte en moi, quelque chose d'autre se produit. Un flash, une réponse. Tout s'éclaire et devient limpide alors que je comprends soudain.
- Mien. Tu es à moi...
NDA : Hey ! je ne sais pas si j'en posterais d'autres. J'ai aussi commencé à écrire un bonus de son arrivée dans la meute à voir. Si cela vous intéresse j'en ferais peut-être quelques-uns ;)
Bisous et bonnes vacances !
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