Chapitre 2
La nuit avait été affreuse.
Dans un appartement bien rangé, relignait une odeur spécial. Des soupirs, des gémissements et des bruits mouillés remplissaient l'endroit.
Des pleurs finissaient par accompagner le tout. De la frustration ? Non, mais de la colère et du désespoir surtout. Le corps qui se tortillait dans la douche depuis la veille au soir, n'en pouvait plus. Épuisé, mais surtout dégoûté de devoir autant se toucher pour satisfaire un désir sexuel qui lui avait été jusqu'alors, totalement inconnu.
Pas qu'il n'avait jamais ressentit de désir, mais tout ses partenaires ou du moins ceux qui avaient tenté de l'approcher, ne lui avaient pas procuré autant de plaisir que celui qu'il avait ressentit à causse de la veille. pourquoi, après vingt-six ans de vie, il avait fallut qu'il le ressente maintenant ? Avec un alpha qui devait avoir quoi ? L'âge d'être son cousin ou son petit frère ? Qui ne connaissait pas Santa Pongsapak Udompoch.
Si Earth avait toujours pris soin d'être loin de ces êtres arrogants et suffisant, il s'était amusé à les torturer pour être tranquille. Si il se trimballait toujours avec un flingue dans son sac, ce n'était pas pour paraître inatteignable, mais pour se protéger et être certain que personne ne chercherait à l'agresser ou à le toucher.
Combien s'étaient retrouvés blessés ou avec une balle dans le corps ? Beaucoup trop pour être compté sur les doigts d'une main, quoi que aucun des quatre membres ne pouvaient contenir assez de doigts pour tout ça.
Earth Katsamonat Namwirote était connu pour son statut de star mais surtout pour être le seul oméga à ne jamais avoir eu son rut. C'était un effet exceptionnel, mais maintenant... Il avait fallu juste une rencontre, une odeur et une bourrasque de vent pour qu'il le sente et que toute sa vie chamboule.
Heureusement pour lui, il avait quelques jours de off, ce qui lui permettrait de faire passer son rut et de calmer ses pensées. Mais qu'allait-il faire quand il devrait y retourner ?
Quand il serai assez capable de se lever, il ferai des recherches pour se préparer, même si il connaissait la base qu'on leur avait enseigné en cours au collège et au lycée, mais rien ne l'avait réellement préparé à ce qu'il allait vivre.
Je t'ai matrixé, hein ? se dit-il, je t'ai toujours fait penser que jamais tu n'aurais ton rut et que jamais tu ne rencontreras un alpha qui pourrais te faire ressentir ça, mais aujourd'hui...
Aujourd'hui, plus rien ne fonctionnait comme il avait l'habitude. Il allait devoir se faire à l'idée que maintenant, sa carrière était mise en danger autant que lui-même.
Il ne pouvait appeler personne, il ne pouvait pas en parler à sa famille ni à son manager. Leonid était un bêta, si jamais Santa et d'autres alphas les attaquaient, il serait incapable de le défendre ni même de se défendre tous les deux. Même si Leonid avait assez de force et de poids, mais jamais pour faire face à des alphas.
Mais il devait en parler à quelqu'un en qui il pourrait avoir confiance ! Mais qui ? Personne...
Quand son rut arriva enfin à sa fin, quatre jours plus tard, il devait retourner au travail, mais il était trop épuisé pour y aller et encore sensible.
Pourtant, il devait y aller. C'était un travail assez spécial et si il n'y participait pas aujourd'hui sans une raison valable, ça pouvait éveiller certains soupçons sur sa condition.
- P'Leonid ? non, ça va je suis encore un peu malade, mais je serais là. Oui oui, pas de soucis. Merci, à- Hein ? Et on le sait depuis quand ? Et tu me le dis que maintenant ? Bon, d'accord, je vais rester chez moi du coup. Ouais, d'accord.
Qu'est-ce qu'il ce passait ? Pourquoi le contrat avait-il été annulé du jour au lendemain ? Ce qui lui laissait encore trois jours de tranquillité, mais il ne pouvait pas resté sans rien faire. Il devait sortir chercher ce qu'il lui faudrait pour cacher sa nouvelle odeur. Mais sortir était risqué, de
plus ... les alphas trainaient en masse donc si il avait le malheur de sortir pour en croiser un, il risquait d'être dans une mauvaise situation.
Pourtant, il fallait qu'il y aille, il avait une liste de produits à acheter afin de confectionner un spray couvrant pour cacher ses odeurs. Les omégas risquaient de le sentir et de prévenir les alphas en chasse et les alphas risquaient de ne pas lui laissaient la vie tranquille.
Il se doucha, s'habilla et pris ses affaires pour finalement sortir faire quelques courses. Une fois dehors, Earth n'était pas serein, sa main dans son sac, cramponné à la crosse de son pistolet, masque sur le visage, il avançait naturellement, mais dans son esprit tout était tendu.
Il n'avait pas beaucoup à faire jusqu'au centre et son pas rapide trahissait son inquiétude. D'ordinaire il n'était pas autant couvert, il aimait être reconnu mais pas cette fois, il voulait à tout pris revenir en arrière avant que tout ceci ne se déclenche.
Il arriva enfin au petit centre, il attrapa un cadis et entra dedans. Sa liste à la main il traversa le centre à la recherche des ingrédients dont il avait besoin. Mais alors qu'il s'approchait de la caisse pour payer ses articles, il sentit une présence pesant non loin de lui.
L'avait-on reconnu ? Trouvé ? Le suivait-on ? Un alpha ? Oui, il en avait l'odeur mais celle-ci n'était pas une odeur agréable. Ce n'était pas la Sienne.
- Bonjour, fit la caissière en prenant ses articles pour les scanner et l'encaisser.
Il paya et quitta les lieux aussi rapidement que possible, sa main toujours dans son sac, entourant la crosse de son pistolet. Son cœur battait trop vite pour paraître calme et serein. Il déposa le cadis dans sa file, sortie ses affaires et pris la direction de son appartement. Mais l'alpha du centre le suivait encore.
Il ne pouvait pas le mener à chez lui, il devait le perdre à un moment, s'échapper pour ne pas se retrouver piéger. L'atmosphère était pesante, il n'aimait pas ça et ne savait comment agir.
Une main l'attrapa et le tira dans une ruelle, aussi violemment que si il avait été percuté par un camion lancé à fond de balle.
Il gémit de douleur à l'impacte contre le murs derrière lui.
- Hmm, tu sens bon, gronda l'alpha qui mettait son nez dans son cou, humant une odeur qui visiblement lui était plus qu'appréciable.
- Dégage sale chien ! gronda Earth en se débattant, cherchant à le repousser malgré la différence de force entre eux. TU pue sérieux !
- Tu diras pas ça une fois que je t'aurais marqué bébé.
- Beurk, tu me file la gerbe, dégage de là je t'ai dit !
Il ne voulait pas crier, mais il n'avait pas le choix, c'était pour le faire reculer, lui casser les oreilles jusqu'à ce qu'il recule. Mais ça n'avait pas l'air de fonctionner.
Earth eut un haut le cœur quand l'alpha lui toucha l'entrejambe.
- Mais tu vas me foutre la paix sale porc ?! hurla alors Earth très en colère.
Il donna un coup de genou dans le bas-ventre de l'homme qui gronda de douleur et recula, Earth ne perdit pas de temps, sortie son flingue pour lui tirer dans la cuisse. Le bruit avait retentit assez fort, mais il n'avait pas pu faire autrement. Son sac à la main, flingue dans l'autre, il partie en courant, gardant sa nausée pour lui avant que ça ne l'empêche d'avancer. Mais à peine avait-il fait trois mètres, qu'un bras lui entoura la taille pour le ceinturer et le plaquer au sol.
Quand il tourna la tête, il vit l'alpha qu'il avait blessé, son regard doré luisait beaucoup trop, entre la colère et la bêtise qu'il s'apprêtait à faire. Earth ne pouvait pas tirer et il n'avait rien pour se protéger la nuque. SI celui-là le mordait, s'en était fini pour lui.
Alors Earth fit une chose qu'il ne se serait jamais imaginé faire : hurler à la mort dans l'espoir que quelqu'un l'entende et vienne le sauver.
- Ferme ta gueule ! gronda l'alpha.
- Je t'ai dit de pas me toucher sa le porc ! Dégage de là !
Earth gigotait, se débattait tout en criant, mais ses forces commençaient à s'amenuiser et sa respiration à lui manquer.
- Tu sens tellement bon, ça me rend fou, tu vas être succulent mon chaton. gronda l'alpha en ouvrant grand la bouche.
- Mon chaton mon cul, DÉGAGE !
Aussitôt dit, aussitôt fait, l'homme lui fut arracher.
Un grondement si sourd retentit, figeant Earth, à plat sur le sol. non, c'était pas possible, comment avait-IL put le trouver ?
- Il t'as touché ? entendit Earth derrière lui.
Comprenant que si il ne lui répondait pas, il se risquait à de gros soucis, il hocha simplement la tête.
- Où ?
- Ma troisième jambe. répondit Earth.
Bien qu'il ai voulu faire un peu d'humour, il entendit le grondement féroce et brutal. Il voulu se tourner, mais la voix lui dit :
- Ne regarde pas.
Un bruit de chaire qu'on arrache le fit finalement enfin vomir. La tête roula jusqu'à ce qu'il en croise le regard fou et incompréhensible de son assaillant.
- Ferme les yeux.
IL s'était penché au dessus de lui, posant une main sur ses yeux pour qu'il ne regarde plus cet homme mort et se sentit être soulevé dans des bras forts. Earth chercha, par réflexe à se débattre pour être relâché, mais une odeur forte boisée et sombre lui parvint, calmant ses nerfs.
- P'Earth, je t'ai trouvé, gronda la voix contre son oreille.
- Pitié... gémit l'oméga. Je ne veux pas...
- Tranquillise toi. Je vais juste te ramener chez toi.
Pouvait-il réellement lui faire confiance ?
- Boss ?
- Dégagez moi ça de là et ne me suivez pas. Je ne veux personne.
- Mais, Boss !
- Vous avez entendu les ordres ? Nettoyez moi ce bordel !
- Okay.
Earth sentit Santa l'embarquer, le gardant dans ses bras et se diriger vers une autre direction. La tête de l'oméga caché contre l'alpha, il ne voulait plus voir ce corps mais surtout ne pas se dire qu'il avait été trouvé.
- L'adresse, gronda Santa qui tentait de se maîtrisé pour ne pas l'effrayer car il ressentait encore cette rage et le sang qu'il avait envie de répandre.
Il l'avait entendu en passant par là, lui qui n'était pas dans l'optique de le chercher, il avait reçu une mission de la part de son père, mais sur le retour, il avait entendu les cris et le vent lui avait apporté l'odeur de l'oméga. Ni une ni deux il avait foncé vers sa position pour le découvrir, ce qui l'avait mis hors de lui.
Cependant, il pouvait saluer la combativité et le courage de l'oméga.
Maintenant qu'il l'avait dans les bras, c'était comme si ses jours de rage et de noirceur avaient disparu pour laisser une tranquillité prendre possession de lui.
Earth hésita mais lui donna ce qu'il voulait, sachant que ce n'était pas loin, il pouvait lui donner la direction. Santa ne le lâcha pas et Earth trouva ça étrangement agréable.
Jusqu'à ce qu'il lui dise :
- Je vais abuser, mais je dois rentrer avec toi.
- Pou-pourquoi ?
- On est suivit. Je sais que je ne devrais pas et ils n'ont pas vu ton visage, mon odeur couvre la tienne, tu es en sécurité. Mais si je te laisse ici, ils vont te voir, reste caché.
- Mes clés, murmura Earth en fouillant dans son sac.
Santa les lui prit et passa le bip de la porte, ils rentrèrent et l'alpha bloqua la porte pour que ceux qui se trouvaient derrière eux, ne puissent pas entrer, jusqu'à ce qu'un voisin n'ouvre.
Earth indiqua l'étage et l'appartement, mais quand il laissa Santa y entrer, il compris un peu trop tard que l'idée avait été mauvaise.
Son odeur de rut était encore présente partout dans l'appartement. Santa s'était crispé, mais ne broncha pas. Comme si il retenait sa respiration, il alla le déposer sur un siège qu'il vit dans le salon, laissa son sac, lui rendit son flingue et quitta l'appartement aussi vite qu'il l'avait pénétré, claquant la porte derrière lui.
Sonné, Earth se demanda ce qu'il lui avait pris.
Mais il était rentré sans problème, il ne l'avait pas mordu, il l'avait protégé, mais ce qui allait lui rester, serait l'incident et cette tête dont le regard ne le lâcherait pas.
Vite, une douche et il s'attaquerait à préparer son spray de camouflage.
***
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top