Chapitre 21 : 7ème nuit (Nuit de la Paix)

PDV Eliot

- Que la Nuit de la Paix commence !

Un frisson me parcourut le long de ma colonne verticale. Je ne savais pas pourquoi, mais j'avais le pressentiment que cette nuit ne serait pas de tout repos...

Je me dirigeai vers ma porte d'entrée avant de m'arrêter net. Était-on vraiment obligé de sortir durant cette "Nuit de la Paix" ? Était-on obligé de faire la fête avec les autres ? J'essayais de me remémorer toutes les éditions que j'avais été obligé de regarder à travers l'écran de ma toute petite télévision.

Avant que j'ai pu me souvenir de quoi que ce soit, quelqu'un frappa à ma porte. Je sursautais, le cœur battant la chamade. Je pris une grande bouffée d'air pour calmer mon pauvre petit cœur et allais ouvrir la porte.

Ma sœur m'attendait derrière avec un grand sourire. Mon cœur se serra.

- Qu'est-ce que tu veux, Marina ?

Elle sembla blessée par ma froideur.

- Oula... Tu t'es disputé avec David ou quoi ?! Bref, je venais pour qu'on passe un peu de temps ensemble, vu que c'est la Nuit de la Paix ! Mais si je te dérange, dis le moi tout de suite !

Je secouai la tête. Je ne pouvais pas la rejeter, c'était sûrement le dernier moment qu'on passerait ensemble... Je serrai les dents et forçai un sourire en disant :

- Tu ne me déranges pas du tout, au contraire ! J'allais justement te chercher !

Elle haussa les sourcils, ne croyant sûrement aucun mots sortis de ma bouche. Avant qu'elle ai pu répliquer, je l'a pris par le bras et l'entraînais vers la place du village en ayant refermé la porte derrière moi. Heureusement, Marina n'opposa aucune résistance.

La place ne ressemblait plus à celle que je connaissais depuis maintenant une semaine. En effet, l'estrade et les rondins avaient complètement disparus et avaient été remplacé par de nombreuses tables sur lesquelles reposaient de la nourriture et des boissons en tout genre. 

Une odeur alléchante trônait dans toute la place et une douce mélodie sortait des enceintes, par lesquelles, habituellement, on entendait la voix du Maître du Jeu nous appeler.

Ma sœur regarda autour d'elle, émerveillée. 

- Waouh ! Ca me donne faim tout ça !

Elle se dirigea à grands pas vers une table où étaient posées des pizzas en tout genre. Elle se servit d'une part de pizza quatre fromages et l'enfourna presque entièrement dans sa bouche. Je la regardais avec de grands yeux :

- Toujours aussi morfale toi !

Elle se mit à rire.

- La nourriture et moi on est comme les cinq doigts de la main ! Tu devrais le savoir depuis le temps !

J'esquissais un sourire.

- Aller, viens te servir frérot ! C'est trop bon !

En disant cela, elle s'empara d'une autre part d'un air glouton.

- Je... J'ai pas très faim...

Elle m'envoya un regard noir en plissant les yeux.

- Aller frérot !!

Je levai les yeux au ciel. Je soupirai en la rejoignant et m'emparai d'une part de Royale.

- Salut vous deux !

Matis venait de débarquer, accompagné d'un David renfrogné et en retrait. Il ne devait pas trop aimer ce genre d'évènement. Matis s'approcha dangereusement de ma sœur en rigolant :

- Eh ben ! Je vois que vous avez commencé les festivités sans nous !

Ma sœur ne répondit pas. Elle était devenue toute rouge et toute timide tout à coup. Elle devait juste être gênée par la proximité qu'il y avait entre le corps du blond et le sien. Je devais la sortir de là !

Je fis mine d'attraper Matis par le bras mais quelqu'un m'en empêcha en posant une main sur mon épaule. Je me retournais vivement. David me regardait d'un air accusateur. Il me fit un signe de tête pour que je suive plus loin. Je grimaçai mais lui obéit, à contrecœur.

- Qu'est-ce que tu veux ?

Il soupira en levant les yeux au ciel.

- Tu n'écoutes jamais ce qu'on te dit ?

Je fronçai les sourcils, ne comprenant pas où il voulait en venir.

- Je t'ai dis de laisser ta sœur faire ses propres choix ! 

Je secouai la tête.

- Matis lui tourne autour, je n'aime pas ça du tout !

- D'accord, tu n'aimes pas ça. Mais peut-être que ta sœur aime ça, elle. Et puis, tu devrais les laisser être heureux tout les deux, vu qu'il ne leur reste pas beaucoup de temps à vivre.

Cette dernière phrase me fait l'effet d'un coup de poing en pleine poitrine. Je serrai les dents pour éviter les larmes de couler. 

Je soupirai. Je ne voulais pas l'admettre mais David avait raison. Je devrais peut-être laisser ma sœur être heureuse et faire ce qu'elle veut pour une de ses dernières nuit...

J'acquiesçais en direction de David sans rien dire, les dents toujours serrées. Il sourit et retourna au niveau des tables de nourriture. Je le suivis.

A ma plus grande horreur, Matis et Marina avaient disparus.

PDV Léana 

J'avais attendu que Matis et Marina, mes collègues Loups-garous, soient seuls. Une fois David et Eliot écartés, j'étais sortis de ma cachette. C'était le moment de leur annoncer ma découverte concernant les deux villageois restants. 

- Salut vous deux !

Marina se tourna vers moi. Elle était rouge comme une tomate. Matis, quant à lui, leva les yeux au ciel quand il me vit. Une boule se forma dans ma gorge mais je l'ignorais en disant :

- J'ai a vous parler.

Marina fit mine de se diriger vers moi mais Matis la retint par le bras.

- Tu nous parleras demain. Là, c'est la Nuit de la Paix alors laisse nous tranquille !

Je serrai les dents pour que ma colère n'explose pas en plein milieu de la place.

- C'est important... Je vous jure qu'après, je vous laisse tranquille.

Marine murmura quelque chose à l'intention de Matis que je n'entendis pas. Peu de temps après, il soupira :

- Bon, ok, mais fais vite.

Ils me suivirent un peu plus loin. C'est alors qu'on croisa le Maître du Jeu qui se dirigeait vers les tables en sifflotant. Il nous fit un signe de la main avec un grand sourire comme si il était notre meilleur ami, comme si il n'était qu'une personne normale qui ne tuait pas des gens. Je répondis à son signe par réflexe.

Matis se racla la gorge en me fixant les yeux plissés. Je me raidis et baissais vivement la main. Marina mit fin à cet instant de gêne en demandant :

- Qu'est-ce que tu voulais nous dire ?

Ah, oui, j'étais là pour leur dire ce que j'avais découvert...

- J'ai besoin de savoir... Est-ce que le Cupidon vous a mit en couple ? 

Marina devint à nouveau toute rouge tandis que Matis poussa un profond soupire :

- Tu sais, tu n'es pas la seule fille du monde ! Si je traîne avec Marina ce n'est pas parce que le Cupidon nous a mit ensemble !

- Donc c'est non ?

Marina hocha vivement la tête en répondant :

- C'est non.

Donc, mon hypothèse était bien juste. 

- J'ai découvert quelque chose...

Matis commença à s'agiter avec impatience. Je décidai d'aller droit au but :

- Je crois que David et Eliot font semblant d'être en couple pour nous cacher qu'ils ont été unis par le Cupidon.

Un long silence répondit à mon annonce. J'observais les visages de mes compagnons. Matis me fixait, les yeux plissés, comme si il pensait que ce que je venais de dire n'était que pur mensonge. Marina, quant à elle, était en pleine réflexion. Je continuai donc :

- Vous vous rendez compte ?! Si on élimine Eliot ou David lors du Conseil de demain, la victoire est pour nous !!

Finalement, Marina leva un regard horrifié vers moi :

- Je refuse de voter contre mon frère !! Et puis, qui me dis que tu ne mens pas pour arriver à tes fins ?! Si ça se trouve, Cupidon t'a mit en couple avec Matis et vous voulez me piéger pour finir le jeu ensemble !!!

Elle semblait totalement paniqué. Matis l'agrippa par les épaules et plongea son regard dans le sien en lui disant :

- Je peux te jurer sur tout ce que j'ai que le Cupidon ne m'a pas mit en couple avec Léana !

Mon cœur se serra légèrement. Le beau garçon blond se tourna vers moi :

- Du coup... J'ai bien peur que Léana ai raison...

Marina secoua la tête, les larmes aux yeux :

- Non... Mon frère ne m'aurait pas mentit pendant tout ce temps... Je dois en avoir le cœur net !

Elle se précipita vers la place et, Matis et moi, nous précipitâmes à sa suite. Ca sentait le Drama à plein nez...

PDV Marina 

Mon cœur battait la chamade tandis que je courrais vers la place. J'espérais de toute mon âme que ce qu'avançait Léana était faux. J'avais des larmes aux bords des yeux et une boule dans la gorge qui m'empêchait de respirer correctement. 

J'arrivai à la place et me dirigeai vers mon frère, qui était en train de se servir un verre à un stand de boissons, telle une furie. Quand il me vit arriver, il écarquilla les yeux et posa vite son verre plein sur la table. 

Quand j'arrivai à sa hauteur, je le secouai comme un prunier en criant :

- Dis moi que c'est pas vrai, je t'en pris, dis moi que c'est faux !!

Il posa une main rassurante sur mon épaule et essuya les quelques larmes qui avaient coulées sur mes joues d'une main d'expert, comme il le faisait pour me consoler quand j'étais petite. Il murmura ensuite :

- Marina, tu pourrais m'expliquer ? Je ne comprends pas de quoi tu parles...

Je pris une grande bouffée d'air et me lançais :

- Es tu vraiment en couple avec David ? 

David qui, jusque là, était resté en retrait, arriva en trombe et prit la main de mon frère dans la sienne. Il demanda d'un air menaçant :

- Pourquoi tu demandes ça ? Ca se voit pas ?

Mon frère ne dit rien mais ne baissa pas les yeux pour autant. Mais je remarquais qu'il serrait vraiment très fort la main de David. 

J'allais répondre mais Léana, qui était arrivé avec Matis par derrière, répliqua :

- On pense que le Cupidon vous a mit ensemble et, pour cacher ça, vous faites semblant de sortir ensemble !

Je vis la mâchoire de David se crisper. A ma grande surprise, ce fut Eliot qui prit la parole :

- Qu'est-ce qu'on doit faire pour vous prouver le contraire ?

Léana fit mine de réfléchir mais j'étais sûre qu'elle avait déjà préparé sa réponse depuis longtemps :

- Embrassez-vous. On vous a jamais vu vous embrasser alors que c'est quand même un geste basique pour un couple...

Quand je vis David hausser les épaules et approcher son visage de celui de mon frère, une pointe d'espoir me transperça le cœur. Mais, quand je vis mon frère le repousser en secouant la tête et en m'envoyant un regard désolé, je compris que Léana avait raison depuis le début et je me sentis trahit. 

Je m'avançais vers lui, la haine au cœur et me mis à lui donner des coups de poing de toute mes forces en criant :

- Pourquoi ?! Pourquoi tu m'as mentis ?! Tu aurais pu le dire ! Tu aurais pu me le dire !! Pourquoi ?!

Il m'empoigna le bras, d'une main de fer. 

- Si je t'avais dis quoi que ce soit, peut-être que les Loups-garous auraient été au courant aussi.

Son ton était tellement froid qu'un frisson me parcourut le dos tandis que mon cœur rata un battement. Il savait. Il savait que j'avais choisis le camp des ennemis. 

Je levais un regard horrifié et rempli de larmes vers lui. Le sien était vide de toute émotions. Je ne pus empêcher mes yeux de lâcher des flots de larmes. 

Eliot me lâcha alors et je décidai que le mieux à faire était de m'enfuir, rentrer chez moi et pleurer dans mon oreiller.

PDV Matis

Marina s'enfuit en courant, en pleurant à chaudes larmes. Je devais la suivre mais il fallait d'abord que je règle quelque chose. Je me tournai vers Léana qui avait sourit pendant toute la scène.

- T'es au courant que ça ne servait à rien de faire ça ?! On est condamné quoi qu'il arrive ! L'un des deux est la Sorcière qui n'a utilisé aucune de ses potions et, en plus, Eliot est le maire, ses votes comptent double. On va crever, c'est inévitable !

Léana me fixa, une lueur indéchiffrable dans le regard. Était-ce de la peur ou du défi ? Je n'arrivais pas à le déterminer. Je secouai la tête et me détournai d'elle. 

Je devais aller voir comment allait Marina. Elle était parti vers chez elle. Je passai devant David qui essayait d'empêcher Eliot d'aller voir sa sœur. Je les ignorais et allais toquer à la maison de la pauvre Marina. Comme je m'en doutais, personne ne vint m'ouvrir.

- Marina, laisse moi entrer...

Je posai ma main sur la poignée et l'abaissai. C'était ouvert. Il faisait noir à l'intérieur. J'hésitais à entrer, elle n'était peut-être pas là...

Je tendis l'oreille et entendis un léger sanglot. La jeune fille était bien là. 

- Bon, Marina, je rentre, ne sois pas surprise.

Je pénétrais donc dans la maison sombre. Plus je m'approchais de la chambre, plus les sanglots de Marina étaient forts. 

J'entrai donc dans la pièce à coucher, le cœur battant. Marina était sur son lit, la tête dans son oreiller pour camoufler le bruit de ses pleurs. 

Je me raclai la gorge pour signifier ma présence. Par réflexe, elle leva sa tête vers moi. Ses yeux noisette étaient injectés de sang, ses joues étaient rouge à cause des larmes et tout son corps tremblait. A cet instant, elle me faisait vraiment de la peine, j'avais envie de la prendre dans mes bras pour la consoler et la rassurer. Elle replongea bien vite sa tête dans l'oreiller. 

Je m'assis près d'elle au bord du lit et posai une main réconfortante sur son dos tremblant. Je commençais à lui faire des papouilles pour la détendre et la calmer. 

Bientôt, ses sanglots cessèrent et un silence pesant s'installa dans la chambre de la jeune fille. Je me sentis soudainement gêné. Je retirai vivement mes mains du dos de Marina, le cœur battant. 

Marina se releva en se frottant les yeux. Elle soupira :

- Je suis désolée que tu ai du assister à ça...

Je secouai la tête.

- Eh, tu as le droit de craquer ! C'est tout à fait compréhensible !

Je me demandais si elle avait comprit qu'on ne survivrait pas jusqu'à la fin de cette édition... Elle plongea sa tête dans ses mains. 

- Je n'arrive pas à croire que mon frère ai comploté derrière mon dos comme ça...

Elle vint s'asseoir à mes côtés et sa jambe frôla la mienne. Je répliquai :

- Ton frère a choisi le meilleur des allié. Le Cupidon a bien fait de les mettre ensemble. Au moins, lui, il survivra...

Elle planta son regard dans le mien :

- On va mourir pas vrai ?

Je n'eus pas le temps de répondre qu'elle replongea sa tête dans ses mains.

- Je n'aurais jamais du choisir d'être Loup-garou !

- Ca n'aurait rien changé, tu serais morte quand même...

- Au moins, je serais morte avec honneur !

Je fronçai les sourcils. 

- Qu'est-ce que tu insinues ?

Elle leva à nouveau ses beaux yeux noisette vers moi.

- Le Loup-garou est un rôle de riche, j'ai trahit mon peuple en faisant ce choix...

- Tu sais, au point où on en est, être pauvre ou riche n'a plus d'importance... D'ailleurs, ça ne devrait pas avoir autant d'importance dans la vie de tout les jours non plus...

Marina me fixa comme si j'étais soudainement devenu un monstre. 

- Qu'est-ce que tu racontes encore comme bêtises ?!

Je me tue, assez blessé par sa réaction. 

- Je vais t'avouer un truc qui va te faire changer d'avis Marina, écoute moi bien. Ton frère quand il gagnera, parce que, oui, il va gagner, sa vie va devenir un véritable enfer.

- Que... Qu'est-ce que tu veux dire ?

Une lueur inquiète brillait dans ses beaux yeux. J'hésitais un instant à lui dire ce que je m'apprêtais à lui annoncer. Je devrais peut-être l'épargner et la laisser dans l'innocence...

Elle m'agrippa soudainement la main et la serra très fort.

- S'il te plaît, dis moi. 

Je fixai sa main qui serrait la mienne tout en m'avouant vaincu. J'ouvris la bouche et commençais mon récit 

- Le seul gagnant pauvre de ce jeu qui a gagné l'une des premières édition, la 7ème je crois, après sa victoire, il a gagné une grosse somme d'argent. Il n'était plus assez pauvre pour vivre chez eux, il s'était donc installé chez les riches. Sauf que, pour les riches, il restait pauvre... Les pauvres se sentaient trahit par lui et les riches le détestaient. Il ne savait pas quoi faire ni où aller pour ne plus se faire insulter, battre, malmené... Il a vécu un véritable enfer... Et puis, un jour, il a simplement disparu de la circulation. 

- Que... Qu'est-il devenu ?

Elle serrait de plus en plus fort ma main comme si elle s'accrochait désespérément à une bouée de sauvetage. Je haussai les épaules :

- Certains disent qu'il s'est enfuit et qu'il a créé une autre société dans une autre contrée. D'autres disent qu'il est devenu fou et qu'il est gardé enfermé dans un lieu top secret seulement connu par les autorités. Enfin, les personnes les plus sensées, disent qu'il s'est simplement donné la mort. 

Marina frissonna. 

- C'est horrible... Je ne veux pas qu'il arrive ça à mon frère...

Il fallait que je la rassure. Je n'aurais jamais du lui raconter ça...

- David gagnera avec lui, il le protègera ! Tu as ma parole...

- Tu oublies qu'ils font semblant d'être en couple... Si ça se trouve, en vrai, ils se détestent...

- Si c'est ma dernière volonté avant de mourir, David la respectera.

Je sentais la main de Marina trembler dans la mienne. Elle semblait si vulnérable à cet instant... Elle plongea ses yeux dans les miens, son regard était empli de gratitude et un petit sourire timide trônait sur ses lèvres. Elle murmura doucement :

- Merci...

Mon cœur fit un énorme bond dans ma poitrine et je ne pus me retenir plus longtemps. J'écrasais mes lèvres sur les siennes. Je m'attendais à ce qu'elle me repousse mais elle n'en fit rien. Au contraire, elle me rendit mon baiser tout en entrouvrant sa bouche pour laisser passer ma langue. 

Soudain, mon cerveau eut un éclair de lucidité et je repoussai légèrement la jeune fille, le souffle coupé :

- Attend... Je n'aurais jamais du faire ça...

- Hein ?! Pourquoi ?

- Je n'ai pas envie que tu crois que je profite de toi quand tu es vulnérable... Et puis, je ne t'ai même pas demandé la permission...

Elle se mit à glousser :

- Je ne savais pas que tu étais un gentleman !

J'étais légèrement gêné par cette situation. Marina avait un petit sourire mignon et ses joues étaient rouge. Elle passa sa main dans mes cheveux blond qui tombaient encore devant mes yeux. Elle murmura :

- De toute façon, on va mourir... Alors autant profiter des derniers instants, non ?

Je souris à mon tour. C'était clairement une invitation pour aller plus loin. 

- Tu as bien raison !

Elle gloussa et je l'embrassai à nouveau.

PDV David

Marina venait de prendre la fuite et je voyais déjà dans le regard de Eliot une lueur de regret. Il secoua la tête et parti à la poursuite de sa sœur. Heureusement, j'étais plus rapide que lui et je réussis à le rattraper. 

Je l'agrippai par le bras pour le retenir. Mais le pauvre résistait à mon emprise comme un diable. Je vis alors Matis passer et entrer dans la maison de Marina en nous ignorant. 

- Lâche moi le riche !! Je veux parler à ma sœur !!

Je ne le lâchai pas et utilisai toute ma force pour le tirer jusqu'à sa propre maison. Je l'assit sur le canapé en ayant refermé la porte derrière moi. Il se débattait encore comme un fou furieux.

Je commençais sérieusement à m'énerver. Je lui mis alors une grosse gifle en criant :

- Mais calme toi putain !!

Un long silence me répondit. Le bruit de la gifle résonnait encore à mes oreilles et une trace rouge commençait déjà à apparaître sur la joue d'Eliot. Il porta sa main à sa joue en grimaçant. 

- C'est bon, t'es calmé ?

Eliot ferma les yeux en soupirant. Après quelques instants, il hocha la tête. Je m'assis à ses côtés sur le canapé. 

- Pourquoi tu ne m'as pas embrassé ? Ca aurait évité tout ce Drama...

Il ne me répondit pas et, je ne savais pas pourquoi, je me sentis blessé. 

- Ca te dégoute c'est ça ?! Deux garçons qui s'embrassent, ça te répugne ?!

Il écarquilla les yeux en secouant frénétiquement la tête. 

- Non, tu n'y es pas du tout ! C'est juste que... Je n'en pouvais plus de mentir à ma sœur...

Je me sentis bizarrement soulagé par sa réponse. Des larmes remplir ses yeux  noir quand il continua :

- Mais, finalement, je n'aurais jamais dû te repousser, j'ai gâché la dernière soirée que j'aurais pu avoir avec ma sœur...

Je me sentis mal pour lui. Il avait besoin de réconfort, je le voyais bien mais, je n'étais vraiment pas doué pour ça. Je me raclai la gorge, gêné par la détresse que dégageait mon allié. 

- Hum... Je suis vraiment désolé que... ça ce soit passé comme ça...

Je baissai la tête. 

- Putain, désolé, je suis trop nul pour réconforter les gens...

Je ne savais même pas pourquoi je me sentais aussi honteux. Après tout, ce n'était qu'un pauvre parmi tant d'autres...

C'est alors que Eliot prit mes mains dans les siennes et les serra très fort. 

- Merci.

Je levai mes yeux vers lui, étonné par ce mot pourtant si simple. 

- Pourquoi ?

- Tu as toujours été là pour moi depuis une semaine... Je sais que c'est surtout pour ton intérêt personnel, pour ta survie, mais je tiens quand même à te remercier car, sans toi, je serais déjà mort depuis longtemps.

Je sentis mes joues s'empourprer et un sourire gêné vint s'afficher sur mes lèvres. Eliot n'était peut-être pas un pauvre parmi tant d'autres, finalement... Je m'étais attaché à lui jour après jour malgré nos différents, il fallait bien l'avouer. Je murmurai :

- C'est toi qui m'as sauvé Eliot... Sans toi, je n'aurais jamais trouvé la foi de vouloir survivre avec ce rôle là...

Il secoua la tête en ricanant. Il se leva du canapé pour faire les cent pas. Je sentis un frisson parcourir mon corps quand le contact chaud de ses mains quitta les miennes. 

Quand il reprit la parole, il changea complètement de sujet :

- La nuit prochaine, l'un de nous deux devra se faire poignarder par les Loups-garous. Je demanderais à ma sœur de m'attaquer moi.

J'écarquillai les yeux.

- T'es malade ou quoi ?!

- Je te dois bien ça.

Je secouai la tête en me levant à mon tour.

- Tu ne me dois rien, Eliot !

- C'est mon choix. Ne t'inquiète pas, j'aurais la potion pour survivre. 

Je savais que ça ne servait à rien de discuter. Eliot avait prit sa décision. Mais, moi aussi, j'avais pris la mienne. Je ne laisserais rien arriver à ce garçon.

- Très bien. Comme tu voudras. 

Il me sourit. Une boule se forma dans ma gorge. 

Je jetai un coup d'œil par la fenêtre du salon. Dehors, les lumières s'étaient éteintes depuis un certain temps maintenant, mais il ne faisait plus noir. Le jour était en train de se lever. Déjà. 

Je me dirigeai donc vers la porte de sortie. 

- Je vais aller dormir un peu. 

Eliot hocha la tête. Mais, à peine ai-je mis les pieds dehors que la voix du Maître du Jeu résonna dans le village :

- Le village se réveille.

Je serrais les dents. Déjà. Le soleil avait monté avec une rapidité folle dans le ciel. 

J'avais le pressentiment que les téléspectateurs avaient hâte que cette édition du Loup-garou se termine...

Le chapitre le plus long jusqu'à maintenant ! J'espère qu'il va vous plaire !
N'hésitez pas à voter et commenter, ça fait toujours plaisir 😉

  

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