Chapitre 17 : jour 6

PDV David

La victoire était encore possible, certes, mais il nous fallait un plan. Un plan infaillible pour éliminer tous les Loups-garous.

Si mes calculs étaient exacts, il restait encore le Chasseur, la Sorcière et un Simple Villageois parmi les pauvres... J'avais peut-être trouvé une idée mais je devais demander à Eliot de m'aider...

Je me levais de ma buche et allai rejoindre le pauvre qui était toujours assit sur la sienne, le teint blafard.

- Félicitations ! T'es notre nouveau maire !

Je le pris dans mes bras pour montrer aux autres que notre couple n'était pas qu'une illusion. J'en profitai pour lui murmurer :

- Il faut qu'on parle, viens avec moi enterrer le corps de Henri dans la forêt.

Il hocha la tête. Je le lachai et on se dirigea vers le corps au crâne ouvert de Henri.

Je vis Eliot grimacer à la vue du cerveau de notre ancien maire.

- C'est vraiment dégoûtant...

Il secoua la tête et s'empara des pieds du cadavre. Il m'avait laissé prendre les mains... J'avais une abominable vue plongeante sur la cervelle de mon ancien ami...

- Eh, les garçons ! Je peux vous aider ?

La sœur de Eliot, Marina, se dressait au milieu de notre chemin. Elle avait des traces de mains bleues autour de son cou. Léana avait vraiment eu envie de la tuer, elle n'y était pas allé de main morte...

- Pourquoi pas !

Je jetai un regard noir à Eliot en secouant la tête. Marina eu l'air de le remarquer car elle questionna :

- Tu es sûr...? Je peux vous laisser seuls si vous voulez...

- Oui. Laisse nous seuls. dis-je d'un ton froid.

Eliot leva les yeux au ciel et haussa les épaules à l'intention de sa sœur.

- Bon... Je vous laisse alors...

Elle me jeta un drôle de regard avant de se détourner.

- Pourquoi tu ne voulais pas qu'elle nous accompagne ?

Je soupirai, exaspéré.

- Parce que je dois te parler, t'as oublié ?!

Il hocha la tête et nous prenâmes le chemin dans la forêt.

PDV Marina

Je regardai mon frère s'éloigner. Lui et son copain avaient l'air d'avoir du mal à porter le cadavre de Henri. Ils auraient bien eu besoin de mon aide... J'avais l'impression qu'ils me cachaient quelque chose. Je n'avais pas confiance en David, j'avais l'impression qu'il me volait mon frère.

Je grimaçais. Je devrais arrêter de me méfier de ce riche. Si mon frère l'avait choisi pour copain, c'était car il devait être sympa au fond...

Je secouai la tête pour me changer les idées mais une vive douleur me prit au cou. C'était à cause de cette sauvage de Léana. Elle avait voulu me tuer et tout ça pour un stupide garçon ! Heureusement que mon frère était là...

- Marina ? Tout va bien ? T'as quoi au cou ?

Mon sang se glaça dans mes veines. C'était Matis. Si Léana me voyait encore avec lui, elle allait sûrement revenir pour finir le travail...

- Je ne sais pas ce que t'as dis à Léana, mais elle était très en colère...

Matis écquarquilla les yeux.

- C'est elle qui t'as fais ça ?!

Je hochai doucement la tête en évitant le regard bleu du beau blond.

- Je vais aller lui dire deux mots, crois moi qu'elle ne va jamais recommencer !!

- Non, c'est bon, pas la peine...

Mais c'était trop tard, il était déjà partit.

PDV Léana

Je me regardai dans le miroir. J'avais un œil noir et enflé, ma lèvre était fendue et boursouflée, tout mon visage était recouvert de bosses. Je souffrais.

Et en plus de m'avoir volé ma beauté, ce connard de pauvre m'avait aussi volé mon rôle de maire !

Ce rôle me revenait de droit ! J'étais riche et beaucoup plus intelligente que lui. Mais tous les participants de cette édition étaient des abrutis, je l'avais enfin compris. Si je voulais gagner, il fallait que je le fasse seule !

Alors que j'étais en pleine réflexion, quelqu'un toqua à ma porte avec empressement. Je soupirai en espérant que ce ne soit pas Mélissa. Je n'étais absolument pas d'humeur à subir une de ses discussion débile.

J'ouvris la porte. À ma grande surprise, Matis se trouvait derrière. Je baissai instantanément ma tête pour ne pas qu'il puisse voir mon visage.

Le blond entra dans ma maison sans dire un mot. Il avait du changer d'avis. Il était sûrement revenu pour s'excuser !

J'attendis qu'il prenne la parole en premier, ce qu'il fit d'ailleurs sans plus tarder :

- Je suis venu te parler de ce que tu as fais à Marina...

Je me décomposai. Matis du le remarquer car il poussa un ricanement :

- Tu ne pensais tout de même pas que j'étais venu m'excuser ?!

PDV Matis

La tête de Léana était toujours baissé vers le sol mais tout son corps s'était crispé. Elle ne dit pas un mot.

Je n'y croyais pas ! Elle pensait que j'étais assez pathétique pour venir m'excuser auprès d'elle ! Moi qui pensais qu'elle était intelligente...

- Je ne veux plus jamais que tu la touche, t'as compris ?!

Aucune réponse. Un sentiment de haine se propagea dans mes veines et je m'avançais vers elle, menaçant. Elle fit un pas de recul, apeurée.

Je levais mon poing, près à l'abattre sur la jeune fille. Elle se cacha immédiatement le visage de ses mains en poussant un cri terrifié.

J'arrêtais tout mouvement en fronçant les sourcils. Je n'avais jamais vu Léana aussi vulnérable qu'à cet instant. Elle était recroquevillé sur elle-même, toute tremblante.

Mon sentiment de haine disparu aussi vite qu'il était arrivé.

- Léana ? Tout va bien ?

C'est alors qu'elle leva enfin son visage vers moi. Je restais bouche-bée. Qu'était il arrivé à son si jolie visage ?

Elle prit la parole, d'une voix tremblante :

- S'il te plaît... Ne me frappe pas ! Eliot s'est déjà charger de me donner une leçon ! Je ne ferais plus jamais de mal à Marina je te le jure !

Dans ma tête, j'essayai d'imaginer ce fameux Eliot faire du mal à quelqu'un. Je secouai la tête. C'était impossible ! Eliot ne ferait même pas de mal à une mouche !

- T'es sûre que c'est Eliot qui t'as fais ça ? C'est pas trop son genre toute cette violence...

Elle secoua la tête, les larmes aux yeux.

- Je te jure, c'était une vraie furie ! Il était comme possédé par un démon !

Je fronçai les sourcils, ayant franchement du mal à imaginer ça.

- S'il te plaît Matis, laisse moi... Je te promets que je ne toucherai plus jamais Marina...

Je soupirai en hochant la tête.

- D'accord, je te laisse.

Je sortis de chez elle. Léana avait déjà assez morflé comme ça, ça ne servait à rien d'en rajouter une couche...

PDV Eliot

Le corps de Henri était maintenant enterré et David n'avait toujours pas dit un seul mot.

Je m'épongeais le front en soufflant. David s'assit le dos contre un arbre en fermant les yeux.

Je le fixai quelques instants. Qu'est-ce qu'il attendait de moi exactement ? Comme s'il lisait dans mes pensées, David ouvrit les yeux et me fit un signe de tête m'invitant à m'asseoir à ses côtés.

Ce que je fis donc en poussant un profond soupire. Il allait enfin dire ce qu'il avait à me dire ! Le riche se racla la gorge et commença :

- Je vais pas te mentir, j'ai cru qu'on allait mourir aujourd'hui...

- Oui... Moi aussi...

Je repensais au Conseil de ce matin. Sans la colère du Maître du Jeu, je serais surement mort à l'heure qu'il était. Et David m'aurait suivit dans la tombe.

- Il faut vraiment que t'arrêtes de te mettre dans la merde. Fais-toi plus discret à l'avenir.

Je hochai la tête. Je n'avais rien à redire, il avait raison. La prochaine fois, le Maître du Jeu ne sera sûrement pas là pour nous sauver.

- C'est tout ce que t'avais à me dire ?

Je fis mine de me lever mais David me força à rester assis en m'appuyant fortement sur l'épaule. Je grimaçais de douleur.

- J'ai pas fini. J'ai un plan.

J'écquarquillai les yeux. Il venait de piquer ma curiosité.

- Un plan pour que les villageois gagnent ?!

Il secoua négativement la tête.

- Seulement pour que toi et moi gagnons.

Une boule se forma dans ma gorge.

- Ça veut dire que ma sœur va mourir...?

David ouvrit la bouche mais aucuns sons n'en sortit. Il poussa un profond soupire et ignora ma question en continuant :

- Il faut réunir les derniers villageois pour que je leur explique le plan. Tu peux faire ça pour moi ?

- Pourquoi tu ne t'en occupes pas toi-même ?

Il leva les yeux au ciel.

- Je suis un riche, ils n'ont aucune confiance en moi. Toi, par contre, tu es un pauvre et, en plus, tu es leur maire. Ils ne se poseront pas trop de questions si c'est toi qui t'en charges.

Je hochai la tête.

- C'est d'accord, je m'en occupe de ce pas. Rendez-vous chez moi dans quelques minutes.

- Attends !

Il me força à nouveau à rester assis. Il plongea son regard bleu dans le mien d'un air très sérieux.

- Ne dis rien à ta sœur.

Je fronçai les sourcils. J'avais un mauvais pressentiment. J'avalais difficilement ma salive et lançai un regard interrogateur au riche.

- Elle n'est pas dans notre camp.

- Tu veux dire que...

Je laissais ma phrase en suspens, la gorge trop nouée pour continuer. David me comprit et répondit :

- Oui, ta sœur est un Loup-garou, je suis désolé.

Et il semblait vraiment sincère pour une fois. Je serrai les dents pour empêcher mes larmes de couler.

Je me levais. Cette fois-ci, David de me retint pas. Je quittai la forêt à grands pas, presque en courant.

C'était ma sœur, ou moi. Ma mère ne reverrait jamais les deux en même temps. Quand je fus assez loin, je laissais enfin les larmes couler sur mes joues.

Je m'arrêtai à la lisière de la forêt, la vision brouillée par les larmes. Je pris une grande bouffée d'air pour essayer de me calmer. Il fallait que je garde mon sang froid. Je pourrais pleurer toutes les larmes de mon corps une fois que tout sera terminé et que j'aurais gagné.

Je serrai les dents. Ce jeu m'avait vraiment transformé en monstre...

Mais je m'étais fais la promesse de tout faire pour gagner... Et je tenais toujours mes promesses.

J'essuyais mes larmes d'un revers de la manche. Il fallait que je reste courageux.

Je pénétrai dans le village de Thiercellieux. Je parti tout de suite à la recherche des deux derniers villageois : Marc et son ami qui le suivait partout, je ne savais même pas comment il s'appelait...

Je les aperçus assit sur les bûches de la place du village. Ils étaient silencieux et fixaient l'estrade d'un air absent.

Je me dirigeais vers eux :

- Hey ! Salut les gars ! Comment ça va ?

Celui dont j'ignorais le nom haussa simplement les épaules tandis que Marc répondit :

- Pour l'instant ça va, on respire encore. Mais ça ne va pas tarder à ne plus être le cas...

- À ce propos... J'ai peut-être un plan pour que les villageois gagnent...

Les deux garçons se redressèrent sur leurs sièges. J'avais piqué leur curiosité.

- Suivez-moi, on sera mieux chez moi pour en parler.

Je les emmenai donc chez moi, comme prévu. Ils s'installèrent autour de la table du salon, attendant que j'expose mon plan. Mais je ne dis rien. Marc commença à gigoter, mal à l'aise.

Enfin, quelqu'un frappa a ma porte.

PDV Marc

Quelqu'un frappa à la porte de notre nouveau maire. Heureusement, sinon j'aurais sérieusement cru qu'il se fichait de nous.

Il fit entrer quelqu'un. Quand je vis qui c'était, je me levai et me dirigeai vers la sortie. Eliot m'attrapa le poignet pour me retenir. Je repliquai :

- Écoute Eliot, je sais que c'est ton copain mais c'est aussi un riche et je n'ai pas du tout confiance en lui. Alors lâche-moi et laisse-moi partir !

Ce ne fut pas Eliot qui me répondit mais bien ce David en qui je n'avais aucune confiance :

- Écoute, je te comprends de ne pas avoir confiance en moi... Mais je peux te jurer que je ne suis pas un Loup-garou !

- Il va me falloir plus que ça comme preuve...

- Je peux te dire que, ici, sont réunit les quatre derniers villageois. Si tu veux je peux même te donner les prénoms des quatre derniers Loups-garous.

- Je t'en prie.

David soupira d'exaspération.

- Alors il y a... Mélissa, Matis, Marina et leur leader Léana.

Je fronçai les sourcils à l'entente du prénom de Marina. Je vis Eliot se crisper.

- Et pourquoi Marina serait-elle un Loup-garou ?

Le riche leva les yeux au ciel et donna son explication :

- Parce que elle était le Voleur et elle a choisi la carte des Loups-garous pour survivre. J'aurais fais pareil à sa place et je suis sûr que tu aurais fais pareil aussi.

Je ne dis plus rien. David devait être la Petite Fille. C'était le seul moyen pour lui d'être au courant de tout ça.

Je retournai m'asseoir à ma place en soupirant, m'avouant vaincu. Eliot et David semblaient rassurés.

Le riche brun aux yeux bleu prit la parole :

- Bon, maintenant, écoutez-moi bien vous deux. Vous allez mourir.

Je haussai les sourcils. Jusque là, rien de nouveau. Pierre ne dit rien, comme à son habitude.

- Je sais que l'un de vous deux est le Chasseur. Ce serait utile que celui qui est le Chasseur meurt lors du Conseil de demain. Donc il faut que le Simple Villageois parmi vous fasse son possible pour que les Loups l'élimine cette nuit.

J'ouvris la bouche, comprenant peu à peu que David nous réclamait de mourir pour que lui puisse survivre. Il continua, ignorant mon effarement :

- Si vous faites ça, Eliot et moi, on gagnera. Pour la deuxième fois en 52 éditions, des villageois gagnerons.

- Qui nous dit que vous gagnerez ?

- La Sorcière n'a encore utilisé aucune de ses potions... Et comme à chaque édition la septième nuit est une nuit de paix et de fête, on aura le temps.

Je secouai la tête, la peur faisant trembler mes mains.

- Vous... Vous nous envoyez à la mort pour que vous puissiez survivre...

Eliot posa une main qui se voulait réconfortante sur mon épaule.

- Je suis désolé, mais c'est le seul moyen.

Je serrai les dents. Je voulu répliquer mais la voix de Pierre me coupa :

- C'est d'accord, je vais le faire.

Je me tournai vers lui, les yeux ecquarquillés.

- Tu vas te sacrifier pour eux ?!

Pierre haussa les épaules.

- Je ne sers à rien, je vais forcément mourir à un moment ou à un autre ! Que ce soit maintenant ou plus tard, qu'est-ce que ça change ?

Une boule se forma dans ma gorge. Pierre avait raison. La Sorcière et la Petite Fille pouvaient toujours être utile mais nous deux, on ne servait à rien...

- Alors Marc ? Tu es d'accord ?

Je soupirai. Ma gorge était trop nouée pour parler. Alors, je hochai la tête, les mains de plus en plus tremblantes. Eliot me serra l'épaule.

- Merci !

C'est alors que la voix du Maître du Jeu s'éleva dans l'air :

- Rentrez tous chez vous, le village doit se préparer à dormir.

Mon cœur ratta un battement. Je jetai un regard à Pierre. Une lueur déterminée brillait dans son regard.

On se leva tout les deux d'un même mouvement. On passa devant les deux autres garçons. David me mit une tapé dans le dos.

- Vous savez ce qui vous reste à faire.

Pierre et moi hochâmes la tête. Puis, on sortit de la maison de Eliot.

À l'extérieur, Pierre éclata soudainement en sanglots. Je fronçai les sourcils, prit au dépourvu. Ce n'était pas dans les habitudes de Pierre de montrer autant ses sentiments...

- Regarde moi ce pauvre qui chiale comme une pauvre merde !

- Les faibles n'ont pas leur place ici. Ce sera le prochain à y passer.

Léana et Mélissa nous dépassèrent et rentrèrent dans leur maison respectives. Je grimaçais, dégouté. Elle avaient sûrement cru que personne ne les avait entendu...

Je me tournai vers Pierre. Plus aucunes larmes n'étaient visible dans ses yeux. Je compris alors qu'il avait fait exprès de pleurer pour attirer l'attention de Léana sur lui. Pierre me fit un sourire et murmura :

- C'est dans la poche.

Il me mit une tape dans le dos avant de se détourner et de rentrer chez lui. Il savait qu'il allait mourir cette nuit... Il était comme ça Pierre, pas très fort pour faire des adieux. C'était sans doute mieux comme ça...

Une boule se forma dans ma gorge tandis que je rentrais chez moi à mon tour.

- Le village s'endort.

Bonjour tout le monde !
Désolée pour le retard, je n'ai pas beaucoup eu le temps d'écrire ces derniers temps...
En tout cas je vous souhaite bon courage pour le confinement saison 2...  Personnellement, je reprends les cours à distance et c'est pas trop la joie... Mais bon, on fait avec ! J'espère que vous allez bien vous ?

Bref j'espère que ce chapitre va vous plaire, hésitez pas à laisser un avis en commentaire !

Prochain chapitre bientôt, il est déjà écrit !

❤️

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