Lors de notre première rencontre c'est toi qui est venue me parler. Je me rappelle encore de ce si court instant comme si je venais juste de la vivre. Je vois encore la rue en pente,mais assez facile à monter, la pharmacie et ses grandes vitrines, la foule d'élève restant face au collège. Je me dépêchais de rentré chez moi, la tête baissée cachée par mes longs cheveux noirs, fonçant droit devant. En passant tu m'a complimenté ma pochette plastique Naruto, j'ai vite lâché un merci sans te regarder et quand j'ai enfin levé la tête tu étais déjà loin devant moi. Tu as du la voir en cours de Physique Chimie, cours où pour la première fois je t'ai vue. Je me rappelle encore te regardais avec regret t'installer au fond de la classe. Je me disais que c'était dommage, j'aurais bien aimé être à côté de toi et faire connaissance mais j'étais au deuxième rang.
Je crois t'avoir un peu mis un vent la première fois que tu m'as parlé, ce n'était pas par méchanceté ou une quelconque indifférence envers ta personne. Je pense juste à l'habituelle carapace que je m'étais mis, la peur de souffrir encore je présume....

La dernière fois que l'on s'est vue m'est ,à l'inverse de la première, beaucoup moins fraîche. Je me rappelle du soleil, plutôt frappant dans la rue où j'habitais. Je t'aperçois encore arrivé vers moi au tournant de la rue. Je t'attendais au pas de ma porte, impatiente de te revoir après tout ce temps. Je voulais tellement te parler, j'avais tellement de chose à te raconter, des histoires des plus débiles au plus éprouvantes. Je voulais rattraper le temps perdu enfin de compte.
Mais je n'ai pas pu, tout les fois où je t'ai vu je n'ai pas osé. Loin de moi l'idée que tu m'en ai empêché, c'est moi seule qui m'étais mis cette barrière. Après m'être rendu compte que c'était notre dernière rencontre, j'ai amèrement regretté ce choix.

Néanmoins maintenant je le regarde avec un sourire nostalgique. Car certes je n'ai pas pu me soulager de mes peines mais celle ci ont été adoucies par ces moments que j'ai eu. Je suis plutôt heureuse de m'être tue et d'avoir écouté. Car dorénavant je regarde cette dernière rencontre avec nostalgie et un certain regret de ne pas avoir été plus à l'écoute, plus là et aussi plus mature. Car c'est sûrement ce manque de maturité (et aussi de courage) qui m'a empêché d'insister pour que cela ne soit pas notre dernière rencontre.

Pourtant je garde espoir, espoir que ces mots t'atteignent. Non pas pour te blesser ou te faire culpabilisé, loin de moi cette idée, mais pour essayé de soulagé mes peines et les tiennes, de te rappeler que je pense à toi et que je le ferais toujours.