Au coucher du soleil [Part II]
Bagginshield
BilboXThorin
Thorin rappela les deux jeunes frères à l'intérieur qui laissèrent les poneys devant la colline de Bilbo, avant de rejoindre ce fameux Hobbit dans son salon. A l'aide d'un tisonnier il retournait lentement les braises et il venait de rajouter un beau morceau de bois dans le foyer. Cela lui se mit à prendre lentement de l'ampleur et une douce chaleur vint envelopper les nains frigorifiés d'être restés à coucher dans le brouillard de la veille. Ils commencèrent par se déchausser et posèrent les trois grosses paires face au feu, dans un ordre bien étrange qui allait des plus grosses, celles de Thorin, aux plus ridicules, celles de Kili qui ne se sentait pourtant pas lésé. Ils retirèrent ensuite leurs capes et capuchons qu'ils déposèrent devant le feu, étendus sur la poutre de la cheminée. Les capes étaient alors venues surplomber légèrement ce feu bienfaiteur, révélant les nombreux minuscules trous de mites, créant des constellations orangées et inconnues, bien nouvelles aux yeux du Hobbit. Chacun d'entre eux profita ensuite de la chaleur qui glissait sous les capes pour y déposer leurs pieds fatigués. Thorin fut celui qui hésita le plus à ôter ses vêtements mais il devait bien avouer qu'un peu de chaleur lui faisait un bien fou.
Bilbo avait d'ailleurs bien vu que ses trois nouveaux compagnons s'étaient mis à apprécier la douceur de son feu dans l'âtre tout comme son petit nid douillet. Mais selon lui, quelque chose manquait encore. Il glissa alors près d'eux et posa une main sur l'épaule du chef de cette petite compagnie.
« Désirez-vous quelque chose à manger ? »
« Du jambon ! Et puis des œufs aussi ! » réclama Kili en secouant ses longs cheveux bruns dans un signe d'excitation.
« Pour moi un peu de gâteau à la mirabelle si vous en avez. » proposa Fili qui jouait avec les pants de sa moustache.
« Des tonnes, j'ai des tonnes de gâteaux ! » ricana Bilbo qui se tourna à présent vers Thorin. « Et vous ? »
« Je n'impose rien, un peu de soupe ou un repas chaud, voilà ce qui serait parfait. »
Il leur avait servi le repas qu'ils avaient demandé. Thorin avait été humble et délicat en présence du hobbit, chose qu'on ne lui connaissait guère lorsqu'il prenait part à un grand combat, mais derrière cette image de grand guerrière sanguinaire se cachait une personnalité plus simple, qui appréciait la compagnie d'un Hobbit timide qui appréciait les fleurs et les livres. Lui aussi appréciait les fleurs, bien moins les livres, mais cela lui conférait un beau point commun avec celui qui l'avait hébergé et offert une grande chambre d'ami dépoussiérée. Il lui proposa de prendre le petit déjeuner à l'heure qu'ille désirait alors qu'il lui défaisait les draps du lit. Thorin avait affirmé qu'il se réveillait souvent bien tôt, prit par l'habitude de devoir changer rapidement d'emplacement ou coucher, vivant au grès de ses aventures. Bilbo ne voyait aucun inconvénient à cela, après tout, le soir-même il allait surement être réveillé à nouveau par le bruit grinçant et claquant de cette cloche de malheur. Il souhaita donc la bonne nuit à son nouvel ami nain et alla se coucher dans son lit douillet.
Il eu un certain mal à s'endormir, il était nerveux de savoir des nains dans sa petite maison mais il ne savait guère pour quelle raison. Mais ses craintes s'en allèrent bien vite laissant la place au sommeil, lorsqu'il entendit la voix grave et caverneuse de Thorin résonner dans la chambre d'à côté, faiblement, accompagné par une petite harpe. Il l'avait écouté chanter ces vers jusqu'à ce qu'enfin la voix n'étouffe sous son inconscience. Cette nuit-là, elle ne lui fut pas durement arrachée par une cloche qui frappait et claquait, mais par des coups contre sa porte de bon matin. Il enfila alors son peignoir et descendit les marches lentement. Ses yeux étaient encore si rapetissés par le sommeil qu'il eut grand mal à reconnaître son fermier le voisin du premier coup. Il ne reconnu que son drôle d'accent que nous qualifierions d'Ecossais par chez nous, et son cheveu sur la langue.
« Vous avez cassé ma cloche, oh que oui j'en suis certain ! »
Bilbo bailla faiblement. « Que voulez-vous dire par-là ? »
« Ma cloche a été retrouvée en pièces ce matin, pas moyen de la faire sonner. Fort heureusement, cela ne causa pas de soucis avec les autres fermiers mais je sais que c'est vous ! Vous étiez le seul à vous plaindre de ma magnifique cloche ! »
On entendit alors dans la maison sous la colline un pas lourd, mais pourtant pas gauche, qui s'approcha de Bilbo. Il main grande, chaude et rude glissa lentement autour de la taille du Hobbit qui surprit avait ramené ses mains sur celle du nain qui s'était approché. Et c'est alors qu'une voix grave, déterminée -celle d'un Thorin agacé-, s'éleva dans le hall. « Pour toute accusation il faut preuve. Et je peux vous assurer que Bilbo n'était pas au dehors cette nuit. »
Le fermier fronça ses sourcils broussailleux et eut une forme de haut le corps lorsqu'il crut enfin comprendre les insinuations du Nain. « Je euh... je trouverais qui a fait cela, soyez-en surs ! »
Et il se détourna. Il passa par les poneys qui grignotaient les parterres de fleurs du Hobbit puis descendit le chemin vers sa ferme. Pendant ce temps Bilbo referma sa porte toute ronde peinte en vert et il senti la main dure de Thorin s'éloigner de son corps avec lenteur. Un drôle de frisson l'avait alors parcouru et il se tourna vers lui.
« Qu'était cette scène à laquelle vous m'avez fait participer ? »
« Je lui ai fait croire que nous avons partagé notre couche cette nuit, pour sûr il n'a plus posé de questions sur sa cloche à la noix. »
« Thorin je... au village les rumeurs vont bon train, tous vont me penser... amateur de nains. »
« Vous n'avez que faire des commérages je l'espère Monsieur Hobbit. De plus, cette cloche je sais que vous ne l'avez pas brisée. Vous n'en avez pas la force. » il eut un sourire tendre à nouveau tandis qu'il tâtait lentement les muscles des bras du hobbit.
« Vous... c'est vous qui l'avez fait ! » Bilbo eut un sourire qu'il tenta de cacher. « Vous saviez pour cette cloche de malheur et vous nous en avez débarrassé cette nuit. »
« Bien, vous m'avez démasqué » rit doucement le nain qui espérait que le Hobbit ne creuserait pas plus loin, qu'il n'essaierait pas de comprendre ce qui a motivé son geste.
« Oh pour vous remercier je vous offre donc... euuh... ce dont vous avez envie ! »
Thorin fut prit de court et ses pommettes se mirent à rougir sous sa barbe fine. Il toussota faiblement et fit mine de réfléchir. A vrai dire, il connaissait bien ses intentions, il savait également que cette petite bouche amusée était à présent LA chose qu'il désirait. Mais allait-il vraiment dire 'Bilbo, embrassez-moi je vous prie ?'. Jamais il n'en aurait trouvé le courage, même un grand guerrier comme lui avait des limites. Il se contenta alors de dire :
« Laissez-moi la journée pour rassembler mes idées, et au coucher du soleil je vous dirais tout. »
Evidemment, l'innocent petit homme hocha de la tête. « Parfait ! allons donc prendre le petit déjeuner ! »
Ils prirent ensemble le petit déjeuner, les deux plus jeunes nains avaient préféré rester tard au lit ce matin-là, ils étaient à l'aise dans les draps propres et satinés de Bilbo, mais leur oncle visait un tout autre but. Celui de prouver à leur logeur qu'il était un nain bon, et que malgré ses apparences il saurait être délicat. Il commença alors par aller déposer les poneys dans une écurie non loin, louant des box pour quelques jours, puis il revint à la maisonnette en rapportant avec lui un simple petit pochon que son poney portait jusque-là. Il le déposa sur la table de la cuisine, surprenant au passage un Bilbo en pleine lecture d'un passage intéressant sur les Grands vers du Nord.
« Qu'est-ce donc que ce gros paquetage ? »
Thorin l'ouvrit alors et il eut un rire faible. « Ce sont mes livres, mes recueils et mes herbiers. »
« Vous écrivez ? »
« Cela m'arrive et j'aime surtout faire des herbiers. Cela n'est certes pas les habitudes d'un guerrier mais je pense qu'une personne telle que vous peut apprécier ce genre d'activités. »
« Oui j'aime beaucoup cela, il m'arrivait aussi de marcher pendant des heures à la recherche des elfes et de rapporter avec moi de grands bocaux avec des lucioles, des fleurs éternelles et quelques herbiers bien remplis. »
Thorin eut un rire doux et il ouvrit son livre le plus précieux. Il contenait des cartes tracées à la main avec en face de chacune une feuille ou une fleur séchée. « Je répertorie beaucoup de choses. Plantes médicinales, poisons et autres. C'est toujours très utile de savoir ce sur quoi vous marchez. Perdre bêtement des combattants est la pire chose qui puisse arriver à un chef de guerre. »
Bilbo eut un sourire sincère et il regarda avec attention chaque page noircie par son ami le nain. Il posa des questions, s'intéressa et ce ne fut guère pour revoir le sourire sur les lèvres de son ami qu'il le fit -ou simplement juste un peu pour ressentir ce resserrement dans son estomac. Ils discutèrent longtemps, si longtemps que Thorin vit à peine ses neveux passer dans la maison, il remarqua à peine que deux repas étaient passés, et même lorsqu'il se retrouva dans le jardin à refaire tous les parterres de fleurs il n'osa regarder le soleil. Malheureusement, il déclinait et après un repas qui avait précédé le coucher de soleil, il était acculé. Bilbo le fit grimper sur sa colline, l'installa face au soleil déclinant et il patienta. Il jouait avec son pantalon de velours vert alors qu'à ses côtés une coccinelle s'était prise dans quelques brins d'herbe sèche. D'un mouvement discret, Thorin l'avait sortie de se prison, trop de mots s'étaient mis à rouler dans son esprit embrumé par la joie comme la nervosité. Son hobbit n'avait certainement pas oublié qu'il devait une faveur à son invité, les Hobbit avaient bien des vertus comme l'hospitalité, la gentillesse, mais également la complaisance. Il ne voulait pas revenir sur sa parole, alors il attendait patiemment un mouvement de la part du nain.
Ensemble ils regardèrent le ciel devenir oranger, la lumière filtrant sous les rares nuages qui s'étaient amassés sur l'horizon dans l'après-midi. Au loin, une montagne aussi haute qu'abrupte laissait son sommet disparaître sous un grand nombre de nuages à présents grisés et bleutés. Thorin entendait presque les marteaux qui résonnaient autrefois entre les murs de cette montagne si éloignée qu'elle n'était plus qu'une colline comme celle de Bilbo. Son air se fit triste mais il ne devait plus penser à cela en cet instant. Il glissa alors sa grande main qu'il avait dénudée de ses gants et la déposa délicatement sur la main chaude du Hobbit. Les deux personnages n'eurent aucune remarque à faire sur ce contact tant l'un et l'autre en étaient heureux. Les mots ne comptaient pas à cet instant, juste l'odeur d'herbe humide, d'un printemps mourant, et de terre fraîche. Ils entendaient le vent leur murmurer aux oreilles, mais surtout ils crurent bien entendre le cœur de l'autre battre en unisson.
Le soleil quant à lui déclinait inexorablement.
Thorin glissa ses doigts épais entre ceux du Hobbit qui lia également ses doigts à ceux de l'autre. Il savait qu'à cet emplacement tout le village pouvait les observer faire mais cela l'importait si peu. Il sentait les cheveux du brun flotter dans l'air et venir gratter son épaule et ses bouclettes brunes. Il sentait l'expertise des doigts du forgeron et son cœur se mis à battre. Ses mains étaient d'une délicatesse bien plus prononcée, et il pouvait caresser du bout de la pulpe de ses doigts les cales rugueuses qui se trouvaient à chaque mont de sa paume. Mais, il remarqua que le Mont D'Appolon était celui le plus touché et cela le fit glousser intérieurement il ne savait guère pourquoi.
Le soleil, quant à lui, déclinait inexorablement.
Thorin se tourna avec lenteur vers Bilbo, qui avait fini par croiser son regard. Il regarda avec une tendresse toute particulière son visage qui avait l'air enfantin et adulte à la fois. Il eut un sourire amusé lorsqu'il vit le nez du hobbit rouler lentement sous l'effet d'un drôle de tic nerveux, puis il osa juger la rondeur de ce bout e nez bien adorable. Il glissa ensuite son regard dans le col de la chemise du petit homme et il eut un sourire un peu plus large. Comment faisait-il pour avoir une peau si délicate ? La sienne était bien plus rugueuse et pourtant si peu les différenciait ! tous deux, n'étaient finalement que de petits hommes, mais Thorin avait toujours vécu pour l'aventure et Bilbo semblait avoir vécu pour ses napperons. Cela ne gênait pas Thorin d'envisager de ne plus bouger, de trouver la douce constance d'un foyer. Et Bilbo... il devait être un si bon compagnon.
Tenant toujours sa main il s'approcha.
Le soleil, quant à lui, déclinait inexorablement.
Il posa sa main libre sur la joue du hobbit qui ne fut pas insatisfait de la caresse. Il déposa quelques brins d'herbes qui s'étaient collés contre sa paume sur le col de l'autre alors qu'il était venu le parcourir, cela n'avait pas compté. Leurs yeux étaient trop occupés par ceux de l'autre. Bilbo avait des yeux noisette rieurs et profonds. Ceux de Thorin étaient d'un bleu électrisant qui vint lentement faire frémir la colonne de l'observateur. Ils étaient parcourus d'éclairs blancs, comme si un ciel d'été bleu parfait était soudainement strié d'éclairs éternels. Il trouvait cela magnifique. Lentement, mais étrangement, leurs fronts se rencontrèrent. Ils n'en furent nullement déçus. Ils se glissèrent alors l'un contre l'autre et une étreinte aussi inattendue que forte les prit. Thorin l'avait amené tout contre lui alors que les mains délicates étaient venues se loger sur le torse ferme. Elles furent si mutines ces mains, et elles cherchèrent tous les muscles comme pour les dénombrer, apprendre leur forme et leur variété. Bilbo fut bien satisfait de ses découvertes. Mais une plus que les autres le fit vibrer entre les bras forts. Une bouche venait de prendre la sienne avec une délicatesse qui avait une définition bien différente chez les nains, c'est-à-dire, elle s'approchait plus de la férocité que la caresse d'une rose. Mais cela ne déplaisait au jeune hobbit, si friand de nouvelles aventures. Il avait alors gouté les lèvres charnues et rouges du nain, inspirant à plein poumon l'odeur de son amant. Les lèvres se mouvèrent en silence alors que les amants s'étaient approchés un peu plus, se serrant désespérément de peur de se quitter.
Le soleil, quant à lui, avait disparu derrière les collines pâles.
Thorin se détacha avec douceur de la bouche de son amant, souriant alors qu'il sentait les petits croissants de chair chercher les siens encore. Bilbo n'était finalement pas si timide qu'il l'aurait cru, il soutenait son regard et ses mains étaient toujours fermement nouées à son col. Il ne désirait absolument pas se détacher de ce drôle de nain qui était apparu ainsi dans sa vie. A présent, il savait une chose, il avait ressenti autant de choses que lorsqu'il osait s'aventurer hors des limites de la Comté. Thorin était son aventure à lui tout seul. Un sourire apparu alors sous son nez tout rond qu'il fit rouler faiblement avant de murmurer.
« Le soleil s'est couché et encore vous ne m'avez pas fait comprendre votre souhait... »
Thorin eut un rire délicat et caverneux. « Vous l'avez réalisé sans même le savoir... »
L'héritier de Durin se tourna vers l'horizon, un sourire immuable aux lèvres. Bilbo l'imita et se lova dans ses bras épais enfonçant son nez dans la fourrure de son manteau.
OoOoOoOoOoOo
Le temps passa lentement à la petite maison du Hobbit et c'est à coups de baisers tendre que les deux amants avaient décidé de vivre. Ils passaient également bien du temps au bord de leur rivière favorite, plongeant leurs pieds dans l'eau cristalline alors que Thorin ne cessait de raconter ses exploits à son amant bien friand de tels contes. Il parlait souvent de la Chute de sa cité, de la Prise de la Moria, de la perte de Khazad-Düm. Parfois ensemble ils versaient quelques larmes à la pensée des nains perdus, mais toujours c'est dans les bras de l'autre qu'ils trouvaient réconfort.
Souvent, les deux amants recevaient les visites impromptues de toute la compagnie de Thorin, comptant ainsi ses amis et neveux, sans oublier sa sœur et bien d'autres nains qui étaient bien étonnés de savoir leur grand chef fou d'amour pour un Hobbit maladroit aux pieds poilus. Mais malgré tout ce qu'ils pouvaient bien penser ou dire, Thorin l'aimait d'un amour franc et sincère, assez sincère pour que chaque jour qu'il eut la chance de vivre il pensait avec toujours plus de tendresse à rendre leur relation plus tendre, plus passionnelle, voire même plus officielle. Mais il savait Bilbo bien à côté de ce genre d'idées, il se contentait donc de lui offrir ses lèvres à en perdre le souffle, et jamais leur goût ne se tarissait.
Mais Thorin voulait plus que tout agir, et cela fut bien pire lorsque -un matin d'été chaud-, il ouvrit les yeux aux côtés de son amant qui dans la nuit avait jugé naturel de se coucher en caleçon long et chemise de soie. Cela offrit une vision bien délicate au nain qui glissa sa main bourrue sous la chemise venant pour la première fois depuis bien des semaines, toucher la peau de ce ventre délicat. Il eut un léger frisson au passage sur son nombril creux et lorsqu'il envisagea ses courbes comme celles d'un instrument délicat, mélodieux et encore vierge du toucher de tout musicien impétueux. Il ne pouvait imaginer s'arrêter en si bon chemin et sa main souleva la chemise observant le visage de son amour se froncer faiblement, rougir et laisser apparaître une expression que Thorin ne lui connaissait guère. Il n'en pouvait plus et il tira sans ménagement le Hobbit contre son torse qui se soulevait rapidement, le réveillant brusquement mais étrangement agréablement. Bilbo posa alors ses mains sur les épaules de son amant laissant échapper un faible couinement lorsque la bouche du brun était venue se glisser dans son cou.
Il sentait des dents le dévorer, des lèvres aspirer sa peau, et une langue dont il n'avait pu qu'imaginer la douceur, était venue glisser le long de sa jugulaire. Il ne savait ignorer à quel point son amant était à cet instant fougueux et il ne lui fallut pas bien plus pour comprendre ses intentions. Il descendit alors ses mains des épaules du nain pour les poser sur son torse qu'il se mit à caresser. Ainsi, entre deux soupirs de bien-être il s'était mis à caresser ce torse finement taillé. Il n'avait jamais été aussi comblé d'ailleurs lorsqu'il put entrevoir le corps du nain qui avait ôté sa chemise. Il senti ses joues virer au pourpre tandis qu'il avait posé sa bouche timidement sur le torse épais. Thorin en sourit en coin, glissant ses doigts dans les cheveux bouclés avec une tendresse infinie.
« Bilbo... pardonnez-m... »
« Cessez Thorin, un couple vit ce genre de choses... et je veux les vivre avec vous. »
Le Nain hocha lentement de la tête et se glissa contre son torse avec délicatesse. Bien rapidement leurs vêtements n'étaient plus admis dans leur ébat. Bilbo dut bien avouer que se mettre ainsi à nu l'avait dérangé mais lorsque le corps de l'autre se posa contre le sien il en oublia tout. Il senti simplement le désir grimper en lui, bien vite comblé par un plaisir incommensurable. Il ne savait dire si ce qu'il ressentait à l'instant était légitime ou non, acceptable, ou même contre-nature, mais il s'en fichait. Son amant et lui ne faisaient plus qu'un et Thorin n'avait jamais été aussi radieux que dans cet instant. Il se jeta alors sur ses lèvres se sentant secoué par des coups de reins faibles puis bien plus puissants, et ceux-ci eurent raison de notre pauvre Hobbit. Il laissa alors sa voix couiner bien à son aise, ce qui fit sourire le nain aux épaules carrées dont les poings se serraient de plus en plus sur les draps. SON Bilbo était magnifique.
Il donna toujours plus de cœur à l'ouvrage, et il apprécia chaque resserrement des cuisses de l'autre autour de sa taille, et même chaque petite insulte qui étaient si rares à entendre de la part du petit hobbit. Chaque coup lui arrachait un mot au hasard, et parfois Thorin entendait des mots bien peu convenables mais qui étaient évidemment rapidement pardonnés. Ainsi, depuis le bas de la fenêtre où le fermier faisait passer ses moutons on pouvait entendre :
« D-Dieu ! Thorin ! Sacrebleu ! Misère ! Peste soi de ce Nain ! Pardonnez-moi Thorin... »
Un rire mêlé au plaisir se fit entendre. « Soyez à votre aise Bilbo. »
Le fermier eut un rictus de dégoût qui déforma sa lèvre supérieure, lui faisant lâcher son herbe sèche favorite, la laissant toute mâchouillée à ses pieds. Bien rapidement il fut rejoint pas sa femme bien intriguée de le voir ainsi figé sous la fenêtre du Hobbit leur voisin. Elle aussi ne put cacher sa stupeur en entendant grincements de lits et couinements de plaisir. Elle regarda alors son amant, gênée comme jamais elle ne le fut, avant d'ameuter une belle moitié de leur village sous la fenêtre, si bien qu'ils eurent le plaisir d'entendre leur voisin atteindre un climax bien dérangeant. Tous fuirent silencieusement lorsque les grincements de lit cessèrent et que ce fut au tout de Thorin de connaître l'extase de leur jouissance. Ainsi, lorsque Bilbo fut remit -ou presque- et qu'il alla fermer sa fenêtre, ne se trouvait plus qu'une herbe mâchée et piétinée.
Jamais il n'en su un mot, et toujours il avait cru que le village ne savait rien de sa vie privée, alors que bien du monde souriait malicieusement à leur passage. Les Hobbit étaient curieux, mais jamais ils ne jugeaient le petit Homme de vivre heureux si bien qu'il n'eut jamais l'occasion d'être mit face à des soucis ; enfin, seule une Hobbit refusait cela : Ruby. Mais cela importait si peu ! Cela restait, à ses yeux, une vieille mégère.
Et jamais, l'affaire de la cloche de fut résolue...
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