Au coucher du soleil [Part I]
Bagginshield
BilboXThorin
Ce Oneshot est en deux parties car j'avais peur qu'il n'ennuie car à la base il fait plus de 8000 mots. Donc voilà.
Dans l'espoir que cela vous plaira!
-Léa
Un mouvement fluide, répété, connu de cette main experte, un son sifflé faible, et enfin, une flamme apparue au bout de ces petits doigts. Ils portèrent cette jeune flamme fragile jusqu'à sa chandelle qui laissa échapper une plainte faible avant d'à son tour s'illuminer et emplir la petite pièce d'une douce lueur tamisée, faible et vacillante. La jeune flamme qui donna la vie à la seconde fut soufflée par une bouche délicate et encore endormie, qui était surmontée par un petit nez rond encore frémissant. Malgré son état de demi-sommeil, le Hobbit qui dormait si paisiblement jusqu'alors, avait senti le besoin de quitter son lit et de laisser aller sa colère pourtant peu aisée à atteindre. Mais encore cette nuit, il avait été réveillé par le fermier, son voisin, qui avait installé une grande cloche, aussi grande que son corps chétif et qui d'ailleurs était bien vacillante sur son socle. Elle était en un bronze brillant, poli et lisse, mais d'une manufacture bien pauvre, ce qui expliquait, selon Bilbo, son son si médiocre. Ce soir, à nouveau, le vieux fermier avait décidé de la faire sonner pour annoncer le départ de son troupeau en pâture et cela durait depuis trop longtemps aux yeux du jeune Hobbit bien trop attaché à son bien-être. Cela était trop, et il ressentait de plus en plus le manque de sommeil.
Il s'extirpa difficilement de son lit douillet, et posa ses longs pieds sur le parquet encore froid. Il eut un long frisson désagréable tandis qu'il osait glisser son regard marron au travers de sa fenêtre parfaitement briquée. Il voyait de son lit la lune encore parfaitement ronde, haut dans le ciel, brillant si fort que la lumière des étoiles était éclipsée. L'astre lui prouva donc qu'il était encore bien temps pour lui de dormir et non pas d'être réveillé par des grincements et des coups sur le métal. Il ne comprenait d'ailleurs pas pourquoi cela avait un réel intérêt. Etais-ce pour prévenir les animaux et les forcer à se mettre en rang ? ou plutôt pour prévenir les autres fermiers aux alentours ? Il secoua sa tête brune et agita ses boucles claires lentement. De toutes manières l'utilité lui importait peu, ce qu'il désirait était la disparition de cette cloche assourdissante.
Il enfila alors par-dessus sa robe de nuit un long peignoir épais pour combattre le froid et le léger brouillard qui flottait sur la lande le matin. Il glissa ensuite son doigt fin dans la hanse de son bougeoir et commença à parcourir sa petite maison creusée dans la colline. Il avait passé ses pieds sur ses tapis délicats, traversa sa bibliothèque et passa dans son entrée où il avait entassé des dizaines de pommes rouges qu'il avait acheté la veille, avant d'enfin passer la porte de sa maison. Il était bien déterminé à dire le fond de ses pensées à ce cher voisin et c'est après avoir resserré vivement la ceinture de son peignoir qu'il mit un pas dehors. Sa nuque avait longuement frémi lorsque le vent vint s'engouffrer sous ses cheveux et ses tenues, tandis que malicieux, il avait éteint la pauvre chandelle épuisée. Bilbo, agacé, l'avait déposée à son entrée en attendant qu'il ne revienne de sa petite aventure nocturne.
Il pressa le pas pour ne pas prendre froid, et dévala rapidement les escaliers qui menaient à sa petite porte ronde. Il se trouva ainsi sur un chemin caillouteux qu'il remonta en frottant ses bras fins. Il grommelait à chaque pas, maudissant cette cloche qui n'avait aucune utilité mise à part celle de rendre fou le pauvre voisinage. Sa bouche s'était mise à souffler un air glacé tandis qu'il remontait une pente rude jusqu'à la ferme de l'autre petit hobbit. Il le vit d'ailleurs réunir ses moutons alors qu'il arrivait. Il avait été assez rapide et donc il ne l'avait pas manqué de peu, cela l'avait soulagé, il n'aurait absolument pas voulu passer la nuit à marcher dans le froid juste pour lui sommer de démonter cette saleté de cloche. Il pressa un peu plus le pas et laissa couiner sa voix dans la nuit calme à présent.
Immédiatement, le fermier se tourna vers lui, un brin de paille entre les dents et un sourire niais ourla ses lèvres épaisses. Une chose était certaine, il n'avait pas la finesse de trait et la noblesse de posture qu'avait Bilbo. Il était plus pleutre, plus maladroit et bien plus brut.
« Bonsoir, voisin. » s'essouffla Bilbo en arrivant à ses côtés.
« Oh, Bonsoir Bilbo. Que faites-vous débout à cette heure-ci ? je ne vous pensais pas aussi... lève-tôt je dirais. »
« Justement, je dormais paisiblement jusqu'à ce que votre cloche ne me réveille pour la quatrième fois cette semaine. »
« Ah, désolé dans ce cas. Pourquoi êtes-vous là donc ? »
« pour la cloche ! » il pinça l'arrête de son nez. « La cloche enfin ! elle empêche tout le monde de dormir ! c'est insupportable de devoir se réveiller si tôt car vous sonnez une cloche qui n'a aucun intérêt ! »
« au contraire ! elle est utile car elle prévient les voisins que je pars en pâture. »
« Mais nous nous fichons que vous partiez en pâture avec vos moutons ! » s'exclama-t-il alors que son voisin venait de sortir son brin de paille de sa bouche ronde.
« Peut-être pour vous Bilbo, mais pas pour les autres fermiers qui savent que j'ai prit le pâturage pour la journée et qu'ils ne doivent pas venir également au risque de mélanger nos troupeaux. Sur ce, bonne nuit Bilbo. »
Le fermier fit demi-tour sur ses pieds et guida son troupeau sur la route de terre, laissant derrière lui un Hobbit fatigué, agacé et pourtant incapable de se résoudre à se rendormir. Mais que pouvait-il faire de plus à présent ? il se détourna donc, les bras croisés sur sa poitrine pour se tenir chaud et reprit le chemin vers son trou douillet. Il savait qu'il allait retrouver son lit douillet, qu'il allait fixer son plafond impeccable et ruminer cette conversation jusqu'à ce qu'un soleil chaud ne vienne passer par sa fenêtre. Il allait encore devoir subir cette cloche pendant longtemps et il savait parfaitement que le maire était bien plus enclin à aider les fermiers que les personnes comme lui, c'est-à-dire ceux qui ne participaient pas à l'économie de la contrée. Il était piégé. Il soupira donc longuement et arriva enfin devant sa barrière refermée. Il fit tourner le verrou lentement et poussa la porte qui grinça très faiblement. C'est alors qu'il senti une sensation étrange glisser contre son pied, une sensation bien différente de celle du brouillard venant lécher sa peau jusqu'à ses chevilles. Non, quelque chose de bien plus délicat et plus fragile. Il se pencha alors et remonta faiblement son peignoir pour voir au bout de ses orteils un groupement de fleurs bleutées. Il fronça faiblement les sourcils tandis qu'il avait glissé ses doigts le long des tiges coupées avant de les prendre entre ses doigts.
Toutes ces petites fleurs sauvages étaient liées par une petite corde rêche qu'il caressa distraitement avant de ramener les fleurs sous ses yeux. Ses yeux encore fatigués s'ouvrirent en grand, cette espèce ne poussait pas dans les limites de la Comté, il le savait car il lui arrivait de lire des livres de botanique lorsqu'il ne savait que faire en même temps qu'il buvait son thé chaud. Il ne se souvenait plus exactement où il avait eu l'occasion de voir cette petite fleur, à quelle page, et donc où elle pouvait bien pousser, mais une chose était sûre, la personne qui avait laissé tomber ce bouquet ici ne venait guère de sa contrée.
Cela eut le don de calmer sa colère, mais d'éveiller sa curiosité. Il porta alors le bouquet délicatement jusqu'à sa cuisine où les senteurs de la cuisine de la veille planaient encore dans l'air. Il commença à remplir un vase qu'il plaça au centre de sa table de diner. Et les fleurs y trouvèrent place après qu'il eut coupé le lien qui les étreignaient. Un sourire avait orné ses lèvres et il inspira longuement l'odeur de ces fleurs. Un éternuement le prit alors et il gratta rapidement le bout de son nez rond. Il vit alors, parmi ces pétales délicats, un poil brun sombre, rêche également qu'il avait de suite reconnue comme du crin de poney. Il eut un hoquet alors qu'il l'avait déposé dans son évier pour l'éloigner de lui. Une chose était sûre, la personne qui l'avait perdu était petite. Surement une enfant passée par-là... il eut un long soupir déçu qu'il se refusa de nommer comme tel, et il remonta dans sa chambre.
Il lava rapidement ses pieds et se glissa à nouveau dans son lit qui avait refroidi, oubliant sa chandelle solitaire qui était restée sous son porche. Il trouva tout de même le sommeil, trop épuisé pour penser plus longuement à ces drôles de fleurs.
Le lendemain, il eut un sursaut au réveil, un pic d'énergie qui le poussa à sortir des ses draps. Il y avait le marché, et il voulait à tout prix y passer ! il prit alors une toilette rapide, s'habilla bien chaudement et se prépara un petit déjeuner. Il fut face à ses fleurs durant tout le repas et il s'amusa plus d'une fois à les caresser, à jouer avec feuilles et pétales avant qu'il ne dépose sa vaisselle en compagnie du crin solitaire dans l'évier. Enfin, il prit la route du marché, son panier en osier sous le bras. Il eut un drôle de réflexe alors qu'il avait enjambé la dernière marche de son entrée. Il avait cru y voir un autre bouquet mais fut déçu de ne trouver là qu'une herbe foulée et frémissante. Il soupira donc et prit le chemin vers le marché, il ne comprenait plus rien à tout cela mais il dû bien ignorer ce fait pour reprendre son chemin.
Une fois au marché, il avait eu la malchance de tomber sur Ruby Bolgueurre, une vieille Hobbit qui vivait dans la Comté depuis bien longtemps. Il la salua alors poliment, espérant qu'elle ne viendrait guère l'agacer mais il ne put empêcher ses doigts crochus de s'accrocher à son épaule fine.
« Bilbo ! je dois vous parler ! »
« Ruby, je suis occupé, veuillez m'excuser mais je dois faire le marché. »
« Alors allez-y, je ne vous ralentirais pas mais écoutez donc cela. »
Bilbo était agacé alors qu'il remontait le chemin qui se creusait au centre du marché.
« Bien Ruby, allez-y, je suis toute ouïe pour écouter vos élucubrations. »
« Elucubrations ? Je tiens à vous signaler que des nains se baladent autour de la Comté, et Fresco les a vu également ! »
Bilbo haussa lentement un sourcil et se tourna vers la vieille femme. « Que voulez-vous dire ? »
« Nous avons vu des nains regarder la Comté de haut depuis une colline lointaine, ils montaient tous des poneys et je suis sûre qu'ils manigançaient quelque chose. »
« Les nains ne sont pas agressifs lorsque vous... les laissez tranquille. » toussota Bilbo peut sûr de ce qu'il disait, il voulait simplement se débarrasser de cette vieille folle.
« Les nains sont mal élevés, sales et très grossiers. Ils ne feraient que rendre cette pauvre Comté si appauvrie. »
« Que racontez-vous ? peut-être ne veulent-ils que commercer ? »
« Non... ils nous observaient, nous et nos infrastructures ! Ils vont débarquer ici et tous nous tuer ! »
« Combien étaient-ils ? »
« Trois ! mais d'autres viendront j'en suis sûre !! » hurla-t-elle ameutant autour d'elle une belle dizaine de jeunes hobbits curieux.
Bilbo en profita pour se glisser hors de la petite foule qui s'était créée, et pinçant lentement l'arrête de son nez pour se calmer, il passa par le poissonnier chez qui il prit deux poissons pour son diner. Evidemment, le vendeur ne cessa de le questionner au sujet des nains, et il se contenta de ne répondre qu'en lui donnant son dû contre les poissons. Enfin, il fila chez le marchand de tissus qui se tenait plus loin où il chercha de quoi confectionner un peignoir plus chaud, celui de la veille ne lui étant que très peu efficace. Malgré tout cela, Bilbo devait bien avouer que sa curiosité avait été encore plus mise à rude épreuve. Il n'était pas stupide, il était même l'un des Hobbits les plus cultivés de la contré et il savait parfaitement que ce bouquet avait à voir avec ces trois nains qui soudainement avaient débarqué dans son petit monde parfait. il ne savait pourquoi de tels êtres se promenaient avec des bouquets délicats, la nature les prêtant plutôt au maniement des armes et à la métallurgie. Il n'imaginait guère trois nains, se baladant de champs en champs pour y cueillir des fleurs sauvages qu'ils revendraient. Cela était, à vrai dire, assez louche à ses yeux et c'est le nez froncé par la réflexion qu'il remonta le chemin vers sa petite maison dans la colline. Il croisa sur le chemin plusieurs fermiers qui parlaient encore et toujours des nains, disant qu'ils avaient peur pour leur bétail à présent, tandis qu'enfin il avait atteint sa barrière. Dans l'habituel grincement, il repoussa sa barrière qui se bloqua comme la veille au soir, laissa apparaître un jeune bouquet encore fraîchement emballé dans une feuille de papier kraft. Il l'attrapa alors entre ses mains fines et la porta sous son nez. Elles sentaient merveilleusement bon, et non pas le poney ou mauvais comme la vieille Ruby voulait le laisser penser. Un sourire vint alors orner ses lèvres et il regarda aux alentours. A nouveau, il avait été le seul gratifié d'un tel cadeau, et il s'en félicita sans vraiment savoir pourquoi. Peut-être que les nains voulaient pacifier avec lui, le sachant érudit ? Cela lui fit chaud au cœur et il rentra déballer son nouveau bouquet. A nouveau, elles n'étaient pas de la Comté, il s'agissait de jeunes fleurs roses cette fois, des fleurs doubles dont l'odeur était bien plus douce que celles de la veille.
Il déposa le papier Kraft sur la table de la cuisine et un sourire encore plus large vint apparaître sur son visage lorsqu'il retira la corde rêche qui se trouvait autour des tiges, la même que la veille. Il déposa la corde avec le papier et les jeunes fleurs dans le vase au centre de table. Cela embellissait plus encore son petit nid douillet et il félicita silencieusement les nains pour leur bon goût. Mais, intérieurement, il espérait pouvoir discuter avec ces personnes, au moins pour les remercier mais également pour connaître la raison de leur venue. Il n'aurait pas voulu que les villageois ne se persuadent qu'ils étaient dangereux alors qu'à présent ils communiquaient de la plus pacifique des manières. Malgré tout, le jeune Hobbit devait bien avouer que les nains n'entraient pas dans les meilleurs compagnons dans la plupart des lectures qu'il avait pu avoir. Ils étaient souvent qualifiés d'être malins, grand guerriers, puissants et avides de victoires. Le jeune Bilbo, quant à lui, préférait bien la paix de sa Comté...
Il prit place dans sa cuisine et frotta lentement son menton. Il devait bien avouer que la vie dans son village était bien ennuyeuse. Il passait le plus clair de son temps chez lui et cela lui faisait un drôle de pincement dans le cœur de se dire qu'il avait oublié à quel point la vie à l'extérieur était plus puissante, plus riche en aventures que son petit jardinet. Il prit tout de même un immense livre de botanique et s'installa sur son petit banc branlant à l'entrée de sa maison. Il descendit donc les marches en pierre qui menaient à sa porte ronde et s'installa sur le banc qui était face au chemin vide qui passait par chez lui. Il avait la chance de vivre à l'écart du village et il y avait bien peu de passage. Il enfonça alors sa pipe dans sa bouche et ouvrit son ouvrage qui émit un faible craquement. Il chercha ses fleurs pendant quelques instants, mais bien vite, il fut dérangé par un souffle porté par le vent. Des voix glissaient dans l'air, graves et rocailleuses, semblant célébrer la mémoire d'un grand chef. Bilbo se dressa alors sur ses grands pieds et regarda au loin, essayant de déterminer d'où pouvait provenir ces voix si envoûtantes, qui sans même d'accompagnement musical semblaient harmonieuses. Un sourire vint alors orner ses lèvres pulpeuses lorsqu'il prit le chemin vers l'extérieur du village. Il écoutait attentivement et un soupire lui échappa.
« The world was young, the mountains green
No stain yet on the moon was seen
No words were laid on stream or stone
When Durin woke and walked alone... "
Bilbo eut un sourire plus timide lorsqu'il comprit que ceux qui chantaient ne pouvaient être que les nains qui chantaient les louages de la lignée de Durin, et plus précisément le premier Roi qui avait créé leur magnifique royaume et engendré la suprématie des nains sur certaines terres. Il avait lu cela dans des livres mais jamais encore il n'avait entendu des nains chanter ainsi, avec des voix si envoûtantes... cela était presque impressionnant...
Il dut marcher pendant longtemps, mais il devait que cela ne le gênait pas d'entendre ces voix se mêler et chanter des louanges avec tant de ferveur, mais enfin il arriva au sommet d'une colline couverte d'une herbe claire et jeune où trois hommes étaient assis autour d'un feu, chantant et riant parfois. Deux d'entre-eux étaient face à face, se souriant et se chamaillant lorsqu'ils voyaient que le troisième, celui à la voix plus grave, regardait ailleurs. Bilbo aurait voulu les regarder pendant bien plus longtemps, mais malgré la légèreté de ses pas, les trois nains ne purent ignorer que derrière leur chef se tenait un Hobbit à l'air chétif.
Le plus blond des trois frappa alors dans l'épaule de celui que Bilbo voyait de dos, et celui-ci se leva et se tourna lentement. Le hobbit serra alors ses mains entre elles lorsqu'il vit face à lui le nain, le fixer d'un air impassible. Il analysa alors rapidement ses longs cheveux bruns dans lesquels pendaient des bagues argentées, alors qu'une jeune barbe de la même couleur sombre entourait une bouche semblant stricte, mais le jeune bouclé était persuadé qu'un sourire lui scierait parfaitement.
A ses côtés, étaient encore assis deux jeunes hommes l'air semblables, mis à part le fait qu'un avait des cheveux blonds et le second noirs. Tous deux semblaient plus jeunes que celui debout mais pas moins dangereux. En effet, tous portaient des armes à leur ceinture et celui debout avait même le bout de ses bottes ornées de légères pointes métalliques. Bilbo jugea presque que Ruby ne devait pas avoir totalement tort.
« Tu as vu ça Kili, un des Hobbits est venu. »
« Tais-toi Fili, je l'ai bien vu » grogna le jeune brun qui repoussa faiblement le blond.
Bilbo bredouilla alors. « B-bonjour. »
Le plus imposant resta silencieux alors que les deux autres étaient venus serrer vivement sa main. « Je suis Kili, et lui c'est FIli. »
« Que faites-vous ici ? »
Le plus grand se décida à se racler la gorge. « Nous voyageons et nous avons trouvé un emplacement où nous installer quelques jours. »
« oh... vous repartez donc ? »
« Oui, parfaitement » s'exclama Kili avant d'aller se rasseoir autour du feu
« Et où allez-vous ? »
« Là où nous pouvons faire commerce d'armes. Mais nous n'avons pas trouvé cela à la Comté, nous allons donc partir d'ici peu. Nous avons vu la panique que nous avons engendré. »
« O-Oh. Pardonnez-les, ils ne connaissent que de très loin les nains vous savez ? Ils ont peur des armes et vous ne semblaient... pas en manquer... »
« Nous forgeons des armes... vous ne vous attendez quand même pas à ce qu'on leur propose de la vaisselle fine ! » s'exclama Kili alors que Fili avait éclaté de rire.
Le plus impressionnant de tous s'approcha alors de Bilbo et posa une main lourde sur son épaule. Le jeune hobbit ne put alors ignorer que celle-ci était alourdie par le matériel qu'il portait mais également qu'elle était très froide. Il regarda aux alentours et soupira, la lande était glacée en cet après-midi et lui-même portait une laine pour ne pas mourir de froid. Il eut alors un long soupir, et son estomac se noua. Il n'était pas sûr de vouloir le faire mais sa bouche parla d'elle-même.
« Viendriez-vous prendre le thé chez moi ? Vous semblez mourir de froid ici. »
Le plus grand et plus âgé se figea alors que les deux autres avaient accepté sans hésitation. « Et les Poneys. Vous y pensez ? » s'exclama-t-il
« Vous pourrez les laisser dans le chemin, peu de monde y passe. Ne vous faites aucun souci. »
Le nain se senti bien forcé d'accepter et suivit Bilbo jusqu'à sa petite maison douillette. Il cacha toute émotions alors qu'il pénétrait à l'intérieur et qu'il fut emmené au salon. Il restait digne dans sa posture là où les deux autres s'amusaient déjà à défaire l'ordre d'organisation de la bibliothèque ou essuyaient leurs pieds sur le tapis. Biblo ne put guère retenir ses remarques et les pria de ne pas agir ainsi à nouveau avant qu'il ne leur apporte à boire. Evidemment ils eurent leurs exigences et il leur avait donc servit à chacun une grande chope de bière qu'ils avaient bu en de grandes lampées. Bilbo se contentant d'un thé s'installa face au chef des nains.
« Je suis Bilbo Saquet. Et vous êtes ? »
Le nain bomba le torse et regarda autour de lui longuement. « Je suis Thorin Ecu-de-Chêne. »
Bilbo fronça le nez, il ne connaissait guère les familles de nains et les deux autres furent étonnés de ne voir aucune réaction de la part du Hobbit.
« Il est l'héritier de Durin ! » s'exclama Kili
« Ah oui ? oh ! donc vous êtes le chef des nains ? »
« Nous n'avons plus vraiment de peuple à gouverner Kili, et je ne pense pas que ce Hobbit veuille être dérangé par nos histoires. »
« Je euh... m'appelle Bilbo. »
« Oui Bilbo ne veut surement pas entendre tout cela et nous devrions partir. »
Le nain se redressa au plus vite mais il fut rapidement coupé dans son élan par le jeune hobbit qui l'interpella.
« Les fleurs étaient de vous, Messieurs ? »
Thorin se détourna immédiatement pour ne pas montrer ses rougeurs sombres sur le haut de ses pommettes qui n'étaient pas cachées par sa barbe. Il n'avait pas encore imaginé comment annoncer qu'il avait déposé ses bouquets en son absence et surtout pas en la présence de ses neveux. Il avait fait cela seul quand tout un chacun vaquait à ses occupations ou était assoupit. Il savait qu'en venant visiter cette maison il serait questionné et qu'il aurait le nez posé directement face à ses actions. Il n'osait les assumer, cela était trop gênant à ses yeux et il se contenta de cacher ses mains.
« Des fleurs ? Depuis quand les nains cueillent des fleurs. » se moqua Kili qui se tournait vers son grand frère Fili.
« Tu devrais te taire Kili. » lui fit-il remarquer.
« Bah quoi, je lui montre juste qu'il s'est trompé. »
« tais-toi juste ! » s'exclama-t-il en voyant son oncle froncer lentement le nez. « Nous allons aller voir les poneys. Nous revenons. » il tira alors son frère à l'extérieur et Bilbo tourna son regard vers le seul restant dans son salon.
« Les fleurs étaient de ma part. » murmura Thorin d'une voix bien plus douce tandis que Bilbo s'était approché légèrement.
« Ah bon ? Elles étaient très belles. Etaient-elles des vecteurs de paix ? »
« Euh... en quelque sorte oui. Je ne cherche aucune animosité avec vous Bilbo... »
Le hobbit tapota doucement l'épaule de celui qui lui montrait le dos et un sourire orna ses lèvres. « Vous savez, plus loin, au-delà de ma colline, certains nains vivent en harmonie avec les hobbits, cela ne gêne personne, mais ici les esprits sont disons... plus fermés. Je ne sais même pas si un aubergiste vous ouvrirait ses portes même si vous pouviez le payer bien gracieusement. Alors... si vous avez besoin d'un toit pour ce soir, ou les prochains jours à venir avant votre départ, sachez que mes chambres d'amis vous sont grandes ouvertes. »
Thorin lui fit alors face et Bilbo senti une bien drôle sensation dans sa poitrine. Le nain lui souriait, un sourire sincère, franc, et si rare qu'il savait l'apprécier à sa juste valeur. Il lui offrit alors l'un de ses plus beaux sourires, son nez se fronçant légèrement tandis que ses pommettes prenaient de belles couleurs roses. Thorin se demanda un instant pourquoi ce jeune hobbit semblait lui sourire avec tant de joie, avec tant de force même, mais lorsqu'il senti les muscles de ses joues lui tirer il comprit qu'il avait laissé passer ses sentiments bien trop vite. Mais que pouvait-il y faire ? Il avait bien trouvé là le hobbit le plus hospitalier. Il posa donc sa grande main couverte d'un gant de cuir sur l'épaule du jeune Hobbit et la tapota lentement.
« Merci bien, merci de votre hospitalité... pouvons-nous mettre à sécher nos vêtements dans ce cas ? »
« Devant la cheminée, venez. »
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