XXXI. Banni par mon propre père...


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Rheane lance son sac à main sur la chaise mais il atterrit sur le sol. Elle se laisse tomber sur son grand lit fixant le plafond. Livia n'a pas tout à fait tord, c'est peut-être de sa faute après tout. C'est son arrivée à Sacramento qui a causé tout ce problème. D'accord Henry est de sang royal, mais il est parti de son somptueux palais et s'est construit une vie qui lui convenait ici. Les flots tumultueux ont commencé avec son arrivée si on peut avancer cela. Et l'épisode avec Elliot n'était peut-être pas intentionnelle mais ils auraient pu le surmonter ensemble. Maintenant que quelqu'un d'autre est ajouté à l'équation leur chance de reprendre leur histoire est quasi nulle. Ils en ont conscience.

On frappe à la porte, et Rheane se lève sans grand envie pour aller ouvrir.

- Henry ! Euh. Qu'est-ce que tu fais là ?

- Il paraît que toi aussi tu m'as menti, alors maintenant tu vas tout m'expliquer sans omettre aucun détail

Elle lui fait signe d'entrer et de fermer derrière lui. Rehane est installé sur le lit alors qu'Henry a préféré rester debout. Plusieurs secondes sont passées et ils sont tous les deux restés silencieux, jusqu'à ce que Rheane choisit de rompre ce silence pesant

- De quoi est-ce que tu te rappelles ?

- Etrangement, avant ton arrivée j'entendais des sons mais c'était très confus, ça devenait de plus en plus fréquente après que j'ai fait ta connaissance. Pourquoi tu t'es faite passer pour une de ces amies ?

- J'ai pensé qu'il serait préférable pour toi de t'en souvenir tout seul. Et c'est pour cette raison que je suis restée ici dans l'espoir qu'à un moment où a un autre tu me reconnaîtrais... Raconte-moi, que t'es-t-il arrivé ? Comment as-tu atterri jusqu'ici ?

Quand on dit que quelqu'un souffre d'une amnésie totale c'est parce que cette personne est victime de ce que l'on appelle des troubles du cerveau d'une gravité importante. Henry lui, a choisi de ne pas se soumettre à la recommandation de son médecin. Il a refusé de voir un psy pensant qu'il y arriverait seul. Du coup il ne fait que répété la même chose à tout le monde, c'est le black-out total avant qu'il ne se soit réveillé à l'hôpital

- Alors dis-moi tout ce qu'il y a à savoir sur ma vie au royaume de Longwood...

- Déjà, je peux te dire que la reine est très en colère contre toi

- Parle-moi d'elle

- Sa majesté la reine Zephyr Edwards, est une femme respectable et honorable. C'est ce que racontent nos sujets. De nous trois, c'est toi qu'elle estime le plus et alors que l'on croyait que ce serait moi la petite rebelle c'est son fils chéri qui s'est rebellé et a quitté le palais...

Tyron se fichait royalement des règles imposées par les anciens. Le libre arbitre ne s'applique pas à tous. Toutefois, un homme doit être libre de faire ce qui lui plaît, non ? Cette règle ne s'applique pas au royaume de Longwood dont le prince a voulu partir pour vivre à l'étranger, explorer le monde. Quand il n'était qu'un gamin il essayait tout le temps de s'échapper, mais c'était sans compter sur la vigilance des gardes prévenus par son père. Un prince ne passe pas facilement inaperçu. Le roi a établi une forme de surveillance particulière pour son cadet qui plus tard alimentera sa soif de rébellion dans le but de causer des ennuis à la famille. En grandissant il s'est calmé non pas par peur des représailles mais il a compris qu'il devait rester au palais et remplir ses fonctions entant qu'héritier du trône.

- Irina et toi, vous étiez très proches. Évidemment que tu allais la choisir elle, mais pour une raison que nous ignorons tous mon frère tu as décidé de tout arrêté. Sa majesté le roi contestait ta décision et vous aviez eu une grosse dispute

Certainement, le roi et la reine auraient ordonné qu'on le retrouve afin d'exiger de lui qu'il revienne. Mais ils ne l'ont pas fait. Pourquoi ? Pour la simple et bonne raison qu'il ne s'est pas enfui, il a choisi volontairement de partir alors que sa majesté a précisé que s'il partait et qu'il ne se mariait pas, il n'aurait plus le droit de revenir. Selon la princesse, la reine a essayé de lui faire changer d'avis mais même des mois après son départ et sans nouvelles il refusa la demande de sa femme qui promettait à Irina de tout arranger.

- Banni par sa majesté le roi Romane, mon propre père

- En gros ? Oui.

- Et toi, dis-moi, comment m'as-tu retrouvé ?

- Ça tu vois c'est une histoire vraiment amusante...

Au cours d'un bal organisé au royaume d'Izix, allié du royaume d'Eldrome et de Longwood, la princesse Rheane fît la connaissance de la princesse Eda d'Eldrome. Elles n'avaient que 15 ans et depuis elles se sont liées d'amitiés. Par correspondance, les deux princesses parlaient de leurs royaumes respectifs. Celui d'Eldrome fascinait la princesse Rheane, elle voulait à tout prix la visiter. Heureusement une occasion s'est présentée, un bal pour les 18ans de la princesse Eda. Le roi Romane et la reine Zéphyr n'ont pas pu y participer. Alors la princesse en a profité de cette liberté pour découvrir de nouvelles choses ainsi que les villes aux alentours. Voilà comment elle a vu son frère sur la couverture d'un magazine que tenait un touriste. Elle en a parlé à la princesse Eda qui lui promet de lui faire gagner du temps.

- Je ne pensais pas que tu allais vraiment le faire

- Faire quoi ?

- Rompre tes fiançailles avec la fille du gouverneur...

- Étions-nous proches toi et moi ?

- Évidemment tu étais le seul à prendre mon parti quand je ne voulais pas m'adhérer à toutes ces choses de princesse... Dis-moi comment est-ce que tu l'as su ?

- Il y a cette fille, Véranda, elle vous a entendu Livia et toi puis elle à fait des recherches

- J'imagine qu'elle est tombée sous ton charme... Ce qui est sûr c'est que ta vie dans cette ville est complètement différente de celle au château... Quand je raconterai cela à Rohan il ne sera pas du tout content

- Rohan ?

- Oui... Notre grincheux et casse couille de grand frère, mais c'est en quelque sorte notre confident...

Lorsque vous goûter au bonheur pur, et que l'intensité de la bienveillance l'un envers l'autre se révèle aussi forte, quand d'une manière inopinée on vous l'arrache brutalement, vous en arriver à douter sur l'existence vrai de ce sentiment. Non pas que vous n'y avez pas droit ou que vous avez fait quelque chose de travers, mais au final quoique que l'on vous dise ne vous fera vous sentir mieux...

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