III. Cela ne me dérange pas.
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Son téléphone près de la fenêtre, Alma sourit en repensant à la conversation qu'elle vient d'avoir avec son oncle il y a quelques minutes. Même si elle n'a pas cessé de lui dire qu'elle n'a pas été blessée dans cet accident Antonio ne semble pas être totalement convaincu. Mais bon, il faudra s'en contenté.
Alma prend une gorgée de sa tasse de thé en regardant cette pluie torrentielle par la fenêtre. Et dire qu'Henry a souhaité rester dehors. En parlant du loup, son histoire est très étrange. Et même si elle ne veut pas paraître indiscrète, elle se sent intriguée.
Le bruit de l'eau dans la salle de bain ne se fait plus entendre Alma suppose donc qu'Henry a fini de prendre sa douche. Elle ouvre alors la porte de la chambre mais se cogne contre son torse.
- Oh ! Désolée
- Non, ne vous excusez pas...
- Je ne savais pas que vous alliez frapper. Vous avez besoin de quelque chose ?
Il a les cheveux mouillés. Ces cheveux sont bouclés et quelques gouttes d'eau s'en échappent pour atterrir sur son torse-nu. Son regard à elle est attiré un peu plus bas. La serviette autour de ses hanches laisse voir ces abdominaux ainsi qu'un magnifique V. Il n'y a pas de doute c'est un grand sportif.
La voix d'Henry interrompt soudainement son fantasme. Pris en flagrant délit, elle se sent tout à coup gêné alors que lui est en train de sourire. C'est la troisième fois qu'il fait ça d'ailleurs. Oui, elle a compté parce que comme les deux autres fois elle n'arrivait pas à détaché son regard de sa jolie mâchoire carrée embellie pas de magnifiques fossettes.
- Désolée, je... Je vais vous chercher vos vêtements.
Compte tenu du fait qu'Alma n'a pas de vêtements d'homme chez elle, elle a proposé de laver les vêtements qu'il portait pendant qu'il prenait sa douche. Henry n'était pas sûr de vouloir rester chez elle pour ne pas l'importuner, mais Alma n'avait pas du tout envie de le laisser partir avec ce temps et sous cette pluie.
- Henry, vous êtes là ? Je vous apporte vos vêtements.
Il ouvre la porte de la salle de bain pour les récupérer. Alma entend un « Merci » au moment où elle ferme la porte. Elle répond par un faible sourire avant de regagner sa chambre à elle.
Les manches de son pull retroussé de façons à ce qu'elles ne rentrent pas en contact avec l'eau du robinet, Alma rince sa tasse pour ensuite la déposer à sa place habituelle.
- C'est une grande et très jolie maison que vous avez là.
Ne sachant pas qu'il était là, derrière, elle eut un léger sursaut.
- Désolé, je ne voulais pas vous faire peur.
- Non, tout va bien... Et pour la maison, c'est un cadeau de mon oncle.
- Votre oncle habitez ici également ?
- Non, lui il est resté en Italie... À Florence plus précisément
- Ah, je comprends.
- ... Vous devez être affamé, je vais vous préparer quelque chose à manger...
- Non, ne vous dérangez pas pour moi...
- Mais non, cela ne me dérange pas du tout. Entre temps, vous pouvez rester dans le salon ou la chambre d'amis si vous le souhaitez.
- Je préfère vous donner un coup de main.
- Vous cuisinez Henry ?
En le voyant réfléchir sans pour autant répondre Alma se dit que peut-être elle devrait arrêter de lui questionner sur sa vie alors qu'elle en a un tas d'autres. Pour commencer tout simplement elle aimerait avoir une idée sur ses goûts culinaires. Savoir s'il a des allergies. Elle se doute qu'elle n'aura pas plus qu'un vulgaire « je ne sais pas » comme réponse.
Henry participe activement à la préparation du repas et dans le calme. Alma prépare les pâtes, lui la salade. Son côté maladroit ne cesse de la faire rire à chaque fois qu'il tente de poser la laitue le pied au-dessus. Mais finalement, il réussit tout seul. Personnellement, Alma aurait opté simplement pour une salade composée, mais elle a un invité qui semble avoir faim.
Une fois prête, ils se mettent à table. Pendant qu'Henry ouvre une bouteille de vin, Alma se serre avant de lui passer le plat contenant les pâtes. Son première remarque ne tarde pas à arriver.
- Vous n'allez prendre que la salade ?
- Ah, disons que j'ai un régime un peu particulier.
- Je me serais contenté de la même chose moi aussi...
- Henry, j'ai pris plaisir à cuisiner ces pâtes alors s'il vous plaît mangez.
Il sourit une fois de plus. Dès sa première fourchette, il félicite Alma en lui disant que c'est délicieux. Pour toute réponse, elle lui sourit à son tour.
- Alors, vous venez d'où ?
Et voilà, la curiosité d'Alma refait surface rendant ainsi son invité mal à l'aise à un point qu'il a arrêté de manger en déposant sa fourchette. Pourquoi poser autant de questions ? Peut-être parce qu'elle a invité un inconnu chez elle et qu'elle aimerait faire la conversation afin d'être sûr que ce n'était pas une erreur.
- Je ne saurais vous répondre.
Son regard l'incite néanmoins à continuer.
- Tout ce dont je me rappelle, c'est de m'être réveillé à l'hôpital il y a quelques semaines
- Attendez ! Vous voulez dire que vous souffrez d'amnésie ?
- Je ne sais pas qui je suis, ni d'où vient. Alors, oui, j'imagine que c'est bien cela.
- Vous vous appelez bien Henry, non ?
- Ce prénom a été choisi par l'une des infirmières de l'hôpital... Quand je suis arrivé là-bas, je n'avais aucun papier sur moi et un dossier, ça doit être identifié, non ?
- Et personne n'est venu vous voir ?
- Non... Je n'ai aucun souvenir de ma vie d'avant.
Henry l'explique que ce matin le Docteur Martin lui a annoncé que son amnésie qu'il pensait être partiel est finalement total et que c'est pour cela qu'il est parti de l'hôpital.
- Vous savez, Je comprendrais si vous changiez d'avis. Je peux encore m'en aller, il n'est pas trop tard...
- Oh mon Dieu ! Henry, vous pensez vraiment que je vais vous mettre dehors parce que vous êtes amnésique ?
- Tout ce que je dis, c'est que je suis étranger à moi-même alors je comprendrais si vous ne vouliez plus...
- Henry, je suis désolée de ce qui vous êtes arrivé. Sachez que je ne suis pas ce genre de personne.
- Mon intention n'était pas de vous blesser, je vous prie de m'excuser.
- Ce n'est rien...
Personne ne peut imaginer l'état l'esprit dans lequel cet homme doit être. Il a peut-être une famille qui s'inquiète de ne pas le voir ou avoir de ses nouvelles depuis. Sa mère, son père. Peut-être même qu'il a une femme ou des enfants qui l'attendent. Une femme... Oh Seigneur !
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