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— Vous vous êtes évanoui, M. Kirk. Les humains sont si faibles...

Cette voix grave qui lui parlait d'un délicieux anglais aux accents profonds, elle aurait pu être agréable, mais elle ne l'était pas, car il la reconnaîtrait entre mille, l'associait à la pire personne qui soit.

— Et c'est bien dommage, car j'ai dû retarder le feu d'artifice.

Il ouvrit les yeux. Il était dans une chambre du vaisseau, allongé, Khan debout près du lit qui le regardait toujours avec cet air supérieur. Kirk se força à rassembler ses pensées, à mettre de l'ordre le plus rapidement dans sa tête.

— Retarder le feu d'artifice..., répéta-t-il, cela signifie qu'ils sont en vie ?

— Tous. Enfin, aussi longtemps que vous m'obéissez...

Kirk sentit un frisson remonter le long de son échine. Il tenta de se redresser, mais fut aussitôt brimé par des restrictions qui le maintenaient attaché à la couche. Il grinça des dents.

— Ce n'est pas très fair-play, accusa-t-il.

La main glacée de Khan lui tapota la joue.

— Oh, mais M. Kirk, entre nous, ça n'a et ce ne sera jamais fair-play, car je serai toujours, il se pencha et détacha les liens qui emprisonnaient le capitaine, puis les syllabes, supérieur à vous. Alors vous pouvez tenter de sauver votre peau, mais il n'y a nulle part où fuir et je peux vous assurer que je vous rattraperai.

Khan se recula, laissa toute la liberté à Kirk de tenter une fuite. Ce dernier ne se fit pas prier. Il se releva sur ses pieds et frappa le torse du super-humain de son poing. Il entendit ses os craquer à leur rencontre avec le corps de l'homme. Son visage se tordit de douleur. Khan se saisit de son poignet si vite qu'il ne vit même pas son geste.

— C'était bien essayé, mais vous n'allez nulle part, M. Kirk.

En une seconde, Kirk se retrouva propulser contre le mur du vaisseau, son dos se heurtant solidement à celui-ci. Khan pressa étroitement son corps contre le sien, appuyant contre ses côtes brisées. Il grogna de douleur, se raidissant.

— Pensez un peu à votre équipage. Vous ne voudriez pas qu'il leur arrive... malheur, n'est-ce pas ?

— Vous me faites chanter ?

— Et comptez-vous en chanceux, car je pourrais tout simplement vous forcer sans que vous ne puissiez opposer la moindre petite résistance.

Kirk serra la mâchoire.

— Je ne me rends pas compte de cette chance, pardonnez-moi ! déclara-t-il avec sarcasme.

— Oh, toujours là à me défier, à m'aguicher avec votre arrogance, M. Kirk. J'en viens à me demander si vous ne souhaitez pas vous faire soumettre par une force supérieure à la vôtre. Peut-être est-ce exactement ce que vous voulez ? Est-ce que vous me provoquez dans cette intention, dites-moi ?

Il posa deux doigts glacés sous le menton de James et lui souleva la tête, un sourire moqueur sur les lèvres. Son pouce s'écrasa sur les lèvres du jeune homme aux cheveux sable et les lui entrouvrit.

— Ne vous avisez pas de me mordre où je vous promets que vous connaîtrez des souffrances bien plus horribles que quelques côtes fracturées.

Kirk fut à nouveau rudement projeté sur le lit, Khan au-dessus de lui qui lui tenait les poignets en haut de la tête, bras tendus, d'une seule et unique puissante main. L'autre tira le chandail jaune du capitaine, tout en grimaçant devant son élasticité quasi inexistante.

— Qui a eu l'idée de tissu aussi moulant ? Jusqu'à vos vêtements, M. Kirk, vous cherchez à attirer mon attention...

Il toucha les muscles du capitaine moulés dans le vêtement, s'attardant sur le téton de celui-ci.

— Ce n'était pas l'intention, ne vous faites pas d'idées mal placées ! déclara rudement le prisonnier, furieux, avant que son visage ne soit traversé d'un éclair de douleur, alors que Khan tordait méchamment un de ses mamelons.

— Parfois, il vaut mieux se taire que de raconter des âneries, conseilla simplement le super-humain tout en continuant de tordre le petit bout de chair rosé.

Kirk haleta, le corps arqué, crispé et tendu. Il serra les dents aussi fort qu'il le put pour s'empêcher de laisser sortir de sa gorge des sons qui feraient beaucoup trop plaisir à son agresseur. Bien entendu, ce n'était pas au goût de celui-ci. Il le lui fit d'ailleurs bien comprendre lorsque ses doigts le forcèrent à ouvrir la mâchoire comme on le ferait avec la gueule de cheval dans laquelle on voudrait pousser le mors.

— Ne vous retenez par, Capitaine, où je serai forcé de vous faire plus mal pour obtenir une réaction de votre part.

Kirk fut horriblement tenté de mordre Khan, rien que pour lui donner une leçon, mais il tenait à rester en vie.

Starfleet se rendra compte de mon absence, ils enverront des troupes.

— Des troupes qui pourraient me battre ? Laissez-moi rire, M. Kirk ! Je les déferais toutes une par une, comme un enfant déferait des blocs Legos. Puis, je les écraserais sous le talon de ma bottine comme s'ils n'étaient rien d'autre que de la vermine. Je leur ferais payer jusqu'au dernier les expériences qu'ils ont osé mener sur ma famille !

Il prit une inspiration et il eut un ricanement sarcastique :

— Et de toute manière, si vous croyez que votre vie a une quelconque importance pour eux, vous devez savoir que vous n'êtes qu'une pauvre petite étoile perdue, une parmi tant d'autres. Si jamais ils remarquent votre disparition, ils s'en remettront vite. Après tout, la galaxie est le berceau de bien nombreux dangers. Ils vous érigeront un petit monument, diront qu'un astéroïde vous a frappé et on n'en reparlera plus... J'ai bien vu ce que cela a donné avec moi !

Kirk en frissonna. Chaque parole résonnait comme une atroce vérité. Khan n'hésiterait pas une seconde avant de retirer une vie. Il l'avait déjà prouvé en tuant Marcus. Voilà pourquoi Kirk devait faire des efforts pour conserver sa vie. C'était son devoir envers son équipage. Il devait être vivant pour les retrouver. Malgré toute sa haine et toute la rage qui grondaient au fond de lui, c'est pourquoi il abandonna le combat. Il se força à détendre ses muscles, cessa de se débattre et laissa un premier gémissement franchir ses lèvres.

Un lent sourire s'étira sur la bouche de Khan qui relâcha presque immédiatement ses poignets, puis se releva.

— Vous avez fini par comprendre votre infériorité, je n'y croyais plus. Bon, relevez-vous maintenant. Je crois qu'il est temps que nous ayons une petite balade.

Méfiant jusqu'à la racine des cheveux, Kirk obtempéra. Khan mit une main au creux de son dos et le poussa en direction de la sortie. Il posa sa paume sur l'écran digital et la porte se déverrouilla, s'ouvrit en coulissant sur le côté.

— Où m'emmenez-vous ? demanda Kirk en remarquant qu'ils se trouvaient sur le pont principal.

— Ne posez pas de questions insignifiantes. Vous le verrez bien vous-même de vos propres yeux.

Khan le conduisit dans le couloir où s'enlignaient plusieurs prisons aux cloisons transparentes. Ils s'arrêtèrent devant l'une en particulier. Une qui était occupée...

— Spock ! s'exclama Kirk en posant ses deux mains sur la paroi vitrée. Où sont les autres ?

— Les autres ? s'étonna le Vulcain.

Kirk fronça les sourcils, l'incompréhension se lisant dans son regard.

— Vous m'aviez dit qu'ils étaient en vie, que vous les aviez épargnés ?

Khan leva les yeux au plafond.

— Je vous ai menti, il semblerait. Je les ai tués, tous, jusqu'au dernier et j'ai regardé les flammes les avaler, exploser leur vaisseau. Je les ai tous décimés, tous..., il sourit, calculateur, sauf lui...

Il désigna Spock dans sa prison. Une vague encore plus grande de haine et de colère submergea Kirk qui en peinait même à respirer. Le choc était trop grand, l'empêchant de penser correctement et de prendre des décisions éclairées. Il pouvait presque entendre Khan lui dire que, maintenant, il comprenait ce qu'il avait pu ressentir lorsqu'il avait été lui-même arraché à sa famille.

— Je me suis demandé jusqu'où iraient votre loyauté et votre désir de protection envers votre équipage, poursuivit l'Augmenté. Vous avez répondu à cette question pour moi toute à l'heure. Alors, je vous conseille de m'obéir sans discuter où il pourrait arriver des bricoles à votre ami ici présent.

Le vice-capitaine secoua la tête.

— Ne l'écoutez pas, M. Kirk ! Ne vous préoccupez pas de moi ou vous mettrez en danger toute la galaxie.

Le regard de Kirk passa d'un à l'autre, du gris au bleu avant de s'arrêter sur le bleu glacial des prunelles de Khan. Il baissa la tête, sa voix se fit toute petite. Le super-humain abordait déjà un air victorieux ; il savait qu'il avait gagné.

— Je ferai tout ce que vous voudrez.

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