48.
[HERO]
Le bonheur a toujours été un concept inconnu pour moi. Les souvenirs d'avant le départ de la femme qui m'a porté sont flous, pour ne pas dire inexistants. Il parait qu'à cet époque-là, j'étais le gosse le plus heureux du monde, m'épanouissant dans un foyer aimant. Ouais bah, la joie et l'amour, j'ai pu y faire une croix dessus quand elle s'est barrée comme une putain de voleuse. En grandissant, j'ai remarqué une grosse différence entre ma vie et celles de mes amis. Eux, ils pouvaient compter sur leurs parents, ils étaient contents de rentrer chez eux, alors que moi, j'étais terrifié à l'idée de retrouver la seule figure parentale qu'il me restait. Des millions de fois, j'ai rêvé que c'était lui qui s'était cassé à la place de ma mère. Peut-être aurais-je eu une vie plus douce...
Et puis, une deuxième chance d'accéder à ce bonheur et à cet amour qui m'étaient privés depuis si longtemps a pris la forme d'une très belle jeune femme du nom de June. Avec elle, j'ai pu goûter aux joies d'aimer quelqu'un d'autre que moi et d'être aimé en retour et ça... il n'y a aucune sensation plus exquise que celle-là. June et moi, c'était une évidence. Elle était à moi, tout comme j'étais à elle. Je le suis toujours, malgré tout... même si, maintenant, je souhaiterai ne jamais l'avoir rencontrée...
*
- T'es sérieux ? glousse June, en portant ses mains devant sa bouche, pour dissimuler son état de « choc » face à ma proposition plus qu'indécente.
Je la lâche et la contourne pour m'arrêter devant elle. Je ne peux m'empêcher d'être amusé par sa réaction. A travers ses doigts, je peux dissimuler le rouge lui monter aux joues. Ses yeux, animés par une lueur d'excitation, ne cessent de fixer le London Eye.
- Tu veux qu'on monte là-dedans et qu'on fasse... euh... tu sais ? chuchote-t-elle, une fois ses lèvres libérées de ses mains.
Je savais que l'idée lui plairait.
- Je ne fais que perpétrer la tradition, quoi que récente, que tu as instaurée dans notre... arrangement, je lui réponds avec malice.
Je déteste utiliser ce terme, « arrangement », pour qualifier ce que nous partageons. C'est trop formel, comme si un contrat tacite avait été établi entre nous. Bien que June ait posé ses conditions — auxquelles j'ai cédé seulement pour ne pas la perdre — je n'emploierais pas ce mot pour parler de nous. Mais pour l'instant, je préfère ronger mon frein et jouer selon les règles. Déjà que j'étais sur le point d'en coller une à Jack pour avoir fait ses putains d'allusions quant à mes sentiments pour June... Heureusement, elle n'a pas capté ses sous-entendus. Si elle venait à le découvrir, je sais qu'elle mettrait immédiatement un terme à tout ça, et c'est ce que je veux précisément éviter. Malgré tout, je ne perds pas espoir qu'elle change d'avis.
- Ouais mais là, lâche-t-elle en pointant l'une des attractions les plus populaires de la ville du doigt, ce n'est pas comparable à la crique ou à la terrasse de Morgan !
Elle marque un point. La crique était déserte, bien qu'un promeneur aurait pu nous choper en flagrant délit. Pour ce qui est de la terrasse, la pénombre dissimulait en partie nos ébats, ce qui amoindrissait les risques d'être démasqués et ce, malgré l'arrivée inopinée du petit groupe de fumeurs. Dans la roue, nous serons enfermés dans une capsule transparente, entourés d'une vingtaine de touristes.
- Justement, ce n'est pas toi qui disais : « quand il y a du danger, c'est beaucoup plus grisant » ?
June m'envoie une œillade faussement contrariée lorsque je retourne ses propres mots contre elle. Je ne lui laisse pas le temps de protester que je saisis sa main pour l'entrainer vers la grande roue. Bien qu'elle tente de freiner mes efforts et mon entrain en tirant sur mon bras et en répétant mon prénom entre ses dents serrées d'une voix qui se veut discrète, June finit par lâcher un soupir de résignation en constatant que la bataille est perdue d'avance pour elle.
- Arrête ! T'es complètement fou ! marmonne-t-elle, sans pouvoir réprimer un sourire lorsque nous nous arrêtons devant la courte file d'attente menant à la plateforme de l'attraction.
Elle veut se donner bonne conscience en émettant des signes de résistance, mais je sais qu'au fond d'elle, elle en meure d'envie. Même si ses mots disent « non », tout son corps crie « oui ». À commencer par ses yeux pétillants, ses joues en feu, et ce sourire qui trahit l'excitation qu'elle ressent à l'idée des prochaines minutes sensationnelles qu'elle va vivre. Et je dois bien admettre que, de mon côté, cette perspective me tente beaucoup aussi. Elle me rend complètement taré, au point d'aller faire des cochonneries au milieu d'inconnus, à cent trente-cinq mètres du sol. Ce n'est pas un terrain sur lequel je me suis vraiment aventuré auparavant, mais je dois avouer que ça fait monter l'excitation d'un bon cran. J'ai déjà baisé des nanas dans les toilettes d'un nightclub ou même dans des voitures garées sur des parkings, mais ce n'est rien de comparable avec ce que nous faisons, tous les deux. Et puis, peut-être que je n'avais pas encore trouvé la bonne partenaire pour m'adonner à ce genre de pratiques. Avec June, par contre... Je serais prêt à la culbuter en plein Trafalgar Square si elle me le demandait. Sans lâcher sa main, je me penche vers elle pour murmurer près de son oreille :
- Franchement, si tu savais toutes les folies que j'ai envie de faire avec toi, toutes les positions dans lesquelles je veux te prendre...
Le rouge qui colorait déjà ses joues vire vers une teinte cramoisie, suivi d'un petit gémissement incontrôlé qui nous surprend tous les deux. Elle doit être en train de passer en revue les scénarios les plus dingues dans sa tête. Rapidement, elle se reprend et se retourne dans tous les sens pour s'assurer que personne autour de nous ne l'a entendu. Mes lèvres toujours près de son oreille, j'ajoute :
- Ce moment va rester graver dans ta mémoire tant je vais te faire prendre un pied d'enfer !
Lorsque mon visage s'écarte du sien, ses lèvres sont pincées pour éviter de se donner une nouvelle fois en spectacle. Sa respiration se fait de plus en plus saccadée. Elle croise également ses jambes pour resserrer ses cuisses. Qu'elle est mignonne... je connais l'effet que ces mots ont sur elle, et je suis prêt à parier qu'elle mouille comme jamais à l'idée de ce que je vais lui faire vivre dans cette capsule.
Nous montons les quelques marches menant à l'entrée de l'attraction. Je tends deux billets au mec s'occupant de faire monter les touristes dans la roue, qui nous indique le chemin afin d'accéder à la prochaine bulle ovale en verre descendant lentement vers nous. Ma main toujours agrippée à celle de June, nous suivons un groupe d'asiatiques qui, à peine le pied posé sur le sol métallique de la capsule, se rue vers les parois transparentes pour mitrailler la vue à l'aide de leurs appareils photo.
Malgré l'affluence, nous arrivons à nous faufiler à travers les gens agglutinés tout autour de l'appareil nous élevant dans les airs et à trouver une place stratégique pour apprécier le panorama s'étalant petit à petit sous nos pieds. Je fais passer June devant moi pour qu'elle profite à fond de cette expérience.
Et je ne parle pas seulement du côté touristique de notre ascension...
June s'extasie devant la beauté du paysage qui défile à une cadence très modérée sous ses yeux. Sachant que le tour dure à peu près une demi-heure et que c'est la première fois qu'elle monte dans le London Eye, je lui laisse quelques minutes pour apprécier le spectacle avant de passer aux choses sérieuses. Elle sort son portable de la poche arrière et commence à imiter le reste des personnes présentes autour de nous.
- J'aurais fait de plus belles photos avec mon appareil, dit-elle en tournant sa tête vers moi, mais la résolution de mon iPhone n'est pas trop mal.
Elle ponctue sa remarque en m'adressant un magnifique sourire avant de se retourner vers Londres. Rien de que savoir que je suis à l'origine de sa joie fait naitre des putains de papillons dans mon ventre... pire qu'une meuf ! Avant de nous diriger vers la roue, j'ai demandé à Felix, Aaron et Trushal de garder le matériel de June, en prévision de notre petit tour dans les airs.
Au bout de quelques secondes, je lui prends le téléphone des mains. La brunette pivote vers moi, confuse par mon geste. Elle tente de le récupérer mais, étant donné notre différence de taille, il me suffit de lever le bras en l'air pour qu'il soit inatteignable pour elle.
- Allez, Hero ! Rends-le moi, proteste-t-elle, tout de même amusée.
Je secoue la tête avec malice, tout en gardant son mobile hors de portée. June saute pour essayer de l'attraper et, quand ses pieds retombent lourdement sur le sol, la capsule se met à trembler. De nombreuses paires d'yeux mécontents de la part des autres touristes se braquent sur nous et quelques réprimandes se font entendre. June rougit instantanément, honteuse de son geste. La voyant mal à l'aise, je décide de monter au créneau :
- C'est bon, détendez-vous ! La capsule ne va pas se détacher et s'écraser sur le sol à cause de ça, je grommelle en leur renvoyant la même « sympathie » que je peux lire dans leurs regards. C'est solide, alors retournez faire les touristes et foutez-nous la paix, okay ?
Malgré quelques objections, la plupart des gens se retournent vers les parois incurvées en verre et se focalisent de nouveau sur la vue. Je me tourne vers June et remarque que son embarras est toujours présent.
- Je ne crois pas que faire ce que tu as en tête soit une bonne idée, maintenant que j'ai autant attiré l'attention sur nous, me dit-elle en grimaçant. Je n'ai pas envie qu'on finisse au poste comme Angie et Dany...
J'ai conscience que le petit incident qui vient de se produire l'a un peu refroidi, surtout que certains passagers continuent de nous dévisager du coin de l'oeil. Je comprends sa soudaine réticence, mais je ne vais pas laisser ces cons gâcher mes plans.
- June, tu me fais confiance, n'est-ce pas ? je lui demande en haussant les sourcils.
- Oui, mais...
Son regard se balade frénétiquement autour de nous à la recherche d'un argument pour contre-argumenter ma proposition.
- T'as confiance en moi ou pas ? j'insiste en lui coupant la parole et en plantant mes yeux dans les siens.
La brunette soupire bruyamment et finit par hocher la tête en pinçant ses lèvres pour réprimer un sourire. Malgré son hésitation, je sais qu'elle a toujours envie que je lui donne du plaisir, ici et maintenant.
- Viens, je lui dis en prenant sa main pour l'entrainer vers le grand banc central en bois et en métal.
Heureusement pour nous, personne ne le squatte. Ils sont tous trop occupés à mater la ville à trois cent-soixante degrés. Je m'assois en premier et invite June à prendre place sur mes genoux. Elle s'exécute et colle son dos contre mon torse. Sa respiration devient irrégulière, trahissant son excitation sous-jacente.
- Qu'est-ce que tu vas me faire, maintenant ? me demande-t-elle à voix basse, pour être sûre de n'être entendue que par moi.
Je pose ma tête sur son épaule, ma bouche se trouvant désormais près de son oreille.
- D'abord, je vais te débarrasser de cette petite culotte qui empêche mes doigts d'aller te caresser et, ensuite, je vais te demander d'être la plus discrète possible... tu peux faire ça ?
June déglutit et se trémousse contre moi pour mieux se positionner. J'entends un petit « oui » sortir de sa bouche pour répondre à ma question. J'écarte légèrement les cuisses et passe ma main sous la jupe en jean de June. J'en relève discrètement les bords pour faciliter mon accès vers son intimité et de manière à n'éveiller aucun soupçon de la part des potentiels témoins qui nous accompagnent. Je frôle la peau fine de son entrejambe et ce petit contact la fait déjà se raidir. J'atteins finalement la dentelle de ses dessous et la pousse sur le côté. Comme je m'y attendais, le tissu est trempé.
Ah, June... je sais vraiment comment t'exciter...
Mon autre bras encercle sa taille pour éviter qu'elle ne bouge trop. Ses mains entourent mon avant-bras et le serrent un peu plus quand je commence à balader mon majeur sur son clitoris. Les mâchoires de June se serrent et un gémissement étouffé parvient à mes oreilles. Un sourire en coin se dessine sur mes lèvres tant je kiffe la rendre folle sous mon doigté. Ses ongles s'enfoncent de plus en plus dans ma peau et j'accueille la douleur que cela me procure avec plaisir. Ne pouvant pas s'exprimer comme elle le voudrait, elle trouve d'autres moyens de me faire comprendre que je fais bien mon boulot.
Ses fesses commencent à se frotter contre ma queue que j'essaie tant bien que mal de contrôler, et je dois dire que June ne me facilite pas la tâche. Ses jambes s'écartent un peu plus pour mieux apprécier mes caresses.
- Ne gesticule pas autant et resserre tes cuisses, sinon on va vraiment se faire choper, je lui conseille en chuchotant à son oreille.
Je lâche un petit rire en voyant ses difficultés à se contrôler. La tête de June bascule en arrière, touchant mon épaule.
- Je peux pas m'en empêcher, murmure-t-elle. C'est trop... bon.
Son compliment me va droit au boxer, qui se tend de plus en plus au fur et à mesure que je la touche, au fur et à mesure qu'elle se dandine sur moi, à chaque soupir qu'elle lâche, à chaque fois qu'elle resserre un peu plus son emprise sur mon bras. Putain, je suis dans le même état qu'elle, maintenant !
Du coin de l'oeil, j'aperçois qu'elle se mord la lèvre inférieure pour éviter de crier. Ses yeux sont plissés tant elle les ferme avec force. Je sais qu'elle en a envie, qu'elle veut extérioriser tout le plaisir que je lui donne. Malheureusement pour elle, elle ne peut pas... pas tout de suite, en tout cas.
- Et qu'est-ce que tu dis de ça ? je lui demande d'une voix très suave lorsque l'un de mes doigts entre en elle.
Cette fois-ci, elle ne peut retenir le gémissement plutôt bruyant qu'elle émet, tandis que son corps se raidit de nouveau. Quelques têtes circonspectes pivotent vers nous, m'arrêtant dans mon élan, mais retournent très vite à leurs occupations, pour notre plus grand soulagement. Ma main libre passe sous le tissu de son débardeur et vient caresser la peau de son ventre, faisant naitre dans le sillon de mes doigts, des milliers de frissons. Je jette un coup d'oeil à sa poitrine qui, elle aussi, n'échappe pas à cet effet. La moindre émotion que je lui fais éprouver transparait directement sur son corps. Je ne me lasse jamais de le sentir réagir sous mon toucher.
- Hero, soupire-t-elle.
Une de ses mains me lâche le bras pour venir se nicher dans ma nuque et agripper mes cheveux. La sensation est plus que délicieuse. Ma bouche atterrit sur son épaule pour y déposer quelques doux baisers et remonte jusqu'à son cou. J'en viendrais presque à oublier le « public »qui nous entoure.
- J'en peux plus, déplore-t-elle, tandis qu'un second doigt la pénètre, lui arrachant un nouveau gémissement, plus discret que le précédent.
- Tu y es presque... je le sens, je lui réponds, mes lèvres toujours collées contre sa peau. Tu veux que j'accélère ?
- J'ai envie que tu me prennes, lâche-t-elle, finissant sa phrase par un gémissement.
Si ma queue n'était pas déjà gonflée, je pense qu'elle aurait doublé de volume en deux secondes après avoir entendu les mots de June. Bordel, elle serait prête à ce que je la baise tout de suite ! Elle est vraiment insatiable !
- Oh, Bébé, j'en ai une très grosse envie, moi aussi, mais on ne peut pas faire ça ici, je tente de la raisonner, même si ça m'arrache la gueule de lui dire ça.
June décolle son dos de mon torse et la main qui était dans mon cuir chevelu se faufile entre nos deux corps pour atteindre mon entrejambe, déjà malmené par son cul s'y frottant dessus depuis plusieurs minutes. June commence à caresser mon érection à travers le tissu de mon jean et sentir sa main sur moi est sur le point de me faire perdre le peu de raison qu'il me reste.
- S'il te plaaaaaaaait...
Sa supplique se perd dans un soupir alors que j'essaie moi-même de ne pas m'égarer dans le désir qu'elle ne cesse de faire grimper au rythme de ses doigts s'affairant sur mon pantalon.
- Dès qu'on sort d'ici, je vais te faire crier mon prénom si fort que tu n'auras plus de voix après ça, je lui promets dans un murmure.
Elle sourit à cette perspective. Putain, moi aussi, j'ai hâte de me perdre en elle. Le fait qu'elle ne puisse plus se passer du désir que je fais naitre en elle et du plaisir que je lui donne à chaque fois remplit mon coeur de bonheur. Malgré tout, je ne me fais pas d'illusions : je sais qu'elle est avec moi que pour le sexe, et rien d'autre. Je ne peux pas lui en vouloir, c'est le deal que nous avons passé, après tout. Mais je ne pensais pas être celui qui se retrouverait à espérer plus de cette situation. L'inverse, je l'ai connu plus d'une fois et je n'avais aucun mal à rembarrer — parfois cruellement — les gonzesses qui me confessaient leur amour. Elles ne représentaient rien pour moi, sauf une distraction.
Suis-je la distraction de June ?
Je repousse rapidement cette pensée et décide de mettre fin à la torture que je lui inflige en accélérant la cadence. Mes doigts s'affairent en elle très rapidement et la main sous son haut vient trouver ses seins que je malaxe sans vergogne. De cette manière, elle atteindra l'orgasme plus vite.
Quelques secondes plus tard, ses doigts agrippent de plus en plus fort ma queue et je sais à cet instant qu'elle va jouir d'une seconde à l'autre. Je suis moi-même à deux doigts — littéralement — d'exploser dans mon boxer, mais j'essaie de me retenir. June porte sa main à sa bouche lorsqu'elle est submergée par les ondes de désir se propageant dans tout son corps. Elle étouffe les cris qu'elle aurait normalement poussé si nous n'avions été que tous les deux.
La brunette reprend ses esprits et son souffle tandis que nous amorçons la descente. Je retire mes doigts d'elle et pose mes mains sur ses hanches pour la faire pivoter vers moi. Un sourire béat est scotché sur son visage, malgré son essoufflement. June pose son front contre mon épaule et se met à rire.
- Je n'arrive pas à croire qu'on vient de faire ça, dit-elle avant de relever sa tête pour me faire face.
- Je t'avais dit que j'allais te faire prendre un pied d'enfer, pas vrai ? je lui rappelle, non sans une pointe de satisfaction dans la voix.
Ma partenaire se met de nouveau à rire en hochant la tête. La voir ainsi, aussi radieuse, aussi insouciante et aussi joyeuse me rend heureux. Oui, je suis heureux. Heureux « d'être » avec elle, de lui apporter un peu de bonheur et d'être celui à qui elle adresse ce magnifique sourire. En cet instant, je me sens comme le roi du monde.
- Et que ce serait un moment qui resterait gravé dans ma mémoire, elle ajoute en reprenant mes propres termes. D'ailleurs, j'aimerais bien l'immortaliser.
June attrape son portable et l'agite sous mon nez avec un sourire malicieux. Je lève les yeux au ciel en pouffant de rire, en sachant ce qu'elle va me demander. Je secoue la tête.
- Oh, s'il te plait ! Juste un selfie... m'implore-t-elle d'une voix enfantine. Tu peux bien faire ça pour moi, non ?
Je hausse les sourcils, interloqué par sa question.
- Bien que j'adore t'entendre me supplier, il me semble que je viens de te donner un bel orgasme, dis-je en insistant bien sur le dernier mot d'une voix plus forte.
June me fait les gros yeux et plaque sa main contre ma bouche. Je me mets à rire sous sa paume. Elle se retourne dans tous les sens pour être sûre que personne ne m'ait entendu.
- Bon, okay, pas de selfie... se résigne-t-elle, un brin boudeuse.
La brunette va pour se lever, mais j'attrape son poignet pour la retenir. Confuse, elle se retourne vers moi et fronce les sourcils.
- Donne-moi ton téléphone, je lui demande en esquissant un petit sourire en coin.
Son visage s'illumine et elle s'empresse de me tendre son portable. June se positionne à genoux derrière moi, passe ses bras de part et d'autres de mon cou et pose sa tête à côté de la mienne. Je tends le bras qui tient le téléphone vers le haut et définis le cadre pour la photo. Je m'assure qu'il convient à June avant d'appuyer sur le bouton digital qui déclenche l'appareil. Ma partenaire arbore un franc sourire tandis que je me contente d'esquisser un petit rictus en coin qui creuse la fossette qu'elle adore tant sur ma joue.
Le cliché est à présent enregistré dans la galerie photos de son iPhone. Je rends son portable à June qui revient s'asseoir sur mes genoux. Elle regarde notre selfie avec des yeux pétillants et semble plus qu'heureuse du résultat.
- Merci ! s'exclame-t-elle en déposant un baiser sur ma joue en trépignant sur mes cuisses. Pas seulement pour... l'orgasme — qu'elle chuchote — ou la photo... mais pour tout. J'ai conscience que je n'en serais pas là où j'en suis aujourd'hui, si tu n'avais pas été là.
Elle passe une nouvelle fois ses bras autour de mon cou et m'enlace. Je réponds à son étreinte en encerclant sa taille pour l'attirer un peu plus contre moi. Ses mots valent plus que tout l'or du monde pour moi et mon coeur s'affole. Je caresse son dos d'une main et souhaite que cet instant ne se termine jamais.
- Je ne sais vraiment pas ce que je ferais sans toi, soupire-t-elle.
Elle ne réalise pas la puissance des propos qu'elle vient de tenir. Un sourire bêta se dessine sur mon visage. Je ne soupçonnais pas l'importance que je pouvais avoir dans sa vie. Je savais qu'elle m'aimait bien, mais de là à confesser une telle chose... cela me donne l'espoir que notre « arrangement » puisse se transformer en quelque chose de mieux, et peut-être plus vite que je ne le croyais. J'ai envie de lui répondre à quel point je l'aime et que ma vie ne sera plus jamais la même après elle, mais je préfère encore m'abstenir. Le déclic doit venir d'elle, pas de moi.
Une annonce dans le petit haut-parleur placé au-dessus des portes d'entrée se fait entendre, nous expliquant que d'ici deux minutes nous devons sortir de la capsule. June se détache alors de moi et nous nous levons pour obéir aux ordres de la voix féminine qui vient de s'adresser à nous.
*
- J'adore cette chanson ! s'exclame June, un grand sourire aux lèvres, en se penchant vers l'auto-radio de la voiture pour monter le son.
« Snowchild »de The Weeknd est en train de résonner dans l'habitacle. Je dois avouer que c'est un titre que j'écoute en boucle ces derniers temps. Ma partenaire se met à fredonner la mélodie, sans vraiment trop connaitre les paroles. Je la regarde du coin de l'oeil en train d'agiter ses bras et dodeliner de la tête au rythme de la musique. Elle est vraiment adorable.
À bord de la voiture de Morgan, nous roulons à vive allure dans les rues de Londres, en direction du quartier de Camden. À peine sortis du London Eye, Angie a appelé June pour lui dire de venir directement à leur nouvel appartement, étant donné que le déménagement était terminé. Bien qu'elle n'ait pas pu les aider à rapatrier toutes les affaires depuis Whitechapel, June a promis à sa meilleure amie de se rattraper lors de l'aménagement de leur nouveau logement.
Quand la chanson se termine, elle repose l'arrière de son crâne contre l'appuie-tête du siège et pivote son visage vers moi, sans se départir de sa bonne humeur.
- Tu es heureuse de ta journée ? je lui demande, en lui jetant un coup d'oeil furtif, avant de reporter mon attention sur la route.
- Elle n'aurait pas pu être meilleure, soupire-t-elle en souriant. Et folle, aussi ! J'en voudrais des comme ça plus souvent.
Comme je te comprends...
- D'ailleurs... « Bébé » ? me demande-t-elle en haussant les sourcils, l'amusement se lisant très clairement sur son visage. Tu ne m'avais jamais surnommée comme ça, avant... ou surnommée tout court, d'ailleurs...
J'avoue que je me suis laissé un peu aller à ce moment-là. Je pensais même qu'elle n'avait pas fait gaffe à mon petit dérapage. Je n'ai pas l'habitude de donner des surnoms aux meufs avec qui je couche. Déjà, ça n'arrive souvent qu'une seule fois et elles sont tellement insignifiantes à mes yeux que j'ignore leurs prénoms... alors, aller leur donner un surnom... Même Miriam, qui était la plus régulière de toutes, n'a jamais eu droit à ce traitement de faveur.
- Ouais... euh... c'est sorti comme ça, je lui réponds, gêné. Si t'aimes pas...
Je passe une main dans mes cheveux, trahissant mon embarras. Putain, c'est intime de s'appeler par des mots doux comme ça, non ?
- Je n'ai pas dit que je n'aimais pas, lance-t-elle en détournant le regard. Je trouve ça plutôt mignon, à vrai dire... Sexy, même !
Je suis soulagé de l'entendre dire ça et ne peux m'empêcher de sourire. Je veux qu'elle se sente sexy avec moi, parce que... putain, elle est tellement sexy qu'elle m'en fait perdre la boule. J'ai toujours peur qu'elle interprète mal les marques d'affection qui peuvent m'échapper. Je suis content qu'elle le prenne comme ça.
- Au fait, parle-moi un peu de ton défilé en Italie, me dit-elle en se redressant sur le siège, la voix empreinte de curiosité. C'est où ? Quand ? Quelle marque ?
- Je dois me rendre le premier weekend de juillet à Florence pour Salvatore Ferragamo, je lui réponds. Je crois que c'est pour présenter la nouvelle collection. Jamie, mon agent, ne s'est pas trop attardée sur les détails. Elle m'en dira plus en temps voulu.
- C'est vraiment génial, Hero, me dit-elle en posant sa main sur la mienne, tenant le levier de vitesse. Et puis, l'Italie... c'est un pays magnifique.
- Comme je te l'ai dit, je veux que tu viennes avec moi.
Je sais que je prends des risques à me montrer aussi empressé, mais je veux partager ce genre de moments avec elle. D'ailleurs, la tête que tire June en dit long sur ce qu'elle peut penser de mon offre. Je dois la rassurer rapidement avant qu'elle ne commence à se faire trop d'idées.
- Ne te fais pas d'illusions, d'accord ? je lui dis en riant. Je te propose ça d'un point de vue professionnel pour commencer. Ça peut être une opportunité en or pour toi de rencontrer des gens de ton milieu et d'être vraiment en immersion. Voir comment les photographes opèrent dans ce genre d'évènements, tu peux même montrer ton portfolio à des agences présentes là-bas... Des médias seront également sur les lieux pour couvrir le défilé. Ce serait l'occasion de faire connaitre ton travail et de commencer à te constituer un réseau professionnel.
June ferme les yeux, imaginant les scènes que je viens de lui décrire. Si, avec les quelques connexions que j'ai dans le milieu, je peux l'aider à atteindre son rêve, putain bah, je serais le mec le plus heureux du monde.
- C'est vrai que c'est une chance à saisir, mon dieu ! s'exclame-t-elle avec enthousiasme. Et tu as dit « pour commencer »... Qu'as-tu d'autre en tête ?
- Tu n'as pas eu l'occasion de beaucoup voyager avant et l'Italie est vraiment un pays à visiter. J'ai eu la chance, il y a quelques années, de défiler pour Dolce & Gabbana à Venise, en plus de faire un photoshoot là-bas et c'était vraiment à couper le souffle. J'ai envie que tu connaisses ça, June.
Bon, ce sont les raisons officielles, on va dire... L'officieuse, c'est que je ne veux pas la quitter, même pour trois jours...
Elle semble touchée par mes paroles, étant donné la moue émue qu'elle m'adresse. Je l'emmènerais autour du monde, si je pouvais. Lui faire découvrir les villes et pays qui m'ont été donnés de visiter grâce à mon métier. Soudain, elle semble réaliser quelque chose qui la ramène brutalement sur terre.
- Ce serait le rêve, vraiment. Et tu n'imagines même pas à quel point tu m'as donné envie de t'y accompagner...
Le ton qu'elle emploie ne me laisse présager rien de bon.
- Malheureusement, tout cela ne restera qu'une jolie parenthèse utopique, déplore-t-elle avec un sourire triste. Je reprends le boulot dans deux jours et, après ces deux semaines de congés, il sera impossible que j'ai mon weekend pour partir en Italie...
Elle retire sa main de la mienne et reprend une position normale sur son siège.
- T'as qu'à démissionner, je lui dis en haussant les épaules. Tu détestes ce travail, alors pourquoi y rester ? En plus, ta carrière de photographe est lancée maintenant, alors tu n'as plus de raisons de te faire chier là-bas...
- Ma « carrière », dit-elle d'un ton plutôt sec en mimant des guillemets avec ses doigts, n'en est qu'à ses balbutiements, je te rappelle. Je n'ai eu qu'un contrat pour l'instant et je ne sais pas quand le prochain arrivera. Je viens de prendre un appartement avec un loyer beaucoup plus onéreux que le précédent et il n'y a qu'Angie et moi qui avons des revenus réguliers. Jade a sa bourse pour la fac, et Dany... va certainement devoir chercher un autre boulot. Même si je suis très tentée de quitter le magasin, je ne peux pas le faire sans avoir une sécurité derrière, tu comprends ?
Je dois avouer qu'elle n'a pas tort sur ce point là. Elle ne peut pas renoncer à l'une des deux seules sources de revenus pour subvenir à leurs besoins. Il faudrait qu'elle commence à se faire du pognon avec la photographie, ce serait le seul moyen de la faire venir.
- Au prochain défilé, promis... je viendrais, me dit-elle, résignée, avec son sourire triste avant de détourner le regard vers la route.
Putain... fait chier, ça !
*
Après une fin de trajet très calme — trop à mon goût — June regardant le paysage défiler à travers la vitre, ne brisant le silence que pour me donner la direction à suivre pour arriver à Camden et moi concentré sur la route, je gare enfin la voiture devant le nouvel immeuble. La bonne humeur et la légèreté de notre journée se sont définitivement envolées au moment où la réalité est venue frappée la femme que j'aime. J'espère ne pas avoir gâché notre moment en lui ayant proposé quelque chose qu'elle ne peut pas avoir. Je comprends sa déception et sa désillusion à un point qu'elle ne peut imaginer...
Une fois le moteur coupé, nous restons quelques secondes dans la voiture, en silence. June pose sa main sur la poignée et, lorsqu'elle s'apprête à sortir, je la retiens en saisissant délicatement son poignet.
- Attends, lui dis-je.
La brunette se retourne vers moi en fronçant les sourcils, confuse. Elle se rassoit et se positionne sur le siège de façon à me faire face.
- Je suis vraiment désolé, June. Je n'ai pas du tout pensé à tes obligations quand je t'ai proposé de venir avec moi en Italie. On mène deux vies complètement différentes et... putain, ça me fait chier de ne pas pouvoir t'aider plus que ça !
Les traits de son visage s'adoucissent et un petit sourire étire le coin de sa bouche.
- Tu n'as pas à t'en vouloir, Hero, me dit-elle d'une voix douce. Au contraire, tu pensais me faire plaisir et c'est juste une histoire de mauvais timing... peut-être que d'ici quelques mois, je serais capable de vivre de ma passion et de t'accompagner dans des contrées que je n'ai pas encore explorées...
Ses paroles transpirent l'espoir même si je sens une pointe de tristesse dans sa voix. Ça me tue de la voir comme ça et d'être impuissant face à cette situation. Ses yeux, ancrés dans les miens, ont perdu de cette lueur qui les animait quand nous étions dans la roue. Je veux au moins finir cette soirée sur une note positive.
Je tire légèrement sur son poignet en lui demandant de me rejoindre sur le siège conducteur. June s'exécute et enjambe le levier de vitesse et le frein à main pour se retrouver à califourchon sur moi. Elle pose ses mains sur mes épaules et continue de me fixer. Les miennes prennent naturellement place sur ses hanches. La déception, toujours présente dans ses iris, fait peu à peu place à de la curiosité.
- Je ne peux peut-être pas te faire venir en Italie avec moi, mais il y a une requête que tu as émise tout à l'heure à laquelle je peux accéder... tout de suite et maintenant, je lui dis avec un sourire en coin.
June pouffe de rire et ne semble pas comprendre à quoi je fais référence. Je décide de lui rafraichir la mémoire de la meilleure des façons qui soit :
- « Oh... Hero... j'ai envie que tu me preeeeeeeeeennes... s'il te plaiiiiiiiiiit... j'en peux pluuuuuuus tellement tu me rends fooooooolle... » je l'imite en prenant une petite voix et en faisant semblant de haleter entre chaque mot.
June se met alors à rire et m'assène un petit coup sur le bras en secouant la tête.
- Déjà, je ne parle pas comme ça, feint-elle de me réprimander sans cesser de sourire. Ensuite, je n'ai jamais dit tout ça... tu auto-flattes ton ego, FT ! Et, pour finir, je ne sonnais pas aussi désespérée...
- « FT », hein ? je répète, amusé. Ce sera ton « Bébé » à toi ?
Elle secoue la tête en souriant. Je ne sais pas si elle est du genre à donner des surnoms aux mecs qu'elle fréquente. Vais-je en hériter d'un ? Je pose une main sur sa joue et plonge de nouveau mon regard dans le sien. Toute trace de plaisanterie a, à présent, disparu et l'atmosphère dans l'habitacle a radicalement changé.
A travers le tissu de mon jean, la main de June vient titiller ma queue qui commence à se gorger de sang. Je lâche un grognement lorsque sa poigne se fait plus forte autour de mon membre. Je m'avance vers elle pour faire atterrir ma bouche sur son épaule et y déposer plusieurs baisers. Mes mains, posées sur ses cuisses dénudées, remontent tout doucement et passent sous les pans de sa jupe.
- J'ai tellement envie de toi, je murmure contre sa peau.
Ma remarque lui arrache un gémissement et ses doigts s'attèlent désormais au bouton et à la fermeture éclair de mon pantalon. Je sais qu'elle est dans le même état d'excitation que moi. Sa main passe sous mon boxer et vient caresser avec empressement mon érection. L'arrière de mon crâne percute avec violence l'appuie-tête et mes yeux se révulsent tant la sensation que June me procure est puissante. Mes mains descendent simultanément les bretelles du débardeur de la brunette avant de se poser sur ses seins. Un cri sort de sa bouche quand mes doigts se referment sur ses tétons déjà dressés. Ni une, ni deux, je me redresse, faisant basculer le dos de June contre le volant et capture son mamelon dans ma bouche. La brunette lâche un petit cri tandis que sa main, qui était alors sur mon sexe, se perd dans mes cheveux. Je le mordille, le suçote, le lèche au rythme des ondulations du corps de June.
- C'est tellement bon... soupire-t-elle.
- Je sais que t'adores ça, Bébé, je lui dis en relevant la tête vers elle. Je connais ton corps mieux que personne et il n'y a que moi qui peux te donner autant de plaisir. Tu veux que je te fasse jouir comment ?
Elle semble réfléchir à la question avant de regarder l'arrière de la voiture. Elle se dégage de moi, à moitié nue, et se faufile entre les deux sièges avant pour atteindre la banquette. Elle s'assoit et m'intime de venir la rejoindre en tapant plusieurs fois l'assise à côté d'elle. Je ne me fais pas prier et me retrouve à l'arrière à ses côtés. J'ignore ce qu'elle a en tête mais, jusqu'à maintenant, elle n'a jamais cessé de me surprendre.
- Assieds-toi en tailleur contre la portière, m'ordonne-t-elle gentiment.
Je la laisse mener la danse et m'exécute sans piper mot. Je remarque alors que les vitres sont intégralement remplies de buée, ce qui nous offre un peu d'intimité. June s'avance vers moi et se faufile entre mes jambes. Elle attrape l'ourlet de mon jean ainsi que l'élastique de mon boxer et les fait glisser en même temps le long de mes jambes. June retire à son tour son haut et se débarrasse de sa jupe et de son string, qui rejoignent mes affaires déjà au sol. J'ôte mon tee-shirt à la hâte et attends la suite des évènements avec impatience.
June s'assoit en face de moi et passe ses jambes légèrement fléchies de chaque côté de mon torse. Ses mains se faufilent sous mes bras pour venir agripper mon dos. Les miennes vont naturellement se nicher sur ses hanches.
- Je veux que tu me prennes comme ça, me dit-elle en frottant son sexe trempé contre le mien.
Tes désirs sont des ordres !
Avant d'exaucer son vœu, j'attrape une capote dans la poche arrière de mon pantalon et l'enfile à la vitesse de l'éclair pour satisfaire June au plus vite. Mes doigts s'enfoncent de nouveau dans la chair de ses hanches et je soulève son bassin pour la pénétrer. Nous lâchons en même temps un gémissement de satisfaction lorsque nos deux corps se connectent de la meilleure des façons. Ses yeux plongés dans les miens, la bouche entrouverte, je la laisse me chevaucher au rythme qui lui convient et qui lui procure le plus de plaisir.
Elle monte et descend lentement, et nous nous délectons tous les deux de cette douce sensation. Ses bras quittent mon dos pour se retrouver autour de mon cou. Une de ses mains se perd une nouvelle fois dans mes cheveux. Les miennes descendent de ses hanches vers ses fesses, que je malaxe fermement. Ses iris sombres ne me lâchent pas une seule seconde et semblent scruter chaque centimètre de mon visage.
- T'es tellement beau, souffle-t-elle en balayant du bout de ses doigts quelques mèches de cheveux qui barrent mon front.
Son compliment me va droit au coeur et j'ai une folle envie de l'embrasser. J'approche mon visage du sien mais, au dernier moment, je bifurque vers sa joue pour y déposer de longs baisers se propageant jusqu'à son cou. Je la serre un peu plus contre moi tandis qu'elle continue ses mouvements de va-et-vient sur moi, que sa poitrine se frotte vigoureusement contre mon torse et que ma bouche ne se lasse pas du goût salé de sa peau.
- Hero...
Je desserre mon étreinte suite à son murmure. Son regard se plonge une nouvelle fois dans le mien et j'ai l'impression de pouvoir accéder aux profondeurs de son âme. Il n'y a aucune lueur lubrique qui y scintille, juste... juste... Je ne saurais le dire. J'ignore si elle arrive à lire dans le mien tout l'amour que je lui porte, l'adoration qu'elle suscite en moi et à quel point elle est importante et indispensable à ma vie.
June s'éloigne de moi et prend appui sur ses bras. Son corps est désormais cambré alors qu'elle continue, malgré une petite accélération, à aller et venir sur moi. Son clitoris se frotte contre mon bas-ventre et je sais qu'elle fait ça pour atteindre l'orgasme plus rapidement. Je l'aide à y parvenir en caressant la peau de son ventre tout en remontant vers ses seins. Je donne quelques coups de bassin qui la font haleter un peu plus à chaque fois. L'entendre geindre comme ça fait grimper mon désir d'un cran.
- Vas-y... jouis, Bébé...
Je pince son tétons et dirige une main vers son clitoris pour le stimuler un peu plus. Un autre cri sort de sa bouche quand je maltraite ses deux zones érogènes. Ses yeux se posent sur mes mains caressant son corps. Je sais que ça l'excite de me voir lui donner du plaisir. J'accélère la cadence pour nous amener tous les deux au nirvana. Ses jambes à côté de moi commencent à se raidir et je sais qu'elle y est presque. Sa tête bascule en arrière alors qu'un nouveau gémissement s'échappe de ses lèvres. Ses ongles s'enfoncent dans le tissu de la banquette.
- Heroooooo !
June hurle mon prénom une ultime fois avant de jouir. Je ne tarde pas à la rejoindre en me déversant bruyamment dans le préservatif et m'écroule sur elle. Ma tête atterrit sur son épaule et je prends soin à ne pas trop l'écraser. À bout de souffle, la brunette tente de calmer sa respiration. Je sens son coeur battre à tout rompre à travers sa poitrine. Ses bras m'encerclent et elle vient caresser mes cheveux. Je ferme les yeux pour mieux apprécier ce moment de douceur.
- Wow ! s'exclame-t-elle. C'était...
Différent.
- ... exceptionnel ! s'extasie-t-elle en lâchant un petit rire.
Certes, c'était exceptionnel et une des meilleures parties de sexe que j'aie connues. Mais c'était... pas comme d'habitude. Qu'est-ce qui a changé ? Sans rien dire, je me retire d'elle et me relève pour retrouver une position assise. June, perplexe, se redresse sur ses coudes, sans cesser de me dévisager :
- Tu ne sembles pas partager le même enthousiasme que moi, on dirait...
Je tourne mon visage vers elle avant qu'elle ne prenne mon silence pour de la déception.
- Oh, si... c'était génial ! je la rassure. C'est juste que... tu n'as pas trouvé que quelque chose avait changé ? Je veux dire... entre nous ?
June semble réfléchir à ma question en adoptant la même position que moi.
- C'était... meilleur que d'habitude, si c'est ça que tu veux dire, me répond-elle en haussant les épaules. La position aussi était différente... et je pense que le « Bébé » a fait son petit effet.
Elle se met à rire et je ne peux que me joindre à elle. Malgré sa réponse, j'ai l'impression que ce n'est pas juste une question de performance.
- Aaaaahhh, j'aimerais rester dans cette voiture pour toujours... juste comme ça, toi et moi... sans aucun monde extérieur pour venir briser notre bulle, soupire-t-elle en posant sa tête sur mon épaule.
Mon coeur manque un battement quand je l'entends tenir ses propos. C'est la première fois qu'elle est si ouverte sur ce qu'elle veut, même si cela relève de l'imaginaire et de l'impossible. Et ce, sans que j'aie besoin de lui tirer les vers du nez. Mais, putain, moi aussi je donnerais n'importe quoi pour rester coincé avec elle dans cette bagnole et revivre ce moment en boucle...
Elle capture ma main dans les siennes et joue avec mes doigts. Je trouve son geste tellement mignon. Je dépose un baiser sur le sommet de son crâne avant de reposer mon regard sur nos doigts entrelacés. Je ne sais pas ce qui lui arrive à être aussi « bavarde » et tactile, maintenant.
- Désolé de briser tes rêves, mais on va devoir rejoindre la vraie vie, je déplore.
June soupire une nouvelle fois et se décolle de moi, à mon plus grand regret. Elle ramasse ses affaires et se rhabille en vitesse. Je l'imite et, une fois prêts, nous sortons de la voiture. Je raccompagne June jusqu'à la porte de son immeuble. Elle se retourne vers moi et, en souriant, me prend dans ses bras.
- Merci pour tout, encore une fois, dit-elle avant de mettre fin à notre étreinte.
- Tout le plaisir était pour moi, je lui assure. Bon, bah... à la prochaine, June...
Je me retourne et reprends la direction de la rue. J'arrive au niveau de la voiture quand la voix de June m'interpelle :
- Hero, attends !
Je fais volte-face et remarque que la brunette n'est qu'à quelques mètres de moi. Elle danse d'un pied sur l'autre, visiblement mal à l'aise :
- Euh... t'es peut-être pas obligé de partir tout de suite... je pourrais te faire visiter l'appartement ?
Un sourire se dessine sur mon visage quand je décide d'accepter son invitation. Décidément, on dirait qu'elle ne peut plus se passer de moi...
Et si... et si elle était aussi accro à moi que je le suis à elle ?
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