19.

[HERO]

J'ai vécu les moments les plus heureux de ma vie à ses côtés et j'ai tout gâché. Elle était la lumière dans les ténèbres qui m'entouraient. Et j'ai éteint cette putain de lumière lorsque je l'ai rejeté une première fois, puis une seconde fois. J'ai déconné. Je ne sais pas si j'arriverai à mes faire pardonner mais, putain, il le faut. Sinon, je ne vois pas comment je pourrais continuer sans elle...

*

Je me fais chier. L'ambiance est pourrie. Je ne parle même pas de la musique. Tous ces sons électroniques me donnent la migraine. Qu'est-ce que je fous là, d'ailleurs ? Qui a choisi cette boite, d'abord ?

J'ai suivi mes potes volontairement en pensant que ça allait me changer les idées, mais je n'arrive pas à me sortir les paroles de Felix de la tête. Putain, pourquoi il avait besoin de me dire ça ?

Remarquant mon humeur morose, Trushal, mon ami indien au look décalé, vient s'assoir sur le sofa en velours noir, en me tendant un verre de champagne. Il est rare de le voir sans un verre, une bouteille ou un cigare entre les doigts. Il s'est lui-même taillé cette réputation à travers les vlogs qu'il poste sur sa chaine YouTube. Je me saisis de la coupe, sans grande conviction, tandis qu'il passe son bras autour de mes épaules, me secouant légèrement au passage, ce que j'apprécie moyennement.

- Tu ne vas pas passer ta soirée à faire la gueule, bro ! Regarde, un choix infini s'offre à toi, s'exclame-t-il en montrant la piste de danse en face de nous, où des demoiselles aux tenues plus ou moins provocantes se trémoussent lascivement, sans aucune honte, dans l'espoir d'attirer tous les regards masculins du nightclub.

Je n'ai même pas envie de jeter un coup d'oeil. Comme si des meufs plus ou moins baisables allaient pouvoir me remonter le moral ! Elles feraient une excellente distraction, mais juste le temps de les niquer.

Et après ?

J'avale d'une seule gorgée le liquide pétillant doré que contenait la flûte, devant l'expression médusée de Trushal. Il m'en faut un autre. Un autre verre, une autre bouteille, je m'en fous.

Il faut que je boive.

Sans relever la remarque de mon ami, je me lève et me dirige vers le bar. Je m'accoude au comptoir et commande un whisky coca, puis un second. Je ne prends pas le temps de les déguster, savourant seulement la brûlure engendrée par l'alcool. Cette douleur est plus supportable que celle que je dois endurer le reste du temps.

Pourquoi je pense à toutes ces conneries ? C'est pour cette raison que je me bourre la gueule en cet instant. Pour éviter de ressasser toute cette merde.

J'enchaine les verres à une vitesse impressionnante.

Ne pas penser.

J'ai même perdu le compte.

Penser à quoi ?

Petit à petit, j'atteins cet état de bien-être -- que je recherchais désespérément -- juste avant d'être complètement torché. J'aime bien être comme ça. Tous les problèmes paraissent moins graves et le monde plus joyeux. J'ai envie de rire, je ne sais pas pourquoi, mais mes lèvres s'étirent en un large sourire.

Soudain, je sens une main ma tapoter amicalement l'épaule et en me retournant, je constate qu'Hamza m'a rejoint.

- Yo, Hero ! Désolé d'être en retard, mec ! Après le taf, j'ai mixé encore quelques sons et je n'ai pas vu l'heure passer.

Sa voix douce et claire parvient à mes oreilles, malgré la musique de qualité discutable qui me tape sur les tympans. Il est un de mes plus vieux amis, avec Felix et Morgan. Lui, sa passion, c'est la musique. C'est même un mordu ! Depuis l'enfance, je ne l'ai jamais vu faire autre chose que créer des mélodies et écrire des paroles. J'adore tout ce qu'il fait. Je suis certain qu'il aurait un putain de succès s'il se décidait à faire connaitre ses morceaux au monde entier. On n'aurait plus besoin de se taper des musiques de merde comme celles qui passent dans les enceintes de la boite.

Je ne sais même quoi répondre à ça. Je me contente de lui sourire bêtement pour accepter ses excuses inutiles. Je ne sais même pas quelle heure il est, ni même qu'il était censé venir.

- Qu'est-ce que tu fous tout seul au bar ? me demande-t-il.

Je peux sentir une certaine inquiétude dans le ton qu'il emploie. Ses traits s'assombrissent un peu plus sur sa peau basanée.

- Je célèbre le fait que ma putain de donneuse d'ovules mène une viiiiiie de rêêêêêve ! j'ironise, la voix trainante, en prenant soin de lever mon verre, avant de le vider comme les sept... huit premiers ?

Hamza baisse la tête, peiné par ma révélation.

- Je suis désolé, bro. Mais tu devrais y aller mollo sur le whisky, non ?

Je fronce les sourcils, mécontent de son besoin de me materner. Encore une fois, l'ironie me frappe en pleine gueule. Je me mets à rire de manière hystérique, sous le regard hébété de mon ami.

- Hamza, je t'aime, mon frère, mais t'es pas ma mère, je pouffe en essayant de regagner mon sérieux. Non, elle, elle préfère se pavaner dans Covent Garden, comme si de rien n'était... comme si elle n'avait pas abandonné sa famille !

Ma bonne humeur temporaire m'abandonne pour laisser place à de la rage, pure et dure. Je ne suis pas du genre à parler de mes problèmes familiaux, bien que mes potes sont au courant de ce qu'il en est... enfin, de ce que j'ai bien voulu leur faire savoir, mais, ce soir, l'injustice dont elle est coupable me révulse tellement que je ne peux pas la contenir.

- Tu devrais quand même venir avec nous, insiste mon ami mate de peau, de plus en plus concerné par mon comportement. C'est pas bon de rester seul.

Alors que le barman me sert un énième whisky -- ouais, j'ai abandonné le coca depuis un moment -- Hamza me retire le verre avant que j'ai eu la chance de m'en emparer. Putain de réflexe trop lent !

- Fous-moi la paix, Ham ! j'éclate, reprenant dans sa main ce qui est à moi, en renversant une partie du contenu du verre. Putain, foutez-moi tous la paix !

Je lâche mon breuvage à moitié vide avec violence sur le comptoir et quitte le bar, sous le regard blessé de mon ami. Ouais, bah, il n'avait qu'à pas me faire chier. Bon, je sais qu'il s'inquiète, mais ça m'a soûlé. J'ai seulement envie d'être seul, et personne ne semble le comprendre. Pourtant, c'est pas compliqué, merde !

Je bouscule quelques personnes pour me frayer un chemin jusqu'à la sortie. J'entends des protestations, mais il ne vaut mieux pas que je réplique. Ils ne vont pas apprécier. Atteignant enfin la rue, je respire un bon coup. Depuis quand il pleut ? Même la météo s'est raccordé à mon humeur. Il ne manque plus qu'un énorme éclair qui zèbre le ciel noir et le tonnerre grondant méchamment. Là. Là, on serait vraiment en symbiose.

Je m'adosse au mur, juste à côté de l'entrée du club. Je porte une cigarette à mes lèvres. L'air frais me fait du bien. Je ferme les yeux, laissant tomber ma tête en arrière jusqu'à ce qu'elle touche les briques blanches, tout en recrachant la fumée blanche dans l'obscurité, s'évaporant aussi vite qu'elle est sortie de ma bouche. Un peu de calme, voilà ce qu'il me fallait.

J'entends des talons aiguilles résonner de plus en plus fort, signifiant que les pieds à l'intérieur des escarpins se dirigent vers moi. Génial... Mon repos mental aura duré moins de dix putain de secondes.

- Salut, fait une douce voix féminine.

Laissant échapper un discret grognement de mécontentement, je relève la tête pour poser mes yeux sur une jeune femme blonde.

- Ouais, salut.

Elle sourit de toutes ses dents en me détaillant furtivement de la tête aux pieds, avant de reporter son attention sur mon visage. Elle n'est pas trop mal. Ses cheveux longs bouclés tombent en cascade sur ses épaules, ses yeux bleus sont beaucoup trop maquillés et sa bouche déjà bien pulpeuse n'avait pas besoin de cette énorme couche de rouge à lèvres pétard. Sa robe noire à paillettes près du corps et bretelles fines met ses formes généreuses en valeur, et à la vue de tous. Comment elle fait pour ne pas avoir froid sous cette pluie ?

- Qu'est-ce que tu fais là, tout seul, dehors ?

Ayant la flemme de répondre, je positionne la clope que je tiens entre mes doigts bien en évidence devant ses yeux avant de la porter à ma bouche. Soudain, sa main à la manucure marron clair s'empare de ma cigarette pour la coincer entre ses lèvres. Elle veut jouer. D'accord.

Elle prend une taffe et approche sa bouche de la mienne pour y recracher la fumée. J'accueille la vapeur toxique et l'avale. Ses lèvres frôlent les miennes et je peux sentir son haleine chargée en vodka. Elle sourit et glousse.

- Tu veux qu'on se trouve un petit coin tranquille ? me propose-t-elle en ouvrant la fermeture éclair de mon sweatshirt noir. Je pourrais te tenir compagnie et je pense qu'on pourrait bien s'amuser, toi et moi.

Sa main descend le long de mon torse pour s'arrêter sur ma boucle de ceinture, qu'elle s'amuse à faire tinter avec ses ongles. Elle me dégaine un sourire des plus aguicheurs. D'habitude, je n'aurais pas hésité et je l'aurais amené dans les chiottes de la boite pour la tringler, comme le réclame la lueur de lubricité dans son regard clair. Mais ce soir...

Elle est quand même bonne, putain ! Je suis con ou quoi ?

- D'accord, je lâche.

Ses yeux s'écarquillent d'excitation et un énorme sourire apparait sur son visage. Je suis moi-même surpris par ma réponse. Je n'ai pas spécialement envie de baiser qui que ce soit, mais comme l'opportunité se présente, autant la sauter ! Euh... y sauter dessus. Ouais, ça revient au même.

J'entre de nouveau dans le nightclub, suivi de près par mon futur coup d'une nuit dont j'ignore le prénom, ou de quelques minutes. Remonté comme je suis, ça ne va pas durer bien longtemps. Je me faufile entre les personnes qui dansent partout. Comme c'est agaçant ! Y'a une piste exprès, mais non ! Faut qu'ils s'approprient tout l'espace. Non, mais je rêve !

Alors que je peste intérieurement, je remarque un léger changement dans la playlist qui défile. La musique électronique a laissé place à un son plus soul, que j'apprécie davantage. D'ailleurs, je reconnais la chanson qui s'échappe des enceintes.

"I need, sunshine, I need, angels, I need... something good, yeah..."

A ce moment là, je tourne la tête vers la piste et, je n'en crois pas mes yeux. Non, ça ne peut pas être vrai. Putain ! Je suis obligé de m'arrêter pour être certain que je n'ai pas la berlue. J'en oubliais presque la blonde, si elle ne m'était pas rentrée dedans.

Non, c'est bien elle. June. Mais qu'est-ce qu'elle fout là ? Je reconnaitrais ce déhanché maladroit entre mille. Je ne pensais pas la revoir aussi vite. Cela ne fait que quelques heures que nous nous sommes quittés. Immédiatement, le poids que je ressentais depuis ma discussion avec Felix s'évapore, et un sourire se scotche sur mon visage. Dos à moi, elle remue ses petites fesses au rythme de la musique. C'est très drôle vu d'ici.

- Euh... tu m'emmènes où ? demande la voix aigüe de la blonde.

Je ne prends pas la peine de répondre et me dirige vers le corps presque désarticulé de June, laissant l'allumeuse à son triste sort. Comment fait-elle pour bouger comme ça sans se faire mal ? Je ne sais pas ce qu'elle essaie de faire comme pas de danse, mais la dernière fois qu'elle s'affairait comme ça sur le dancefloor, elle avait énormément bu.

Est-elle encore soûle ?

Je m'approche lentement d'elle, prenant le temps de la détailler. Elle porte une mini-jupe sombre et un haut bustier de couleur clair. L'absence de bretelles m'indique qu'elle ne porte pas de soutien-gorge. Dans cette pénombre, je n'arrive pas à distinguer les tons de ses vêtements. Ses cheveux longs sont réunis en une queue de cheval haute. Ses épaules nues ne demandent qu'à être touchées.

Je ne suis plus qu'à quelques centimètres d'elle. Des effluves de vanille parviennent à mes narines, provenant des mouvements de sa chevelure brune. Cette odeur m'enivre instantanément. J'en peux plus.

J'en veux plus.

Je pose, comme la première fois, mes mains sur le haut de ses bras. La peau dénudée de June est chaude, comparée à mes doigts froids. D'ailleurs, à mon contact, la jeune femme sursaute et s'arrête de remuer. Elle est droite comme la justice. Je peux sentir la chair de poule se former sous ma peau. Un sourire en coin se forme sur mes lèvres. Je plonge mon nez dans ses cheveux pour me délecter de cette senteur aussi fraiche qu'envoûtante. Je ferme les yeux pour en apprécier toute la fragrance.

- C'est toi ? demande-t-elle, toujours immobile.

J'approche ma bouche de son oreille pour y murmurer ces quelques mots :

- Qui veux-tu que ce soit ?

Cette fois-ci, ce n'est pas le froid qui lui provoque la série de frissons qui se répand de la base de son cou jusqu'au bout de ses doigts. Et peut-être même ailleurs...

- T'en as mis du temps, déclare-t-elle, en se tournant vers moi.

Elle est aventurière, ce soir ! J'aime bien. Elle lève ses yeux bruns à peine maquillés vers moi. Putain, qu'est-ce qu'elle est belle ! Sa respiration commence à s'accélérer. C'est un bon début.

- Donc, tu m'attendais ? C'est pour moi que tu dansais comme ça ? je demande en lui faisant un petit sourire diabolique qui ne la laisse pas indifférente.

Bingo !

Ses yeux descendent vers mes lèvres. Sa bouche s'entrouvre. Je suis certain qu'elle meure d'envie de les embrasser. Sa respiration, déjà rapide, devient haletante à présent. Sans oublier le rouge qui lui monte aux joues. Malgré la relative obscurité, j'arrive à percevoir les changements sur son corps. Ça risque d'être plus facile que je ne le croyais. Mais j'ai encore envie de la torturer un peu.

Je pose une main sur sa joue brûlante. June ferme les yeux et presse son visage contre ma paume. J'ignore encore si c'est l'effet de l'alcool ou bien... Évidemment que c'est l'alcool ! June ne se comporterait jamais de manière si... sauvage en étant sobre. Mais bon, j'aime aussi cette facette plus libérée de sa personnalité.

Elle recommence à bouger, alors que le morceau de Maverick Sabre entame un passage plus calme. June se retourne, en prenant soin de positionner ma main sur le haut de sa poitrine. Cette fois-ci, c'est moi qui suis pris de court. Elle a vraiment dû ingérer une dose importante d'alcool pour tenter le diable.

Un de ses bras glisse jusqu'à ce que sa main atteigne l'arrière de ma nuque. Dans un geste délicat, elle attire ma tête près de son visage, jusqu'à ce que ses lèvres frôlent le lobe de mon oreille :

- J'ai assez bu pour me sentir bien, mais pas assez pour ne plus me maitriser donc...

Putain, je rêve, ou c'est elle qui m'allume maintenant ?

On dirait que les rôles se sont inversés, et c'est loin de me déplaire. Cette phrase en suspens... Bordel ! Madame veut prendre les rennes... très bien, je les lui cède. Je veux voir jusqu'où elle est prête à aller. Surtout qu'elle ne m'a donné aucune réponse quant à ma proposition. Enfin... pas pour l'instant.

Ma main sur sa clavicule descend dangereusement vers le haut de son bustier. Ses fesses frottent toujours sur mon entrejambe, qui durcit de plus en plus. Ça en est presque douloureux. Je n'aurais jamais pensé qu'elle savait y faire. Je sens que son petit manège ne va pas durer longtemps. Mes doigts dessinent le contour de l'élastique de son haut jusqu'à s'infiltrer en dessous. Sa peau est si douce. Je m'aventure un peu plus au sud de son décolleté. On est entouré de plusieurs personnes et elle me laisse la tripoter en public. Elle me sidère.

J'attrape son sein dans ma paume et commence à le malaxer. Malgré le bruit sortant des baffles, je l'entends gémir lorsqu'elle pose sa tête contre mon torse. Sa main, toujours posée à la base de ma nuque, s'égare dans mes cheveux, tirant sur les mèches plus longues. Putain, j'aime cette sensation.

Son autre main, libre, trouve son chemin vers ma queue, qu'elle s'amuse à torturer à travers le tissu du pantalon. On est vraiment en train de faire ça, aux yeux de tous ? Comme le gars en train de se faire sucer dans sa bagnole... Je comprends maintenant à quel point c'est excitant. Putain, je regrette de ne pas avoir mis un jogging, ça lui aurait facilité l'accès à mon boxer !

Une seconde fois, elle attire ma tête vers sa bouche. Franchement, je suis à deux doigts d'exploser dans mon caleçon si elle continue à être aussi chaude.

- La dernière fois, tu m'as dit que si je continuais à me frotter contre toi, tu me prendrais ici, devant tout le monde... qu'est-ce que tu attends ? chuchote-t-elle à mon oreille en pressant légèrement ma bite entre ses doigts fin.

La bouche sèche, je déglutis avec peine. Je crois qu'elle vient de me donner le feu vert pour la baiser.

Putain, qu'est-ce que je fous encore sur cette piste de danse ?

La chanson finie, je retire brusquement ma main de son sein et l'entraine hors de la foule afin de lui donner ce qu'elle réclame tant. Je suis un volcan prêt à entrer en éruption. Personne ne m'avait jamais encore allumé comme ça.

Nous atteignons rapidement les toilettes. Je ne suis pas fan de ce genre d'endroit, mais c'est ici qu'on trouve le plus "d'intimité". Par chance, toutes les cabines sont libres. Pas d'oreilles indiscrètes qui traînent. Je l'invite dans l'une d'entre elles et ferme la porte à clefs. En me tournant vers June, je remarque qu'elle me bouffe littéralement des yeux. Ses joues sont en feu, comme le reste de son corps, j'imagine.

Sans crier gare, je prends d'assaut son cou et le recouvre de baisers. Ses bras passent naturellement autour de ma nuque et ses doigts se perdent dans mes cheveux. Rien que ma bouche sur sa peau la fait déjà haleter. J'aime cet état dans lequel je la mets.

Je la soulève et ses jambes s'enroulent autour de ma taille. Heureusement qu'elle n'a pas mis de collant, ce sera plus facile pour la pénétrer. La paroi sur laquelle elle se repose branle sous notre étreinte. Ma main repasse sous son haut pour aller torturer sa poitrine. Sous mes doigts, je sens son téton durcir. Elle aime ça. Un petit cri étouffé s'échappe de sa bouche. L'entendre me met dans tous mes états.

Ma bouche atteint son oreille :

- T'aimes ça, hein ?

Les yeux fermés, la bouche ouverte, son visage exprime le plaisir qu'elle éprouve. Sa tête peine à acquiescer, mais elle n'a pas besoin de parler, son corps le fait à sa place, comme toujours.

- T'as aimé m'allumer devant tout le monde ? Je savais que tu n'étais pas si prude que ça. Au contraire. T'es une perverse dans l'âme. Comme moi.

June ouvre à peine les yeux.

- Je n'ai... jamais dit que... j'étais... prude, halète-t-elle.

Le poids de mon corps soutient le sien, alors que je me permets d'enlever la main qui se trouvait sur sa hanche pour la faufiler sous sa mini-jupe. Je la sens se contracter. Surprise ou appréhension ?

Lorsque mes doigts effleurent la dentelle de sa culotte déjà trempée, je sais qu'elle est plus que prête. J'écarte le tissu sur le côté et commence à caresser son intimité, prenant soin de bien insister sur son clitoris. Un cri, moins étouffé, cette fois, résonne dans la cabine. Je m'attarde sur son point sensible. Je la regarde se tordre de plaisir sous la douce torture que je lui inflige. Ses poings emprisonnent mes cheveux sur lesquels elle tire de plus en plus fort.

- Hero...

Mon prénom sonne plus comme une supplique que comme un murmure.

- T'en veux plus ?

Tout en se mordillant la lèvre inférieure, June hoche la tête. Sans perdre une seconde, j'enfonce un doigt en elle et commence un lent va-et-vient. Elle est sur le point de céder, putain, je le sens. Ses gémissements sont de plus en plus réguliers et ses jambes se contractent au fur et à mesure que j'accélère la cadence à l'intérieur d'elle. J'insère un second doigt et ses cris s'intensifient.

Oh, non, ma belle, ce n'est pas comme ça que je vais te faire jouir...

Soudain, me prenant de court pour la seconde fois de la soirée, June déroule ses jambes et se laisse glisser jusqu'à ce que ses pieds touchent le sol.

Elle veut arrêter ? Déjà ?

Ses mains se précipitent sur la fermeture de mon jean, qui atterrit sans plus attendre sur mes chevilles. Mon boxer noir subit le même sort et elle s'empare de ma bite avec dextérité et commence à la caresser. Cette femme est vraiment imprévisible !

June resserre son emprise autour de ma verge et entame un va-et-vient qui me tue à petit feu.

- Putain, June... je souffle, en laissant tomber ma tête en arrière.

Elle me fait reculer jusqu'à ce que mon dos heurte la paroi opposée. Je suis sur le cul, littéralement. Jamais je n'aurais cru que la soirée se finirait comme ça, June en train de me faire une branlette dans les toilettes d'une boite.

Si elle continue comme ça, je vais éjaculer dans sa main, et ce n'est pas mon but. Je veux la pénétrer, je veux la posséder.

J'enlève sa main de moi, ce qui semble la contrarier, au vu du froncement de sourcils qu'elle m'offre, mais elle se rassure très vite lorsqu'elle aperçoit l'emballage carré brillant en plastique que je viens d'attraper de la poche arrière de mon pantalon. Elle s'en empare, un sourire lubrique aux lèvres. Je la laisse faire. Elle fait glisser avec précaution le préservatif sur ma queue et se met en position sans plus attendre. Étonnamment, elle me tourne le dos, s'appuyant sur le mur plus ou moins solide. D'accord, elle veut que je la prenne par derrière.

- Je préfèrerais te regarder, je lance, surpris par mes propres mots.

June tourne la tête vers moi, sans changer de position. Elle me dévisage, étonnée par ma suggestion.

- Quoi ? Pourquoi ? pouffe-t-elle.

- Je... je ne sais pas... juste que... je...

- Bon ! me coupe-t-elle agressivement, en levant les yeux au ciel, sa voix résonnant dans le petit espace réduit que nous occupons depuis plusieurs minutes. On nique ou pas ?

Je ne m'attendais clairement pas à une réponse comme celle-là. D'accord, elle est là pour le sexe, je le conçois mais...

... mais rien du tout, bordel ! Baise-là et puis c'est tout !

Reprenant mes esprits quelques secondes plus tard, je m'exécute et la pénètre brutalement, ce qui lui arrache un cri. Je la pilonne à une cadence effrénée, lui offrant ce qu'elle veut au plus vite. J'aurais préféré prendre mon temps et profiter de cet instant, mais ce n'est clairement pas ce qu'elle a en tête. Je positionne mes mains sur ses hanches pour la prendre plus profondément. Les sons sortant de sa bouche m'excitent encore plus.

J'appuie une main dans son dos pour qu'elle se penche encore plus. Les sensations sont encore plus intenses. Ses gémissements se transforment en cris de plus en plus fort, signifiant qu'elle va bientôt jouir. Bordel, je veux la voir jouir ! Je veux lire sur son visage tout le plaisir que je lui donne.

Et merde !

Je me retire d'elle et la retourne, la soulevant avant de la prendre de nouveau, ne lui laissant pas le temps d'objecter. Elle semble surprise par ce soudain changement, mais ne proteste pas. Ses jambes s'enroulent de nouveau autour de ma taille et ses mains ont retrouvé leur place dans mes cheveux, qu'elle tire à sa guise. Putain...

- Oh, June...

- Hero...

Mon prénom dans sa bouche suffirait à me faire éjaculer. Je veux qu'elle le répète jusqu'à l'orgasme. Je me penche vers elle, sans freiner le rythme de mes coups de rein.

- Je t'avais dit que tu te retrouverais en train de crier mon nom pendant que je ferais kiffer...

- T'aimes m'entendre gémir ton prénom ?

Bordel !

Sans que je m'y attende, elle approche sa bouche de la mienne et tire sur ma lèvre inférieure avec ses dents. Lorsqu'elle la relâche, ses yeux bruns sont plantés dans les miens, tandis que la fréquence de ses cris augmente.

- Hero !

Elle y est presque. Moi aussi. Ses yeux se ferment et sa bouche s'ouvre en grand.

- Regarde-moi ! June, putain, regarde-moi !

Elle s'exécute et lorsque ses paupières dévoilent ses iris sombres et qu'une dernière fois, elle scande mon prénom, je la sens se contracter autour de ma queue.

- Vas-y, jouis pour moi.

Il ne lui en fallait pas plus. Dans un ultime cri, elle se laisse aller, tandis que je me déverse en grognant de plaisir dans le préservatif. Je ferme à mon tour les yeux jusqu'à ce que mon orgasme se termine. Je crois que c'est une des meilleures baises que j'ai expérimenté !

Je reprends mon souffle et, lorsque j'émerge de nouveau, je ne comprends pas ce qui se passe. J'écarquille les yeux. Putin c'est quoi, ce délire ?

En face de moi, la blonde, haletante, passe une main sur son front, un sourire satisfait sur le visage. Je me retire d'elle et la fait glisser délicatement jusqu'à ce que ses pieds touchent le sol.

- Waouh, t'as assuré ! s'exclame-t-elle en sortant de la cabine, tapotant mon bras en guise de félicitations. Par contre, je sais pas pourquoi t'arrêtais pas de m'appeler June, mais moi c'est Laura...

J'en sors à mon tour, plus confus que jamais. Je tente de reprendre mes esprits. La blonde réajuste le bout de tissu noir qui recouvre à peine son corps. Elle s'arrête devant un des miroirs des toilettes pour arranger sa coiffure et se repoudrer le nez. A travers la glace,elle me fixe :

- T'es un peu bizarre, mais on remet ça quand tu veux, beau gosse...

Elle se retourne vers moi et m'envoie un baiser que je ne prends même pas la peine de rattraper, avant de sortir des toilettes. Soudain, une envie irrépressible de vomir me prend aux tripes et je me précipite vers la cuvette la plus proche pour vider le contenu liquide de mon estomac.

Une fois soulagé, je m'assois par terre, ramenant un genou vers ma poitrine. D'une main, je me frotte le visage. Putain, mais il s'est passé quoi, exactement ? J'ai sauté cette meuf en pensant à June ? Mais j'ai quand même pas halluciné la danse... et sa voix... ses mains... ses yeux... ou peut être que si, en fait. Je ne sais vraiment plus. L'alcool peut vraiment me faire délirer parfois !

Avec peine, je me relève et peine à atteindre la porte des chiottes. Je rejoins mes amis qui n'ont pas bougé de leur canapé. Les bouteilles s'entassent sur la table basse et les verres sont tous quasiment vides. Ils crient et chahutent entre eux. J'ai envie de rentrer. Je ne me sens plus en état de faire la fête avec eux. Je m'assois à côté de Morgan qui, lorsqu'il remarque ma présence, m'adresse un sourire éclatant, dévoilant sa dent en or.

- HEYYYYYYY, BROOOOO ! ALORS, TU T'ES BIEN AMUSE AVE LA PETITE BLOOOONDE ? ELLE ETAIT BOOOOOONNE ?

Il parle trop fort, ce qui me fait reculer et je n'ai aucune envie de répondre à son expression suggestive. Lui aussi a trop bu, ce soir. A part lui dire que je me suis vidé les couilles, je n'ai rien à rajouter de plus. Je me sens toujours aussi frustré et en colère.

Sauf quand je croyais que c'était June...

- Je vais y aller, mec. Tu peux me passer tes clefs ? je lui demande en me penchant vers lui pour qu'il m'entende.

Il fouille brièvement dans ses poches pour me tendre les doubles de son appartement. Je le remercie d'un signe de tête et me lève pour sortir de cette foutue boite de nuit. Les gens ont un peu déserté l'espace, ce qui me permet d'atteindre la sortie plus rapidement. Mais, au moment où je passe la porte, je bouscule une jeune femme. En me retournant, je constate que la fille me fait face et je suis surpris de la reconnaitre. Elle semble elle aussi étonnée de me trouver sur son chemin.

- Oh, mon dieu ! Hero ! s'exclame Angie en s'approchant de moi, un grand sourire aux lèvres.

C'est une putain de blague ?!

________________________________________________________________________________

******

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top