13.
La fameuse expression dit : "au mauvais endroit, au mauvais moment". En ce qui concerne Hero, il est arrivé dans ma vie au bon moment. J'avais besoin de distraction, et c'est exactement ce qu'il m'a offert. Pas que sexuellement. J'appréciais passer du temps à ses côtés, côtoyer ses amis, son univers. Ça changeait radicalement de mon milieu. Je pouvais être une autre version de moi-même, avec lui. J'aimais penser que j'étais la "vraie moi" avec lui, celle qui parlait sans réfléchir, qui n'avait peur de rien. Mais l'autre "moi", celle avec qui j'ai cohabité la plupart de ma vie, me mettait en garde contre tout ça...
J'aurais peut-être dû l'écouter...
*
Je suis vraiment trop conne ! Je suis vraiment trop conne !
Je pousse des grognements de frustration, mêlés à mes chaudes larmes qui n'ont cessé de couler depuis mon départ en trombe du Ned Hotel. Je suis complètement détruite et en même temps, j'éprouve un sentiment de honte. J'ai officiellement rejoint le club très peu envié des "cocus". Comment ai-je pu consacrer autant d'années de ma vie à ce salaud ?
Les bras croisés sur ma poitrine, j'avance tête baissée dans la rue, en direction du métro. Je ne veux en aucun cas affronter le regard des gens devant ce pitoyable spectacle. Je n'arrive pas à réaliser la scène qui vient de se dérouler. Comment a-t-il pu avoir l'audace et la stupidité d'espérer que je l'épouserais après la bombe qu'il venait de me lâcher ? Des images en boucle de Matt avec cette autre fille défilent sans arrêt dans ma tête. A-t-il réussi à la faire jouir, elle ? M'a-t-il déjà trompé avant ? J'aime à croire que non, parce que sinon, je suis encore plus idiote que je ne le pensais.
Les mains dans les poches, je descends rapidement les marches menant à la station et, par chance, le train souterrain s'arrête devant moi. Peu de monde y grimpe et je trouve facilement une place assise près de la fenêtre. En tournant la tête vers l'autre rame, une dame d'un certain âge me dévisage, de la peine se lisant sur son visage. Je fais autant pitié que ça ?
Un léger mouvement de recul m'indique que le tube s'est remis en marche. Atteignant une zone sombre, le contraste avec la lumière de mon wagon fait apparaitre mon reflet dans la vitre et, ce que j'y vois me fait froid dans le dos. Mes yeux sont gonflés et rougis, mon nez coule abondamment et je n'ai même pas un seul mouchoir sur moi. Et, pour couronner le tout, j'ai perdu le béret de mon uniforme. Vraiment géniale, comme journée !
En sortant à Tower Hill, je réalise que je dois retourner au travail. Mais, dans cet état... j'ignore si je serais capable d'être aussi productive que d'habitude. Et je vais devoir de nouveau me coltiner Daniel...
Daniel...
Je n'ai vraiment pas la force physique ni mentale de supporter ses simagrées. Je ne me battrai pas contre lui. S'il veut casser tout le magasin, je le laisserais faire et, si le cœur lui en dit, il peut m'achever sur sa lancée.
Je m'engouffre dans la boutique déserte, prenant soin d'essuyer mes larmes apparentes. Je suis soulagée qu'aucun client ne soit là. Je ne veux absolument pas attirer l'attention sur moi. J'arrive dans la salle de pause et trouve Daniel, cigarette aux lèvres, en train de boire un café, détendu. En recrachant la fumée, il lance un coup de tête en direction de l'horloge, m'indiquant que j'ai dix minutes de retard. Pour toute réponse, je lève les yeux au ciel et le dépasse pour poser mes affaires dans mon casier. En l'ouvrant, je réussis à constituer une longue barrière de métal entre lui et moi. Je renifle, à la recherche d'un foutu paquet de mouchoirs qui, décidément, refuse de se montrer.
Je prends une profonde inspiration avant d'affronter mon binôme. Je ne suis prête à lui faire face, à encaisser ses mesquineries. Je décide de refermer la porte du casier et, lorsque je me retourne vers lui, Daniel me dévisage, les sourcils froncés.
- T'as pleuré ? marmonne-t-il, la cigarette bougeant au rythme de ses lèvres.
Même si j'ai essuyé les traces de mon désarroi sur mes joues, les résidus de ma tristesse sont toujours apparents.
- Qu'est-ce que ça peut te faire ? je pouffe.
Alors que je me dirige vers la boutique, il se lève de sa chaise et me bloque le passage. Il retire la tige incandescente de sa bouche et l'écrase sur un bout de carton faisant office de cendrier, en me surplombant de sa grande taille.
- Laisse-moi passer ! Comme tu l'as si bien souligné, je suis déjà en retard... et toi aussi, d'ailleurs ! Tu aurais dû être derrière le comptoir au lieu de...
- Hey, hey, hey ! Tu ne peux pas te mettre sur pause deux secondes ? Je sais que jouer les cheftaines t'excite à mort mais...
- Putain, Daniel, bouge ! je hurle, en le repoussant.
Mes mains s'écrasent sur son torse musclé mais, avec ma force de crevette, ma tentative de l'écarter de mon chemin est un échec cuisant. Il n'a même pas vacillé.
- Je ne suis vraiment pas d'humeur à supporter tes... en fait, je ne suis pas d'humeur à te supporter !
Énervée, les larmes recommencent leur descente sur mes joues. Le torrent que j'avais réussi à maitriser en pénétrant dans le magasin se déchaine de nouveau. J'essaie de forcer le passage une nouvelle fois, mais le bras de Daniel me retient, m'obligeant à rebrousser chemin.
- Tu ne vas pas aller servir les clients dans cet état, me dit-il d'une voix calme.
- Depuis quand c'est toi qui décides ?
- Depuis que tu n'es pas capable de maitriser tes émotions.
Je recule d'un pas, arque un sourcil, outrée par son culot.
- Et c'est toi qui me dis ça ? Toi qui, à la moindre contrariété, n'hésites pas à défoncer un rayon entier ?
Je sanglote. Il lève les yeux au ciel, peu impressionné par ma réplique. Ou serait-ce de l'exaspération ? Il ne doit pas avoir l'habitude qu'on lui tienne tête. Mon collègue pose ses deux mains sur mes épaules, me force à reculer jusqu'à ce que je percute une chaise avec l'arrière de mes jambes et m'assois dessus. Il s'agenouille devant moi.
- Je ne suis pas un bon exemple à suivre, ironise-t-il avec un sourire en coin.
Je pouffe une nouvelle fois, en secouant la tête. Au moins, il est lucide. En fait, sa pauvre tentative d'humour -- est-ce de l'humour ? -- me déride un peu. J'esquisse un faible sourire. J'essuie rapidement, du revers de la main, les lignes verticales humides de mes joues.
- Alors voilà ce que je propose : le temps que tu te calmes, je vais gérer le magasin, d'accord ?
Je suis choquée par sa suggestion. Lui, s'occuper de la boutique ? Décidément, combien de Daniel habitent son corps ? Depuis ce matin, j'ai eu droit au Daniel connard, puis au Daniel blessé. Mais ce qui m'étonne encore plus, c'est la "gentillesse" dont il fait preuve envers moi. Est-ce encore un de ses pièges ? Profiter de mon moral au ras des pâquerettes pour me la faire à l'envers ?
Sans me laisser le temps de répondre, il se relève et quitte la salle de pause, me laissant seule avec mon cœur en miettes et mon esprit tourmenté. Cette journée est vraiment épuisante, et il n'est même pas trois heures de l'après-midi. J'ai dû commettre les pires atrocités dans mon ancienne vie pour avoir un karma aussi pourri dans celle-là. J'espère que je suis en train de payer la note pour la prochaine !
Quelques minutes plus tard, après m'être donné un coup de brosse dans les cheveux, rafraichi le visage pour essayer de faire dégonfler mes yeux, histoire d'être présentable auprès des clients, je retourne dans le magasin. Je suis heureuse de constater qu'aujourd'hui n'est pas une journée de forte abondance. Au moins, je n'aurais pas besoin d'expliquer vingt fois pourquoi tel modèle vaut mieux qu'un autre car, il ne faut pas se mentir, tout ce qui se trouve ici est de la merde vendue à un prix exorbitant !
Je me dirige vers le rayon saccagé plus tôt dans la matinée par Daniel et, je suis abasourdie de constater qu'il est en train de le ranger. Son attitude est vraiment déconcertante !
Je m'avance vers lui et m'accroupis pour ramasser plusieurs voitures éparpillées sur le sol. Certaines se sont même fait la belle sous l'étagère. Je tends le bras pour les attraper. Daniel se baisse à son tour, à côté de moi.
- Tu n'es pas obligée de m'aider. C'est moi qui ai foutu le boxon...
Sa tête est baissée vers les articles sur le sol, qu'il amasse dans ses grandes mains aux doigts fins.
- On travaille ensemble, je te rappelle. On est censé être une équipe... enfin, un duo, je lui réponds. On est dans cette galère, tous les deux...
Il esquisse un sourire. Pas un rictus mesquin dont lui seul a le secret.
Non.
Un vrai sourire. Sincère. Profitant de cet accalmie entre nous, une question me tarabuste :
- Pourquoi as-tu fait demi-tour ce matin, alors que tu voulais te barrer ?
Le fils du patron tourne sa tête vers moi, ses yeux bleus remplis de surprise. Il se redresse, et je fais de même, tandis qu'il aligne avec précision les petits bus rouges.
- Je n'avais pas le choix, me répond-il.
- Tu savais que ton père venait, j'en déduis.
Il ne dévie pas le regard de sa tâche, mais lorsque je mentionne le patron du magasin, je le vois tressaillir. Je sais que c'est un sujet sensible, étant donné sa réaction au départ de son paternel, mais je veux savoir ce qui se cache derrière les mille et une facettes de Daniel Sharman.
- Ouais, ça... et puis le reste...
- Le reste ?
Je trouve ce garçon bien mystérieux, tout d'un coup. Cette réponse a attisé ma curiosité, déjà bien titillée. Il ferme les yeux, soupire et finit par se tourner vers moi. Il s'accoude à l'étagère en fer et fronce les sourcils.
- T'as toujours besoin de tout savoir ?
- Non, mais comme c'est la première fois que nous avons une vraie discussion, j'ai pensé que... enfin, je ne sais pas mais...
Je m'interromps. Visiblement, je me suis peut-être un peu trop avancée sur la bonne volonté de Daniel. Le connard que je côtoie depuis plus longtemps que les autres personnalités du jeune homme est à deux doigts de refaire surface.
A ce moment-là, la cloche de la boutique retentit, indiquant qu'un client vient d'entrer.
Sauvée par le gong, j'ai envie de dire !
Ceci me donne une bonne excuse pour planter mon collègue et accueillir l'une des rares personnes s'aventurant ici. En sortant du rayon, je suis plus que ravie de voir Angie se diriger vers le comptoir. Je l'interpelle et, lorsqu'elle se retourne vers moi, un énorme sourire apparait sur son visage.
- Je ne t'attendais pas. Tu étais censée passer ? je lui demande, en la rejoignant.
Elle lève les yeux au ciel avant de me prendre dans ses bras.
- J'étais sûre que tu avais oublié ! soupire-t-elle en mettant fin à notre étreinte. Qu'est-ce que tu ferais sans moi ?
Oublié ? Mais oublié quoi ?
Je la dévisage, sourcils froncés, attendant qu'elle éclaire mes lanternes éteintes. Parce que, en toute franchise, je ne vois pas du tout où elle veut en venir.
- Le rendez-vous, June ! ES Magazine ! Allô ! s'exclame-t-elle comme si c'était l'évidence même, en faisant de grands gestes avec ses bras.
Oh, mon dieu ! J'avais complètement zappé l'entretien de cet après-midi. Après le coup de massue que j'ai pris pendant ma pause, le reste me parait complètement dérisoire. C'est à cet instant que Daniel choisit de faire son apparition, avec son sourire charmeur plaqué comme une affiche publicitaire pour dentifrice sur son visage. Qu'il peut être exaspérant quand il fait ça !
- Salut, belle "prune" ! fanfaronne mon collègue. T'as vu, j'ai retenu ce que tu m'as dit, la dernière fois.
Angie ne peut s'empêcher de glousser devant cette gênante introduction.
Non, mais dîtes-moi que je rêve !
Je lui fais les gros yeux, lui intimant d'arrêter de flirter avec lui. Je n'aime pas faire ce genre de choses. Je sais qu'il lui plait, mais un gars comme lui ne lui attirera que des problèmes.
- Salut, se contente-t-elle de lui répondre, en le regardant de la tête aux pieds.
Devant la froideur de mon amie, Daniel décide de nous laisser. Le regardant s'éloigner pour être sûre qu'il ne reviendra pas à la charge, je finis par me retourner vers Angie. Sans que je m'y attende, elle me donne une légère tape sur l'épaule.
- Hey ! j'objecte.
Je longe le rayon en direction du secteur des porte-clefs. Angie me suit à la trace.
- Non, toi, "hey" ! Comment peux-tu oublier ce genre de rendez-vous qui pourrait changer ta carrière professionnelle ?
- J'ai eu... pas mal de choses et...
Ma voix est mal assurée. Je marque une pause, les souvenirs encore très vivaces de mon entrevue avec Matt remontant à la surface. Tout comme les larmes qui menacent pour la troisième fois de se répandre sur mon visage fraichement nettoyé.
Alors qu'elle s'apprête à continuer d'énumérer les opportunités que ce rendez-vous pourraient m'apporter, elle s'interrompt à son tour et, du coin de l'œil, je peux voir l'inquiétude s'installer dans son regard.
- June, qu'est-ce qui se passe ?
Je sors un carnet de la poche de mon veston, essayant de repousser le visage de Matt et les paroles blessantes qui ont déchiré mon cœur comme une vulgaire feuille de papier. Je commence à compter un modèle de porte-clefs, un des nombreux avec le drapeau britannique, pendant sur un tourniquet géant.
- June, réponds-moi.
Sa voix est grave. Je baisse la tête. Connaissant ma meilleure amie comme si je l'avais faite, elle ne me lâchera pas la grappe tant qu'elle n'aura pas obtenu une réponse de ma part. Je tourne la tête vers elle, me pinçant les lèvres afin de retarder l'inévitable.
- C'est Matt ? me demande-t-elle.
Je hoche la tête.
Elle ferme les yeux, se pinçant les lèvres à son tour, pour réprimer la colère qui commence à grandir en elle.
- Tu l'as vu ?
J'acquiesce.
Mon amie pose ses mains sur mes épaules, me forçant à la regarder.
- Il est à Londres ? s'étonne-t-elle. Il t'a fait du mal ?
De nouveau, je secoue la tête de haut en bas. Oui, il m'a blessé comme personne ne l'avait jamais fait auparavant.
- Qu'est-ce qu'il t'a fait, exactement ?
Les yeux d'Angie sont noirs et durs. Si Matt était en face d'elle, elle le tuerait d'un simple regard. J'aimerais bien voir ça.
Cette fois-ci, je secoue la tête de gauche à droite. Je ne suis pas prête à le dire. J'ai honte de ce qu'il m'a fait, alors que c'est lui qui devrait s'en mordre les doigts. Pourquoi j'éprouve ça ?
- Il t'a touché ? Je te jure que s'il a levé la main sur toi...
- Non, non, je la rassure. Ce n'est pas ça, je lui réponds pour la première fois depuis qu'elle suspecte que quelque chose ne va pas.
- C'est quoi, alors ?
Elle scrute frénétiquement mon visage à la recherche de réponse. Je ne veux pas qu'elle se fasse de mauvais films dans sa tête. Je n'arrive pas à croire que ce que je suis sur le point de lui dire soit devenue ma réalité.
- Il m'a... Il m'a...
Non, c'est trop dur. Je ne peux pas le faire. Je respire un bon coup, tandis qu'une énième larme se déverse sur ma joue.
- Matt a... Il a... couché avec une autre fille, je finis par lâcher.
Instantanément, l'inquiétude quitte le visage d'Angie pour faire place à de la colère pure et dure. De mon côté, l'espèce de masque que j'avais tenté de me construire pour cacher cette horrible vérité se fracasse en mille morceaux, tout comme ce qu'il reste de mon cœur.
Angie me prend immédiatement dans ses bras, tandis que je m'effondre sur son épaule.
- Quel fils de pute, maugrée-t-elle. Il va payer !
Ma meilleure amie me caresse le dos de haut en bas pour me réconforter.
- Ça va aller, ma belle, me dit-elle avec un triste sourire, mettant fin à notre câlin et posant ses mains sur mes joues pour essuyer mes larmes avec ses pouces. Ce mec ne t'a jamais rendu heureuse, de toute façon. Je comprends que tu l'aimais mais, maintenant, il va falloir passer à autre chose, d'accord ? J'ai conscience que c'est peut-être un peu trop tôt, mais plus vite tu te reprendras en main, plus vite la vie te sourira de nouveau. Et tu sais quoi ? Je pense que ce rendez-vous chez ES Magazine tombe à point nommé...
Son regard est planté dans le mien. Angie a toujours le chic pour trouver les bons mots dans les situations les plus désespérées. Je ne sais pas ce que je ferais sans elle.
- Alors, maintenant, on va sécher ses larmes, quitter ce fichu magasin et aller à cet entretien qui, je suis certaine, va changer ta vie, pour le meilleur !
J'esquisse un léger sourire et acquiesce. Elle m'attire de nouveau contre elle et pose un baiser sur ma joue.
- Tu sais que je t'aime, n'est-ce pas ? me murmure-t-elle dans l'oreille.
- Oui... et je t'aime aussi, je lui réponds en resserrant son étreinte.
L'accolade prend fin quelques secondes plus tard et, en passant un bras autour de mes épaules, elle se tourne vers Daniel, de l'autre côté du magasin :
- Hey, bouclette ! Viens par ici ! l'interpelle Angie d'une voix autoritaire.
Nonchalamment, le fils du patron se dirige vers nous.
- J'ai un deal à te proposer : tu vois, ma copine, elle ne va pas bien. Elle a besoin de calme et de repos. Si tu t'occupes du magasin comme un grand garçon, en échange, j'accepterais d'aller boire un verre avec toi. Bien sûr, tu ne vas pas raconter à ton grand manitou de père que June a "séché les cours", sinon mon offre tombe à l'eau, capiche ?
Je tourne la tête vers mon amie, surprise par sa proposition. Est-elle sérieuse ? Elle serait prête à... sortir avec lui ?
- Deal, répond Daniel. Mais, je veux ton numéro aussi.
- Non, non. Je ne donne pas mon numéro de téléphone à n'importe qui, chéri. Il doit se mériter, rétorque-t-elle avec un rictus satisfait.
- Alors, donne-moi au moins ton prénom. Ta "copine" ici présente a refusé jusqu'à présent de me le révéler, dit-il en portant un regard amer sur moi.
Angie, à son tour, tourne la tête vers moi avec un sourire complice.
- Si elle ne te l'a pas divulgué, c'est qu'elle a une bonne raison !
Je rirais bien devant la mine défaite de Daniel, mais je n'ai pas le cœur à la fête. Encore une fois, Angie l'a mouché comme il faut. Je ne sais pas quoi dire, à part que je l'adore.
- T'as qu'à m'appeler "Prune"... j'aime bien comment ça sonne dans ta bouche, lui suggère-t-elle d'une voix sensuelle, sans oublier le petit clin d'oeil, histoire de l'achever.
Angie me fascinera toujours. Nous nous retournons en direction de la sortie. Je ne sais pas si je suis prête à passer cet entretien d'embauche, mais je ne peux plus me complaire dans cette vie-là, qui ne m'apporte absolument rien. Mais ce dont je suis sûre c'est, qu'avec Angie à mes côtés, j'ai moins peur de ce grand "peut-être" qu'est devenue ma vie depuis quelques jours...
________________________________________________________________________________
******
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top