Chapitre 23
« On va attendre encore longtemps ? »
Daemon lança un regard noir à Kalvin. Ce dernier, après avoir tenté de le soutenir, se tut finalement en baissant les yeux. Presque aussitôt, le voleur reporta son attention sur l'allée.
La rue était vide. Tous, malgré les vives protestations, avaient finalement respecté le confinement et étaient restés cloitrés chez eux, allant même jusqu'à clore leurs volets pour ne pas se risquer à apercevoir la fameuse cargaison. Le regard de Daemon dériva en haut de l'allée, où une mince ruelle, semblable à celle dans laquelle ils étaient accroupis, se dessinait entre deux habitations. Bien qu'il ne puisse pas les voir, le voleur sut que Vicky, Henri et Maxime se tenaient prostrés là, attendant son signal.
Signal qu'il tardait à donner.
Il était midi passé. Cela faisait presque deux heures qu'ils patientaient. Et pourtant, toujours aucun signe du chargement. L'impatience commençait à le tirailler, bien qu'il fasse tout son possible pour garder son sang-froid. S'il y avait bien un chose qu'il ne souhaitait pas, c'était se précipiter. Il y avait trop, trop d'espoir, trop de rêve, trop de choses en jeux pour qu'il se permette de tout gâcher.
C'était aujourd'hui que tout allé se jouer, et il n'aurait pas droit à une seconde chance.
Soudain, il se figea. Retenant sa respiration, il tendit l'oreille. Ses lèvres se tordirent dans un sourire étrange, à mi-chemin entre le soulagement et la nervosité. Un hennissement brisa le voile de silence qui régnait sur le village.
La cargaison était là.
Kalvin se raidit derrière lui alors qu'il glissait sa main contre sa cuisse. La sensation familière du manche rugueux sous ses doigts le rassura et, concentré sur les bruits alentours, il attendit. Malgré tous ses efforts pour rester serein, les battements de son cœur se faisaient plus effrénés à mesure que le bruit des sabots s'intensifiait. Lentement, il tira sa dague de son fourreau et se mit en position.
Un nouvel hennissement; il retint sa respiration. Le bruit de roues sur les pavés; il se tendit. Les cliquetis métalliques; encore quelques instants. Le murmure d'une conversation; plus qu'une petite seconde.
Les ombres se dessinant dans l'allée; il lança.
La dague fusa, frôlant la toile de la charrette, et dans un bruit mat, se planta dans un volet en bois.
Le silence revint, dense et irréel, alors que les soldats retenaient leurs respirations, figés par la stupeur. Daemon, lui, relâcha enfin la sienne. Six soldats, compta-t-il. Deux de plus que ce que j'avais estimé. Un des deux chevaux cabra, brisant cet instant hors du temps. Et les choses s'enchaînèrent. Vite, très vite.
Ayant reconnu le signal, Max, Henri et Vicky bondirent hors de la ruelle où ils étaient embusqués. Mais ce ne fut pas trois pauvres adolescents qui s'interposèrent : une vingtaine de silhouettes encapuchonnées bloquèrent le passage à la cargaison. Daemon jeta un bref coup d'œil à Kalvin, soulagé que le Souffleur de Mirage ait respecté sa part du marché.
Une flèche siffla, s'extirpa de la masse de corps et vint se figer dans le bois de la charrette, sectionnant net la fine corde qui retenait l'un des chevaux. L'animal cabra une nouvelle fois et serait parti au galop si l'un des soldats ne l'avait pas retenu par sa longe. Le voleur sourit devant la précision d'Henri, dissimulé parmi la foule d'illusions, arc en main.
L'attaque soudaine sembla sortir les soldats de leur torpeur. Ils se mirent enfin en mouvement. Les deux du centre vinrent en soutient aux deux de l'avant et ils dégainèrent leur épées, prêts à repousser l'assaillant. Sans un mot ni un regard, les gardes passèrent à l'attaque. Ils tranchèrent les premières silhouette sans le moindre effort, marquant cependant un temps d'hésitation lorsque leurs lames traversèrent leur corps sans rencontrer la moindre résistance.
« Des illusions ! grogna l'un des soldats. Ils ont un Souffleur de... »
Il fut interrompu par une nouvelle flèche qui passa tout prêt de son heaume.
« Attention ! avertit un autre. Il n'y a pas que des mirages ! »
Ils étaient très bien entraînés, Daemon devait l'accepter. Malgré la soudaineté de l'attaque et le nombre d'opposant à l'avant, ils avaient gardé un semblant de formation pour protéger l'arrière. Aucun de leurs mouvements n'était superflu ; ils fendaient les illusions avec souplesse et vivacité, sans le moindre temps d'hésitation.
Malheureusement pour eux, aussitôt un des mirages dissipés que Kalvin en créait un nouveau.
Une dague, de Vicky cette fois, vint se figer dans la toile de la charrette. Maxime, profitant de l'inattention d'un soldat, surgit de l'illusion derrière laquelle elle se cachait. Elle asséna un coup, puissant malgré son jeune âge. La lame de son couteau ricocha contre l'armure de métal, mais la surprise et la force qu'elle y avait mise firent chanceler le soldat qui s'écrasa au sol.
Daemon fit signe à Kalvin d'un léger signe de tête et les mirages fondirent comme un seul homme sur le garde à terre. Ce dernier ne put retenir un cri de surprise à la vue de ces dizaines de corps qui s'écrasèrent sur lui. Et bien qu'ils ne soient fait que d'air, le soldat, convaincu de se faire étouffer, commença à suffoquer.
Alerté par le cri, un des soldats restés à l'arrière, après un bref coup d'œil à son compagnon, se précipita pour lui prêter main forte. Le garde, à présent seul, resserra sa prise sur la garde de son épée, prêt à prévenir la moindre attaque. Daemon passa la hanse de son sac par-dessus son épaule et le laissa lourdement atterrir sur le sol. Il baissa sa capuche et raffermit ses appuis, concentrant son poids sur la pointe de ses pieds. Il était prêt à bondir ; le soldat n'aurait pas le temps de réagir.
Mais alors qu'il s'apprêtait à s'élancer, la toile de la charrette se souleva.
« Bordel, Elvire qu'est-ce qui passe ? »
Daemon se figea dans son élan. Il y avait un septième soldat ? Le voleur n'eut pas plus le temps de s'attarder sur ses réflexions que le hennissement d'un cheval terrifié retentit à nouveau.
« On se fait attaquer ! cria la – et pas le- soldate pour couvrir le bruit des combats.
-Quoi ? Ils sont nombreux ?
-Une vingtaine. Mais la plupart sont des mirages. »
Elle serra les dents et Daemon devina les pensées qui la traversaient. Les forces adverses n'étaient peut-être composées que d'une majorité d'illusions mais un coup porté par l'une d'entre elles pouvait se révéler douloureux, très douloureux. Le corps n'était pas réellement meurtri mais l'esprit, lui, en était convaincu. Et en bon petit soldat qu'il était, l'organisme obéissait et la souffrance affluait.
C'était toute la puissance d'un Souffleur de Mirage : tromper l'esprit pour troubler le corps.
« Vas les aider, ordonna soudainement le septième soldat. Je m'occupe de l'arrière. »
La soldate, après un bref mouvement de tête, se précipita à l'avant. Aussitôt arrivée, elle trancha d'un coup deux mirages qui s'apprêtaient à attaquer un de ses compagnons.
Daemon concentra son attention sur le nouveau soldat qui sauta de la charrette. Il ne portait pas de heaume, ses cheveux tombant sur son front se trouvant ainsi dévoilés. Cheveux du même noir que les siens. Sa carrure...elle est proche de la mienne, releva le voleur. Il fera l'affaire, peut-être même plus que l'autre soldate.
Sans attendre davantage, Daemon s'élança. Le soldat en l'apercevant, s'empressa de dégainer son épée. Le voleur ploya les genoux à l'instant où la lame fendit l'air au-dessus de sa tête. Il saisit le poignet du soldat et d'un coup sec, lui fit lâcher son arme. L'homme ouvrit la bouche pour alerter ses compagnons mais Daemon ferma sa mâchoire d'une pression brusque sous le menton. Le garde poussa un gémissement de douleur lorsque sa langue se trouva coincée entre ses dents. Il essaya de se dégager mais le voleur ne lui en laissa pas le temps. Il se glissa dans son dos et enserra son cou de son coude. Le soldat se débattit mais Daemon tint bon et comprima les artères. Quelques secondes plus tard, son corps s'affaissa contre lui.
Après un bref coup d'œil à l'avant, Daemon constata que personne n'avait remarqué son intervention. Tous étaient bien trop concentré sur leur propre combat. Le plus silencieusement possible, le voleur tira le soldat inconscient vers la ruelle dans laquelle il s'était caché. Il croisa le regard nerveux de Kalvin qui attendait là.
« Aide au lieu de regarder »
L'Élu, retissant, grimaça avant de finalement s'exécuter. Ensemble, ils défirent l'armure du soldat. Daemon commença lui-même à se déshabiller, rangeant ses affaires dans son sac.
« Tu sais ce que t'as à faire. » dit-il en lançant un lourd regard à Kalvin.
Ce dernier, après un bref soupire, ferma les yeux et se concentra. Pourtant, les secondes passèrent et Daemon ne sentit aucune sensations étranges le parcourir.
« C'est bon » souffla l'Élu après avoir rouvert les yeux.
Septique, Daemon se pencha vers le plastron du soldat, posé sur le sol. La surface argentée lui renvoya son reflet. Enfin, pas le sien à proprement parler. Avec surprise, le voleur constata que ses traits avaient changés : ses yeux noirs avaient viré au gris, son nez droit était devenu cabossé et ses mèches folles et irrégulières s'étaient lissées et égalisées. Ce n'était plus lui qu'il voyait, mais le soldat inconscient à quelques pas seulement.
« J'ai respecté ma part du marché, file-moi la bourse » réclama Kalvin en tendant la main.
Daemon ne lui accorda qu'un regard blasé avant de commencer à enfiler l'armure du garde. Elle était un peu trop grande pour lui, mais ça ferait l'affaire.
« Ton illusion tiendra bien même si tu dors ? demanda-t-il.
-Pourquoi ? questionna l'Élu, le regard méfiant.
-J'en ai besoin jusqu'au soir, je n'ai pas envie qu'elle se dissipe lorsque tu termineras ivre-mort. »
Kalvin grogna et croisa les bras. Dans l'allée, le bruit des combats persistait et il était devenu étonnant que les villageois ne tirent pas leur volet, alertés par ce grabuge.
« Elle tiendra, lâcha finalement l'Élu. J'me suis entraîné pour. Passe-moi l'argent.
-Très bien. »
Il lui tendit une bourse brune bien remplit. L'Élu s'en empara.
« Tu peux lancer le signal de replis. » fit Daemon.
Après un soupir exaspéré, Kalvin s'exécuta et bientôt une épaisse fumée grise envahit la rue. Les cris des soldats fusèrent, pressés et paniqués. Daemon essaya de percevoir au travers de la brume épaisse, mais ne distingua rien de plus que des silhouettes qu'il ne put différencier. Il espérait juste que Max, Vicky et Henri avaient eu le temps de se replier.
« C'bon, j'y vais maintenant, déclara Kalvin.
-Attends. »
L'Élu se tourna vers Daemon, visiblement agacé.
« Qu'est-ce t'as ? grogna-t-il.
-Juste une dernière chose, pour tes bons et loyaux services. »
Et soudain, sans crier gare, il abattit son poing contre la mâchoire du mendiant. Une lueur de surprise et de colère brilla dans le regard de ce dernier avant qu'il ne s'écroule, assommé. Daemon ne put retenir un sourire satisfait en secouant ça main protégée par un gantelet métallique.
Que ça l'avait démangé !
Ne perdant pas un instant de plus, il tira une corde de son sac et ligota le soldat avant de le tirer un peu plus loin dans la ruelle. Il revint alors vers Kalvin et le souleva par le bras -sans oublier de récupérer sa bourse- alors qu'il saisissait la hanse de son sac de sa main libre. Il s'aventura ensuite dans le nuage gris, profitant de ce camouflage pour récupérer sa dague et cacher son bagage à l'arrière de la charrette. Puis, retenant fermement Kalvin par le bras, il attendit que la fumée se dissipe.
Lorsque la brume s'éclaircit et qu'il put constater qu'il ne restait plus que les gardes dans l'allé, il s'exclama :
« Elvire ! J'ai trouvé notre homme ! »
La soldate le chercha dans la fumée et se précipita à ses côtés lorsqu'elle l'aperçut enfin, bien vite suivit par ses comparses qui ne s'attelaient pas à calmer les chevaux.
« Adam, tout va bien ? » demanda-t-elle, inquiète.
Il hocha la tête, satisfait que l'illusion fonctionne – il était même surpris de constater que sa voix, devenue plus grave, en avait aussi subie l'effet.
« C'est lui ? reprit-elle en désignant Kalvin d'un signe de tête.
-Oui. Je l'ai trouvé embusqué dans l'une des ruelles. C'est sûrement le Souffleur de Mirage.
-Tu crois ? Il est peut-être encore caché parmi... »
Elle se tut en constatant que les illusions avaient disparues.
« Eh mais je le reconnais ! s'exclama un des soldats. C'est lui qui s'était échappé, y a un an maintenant. Il avait essayé de se faire passer pour le duc si je me souviens bien...
-Lui ? Qu'est-ce qu'il fait ici ? s'étonna Elvire.
-Il voulait surement récupérer la marchandise, déclara Daemon en haussant les épaules.
-Qu'est-ce qu'on va faire de lui ?
-On l'enferme. »
Deux soldats furent désignés pour emmener le mendiant à la prison d'Yrel tandis que le reste de l'escorte s'occupait de fouiller les environs, désormais nettoyés de cette brume illusoire, à la recherche de ses complices. Daemon se chargea de la ruelle où il s'était lui-même terré, ne souhaitant guère que les autres découvre l'homme inconscient qui lui ressemblait traits pour traits. Il fit semblant de chercher pour ressortir quelques instants plus tard, une mine amer fichée sur le visage.
« On devrait peut-être faire demi-tour, suggéra Elvire. Rapporter au duc cette attaque et remettre notre départ à plus tard.
-Je ne pense pas que ce soit la chose à faire, déclara Daemon. Ce premier confinement a déjà entraîné plusieurs plaintes. Si nous devons le réitérer, les villageois seront certainement moins enclins à écouter.
-Qu'est-ce qu'on fait alors ? demanda l'un des soldats – William, s'il avait bien suivi. On ne peut pas continuer...
-Et pourquoi pas ? s'étonna le voleur. Nous n'avons pas de dégâts notables à déplorer, à part une corde sectionnée et quelques trous dans la toile. La première est facilement remplaçable et les seconds tellement minimes que nous n'avons pas à nous en préoccuper. Rien ne nous empêche de poursuivre. »
Elvire sembla hésiter, sa conscience de bonne petite soldate lui hurlant de prévenir ses supérieurs.
« Si l'on nous a confié cette mission, c'est que l'on nous juge apte à prendre les bonnes décisions, rajouta Daemon pour la convaincre. Si nous faisons demi-tours maintenant pour un incident aussi minime que celui-ci, nous décevrons certainement les attentes du duc et du caporal. »
La soldate tressaillit et après quelques secondes de réflexion, soupira finalement.
« Très bien. Dès que Lyam et Éléna seront là, nous repartirons. »
Les deux soldats revinrent quelques minutes plus tard et la cargaison se prépara à se remettre en route. Jouant le rôle de ce fameux Adam, Daemon grimpa dans la charrette – sans oublier de récupérer son sac.
Bien que septique quant à l'utilité d'un soldat posté aux côtés de la marchandise, Daemon se réjouissait de pouvoir enfin apprendre la nature de cette dernière. Le duc l'avait annoncée comme dangereuse mais le voleur ne voyait pas en quoi de simples biens pouvaient obtenir ce statut. A moins qu'il ne s'agisse d'un objet scellé. Dans ce cas-là, s'il parvenait à le dérober, il pourrait le vendre une fortune au marché noir.
Pourtant lorsqu'il souleva la toile, ce ne fut pas des caisses empilées qu'il rencontra.
Mais une paire d'yeux noisette.
Il dut faire tous les efforts du monde pour ne pas hurler de frayeur. Son mouvement de recul par contre, il ne put le retenir. Il faillit tomber de la charrette lorsque son talon rencontra le vide, mais bien vite, retrouva son équilibre. Son cœur battait la chamade dans sa poitrine. Pourquoi il y avait-il quelqu'un avec la marchandise ?
Pire, pourquoi n'y avait-il pas de marchandise ?
Il fallait qu'il se calme, qu'il se reprenne. Déjà, il sentait le regard désagréable et inquisiteur de la jeune fille se poser sur lui. Il remarqua alors la corde nouée à ses poignets. Une prisonnière. D'une démarche raide, il alla s'assoir sur le banc libre, ne lâchant pas la criminelle du regard. Son cerveau en effervescence s'efforça de trouver une explication. Il n'en vit qu'une : cette fille était la marchandise. Ou du moins, la cargaison dangereuse à transporter à la capitale.
Un transfert de prisonnier.
La question était pourquoi ? Daemon observa la jeune fille plus en détails. Elle ne devait pas avoir plus de quatorze ou quinze ans et n'avait absolument pas l'allure d'une criminelle. Pourquoi la transférer ?
Et surtout, pourquoi lui disait-elle tant quelque chose ?
« Qu'est-ce que t'as ? » cracha-t-il presque.
Aussitôt, l'adolescente détourna le regard. Daemon après quelques instants à la dévisager, leva finalement les yeux aux ciels et se laissa aller contre l'assise du banc. Bientôt, la charrette commença à se mouvoir, reprenant son chemin.
Pourquoi n'arrivait-t-il pas à se calmer ? Était-ce l'imprévu de la situation qui le mettait dans cet état ? Pourtant, cela ne changeait rien à ses plans, au contraire, ils s'en retrouvaient facilités. Être assis dans la charrette plutôt que de rester exposé au regard des autres soldats était beaucoup plus sûr. Pourtant, il était tendu. Peut-être était-ce dû au regard en coin que persistait à lui lancer la prisonnière. Ou peut-être était-ce même la stupéfaction de sa nouvelle découverte. Mais un mauvais pressentiment, vil et sinueux, commençait à le ronger.
Et il lui soufflait que tout ne serait pas si facile.
Au bout de plusieurs minutes, le regard de la criminelle était toujours rivé sur lui. Il n'y tint plus.
« Pourquoi tu n'arrêtes pas de me fixer comme ça ? » s'exclama-t-il – pas trop fort cependant pour ne pas alerter les soldats à l'extérieur.
La criminelle se crispa et son regard ne fit que jongler entre son visage et son épée accrochée à sa ceinture.
« C'est que... commença-t-elle.
- Accouche. »
Elle sembla hésiter encore quelque instant, réticente, avant de finalement demander :
« Il vous est arrivé quelque chose ?
-Quoi ? Comment ça ?
-Eh bien... »
Elle s'interrompit et le regarda dans les yeux. Un frisson parcourut l'échine du voleur.
« On dirait une autre personne »
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