*Chapitre 4*

Deux jours après avoir reçu la marque, Elizabeth put enfin sortir de cet espace restreint qu'était le bureau de Chris et la chambre dans laquelle elle dormait. Elle n'avait plus aucune trace au niveau du cou, d'une quelconque morsure ou marque. Alors qu'elle descendait les escaliers pour se diriger vers le hall d'entrée de l'orphelinat, elle tomba nez à nez avec Éden. Éden, sa meilleure amie. À cause de tous les problèmes et apprentissages vampiriques auxquels elle avait dû faire face, Elizabeth l'avait oubliée. Ses cheveux toujours aussi flamboyants, elle semblait aussi rayonnante qu'une étoile. Lorsqu'elle s'aperçu de l'arrivée d'Elizabeth, elle eut un instant de stupeur, puis un sourire illumina son visage. Elle courut dans ses bras :

- Eli' ! Chris m'a raconté ce qu'il s'est passé, je me suis fait un sang d'encre !

Tandis qu'elle se seraient dans les bras, la jeune vampire tenta de la rassurer :

- Je vais mieux maintenant. N'y pensons plus, tout est fini.

Si seulement.

- Personne ne me laissait venir te voir, les garçons n'arrêtaient pas de me sortir l'excuse de la convalescence tsss... Il y en avait toujours un qui faisait le cerbère devant la chambre !

- Je suis désolée... À partir de maintenant je peux sortir plus souvent, mais je dois encore rester quelques jours à l'orphelinat.

- Mouais... Fit son amie, sans trop de conviction et avec une moue boudeuse.

- Eh ! Me boude pas !

La jeune vampire tenta de chatouiller la rousse, mais celle-ci la repoussa facilement et contra son attaque :

- Tu sais très bien que je suis plus forte que toi à ce jeu là !

- AAH ! J'arrête j'arrête ! Tout ce que tu veux mais arrête !

Un nouveau sourire s'étira sur le visage de la rousse. Ses yeux bleu ciel fixèrent ceux turquoise de son amie :

- Allons nous promener alors.

Elles sortirent par la porte arrière, et se dirigèrent vers le jardin de la propriété. Chris avait réussi à récupérer un manoir abandonné et l'avait réparé. Ce jardin permettait aux nombreuses personnes vivant ou travaillant à l'orphelinat de se détendre lorsqu'ils le souhaitaient. Le ''gardien'' principal de ce terrain était Yukito, qui aimait jardiner, et parfois les enfants l'aidaient lors de certains événements. L'automne était bien là, les feuilles des arbres roussissaient et tombaient désormais, et avec la lumière de l'aube, ils semblaient prendre feu. Les deux filles se rapprochèrent de la fontaine présente au centre de la cour arrière, et s'assirent un instant, profitant du levé du soleil et du chant des oiseaux. Pourtant Elizabeth cassa le calme environnant :

- Tu ne devrais pas être au lycée à cette heure ?

Son amie se tourna vers elle :

- Ne t'en fais pas, je commence plus tard aujourd'hui. L'un de mes profs est absent.

- Au temps pour moi alors.

Avant que le calme ne se réinstalle, un oiseau se posa au loin, au pied de l'un des bassins qui entouraient le cabanon au fond du jardin.

- Oh ! Une pie ! chuchota Elizabeth.

Celle-ci sautillait un peu partout cherchant quelque insecte à manger. Elle s'envola lorsqu'elle aperçu Éden se lever. Son amie rouspéta.

- Eh ! Tu l'as fait partir !

- On pourra en voir plus si on fait le tour, tu ne penses pas ?

Elizabeth soupira, mais acquiesça.

- Oui tu as raison.

Durant le levé du soleil, les deux amies firent le tour du domaine en parlant des divers ragots et cours qu'Elizabeth avait ratés. Éden tenta une énième fois dans sa vie de grimper dans un saule-pleureur qu'elle affectionnait tant depuis son arrivée à la résidence, mais n'y arriva pas.

- C'est parce que tu ne me fais pas la courte échelle que je n'y arrive pas ! S'exclama-t-elle lorsque Elizabeth se moquait d'elle.

- Je suis encore en convalescence, je ne peux pas... Répondit son amie, une mimique taquine aux lèvres.

- C'est ça, c'est ça... Fais nous du sarcasme...

- Ce n'est pas du sarcasme voyons...

- Tu vas voir si tu continues !

Elles se coursèrent le long des haies de rosiers, et s'arrêtèrent lorsque Elizabeth déclara forfait. Après ces gentilles chamailleries, les filles rentèrent au pavillon car Éden devait se rendre au lycée. Sur le chemin, elles croisèrent Yukito qui était surpris de les voir déjà sur le qui-vive. Alors qu'elles montaient les escaliers pour se diriger vers les dortoirs des filles pour que l'humaine récupère ses cours et son sac, celle-ci râla :

- J'ai hâte que tu reviennes dans notre chambre, j'ai l'impression que c'est vide sans les discussions et les fous rires le soir.

- C'est vrai que c'est trop calme dans la chambre d'amis de Chris. Dormir à côté de son bureau m'angoisse un peu... Des fois la lumière reste allumée très tard.

- Dans ce cas faisons en sorte que tu te rétablisses très rapidement !

Elles rentrèrent dans leur chambre, et Éden prît son sac près du lit, pour le mettre sur son dos. Elle rouspéta car la capuche de son sweat-shirt était mal mise, et ses cheveux coincés au niveau des lanières de son sac. Elizabeth soupira une nouvelle fois :

- Tu t'arranges toujours pour que tout s'emmêle... Allez viens là je vais t'aider.

La rousse se tourna, et la vampire réussit à remettre à peu près les cheveux de son amie en place. Alors qu'elle allait sortir une réplique pour l'embêter, elle resta figée à la vue de la nuque d'Éden. Elle semblait si appétissante. Elle eu un temps d'attente pour se rendre compte de ses pensées. Venait-elle réellement de vouloir mordre son amie ? Elle fut mine de continuer à remettre les mèches rousses en place, mais le mal était fait. Elle tenta un air enjoué :

- Bon voilà ! Heureusement que je suis là hein ?

Éden la pris de nouveau dans ses bras :

- Merci !

Elle se séparèrent et l'humaine regarda l'heure à son poignet.

- Oula il est déjà cette heure ? Je file sinon je vais rater le bus ! À plus tard !

Elle courut dans le couloir et les escaliers, puis le son de ses pas disparût. Elizabeth se rapprocha de la fenêtre pour entrevoir son amie courir au loin. Elle passa son index sur ses dents, mais celles-ci étaient de taille normale. Si elle ne se maîtrisait pas, tout risquait de se compliquer.

* * *

Par prudence, la jeune vampire s'était perfusé une poche de sang durant la journée. Elle étudiait les différents pouvoirs vampiriques dans la chambre d'amis quand Noah passa prendre un document dans le bureau de Christophe. Lorsqu'il remarqua le livre que la jeune femme avait entre les mains, il déclara :

- Tu veux de l'aide ? Certains pouvoirs peuvent être compliqués à comprendre.

Elizabeth releva la tête :

- Oh, Noah. Oui pourquoi pas.

Le garçon s'approcha et la jeune vampire lui fit un place sur le lit. Il observa la page quelques instants.

- Oh je vois, cette partie est sur la télépathie. C'est une catégorie avec de nombreuses branches. Il y a quelque chose en particulier qui te dérange ?

- Pour l'instant une seule, celle-ci.

Elle pointa du doigt un paragraphe qui expliquait comment il était possible de contrôler les pensées des autres êtres vivants.

- Cette partie là ? Hum... Il me semble que... Attends je lis pour voir... Oui c'est ça. Pour les télépathes, il est possible de transmettre ses pensées aux autres. A partir d'ici, rien de bien sorcier. Soit tu envois tes pensées, soit tu en reçoit. Tu peux ériger des barrières pour pouvoir les protéger, comme une muraille.

- Oui cette partie là est assez claire.

- Pour les contrôle des pensées des autres, c'est beaucoup plus ardu. Il faut pouvoir créer des fausses pensées, ou des faux souvenirs et ensuite les transmettre à une autre personne : cela créer une illusion que l'autre pense de son plein gré.

- Oh je vois ! Le verbe ''créer'' éclaircit les choses.

- Super ! Tu as d'autres questions ?

- Hum... Je ne pense pas encore... Ah peut-être oui !

- Je t'en prie.

- Tu possèdes quoi comme pouvoirs ?

- Oh. Euh... La force et la vitesse. Ce n'est pas forcément très glorieux mais c'est utile.

- D'accord !

Elle se replongea dans son livre, et le garçon se leva. Tandis qu'il s'étirait, il déclara :

- Je te déconseille de poser cette question à tous les vampires que tu croises. Certains pourraient très mal le prendre. En particulier les Goldenheart, même si on ne les voit pas très souvent.

-  Oh, très bien. Mais... les Goldenheart, ils sont si dangereux que ça ? Vous n'avez que ce nom qu'à la bouche...

- Oui, très. Ce n'est pas forcément leurs pouvoirs qui sont dangereux, même s'ils sont puissants, mais plutôt leur influence. Lorsqu'ils ont une dent contre quelqu'un, ils font tout pour lui pourrir la vie, et ça peut parfois aller jusqu'au meurtre.

- Eh bien je ne me rapprocherai pas d'eux alors...

- Très bonne initiative !

Noah sortit de la chambre pour ensuite quitter le bureau. Elizabeth continua sa lecture jusqu'en fin d'après-midi. Alors qu'elle allait prendre une douche et qu'elle fut arrivée au niveau des dortoirs des filles, elle croisa de nouveau Éden avec des vêtements de rechange dans ses bras. Elle se dirigeait elle aussi vers les douches, et se rapprochait d'Elizabeth :

- Eh bien ! Ça doit être la première fois depuis une semaine que je te vois aux douches !

- Chris ne voulait pas que je sorte de la chambre, et je pouvais seulement me laver en pleine nuit... Accompagnée d'une escorte de garçons. Soupira Elizabeth.

- Quoi ?! Attends... ils ne te regardaient pas au moins ? S'outragea son amie.

- Ne t'en fais pas, je les avais bien prévenus... Enfin, c'était quand même super énervant d'avoir toujours quelqu'un qui te surveille. Je me sens beaucoup plus libre depuis ce matin.

- Je te comprends.

Elles venaient d'arriver dans un grande salle avec de nombreux lavabos, miroirs et des douches séparées. Le sol était trempé.

- Oh. Les petits ont pris leur douches. Constata Elizabeth.

- Je ne te le fais pas dire !

Elles rentrèrent chacune dans une douche. Alors que l'eau chaude coulait et que Éden fredonnait sa musique préférée du moment, Elizabeth eut un moment d'arrêt. Elle se remémorait cet instant, le matin, et la vision qu'elle avait eu du cou de son amie. La tête contre le carrelage et l'index sur les lèvres, elle ne se rendit compte de cette absence uniquement quand l'eau de la douche s'arrêta et quand l'air frais lui chatouilla la peau. Encore plus troublée que le matin, elle se dépêcha de se savonner et de s'essuyer pour ensuite s'habiller encore plus vite. Alors qu'elle sortait de la douche, elle déclara, peut-être un peu trop vite :

- Je sors Éden !

- Déjà ? Attends moi, je suis en train de m'habiller.

Elizabeth tenta de trouver une excuse assez rapide. Son ventre lui en donna une :

- Je préfère me dépêcher, sinon le réfectoire va être plein. Je te garde une place ?

- Oui s'il te plaît !

- A toute' !

- A toute' !

Elizabeth descendit les escaliers, toujours cette image du cou d'Éden gravée sur sa rétine. Lorsqu'elle arriva dans le réfectoire, Chris s'approcha et l'accueillie, accompagné d'une petite fille :

- Bonsoir Elizabeth. Tu te sens mieux ?

L'intéressée eut un instant d'hésitation, son amie encore dans son esprit. C'était un instant de trop pour que Chris s'inquiète :

- Oui bien-sûr.

- Certaine ?

- Oui oui.

- Elizabeth !

La petite fille aux côtés de Christophe sauta et serra la jeune vampire dans ses bras. Celle-ci se rendit compte de son identité. Le vampire scrutait toujours Elizabeth, peut-être pour tenter de déceler une faiblesse dans son attitude.

- Zoé !

- Pourquoi tu n'étais plus là ? Je voulais te montrer un dessin moi...

- Je suis désolée ma chérie, je ne pouvais pas être là. Tu veux toujours me montrer ton dessin ? J'aimerai bien le voir moi.

- Oui viens !

La petite Zoé lui attrapa la main et la tira vers un coin où tout un pan du mur était décoré de dessins d'enfants. Zoé en pointa un du doigt :

- Il est pour toi !

Elizabeth décrocha le dessin. Elle l'observa attentivement. Sur celui-ci était dessiné deux bonhommes en bâtons, avec des cheveux longs. L'un était plus petit que l'autre, et un soleil était dessiné dans un coin de la feuille. Des traits verts semblaient représenter de la végétation, avec quelques fleurs violettes qui donnaient de la couleur. Zoé expliqua :

- Ici c'est toi, et là c'est moi. C'est quand la dernière fois on est allées dans le jardin. J'ai fait le soleil et les fleurs. Est-ce que tu peux écrire ''Zoé" et "Elizabeth" dessus ?

- Oui bien-sûr ! Tu as un crayon ?

- Attends je dois en avoir un. S'incrusta Chris.

Il fouilla quelques secondes dans ses poches et lui tendit un stylo. Elizabeth écrivit les prénoms puis le lui rendit.

- Ton dessin est très joli, je vais le garder.

- Merci !

La petite sourit, et partit s'asseoir lorsque l'horloge sonna dix-neuf heures trente. C'était l'heure du repas. Ce fut à ce moment qu'Éden refit son apparition dans le dos de son amie :

- Je croyais que tu allais nous garder des places ? Ricana-t-elle.

- Je me suis fait kidnappée sur le chemin ! Rétorqua la vampire.

- Mouais, aller cherchons des places à côté avant que tout le monde s'assoie !

Elles trouvèrent un endroit où s'asseoir assez rapidement, et Chris s'installa à quelques mètres d'elles, avec tout un petit groupe d'enfants à surveiller. Les adolescents autour des deux jeunes femmes commencèrent à papoter de leurs journées. Celles-ci se résumaient aux cours, relations amoureuses, aux professeurs adorés ou exécrés et notes reçues. Des sujets de conversations tout à fait banales. Lorsque Éden aperçu les gratins de pâtes dans les mains des cuisiniers, elle sauta presque de joie. C'était son plat préféré. Seulement, Elizabeth n'entendit que de loin sa réaction. Elle souhaitait de tout cœur s'incorporer dans les discussions, mais de quoi parler lorsqu'on restait enfermée dans une immense maison, à lire des livres sur les vampires dans sa chambre, à penser au sang qui coulait dans les veines de sa meilleure amie ? De quoi pouvait-elle parler, si ce n'était du doute qui l'assaillait lorsque ses pensées partaient dans le vague ? C'était cependant une option inenvisageable. Parler des vampires aux autres, à Éden... Cela ne ferait que les mettre en danger. Elle devait faire ce chemin long et interminable seule.

- Eli' ?... Elizabeth ?

Son amie passa une main devant les yeux de la vampire. Celle-ci revint à la réalité.

- Tu étais dans une dimension parallèle ? Emmène moi la prochaine fois d'accord ? Demanda la rousse, souriante.

- Désolée, je suis fatiguée d'un coup... Tu veux bien me passer le plat s'il te plaît ?

Éden s'exécuta et continua :

- Si tu ne vas pas bien, couches toi assez tôt d'accord ? Je ne veux pas que tu te surmènes.

- Ne t'en fais pas, c'était juste un moment d'égarement, et puis j'en ai assez de dormir toute la journée !

- D'accord d'accord !

Elles écoutèrent les discussions et débats qui se tramaient à la table, tout en donnant leur avis ou conseils pour les plus jeunes. Le dessert fut un gâteau au chocolat que les deux amies dévorèrent de quelques bouchées. Chacun aida ensuite à débarrasser la table, et partit à ses occupations. Les plus jeunes jouaient, les plus âgés faisaient leurs devoirs, et d'autres discutaient autour d'une table ou d'une télévision. Eden faisait partit du deuxième groupe, et Elizabeth l'accompagnait pour tenter de récupérer son retard sur les cours ratés, mais la tâche semblait insurmontable.

- J'ai l'impression que le nombre de feuilles ne diminue pas ! Aide-moi Éden !

- Bien-sûr que si, il diminue. C'est scientifique.

- La science n'a rien à voir avec ce tas de copies !

Eden esquissa un sourire :

- Je sais, je t'embête juste. Tu ne marches pas, tu cours.

Elle termina son exercice d'histoire avant de continuer :

- Dis toi qu'il y a encore certains polycopiés que je n'ai pas récupérés.

- Sérieux ?!

- Et oui !

La jeune vampire posa la tête sur la table :

- A l'aide...

- Aller, je vais t'aider à recopier des cours. Passe moi ces feuilles.

Ainsi, elles travaillèrent jusqu'à l'heure du couvre-feu, et quand celui-ci sonna, les deux jeunes se prirent dans les bras quelques instants :

- Tu me manques tu sais ? Reviens vite, Eli'.

- Ne t'en fait pas, je reviendrai. Tu ne te seras pas rendu compte de mon absence.

Elles se quittèrent rapidement, et Elizabeth retourna au niveau des appartements de Christophe. elle espérait elle aussi pouvoir bientôt quitter cette chambre qu'elle occupait depuis trop longtemps à son goût. Lorsqu'elle rentra, la lumière du bureau du vampire était allumée. Elle voulait s'allonger mais le son des pas à côté la dissuada. Quelqu'un toqua à la porte mitoyenne au bureau.

- Oui entrez !

La porte s'ouvrit pour laisser entrevoir Chris.

- J'aimerai te parler de certaines choses Elizabeth.

Oh.

- Oui ?

- Ne sois pas crispée, je n'ai rien à te reprocher...

Elle était crispée ? Elle ne s'en était même pas aperçu...

- A moins que tu ais quelque chose à me dire, dans ce cas je t'écoute.

- Non non ! Il n'y a aucun problème !

Était-elle si stressée que ça ? La pulsion qu'elle avait eu le matin n'était pas réapparue, et sous la douche c'était uniquement des souvenirs qui avaient surgis... Et puis, ses dents ne s'étaient même pas allongées...

- On m'a dit qu'aujourd'hui tu n'avais pas eu la moindre pulsion, et que tu avais pris l'habitude de prendre des poches de sang par toi-même. Je pense que tu es donc parfaitement apte à pouvoir sortir du domaine, enfin, si tu t'en sens capable bien sûr.

Un grand sourire s'étira sur le visage de la vampire au fur et à mesure des paroles du médecin.

- Merci !

Elle sauta dans ses bras.

- Merci ! Merci beaucoup !

Il accepta cette accolade de bon cœur.

- Mais de rien voyons. Je n'allais pas te laisser enfermée ici pour l'éternité.

Elizabeth se desserra de l'emprise pour regarder Christophe.

- Du coup je peux retourner dans ma chambre au dortoir ?

Il soupira.

- Aaaah, j'étais sûr que tu me poserai la question... Tu ne veux pas attendre demain pour remettre tes affaires en ordre ? Je ne sais pas si c'est l'heure propice pour un déménagement...

Elle croisa les bras :

- Bon très bien... Mais demain je ne dors plus ici !

- Oui oui...

Il allait sortir mais elle l'intercepta :

- Et du coup euh...

- Oui ?

- Je pourrai reprendre les cours dès demain ?

- Oh ! En parlant de ça, j'ai failli oublier. Alexandre intégrera ta classe dès demain.

- PARDON ?

Ils se regardèrent un instant, Elizabeth assimilant le fait qu'elle venait de crier.

- Enfin je veux dire... Pourquoi faire intégrer un vampire de plusieurs dizaines d'années dans une école d'humains ?

- J'ai un peu honte à le dire, mais sa principale activité sera de te surveiller.

- Pourquoi ? Vous n'avez pas confiance en moi ?

- Si, bien entendu... C'est juste... Une précaution d'accord ? Et puis, tu t'es fait agressée par un vampire, et nous ne connaissons toujours pas le coupable ni même la raison de cette agression. Je préfère prévoir toutes éventualités.

- C'est vrai que ce n'est pas très rassurant comme excuse... Enfin, je suppose que je n'ai pas le choix. Qu'en pense Alexandre ?

- Il n'a pas non plus le choix, c'est sa marque que tu possède. Il se doit de te protéger, comme toi tu te dois de le protéger. Si tu commets une infraction, c'est lui qui subira les conséquences.

- Je vois...

- Bon, je pense que je n'ai rien d'autre à te dire. Mets ton réveil pour demain, tu retournes en cours. Bonne nuit !

- Bonne nuit.

Il quitta la pièce, et ferma la porte derrière lui. Elizabeth toucha son cou, à l'endroit où Alexandre avait apposé sa marque. Ils étaient aussi liés que ça, désormais ? Tandis qu'elle mettait son pyjama, et qu'elle réglait son réveil, elle se remémorait toujours cet instant de doute lorsqu'elle avait vu le cou d'Eden. Elle le savait maintenant, l'erreur n'était pas permise. Le mensonge qu'elle avait gardé ne devait pas être ébruité. Elle s'allongea dans ses draps, regarda le plafond et ferma les yeux. Tous les sacrifices étaient possibles pour maintenir cet équilibre. Même les plus durs.

Une larme coula le long de sa joue.

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