Aujourd'hui, c'est mon anniversaire. Ou peut-être hier, je ne sais pas. J'ai reçu un message d'un ami : « Happy birthday to you » Cela ne veut rien dire. C'était peut-être hier.

Après tout, une année ne fait pas exactement 365 jours si on calcule scientifiquement. Alors, qu'est-ce que cela signifie ce mot ? Je ne sais pas.

Pourtant, une part de moi ne peut se sentir que mélancolique, voire nostalgique en le sachant. L'année dernière, j'étais en Allemagne, prête à recommencer. Cette année, je suis en France, plus détruite que jamais.

Il s'est passé des choses en un an.

Mais en fait, ce jour, je ne l'aime pas.

« Anniversaire »

Qu'est-ce que cela célèbre ?

La naissance d'un enfant. En quoi devrais-je être félicitée d'être née ?

Mon anniversaire, c'est lié à la grossesse de ma mère.

C'est-à-dire, ses tentatives de suicide, alors que j'étais dans son ventre ; sa jambe cassée en sautant du second étage.

Ses problèmes psychologiques.

Pourquoi ai-je survécu ?

J'ai vingt ans aujourd'hui. Et plus de tentatives de suicide.

Ma naissance, c'est que des problèmes.

Pour ma mère, pour mon père, dans ma famille.

Ma naissance, c'est des tensions qui se sont créées.

Elles ont été perpétuées.

Et le resteront jusqu'à la mort des concernés.

Ma vie n'est pas mieux.

Problèmes et tensions.

Tristesse.

Doutes.

Mieux aurait valu que, cet anniversaire, jamais n'existe.

Il ne vaut pas la peine d'être fêté.

Mais je ne peux le dire ou le crier : rarement ce n'est compris.

Alors, simplement, je fais comme si.

Et je déclame des mercis.

Comme si...

Comme s'il y a un an, pour ce jour, ce n'était pas la dernière fois que j'avais vu mon grand-père...

Comme si... mes derniers mots n'avaient pas été un simple :

A bientôt...