Chapitre 1
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Des larmes séchées sont encore visibles sur le papier jauni qu'il relit chaque année. Peu importe le temps qui passe, il relit toujours la même lettre, à la même heure, au même endroit. Et il réagit toujours de la même manière. D’abord il la relit pour être sûr d'avoir correctement lu. Ensuite il replie la lettre et il soupire avant de se mettre à pleurer. Et puis il reste là jusqu'à ce que la nuit tombe, ne rentrant que lorsque sa mère se met à l’appeler massivement, inquiète. C'est toujours la même chose, la même routine. Depuis sept ans il agit encore et toujours de la même manière, rempli de désespoir et d'espoir en même temps, se contredisant en permanence.
Il ouvre la porte de sa maisonnette avec réticence et tombe sur sa mère, les bras croisés. Elle semble furieuse, ses petits pieds tapant contre le parquet. À la vue de son fils, elle semble se calmer.
— Izuku… commence-t-elle, la voix douce.
La colère s’échappe lentement de ses pupilles pour laisser place à de l’inquiétude mêlée à de la tristesse. Elle observe son fils avec tendresse, celui-ci la dépassant désormais de deux têtes.
— Izuku, mon chéri. Tu y es encore allé ?
Le vert détourne le regard et se contente de fixer le petit vase disposé sur un petit tabouret décoratif près de l’entrée. Il entend sa mère soupirer et des petits pas s’approcher de lui. Il pose son regard de nouveau sur sa mère, cette fois-ci plus proche de lui.
— Ça fait sept ans Izuku, sept ans. Il ne va pas revenir.
Les mots de sa mère lui font comme une claque et il se réveille de ce qui semblait être un long cauchemar brouillardeux.
— Il va revenir ! crie-t-il soudainement, vexé par les paroles de sa mère.
— Non Izuku, il est parti ! Il ne reviendra pas ! Réveille-toi bon sang ! Il t’a abandonné !
Elle se met elle aussi à crier, désespérée et fatiguée de voir souffrir son enfant encore et encore tout le temps. Inko sent une pointe de regret lui piquer le cœur lorsque les yeux de son fils se mettent à larmoyer.
— Izuku… je suis désolée… souffle-t-elle alors qu’elle le prend dans ses petits bras boudinés.
Izuku renifle avant de plonger dans les bras de sa mère, lâchant toutes les larmes de son corps. L'étreinte de sa génitrice est chaleureuse, réconfortante. Petit, il adorait s'endormir dans ses bras alors qu’elle lui racontait des histoires. Et quand Katsuki venait à la maison, ils passaient parfois des heures sur les genoux de sa mère à lire des livres remplis de comptes de fées. Le petit blond avait l’habitude de dire à Izuku qu’il adorait les câlins de sa mère, parce qu’il avait l’impression d’être dans un lit douillet au doux parfum. Ça faisait plaisir à Izuku et ça le rendait très fier de sa mère. Sa mère, célibataire et au travail pénible, avait toujours fait son maximum pour élever Izuku dans le bonheur et sans qu'il ne manque jamais de rien. Elle était une personne au grand cœur et au sourire éclatant, elle était très aimée. Pour lui, Inko était une confidente, une amie, une aide, elle était son tout, son moteur. Sans elle, il n’aurait jamais pu tenir ces sept années à attendre désespérément un signe de vie de son beau blond aux yeux carmins.
— Je suis désolée mon chat… Je sais que ça te fait mal, je le sais très bien… mais…
Elle s’arrête dans sa phrase, ses propres larmes menaçant de couler.
— Mais je m'inquiète. Tu me fais peur Izuku…!
Elle craque finalement. Elle se met à pleurer à chaudes larmes, serrant son fils plus fort dans ses bras.
— Pardon.. je suis désolé maman.. s’excuse le plus jeune alors que les bras de sa mère se resserrent autour de lui.
— Abandonne Izuku, je t’en supplie… laisse tomber… ça te fait plus de mal que de bien, tu le sais !
— M-mais je ne peux pas ! Je ne peux pas juste abandonner… Pas maintenant..
— Si Izuku, il le faut.
Elle s'éloigne de son fils pour le regarder dans les yeux, les mains toujours posées sur ses épaules. Elle fixe son fils avec douceur, l’observant pleurer sans retenue alors que ses propres yeux continuent de pleurer.
— Tu dois l’oublier. Il est parti, il ne reviendra pas.
Izuku ne dit pas un mot, ne laissant que ses larmes s’échapper de ses yeux dans le silence. Sa mère le lâche au bout de quelques minutes, lâchant un énième soupir. Elle lui tourne le dos pour se diriger vers la cuisine tandis qu’Izuku reste sur le pas de la porte, toujours silencieux.
— Peu importe.. Va te doucher, on va bientôt manger.
Il hoche la tête puis se dirige lentement vers sa chambre pour récupérer ses affaires avant d’aller se doucher. Il entend sa mère au téléphone parler à il ne sait qui d'une voix dépitée et fatiguée. Au ton qu’elle prend, il devine qu’elle parle de lui et d’à quel point il est borné. Le vert s’enferme dans la petite salle d’eau et commence à faire sa douche, pensant inévitablement à Katsuki et l’espoir qu’il lui a donné et qui s’amincit dans son esprit chaque jour.
***
Le professeur parle sans relâche, gribouillant des mots au tableau. Il jure entre ses dents lorsque son marker tombe à court d’encre et demande à la classe de rester calme pendant qu’il part chercher une recharge pour son stylo. Il sort en trombe de la salle, laissant derrière lui une classe qui se met aussitôt à bavarder bruyamment. Izuku ne prête pas attention à ses amis qui se mettent eux aussi à papoter, riant à gorges déployées. Il se contente de scruter le ciel couvert de nuages, la tête confuse. Il est arraché de ses pensées lorsque son ami lui secoue le bras, un papier plié en quatre dans la main.
— Eh mec ! commence un garçon à la teinture blonde bizarre. Dinguerie, regarde ce que Ochaco vient de me demander de te donner ! fait-il tout excité, pointant une petite brune du doigt.
Le vert attrape le papier du bout des doigts et le déplie délicatement, lisant ce que la brune a écrit.
Ça te dirait d’aller boire un verre au break samedi ?
Il relève la tête vers la fille et la voit rouge de gêne, ses amies gloussant à côté d’elle, murmurant des choses inaudibles pour Izuku. Il repense à sa mère et ce qu’elle lui a dit, pensif.
— Oublie-le, il est parti ! Il t’a abandonné !
Il réfléchit encore un peu avant de gribouiller rapidement sur le papier et de le redonner à Denki qui se charge de le renvoyer aux filles. Il lit avec elles la réponse du vert. Lorsque celles-ci lisent sa réponse, elles ne peuvent s’empêcher de crier de joie en félicitant leur amie. Uraraka rougit encore plus avant de lui répondre.
À quelle heure ?
13h30 ça te va ?
Il réfléchit un instant avant de répondre positivement à la brune qui se met à sourire largement, contente d’avoir une chance avec son crush. Le professeur revient rapidement après, faisant taire la classe. Denki revient à sa place et donne un coup de coude à Izuku qui se met à rigoler.
— Petit veinard va !
Le cours reprend dans un silence déconcertant, laissant Izuku divaguer à nouveau vers des pensées confuses.
***
La semaine est passée comme une flèche, ne laissant à Izuku le temps de réfléchir plus longtemps à ce rendez-vous avec Ochaco. Il a passé tout son temps libre au petit parc dans lequel il jouait souvent avec Katsuki, ne voyant pas l’ombre de celui-ci une seule fois. Il commençait lentement à désespérer. Quand est-ce qu'il pourrait enfin le voir ?
— Izuku ? Tu fais quoi dans la douche ? Pourquoi tu prends autant de temps ? lui hurle sa mère depuis l’autre côté de la porte.
Il sursaute et se rend compte que ça fait un moment qu’il est enfermé dans la salle de bain à laisser couler l’eau. Il se dépêche de se savonner puis se replace sous le jet d’eau.
— Je sors bientôt ! crie-t-il en retour, fermant l’eau en même temps.
— Oui bah dépêche-toi, j’ai besoin d'aller aux toilettes, râle sa mère en s’éloignant.
Il sort de la douche et se sèche rapidement. Il met ses vêtements à la hâte puis se coiffe et se parfume, sortant finalement de la petite pièce au bout de quinze minutes. Il tombe nez à nez avec sa mère qui s’apprêtait à toquer de nouveau pour le faire sortir de la salle de bain.
— Eh bah ! On a le temps de mourir avec toi.
Il pouffe à la remarque de sa mère qui s'enferme à son tour dans la salle de bain.
— Désolé ! s’excuse-t-il en se précipitant à l’entrée. Bon j’y vais moi.
— Ça marche.
Il attrape son manteau et une grosse écharpe, puis enfile ses chaussures avant de sortir. Il court jusqu'à l'arrêt de bus et attrape tout juste son bus avant que celui-ci ne parte. Alors que le véhicule avance à petite allure, le stress commence doucement à lui monter à la tête. C’est la première fois qu’il part en rendez-vous avec une fille. Jusqu’alors, il avait toujours refusé, Katsuki primant dans ses pensées. Mais il ne sait pourquoi, sur un coup de tête et sûrement sous le coup de la colère, il avait accepté celui-ci avec Ochaco.
Le bus s'arrête un petit moment plus tard en plein centre-ville, près du petit café qu’Ochaco avait recommandé durant leur échange lors de leur cours d’histoire. Il se dirige à vive allure vers break, le fameux café, et voit la petite brune au loin, les yeux rivés sur son téléphone. Il s’approche d’elle tout sourire, et a voit relever la tête à son arrivée.
— Coucou ! le salue-t-elle, les joues en feu.
— Salut, ça va ? Je suis pas en retard j’espère ? demande le vert, masquant sa nervosité.
Son interlocutrice pouffe entre ses mains. Elle pose son regard noisette sur celui émeraude d’Izuku puis lui répond.
— Non, ne t'inquiète pas, tu es pile à l'heure ! le rassure-t-elle en lui montrant l'écran de son téléphone.
— Ouf ! J’ai failli te faire attendre.
Ils entrent tous les deux dans la petite bâtisse, arrivant très vite au comptoir pour passer commande. Le lieu est très chaleureux et une ambiance calme et reposante y règne. Les plats qu’ils proposent sont majoritairement sucrés et légers.
— Si c’était arrivé, tu m’aurais dû une glace à la pistache !
— À la pistache ? L’horreur ! La vanille c’est carrément meilleure, rétorque Izuku.
— Pardon ?! D’abord, parle mieux de la pistache. Et ensuite, c'est grave sur côté la vanille.
— Ah mais vraiment pas !
Les deux se mettent alors à débattre sur les meilleurs goûts de glace et arrivent parfois à se mettre d’accord. Ils se font servir rapidement et partent s’asseoir à une petite table, commençant alors une nouvelle discussion. Ils finissent rapidement leur petit repas et ne s'arrêtent de parler que lorsqu’ils tombent à court de sujet.
— Wouah, ça fait déjà deux heures ? s’exclame la brune. Je n’ai pas vu le temps passer !
Izuku regarde son téléphone et affiche une mine tout aussi choquée.
— Faut dire qu’on a beaucoup parlé, répond-il. Ça te dit d’aller voir un film ?
Ochaco semble surprise par la proposition du vert mais saute sur l’occasion de passer plus de temps avec lui.
— Ah mais carrément ! Tu veux voir quoi ? demande-t-elle, excitée.
— Y a le nouveau Marvel qui est sorti. Tu sais, celui sur All might ?
— Ah oui ! J’avais prévu de le regarder mais je ne savais pas avec qui.
— Ça tombe bien moi aussi, je suis un grand fan de ce super héros ! avoue-t-il, des étoiles dans les yeux.
— Toi aussi ? demande Ochaco, tout aussi fascinée par All might.
Alors qu'ils se lèvent et payent l’addition, ils débutent une discussion sur All might, alimentée par l’admiration que les deux adolescents portent pour le héros. Ils marchent tranquillement vers le cinéma et achètent une place, prenant avec quelques popcorns. Durant le film, Izuku sent une main se poser sur la sienne avec timidité. Il détourne le regard du grand écran et voit la brunette se forcer à fixer l'écran, les joues rouges. Ne sachant pas quoi faire, il laisse la main de la brune sur la sienne et se concentre comme il peut sur la suite du film. Celui-ci se termine aux alentours de dix-huit heures, au plus grand bonheur du vert qui commençait à se sentir vraiment mal à l’aise. Les deux jeunes gens sortent du cinéma et Izuku propose à Ochaco de la raccompagner chez elle. Celle-ci accepte tandis qu’ils marchent doucement jusqu'à chez elle, s'arrêtant sur le perron de sa maison.
— C’était vraiment super sympa, commence-t-elle, faudrait vraiment qu’on se refasse ça !
— Ouais, j'ai vraiment adoré, t’es de super bonne compagnie, confirme Izuku, souriant mais toujours gêné.
Un silence malaisant se pose doucement entre eux avant qu’Izuku n'ouvre la bouche, prêt à parler mais rapidement coupé par Ochaco qui s’avance soudainement vers lui. Elle se met sur la pointe des pieds et approche dangereusement son visage de celui du vert. Il reste figé un instant et repense aux mots de sa mère.
— Il t’a abandonné. Oublie-le.
Les lèvres de la brune sont sur le point de toucher les siennes lorsqu’il la repousse finalement. Il pose ses mains sur ses épaules et pose une distance entre eux.
— Non je ne peux pas !
Il fait quelques pas en arrière, une main posée sur ses lèvres pour empêcher tout contact avec celles de Uraraka.
— J-je suis désolé ! Je… je ne t’aime pas comme ça…
Il sent son coeur se serrer à la vue de la brunette vexée, les yeux déjà pleins de larmes.
— P-pourquoi tu as accepté ce date avec moi alors ?
— Je.. je voulais oublier quelqu’un… mais je me suis rendu compte que ce n’était pas comme ça qu'il fallait faire… je suis désolé Ochaco..
L’adolescente s’essuie les yeux hâtivement tout en reniflant bruyamment. Izuku ne peut s’empêcher de se trouver stupide. Il s’insulte intérieurement pour le faux espoir qu’il lui a donné.
— C-ce n’est rien… je comprends..
— Pardon… je suis désolé, vraiment, s’excuse Izuku tandis qu’Ochaco lui tourne le dos, prête à entrer chez elle.
— Ne t’excuse pas. J’ai quand-même passé un bon moment avec toi, même si ça ne voulait pas dire la même chose pour toi…
Il baisse la tête, une main dans la nuque. Sa dent mâchouille nerveusement sa lèvre inférieure alors que son interlocutrice continue ce qu’elle a à dire.
— J’espère que cette personne te rendra heureuse…
— Tu n'as pas à te forcer à-
— Non Izuku, le coupe-t-elle, je le pense vraiment. Tu as un bon fond. Même si je suis triste que tu m’aies foutu un râteau, je n’arrive pas à t’en vouloir. T’es vraiment un mec sympa…
Il la fixe rentrer chez elle sans dire un mot de plus, touché par ce qu’elle lui vient de lui dire. Il reste un petit moment à fixer la porte fermée de la maison de Uraraka avant de finalement reprendre ses esprits.
— Merci, murmure-t-il tout en se retournant.
Il part de son côté, les mains dans les poches et la mine coupable. Il se sent un peu mal de l’avoir faite espérer pour rien. Mais en même temps, il n’était lus vraiment maître de ses pensées. Il ne savait plus quoi faire ou comment agir. Katsuki le hante comme un vieux fantôme du passé qui ne veut pas le lâcher. Il s’accroche à lui comme une sangsue avide de sang. Et il est comme un un moucheron ayant la possibilité de s’échapper de la toile dans laquelle il est coincé mais qui refuse de le faire simplement pour rester proche de l’araignée qui l’a attiré. Il est le marin qui part en mer simplement pour entendre le chant des sirènes et se laisser noyer. Et il est conscient qu’il court après le vent et qu’il cherche le soleil sous terre, il sait que ce qu’il fait, ce qu’il attend, n’a pas de sens. Mais il garde espoir. Il garde l’espoir que l’araignée soit en fait un papillon et que la sirène ne cherche pas à le noyer, simplement à chanter.
Sans même s’en rendre compte, il a marché toute la soirée. Le ciel est désormais noir. Les étoiles sont cachées par les nuages de la pollution mais il arrive à les imaginer, repensant à la lettre que Katsuki lui a écrit lorsqu’il avait dix ans. Il plonge se main dans sa poche et en sort la même petite lettre usée et jaunie à force d’utilisation. Il la déplie fébrilement, les doigt engourdie par le froid, et observe la feuille d’un air rêveur. Les lettres sont indéchiffrables à cause de la noirceur de la nuit. Mais il n’a pas besoin de lumière pour connaître le contenu de la lettre. À force de la lire, il saurait la réciter par cœur, comme une poésie qu’il aurait l’habitude de compter. Il débute donc son récit, ses yeux rivés sur la feuille bien qu’il ne puisse rien y lire.
Cher Deku,
Lorsque tu liras cette lettre, je serai sûrement déjà très loin de toi et de la maison. Ne m’en veut pas de t’écrire cette lettre plutôt que de te dire au revoir en face. Je n’ai pas eu le temps de venir te voir, s’il te plaît pardonne-moi.
Je pense que tu t'en doutes, mais je dois partir. Ma mère a dit que nous partirons demain et que nous allons prendre l’avion. Je vais en Amérique, tu te rends compte ? L’Amérique c’est super grand ! J’ai toujours rêvé d’y aller. Mais si tu veux savoir, je rêvais d’y aller avec toi. De te faire découvrir les différents pays et toutes les cultures, juste pour te voir sourire
Je t’ai déjà dit à quel point j’aimais ton sourire ? Je pense que j’ai dû te le dire au moins une centaine de fois. Tu sais, tu es quelqu'un de très important pour moi. Tu prends une énorme place dans mon cœur, si grande qu’il n’y a presque pas de place pour moi et mes parents. Tu es mon univers, mon soleil et mes étoiles. Tu es tout pour moi Izuku. Partir aussi loin de toi sans pouvoir voir tes beaux yeux une dernière fois me rend vraiment triste. Je ne veux pas que tu m’oublies. Je ne veux pas que tu aimes quelqu'un d’autre. Je veux que tu penses à moi tout le temps. Je veux être le seul dans ton cœur, comme tu es le seul dans le mien.
Izuku, tu sais, ce matin à la radio, une femme chantait. Et elle disait : “Je pense que tu me manqueras pour toujours. Comme le soleil manque aux étoiles lorsque l'aube se lève.” Je pense que je comprends ce qu’elle veut dire, parce que tu me manques déjà alors que nous ne sommes pas encore partis. J’ai l’impression que tu es tout près et si loin en même temps, c'est très bizarre.
Izuku, attends-moi, je te jure que je reviendrai. Je reviendrai, rien que pour toi. Que ce soit dans dix, vingt ou trente ans, je reviendrai te chercher. Et à ce moment-là, nous serons ensemble à nouveau, pour toujours. Alors patiente juste un peu Deku, attends patiemment l’automne, je serai là.
Je t’aime Izuku, je t’aime profondément. Donc ne m’oublie, je t’en supplie.
Katchan.
— Où es-tu Katchan !? Où es-tu… pleure le vert alors qu'il finit de prononcer le surnom qu’il avait donné à son ami d’enfance.
À chaque fois qu’il le lit, les larmes se mettent immédiatement à couler, le poignard qu’il gardait dans le cœur se plantant plus profondément. Il serre fort la lettre contre sa poitrine, ne prêtant pas attention à la silhouette qui s’approche doucement vers lui.
— Toujours aussi pleurnichard ? Tu n’as pas changé sur ça à ce que je vois Deku.
Les yeux émeraudes du vert s’ouvrent en grand. Il relève lentement la tête et tombe nez à nez avec une version adolescente de son ami d'enfance, Katsuki. À la vue des deux rubis du blond, le cœur de Izuku cesse de battre, se figeant totalement sous le choc. Il se lève doucement du banc sur lequel il s’était assis et tend une main tremblante vers la joue du plus vieux. Le bout de ses doigts frôlent le duvet transparent de sa joue. Il manque de retirer sa main, comme effrayé de briser l’homme qui se tient face à lui. Il sursaute lorsqu'il sent une main plus large et plus rugueuse se poser sur la sienne, la forçant à se poser la joue en question.
— Deku… ton visage m’avait tellement manqué… Tu es encore plus beau que dans mes souvenirs, murmure Katsuki, les yeux rivés sur les yeux écartés de son ami d'enfance.
— K-katchan ? demande le vert, incrédule.
— Je t’ai manqué ?
— Katchan ! pleure de nouveau le vert, cette fois-ci de joie.
Il saute dans les bras du blond et enroule les siens autour de sa nuque. Il plonge son nez dans le cou de celui-ci, pleurant à chaudes larmes le retour de celui qu’il a toujours aimé et attendu.
— Je crois bien que je t'ai manqué…
Il sent de larges bras s’enrouler autour de lui et un nez se poser sur sa tête, reniflant l’odeur de ses cheveux.
— Tu ne sais même pas à quel point ! sanglote Izuku, serrant fort Katsuki contre lui.
— Tu m’as manqué aussi… j’avais peur que tu m’aies oublié. Que tu aies trouvé meilleur que moi.
Izuku relève la tête pour fixer les yeux humides de Katsuki.
— J’aurais peut-être dû, commence le vert, vu le temps que tu m’as fait patienter !
Il sent son cœur faire un bond lorsqu'il entend la voix grave de son homme lâcher un ricanement.
— Mais regarde, je suis là maintenant. Comme promis, je suis revenu, et cette fois, je compte bien rester, et ce jusqu'à ce que tu ne veuilles plus de moi.
Le vert renifle bruyamment avant d’attraper le visage du blond entre ses deux mains.
— Ça ne risque pas d’arriver. Vu tout le temps que j’ai perdu à t’attendre, je compte bien le rentabiliser.
— Y a intérêt, murmure le blond, un large sourire posé sur les lèvres.
Et alors que la lettre à laquelle Izuku s’est tant accrochée s'envole et que les lumières des lampadaires s’éteignent petit à petit, plongeant la ville dans le noir, Izuku pose ses lèvres sur celles de celui qu’il a toujours attendu, son cœur battant d’amour et de joie. Leurs lèvres se meuvent ensemble pour la première fois, laissant ressortir toute la souffrance qu’ils ont jusqu’alors accumulée. Le poignard qui avait réussi à se loger dans le cœur de Izuku glisse finalement de la plaie, ne laissant derrière lui qu’un petit cœur finalement comblé.
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Et voilà pour ce petit one shot, j'espère qu'il vous aura plus et que vous avez passé un bon moment à le lire. Sachez qu'il a failli ne pas sortir puisque mon appli a beugué et que tout s'est effacé (Dieu merci j'ai tout récupéré.)
Anyways, dites-moi vos avis en commentaire et merci d'avoir lu !!
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𝐒𝐚𝐩𝐡𝐢𝐫 • 𝟑𝟗𝟎𝟎 • 𝟎𝟑/𝟏𝟏/𝟐𝟎𝟐𝟒 • 𝟏𝟕:𝟏𝟎
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