Vérité

 Comment dois-je considérer les autres ? Ceux que je côtoie. Ceux qui me croisent. Ceux que je regarde. Ceux qui m'entraperçoivent. Je ne me suis jamais posé cette question. Je ne faisais qu'observer ceux qui m'observaient, épier ceux qui m'ignoraient.

Maintenant, j'ai vu comment je regarde vraiment les autres. Ma considération envers autrui n'est que l'enfant de la finalité que je recherche.

Cela m'a été terrible de l'admettre. Pourtant je ne l'admets qu'à ma propre personne. Personne d'autre que moi ne le sait. Ce n'est qu'un secret que je possède désormais, mais c'est un secret odieux. Je ne me comporte jamais de la même façon avec une personne.

Lorsque je ne désire pas connaître l'autre, que je ne le vois que comme un de ces autres membres de l'espèce humaine à laquelle j'appartiens sur une planète assez folle pour nous avoir accueillis.

Je me sens cruellement supérieur à cet autrui, quant bien même cette personne m'aura prouver être supérieur dans un domaine que je ne connais pas. Je dévie cette faiblesse sur les forces que je possède, sur les domaines que je maîtrise et qui présente parfois des avantages dans une vie communautaire.

Bien entendu, il m'arrive de concéder. Je peux tolérer, et rien que ce verbe montre ma personnalité perfide, être inférieur à mon prochain. C'est là que naissent les camarades dans mon esprit. Je ne considère quelqu'un comme un congénère, un camarade, un membre de ma famille que lorsque je peux lui concéder sa supériorité sur ses domaines. Que je peux lui laisser prendre les rênes lorsqu'un problème se présente sans paraître idiot.

Ce sont là les horreurs de ma vision du monde et des autres. C'est peut-être là, la raison qui fait de moi un être affreusement solitaire. Solitaire qui se complaît dans sa solitude car il se dit qu'il sait et que le monde est ainsi.

Malgré ça, ce solitaire, il lui est arrivé de se voir inférieur à l'autre. L'autre n'est plus l'autre, il était un modèle, un maître, un dieu. Beaucoup de ces modèles, de ces maîtres, de ces dieux se sont éteints avec mon apprentissage. Mes parents en furent les premières victimes, puis les plus populaires de l'école, puis les enseignants. Désormais, mes maîtres, mes dieux, mes modèles, sont, pour moi, à mes côtés. Mes modèles sont mes amis. Mes maîtres sont mes

admirations. Mes... Mon dieu, si tant est que je ne prononce pas le féminin, est un membre de ma famille.

Ce n'est pas biologique, c'est simplement émotionnel, je le ressent dans le cœur. Cette personne ne me connaît pourtant pas, je ne la connais que très peu, voire pas du tout. Mais je suis son inférieur, son disciple, son esclave, celui qui n'est là que pour l'observer et apprendre d'elle.

Je tiendrais à m'excuser auprès d'elle pour avoir plusieurs cru être supérieur mais l'avoir regretter juste après. De m'être désintéressé de son enseignement. Cependant, je pense que ce dont elle pourrait réellement m'en vouloir, c'est de lui avoir constamment laisser le choix et de l'embarrasser alors qu'elle-même ne vit pas la meilleure des vies.

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