Il me prit la main et nous descendons tout les deux.
Il était devant moi comme un bouclier anti-humains.
Je me sentais en sécurité avec lui.
C'était la deuxième fois qu'il me venait en aide.
Finalement, peut-être que les héros existent.
Mais qu'est-ce que je raconte? Je délire complètement! C'est sûrement la vodka, oui, c'est ça, l'alcool me fait délirer.
C'est vraiment pas bon signe, si avec seulement un verre je délire, qu'est-ce qu'une bouteille entière me ferait?

Il m'emmena dehors. La nuit était glaciale en cette période de l'année, l'automne venait à peine de se frayer un chemin, pourtant, on pouvait d'ores et déjà en ressentir les effets.
Je savais que mon blouson et mes collant n'allait pas me réchauffer, et la robe que je portais ne changeait pas beaucoup la situation.
Je donnerais tout pour un peu de chaud!
Nous nous arrêtons devant un pickup, sûrement le siens.
Il m'invita à y rentrer avant d'allumer le chauffage afin réchauffer l'intérieur du véhicule, qui, au bout d'un peu moins de dix minutes s'était carrément gelé.

Il mit le contact,et au fuir et à mesure qu'on s'éloignait,je ne pu m'empêcher de me sentir coupable d'avoir abandonné mon amie...

Appuyée contre la vitre, observant le paysage que la ville m'offrait,je sentis son regard posé sur moi.

Je pivota légèrement la tête vers lui, et, pendant une micro seconde, je pu apercevoir, dans la nuit sombre, ses yeux un peu plus brun que lorsque je les avaient observés avant.

Un rire timide s'échappa de ma bouche avant de me jeter à l'eau et briser l'interminable silence.

- Tu ne me kidnappes pas au moins?

- Pourquoi faire? Dit-il en riant à son tour.

Nous entamons une discussion sans queue ni tête avant que la voiture s'arrête.

Oh non! Pas encore le froid!

Il descendit du véhicule en premier avant de faire le tour du 4x4 pour m'ouvrir la portière et me tendre la main afin que je puisse descendre

Quel gentleman!

- Fermes les yeux! Ordonna-t-il.

- Pourquoi?

- Fais moi confiance.

J'entra dans son jeux.Il prit ma main et me conduit je-ne-sais-où.
Lorsqu'il m'accorda enfin le droit d'ouvrir les yeux, je fus éblouie par le spectacle. Devant moi, des millions de lumière brillaient de milles feux, je pouvais admirer tout Montréal. Du pont Jack Cartier aux innombrables rues animées, rien n'y manquait, je cru même apercevoir l'appartement....

- C'est... incroyable!

- Je savais que ça te plairait.

- Merci de m'avoir emmené ici, Dustin.

- C'est beaucoup mieux que de partager le même oxygène que des inconnus pas vrai?

- C'est sûre! Conclus-je en riant

Un vent glacial souffla. Je ne manqua pas d'éternuer.

- Tu as froid? Tiens ma veste. Me proposa-t-il.

Il se rapprocha de moi et m'engouffrât de son blouson.Ses bras autour de mes épaules, je pouvais sentir son parfum si envoûtant.Je releva la tête, nos visages n'étaient qu'à quelques centimètres l'un de l'autre.Il se pencha délicatement vers moi avant de poser ses lèvres contre les mienne.

Ce baiser ne dura que quelques secondes, mais, pour moi, c'était comme si le temps s'était arrêter.Je ne sentais plus rien autour de moi, même pas le froid. Juste ses lèvres collés aux miennes.
Tout à coup, il se décolla, comme si j'avais mal agit.

Peut-être bien...

Il me sourit puis repris le même mouvement avant de poser sa langue sur mes lèvres comme pour me demander l'autorisation d'y pénétrer. Chose que je fis sans hésiter.Nous sommes restés là, pendant des heures à observer les étoiles,sans se dire grand chose, mais ce silence perpétuel n'était pas une forme de gêne, mais plutôt une chose rassurante.

Tout à coup, mon téléphone vibra.

Message de Chris :  Aides moi!

Je montra le message à Dustin qui me dévisagea.

- Et maintenant elle a besoin de toi?

- Ne sois pas aussi dure avec elle, elle vient de perdre sa mère.

- Je te signale que techniquement, moi aussi, pourtant je n'en fait pas tout un drame.

- La tienne est toujours en vie, pas la sienne!

- Ça change quoi?  Moi non plus je ne risque pas de la revoir!

- Dustin!

- Bon, ok. Mais c'est la dernière fois que je fais preuve de compatie envers cette pute.

- Cette pute comme tu dis c'est mon amie et si tu ne comptes pas aller à la fête, j'irais à pieds! Conclus-je en partant en courant vers la route.

Les yeux débordant de larmes, je partis dans la nuit sombre et froide.

Comment un mec aussi gentil peut-il devenir le pire des connard?
La rage en moi, je couru plus vite que me le permettait mes jambes.

Je pourrais prendre un stop et rentrer chez moi mais j'en oubliait Christy... je ne connais pas l'adresse de ce con par cœur, comment puis-je y aller?
Plus les questions s'entremêlaient dans ma tête plus j'avais envie de pleurer.
Je ne savais même pas pourquoi exactement, en revanche, je savais que j'étais déçue de Dustin, il n'a aucun cœur!

Une lumière venant de mon dos m'éblouie en un instant.La voiture se gara devant moi, une montée d'adrénaline m'envahie. Et si c'était un pervert?
Je ne pu contenir encore mes larmes. 
Une silhouette se dessina alors. Je voulu m'enfuir mais mes jambes ne me le permettait plus.
Je voulu m'écrouler par terre et me faire emporter par ce monstre.

Une main se posa contre mon épaule, je me débattis de toutes mes forces mais mon agresseur était deux fois plus imposant que moi.

- Jessica ça suffit! Je reconnu sa voix.

- Dustin? Questionnais-je entre deux essoufflements.

- Qui veux-tu que ce soit d'autre? Allez, monte!

Manque de moyen pour continuer ma marche folle, je le suivi.

Tremblante, je voulu m'assoir à l'arrière pour éviter de croiser son visage mais il insista pour que je monte à l'avant en prétextant que ce serai la place de Chris.

Un léger sourire s'échappa de mon visage avant que je ne ferme les yeux, le froid m'avait épuisé.Lorsque je revenue à moi, le pickup venait à peine de s'arrêter.

- Je suis vraiment désolé, lança-t-il. J'ai agit comme un connard et je sais que ça ne t'a pas plut alors excuses- moi.

Je lui sourit en signe de réponse, je sais pardonner et au fond, je ne lui en voulait pas vraiment, parfois, Christy agissait comme une... pute? Mais elle restait mon amie.

Lorsque nous entrons dans la maison, rien n'était pareil qu'à notre arrivée.

Des goblets rouges ornaient les cadavres ivres des adolescents, les bouteilles de champagne vides se répartissaient un peu partout dans la maison, les seules victimes de l'alcool encore debout se trimballaient à poil en chantant des chansons obscènes.

Je compris maintenant pourquoi l'alcool ne m'enchantait pas, j'aurais détesté finir comme ça en fin de soirée.

- Tu regardes dans les chambres et moi dehors? Proposa-t-il. S'il y a un problème, cris.

- Et le prince charmant accourra vers la demoiselle en détresse?

- Tu tiens à retrouver Christy ou pas?

J'acquiesça en montant les escaliers un à un.Une fois à l'étage j'ouvris la deuxième porte en partant vers la droit en me rappelant que la première était les toilettes.

Je poussa la porte en constata qu'il ne s'agissait que d'autre cadavres nu.
Je m'extirpa rapidement de la chambre avant repartir vers une autre.
Puis un autre, puis encore une autre, j'arriva au bout du couloir.
Je repris mon souffle, cette situation commençait à m'agacer.

Une fois entrée j'aperçu mon amie, en sous-vêtements et en pleures.

- Chris! M'écriais-je. Ça va?

Elle me fit non de la tête avant de s'effondrer en larmes dans mes bras.
Je me déroba quelques secondes de son étreinte afin de lui enfiler la veste de Dustin.

Je pris mon téléphone et composa le numéro de mon coéquipier . En seulement une minute il arriva en trombe, la bouche ensanglanté.

-Tu t'es battu? Questionnais-je en savant pertinemment la réponse.

Il ne me répondit pas et constata la scène sans rien dire.Nous sortons enfin de cette maison close avant de repartir chacun de notre côté.