Chapitre 17.
Je ne veux pas qu'il s'arrête. C'est surprenant mais c'est ce que je veux. Qu'il ne s'arrête pas. Le baiser est toujours aussi lent, son autre main a rejoint ma joue et mes mains se sont posées sur ses bras. Je le sens me tirer vers lui, avec une force trop importante pour que je résiste. Je me retrouve sur lui, allongés sur le sable. Je ne rompt absolument pas le baiser. Tant que nos lèvres sont encore liées, rien n'est gênant. Rien ne nous oblige à nous arrêter. Enfin pour ma part. Ses deux mains glissent sur mes hanches pour que ses bras enlacent au final mon corps. Nous commençons doucement à réaliser où nous en sommes arrivés et Luke se redresse en m'emportant avec. Ses mains dans le bas de mon dos et mes mains sur ses épaules, là c'est gênant parce qu'il a rompu le baiser et je suis à califourchon sur lui. Il lève son regard vers le mien.
- Je dois m'excuser?
- Non...pourquoi tu t'excuserai? je demande.
- Parce que tu es en couple. Et sache que si je devais m'excuser, je ne l'aurai pas fais.
Je ne sais quoi répondre et il le remarque, alors il ajoute :
- Et je ne regrette pas.
Je me surprends à penser que moi non plus je ne regrette pas. Il pourrait même recommencer, j'en aurai rien à faire.
Le soleil a lentement commencé à décliner sur la ligne d'horizon et le ciel est rosé. C'est trop beau pour être vrai.
- Luke ! retentit une voix masculine familière.
Luke me fait rouler sur le côté pour se relever et me lève juste après. On se retrouve debout dans le sable, tels deux idiots. Oui oui il faut le dire. L'ami chinois de Luke, Calum il me semble, apparaît sur la côte.
- Ah tu étais là !
- Comment tu as su que j'étais là? demande Luke, l'air méfiant.
- Holland m'a dit que t'as détaler vers la plage sans raison.
Luke me lance un regard furtif et avance vers son ami.
- Ouais okay.
Il ne se justifie pas plus. Aurait-il honte de ce qu'il vient de se passer? Alors qu'il vient de dire qu'il ne regrettait pas...
- Tu viens aux répétitions ce soir? demande Calum.
- Oui oui, on peux y aller déjà maintenant d'ailleurs.
- Cool !
Calum commence à s'éloigner.
- Bye Elena.
Il emboîte le pas de son ami et je me retrouve seule.
Ce moment était délicat, bon pas plus que celui d'avant. Mais je ne suis pas contre. Je ne sais vraiment pas quoi penser de ce garçon. Il est censé me détester, il avait juré devant Bradley de s'en prendre à moi, et maintenant il vient souvent me voir et il m'a embrassé. Trop intriguant. Mais c'est plus fort que moi. Logan...
**
Il va bientôt être 23h et je n'arrive pas à dormir sereinement. Le moment de la plage se répète dans mon esprit et je me tourne et me retourne dans le lit. Bradley n'est même pas là, il a passé la soirée chez des amis en dehors du campus et dort chez eux. Je suis donc seule, encore. Je parviens à m'endormir et le rêve prend le dessus. C'est exactement le même moment que celui de la plage. Mais au lieu de l'arrivée de Calum, je me retrouve poignardée. Je me réveille et me redresse en sursaut et transpirante. Je tâte mon ventre et constate qu'il s'agissait bien d'un cauchemar. Je passe une main dans mes cheveux qui sont maintenant collés. Il va être maintenant minuit. J'allume la lumière qui se trouve au dessus de mon lit et boit la moitié de la bouteille d'eau. Ça me calme légèrement mais malheureusement pas complètement. C'est comme si je paniquais mais au niveau le plus bas. Je reste assise dans le lit encore une bonne dizaine de minutes pour reprendre mes esprits. Lorsque j'ai l'intention d'éteindre la lumière, on toque à la porte. Ça ne peut pas être trente six personnes. Je descends du lit et ouvre.
- Tu ne dors pas? demande Luke, l'air calme.
- Toi non plus apparement. Qu'est-ce que tu fais là?
- J'ai vu ta lumière, à minuit je pensais que t'avais un problème.
- Non tout va bien bonne nuit.
Je ferme la porte mais Luke la coince avec son pied. Il la pousse et entre dans la chambre.
- Qu'est-ce qui ne va pas? force-t-il.
- J'ai juste fais un cauchemar.
A mes mots, je constate que mes mains tremblent. A ce point?
- Mais tu trembles...
Luke est inquiet? On dirait le début d'une blague. Il s'approche et me prend les mains, son contact me fait baisser d'un cran de stress, puis deux, puis trois. J'y crois pas.
- Ça va aller. Comme tu es là je peux te poser une question?
- Oui?
- Tu as honte d'être vu avec moi?
Il lâche mes mains et me regarde, horrifié.
- Quoi?? Mais non !
- Je sais pas, tu t'es levé tellement vite, comme si tu voulais prétendre qu'il n'y a rien eu.
- Ça n'a rien à voir. Mes potes n'ont pas à savoir ce que je fais de ma vie.
- Peut être oui.
- Je ne t'aurai pas embrassé si j'avais honte d'être avec toi.
Je baisse les yeux. Je baille et le regarde. Il me coupe.
- Tu veux dormir?
- Oui...
- Bonne nuit alors.
Il avance vers la porte, ma bouche prend la parole.
- Tu veux pas rester...?
Il se tourne vers moi.
- Vraiment?
- Oui s'il te plaît, j'arrive pas à dormir quand je suis seule.
Il verrouille la porte et me rejoins dans le lit. Le lit est d'ailleurs un peu étroit, ce qui fait que nous sommes encore une fois l'un contre l'autre, mais ça ne me dérange toujours pas.
Sa main effleure ma taille mais je sens l'hésitation. Il croise finalement ses bras contre lui, évitant tout contact. Je passe le léger drap sur moi et il ne le réclame pas.
Notre relation est tellement étrange, je ne sais même pas si on peux appeler ça une relation.
Il est une heure du matin quand des gouttes de pluie commencent à s'écraser sur la fenêtre. D'abord délicatement, puis tout d'un coup il pleut des cordes. Je n'aime pas le bruit de la pluie violente, autant le jour cela peut être apaisant mais la nuit ça a le chic de me terroriser. Je me recroqueville doucement sur moi même et suis incapable de me rendormir. Je me redresse et jette un œil à Luke, il dort. J'allume la petite lampe de mon côté. Je ne peux qu'attendre que ça passe.
**
La pluie ne s'est absolument pas calmée, le tonnerre a même rejoint la partie et je suis dans le profond désespoir. Je suis contre mon oreiller à moitié allongée et à moitié assise en serrant les bords du drap, seuls mes yeux sont apparents. A mes côtés, Luke gigote et se tourne vers moi en ouvrant les yeux lentement.
- Elena...? Tu ne dors pas...? demande-t-il d'une voix endormie.
- Non...j'y arrive pas.
Il se redresse sur les coudes pour me voir. Il descend le drap pour découvrir mon visage.
- T'as refais un cauchemar ?
- Non...l'orage me terrifie je ne peux pas dormir.
Il jette un œil vers la fenêtre et il constate que la tempête est bien là.
- Je vois. Y a pas de remède?
- Je ne crois pas.
Un gros coup de tonnerre retentit et je couvre tout mon visage avec le drap.
- Viens là.
Je regarde en sa direction et remarque qu'il s'est rallongé et ouvre les bras vers moi. Je n'hésite que 5 secondes avant de me blottir contre lui, il referme ses bras autour de moi et serre mon corps.
- Merci...
Sa joue se pose contre mon front et je me sens en sécurité, plus que jamais.
Je ne saurai pas décrire comment je me sens quand il est là, mais c'est inconnu, c'est indescriptible. Tout est différent. Même moi je me sens différente. Cette relation si floue que nous avons, elle peut rester comme elle est. Je l'aime déjà. Je parle de la relation.
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