Chapitre 5 Explications


Voici le chapitre 5, désolée du retard, j'ai eu un peu de mal avec celui-là. Merci à ma muse @Paulin_5 pour avoir corrigé mon chapitre. J'espère qu'il vous plaira. Bonne lecture. 

Les premiers cent kilomètres de ce troisième jour débuta la radio en fonds sonore. Alec aurait souhaité remercier l'asiatique pour hier soir mais il avait peur qu'au fond celui-ci s'en amuse et se moque de lui. Néanmoins, il prit tout de même son courage à deux mains. Il décida de couper la radio pour cette conversation importante. Ceci surpris Magnus qui se tourna vers lui pour comprendre.

- Merci pour hier soir prononça, timidement, le brun avec la tête baissée tout en tripotant ses doigts.

- Oh, c'est normal, répondit l'indonésien tout en se concentrant à nouveau sur la route. Mais depuis quand as-tu peur des araignées ? Questionna-t-il, cette pensée ne le lâchant pas depuis la veille. Je me rappelle que lorsque nous étions enfants, on les prenait dans nos mains pour les regarder.

Alec releva la tête subitement, tellement la surprise fut grande. Il était fortement étonné que Magnus se souvienne de ce genre de moments qu'ils avaient partagé ensemble. Après tout, ça remontait tellement à loin et vu leurs dernières années tendues à se détester, le brun s'attendait à ce qu'il occulte toute leur enfance ensemble.

- C'est vrai oui mais, murmura Alec, perdu dans ses pensées.

Rien que de repenser à ses instants cela lui donna des frissons dans tout le corps. Il aurait voulu oublier ce moment horrible et cauchemardesque.

- Après qu'on ne se parlait plus, reprit le brun, déglutissant difficilement, je n'étais vraiment pas bien. Pour me redonner le sourire, ma famille a eu l'idée d'organiser une sortie en forêt pour camper un soir. Mais ils ne savaient pas que j'aimais le camping uniquement lorsque tu étais là, avoua-t-il en tirant nerveusement sur sa manche. Du coup, je suis parti tout seul pour explorer la forêt afin de ressentir tous nos bons moments. Je me rappelais ce que nous avions partagé ensemble, tout en marchant et à cause d'une branche au sol, je me suis pris les pieds dedans. Je suis tombé dans une grosse toile d'araignée, raconta le brun, son rythme cardiaque s'emballant rien que de se remémorer cet instant. Il y en avait partout sur moi, la mère et ses bébés, continua Alec avant que sa gorge ne se bloque, tellement l'évocation de ce cauchemar le hantait toujours aussi fort.

Du coin de l'œil, Magnus vit la difficulté de son compagnon de route. Au son de la voix, il comprit le combat émotionnel que le brun traversait. L'asiatique décida pour le rassurer de poser sa main délicatement sur sa jambe tremblante. Alec comprit le geste de soutien, et fut apaisé pour continuer son récit.

- J'ai paniqué, j'ai hurlé de toute mes forces, dit-il en se frottant rapidement le visage, chassant les bribes de souvenirs. Elles ont eu aussi peur que moi je suppose. Il jeta un coup d'œil vers son ami. Je me débattais contre les branches qui me bloquaient. Une m'a piqué, la plus grosse raconta-t-il tout en malaxant ses mains. Mes parents m'ont entendu et sont arrivés à ma rescousse en courant. Ils ont dû m'amener à l'hôpital afin de m'administrer un anti poison. Et depuis j'ai fais beaucoup de cauchemars sur ça. Donc à chaque fois que j'en vois une ça me tétanise car ça me renvoie dans cette forêt conclut-il en soupirant lourdement.

Son regard rivé sur la route, Magnus avait tout écouté. Ce récit l'avait profondément touché comme si il avait épongé les émotions du brun. L'asiatique n'osait le regarder, de peur de montrer ses yeux humides. Il ne comprenait pas pourquoi la peur, l'inquiétude et la souffrance du brun le touchait autant. Il refusait de l'admettre à lui-même et à autrui.

- Je comprends souffla l'indonésien en hochant furtivement la tête sans le regarder. C'est quelque chose d'assez traumatisant.

Alec ne s'attendait pas à ça. Dans tous les scénarios imaginables, il voyait plutôt Magnus se moquer de lui, faire une réplique sarcastique en lui précisant qu'il ne sera jamais Spider-Man. Mais de la compassion,  Alec n'aurait jamais cru. C'était un grand changement, Magnus le comprenait. Le brun allait devoir s'y faire, enfin ou pas.

- Et merci aussi pour Las Vegas, continua le brun. Je me suis retrouvé dans une situation délicate et tu m'as sorti de là. Je vais te devoir beaucoup de choses, sourit Alec.

- Tu ne me dois rien, je l'ai fait car je n'aime pas voir un de mes amis dans une situation qu'il ne contrôle pas, expliqua Magnus.

Alec se retourna et le regarda. Il avait dit ami. Au fond de lui, il pensait que Magnus n'avait pas fait attention à ce qu'il avait dit. Le conducteur remit la musique, il voulait chasser les émotions et surtout une culpabilité qu'il n'arrivait pas à définir.

L'indonésien avait très bien su ce qu'il avait dit, il aurait pensé que Alec allait lui dire qu'il n'était plus ami depuis longtemps. Il continua à rouler en pensant à la suite. Comment devait-il se comporter avec le brun maintenant. Est ce que c'était une porte vers un nouveau rapprochement entre eux et une trêve. Mais il l'avait trahi, il ne pouvait pas lui pardonner si facilement. Mais avec tout ce qu'il était arrivé à Alec en deux jours, il devait faire un effort et il le ferait au moins pour le voyage.

Cela faisait 5h qu'ils roulaient et il commençait à fatiguer et surtout à avoir faim.

- On devrait s'arrêter pour manger, annonça l'indonésien au brun.

- D'accord, répondit Alec un peu déstabilisé par la gentillesse de Magnus. Avant il se serait arrêté sans lui dire quoi que ce soit.

Ils trouvèrent un routier sur la route. Ils leur restaient encore la moitié du trajet à faire pour arriver à Denver. Ils prirent de l'essence en premier.

- Va à l'intérieur prendre une table, j'arrive dès que j'ai fini, annonça l'indonésien. Il ouvrit le panneau à essence et attrapa la pompe. Il ne vit pas la tête surprise du brun.

Alec ne savait pas s'il devait prendre une table pour lui seul ou tous les deux. Mais il avait dit une table donc ce qui sous entendait qu'ils mangeraient ensemble.

- D'accord, ajouta le brun en se dirigeant vers le restaurant qui touchait la boutique de la station. Il y entra et demanda une table.

Magnus était en conflit avec ses pensées. Devait-il s'asseoir avec lui ou encore manger seul ? Il lui avait dit de prendre un table, il devait donc faire un effort, comme lui avait suggéré Cat. A vrai dire, depuis hier, il était vraiment troublé. Il voyait le brun différemment, sous un nouvel angle. L'avoir vu en état de panique avait meurtri, piétiné, son cœur. Soupirant face à cette pensée, il finit de remplir le réservoir, gara la voiture sur une place de parking et entra dans le bâtiment en tentant de cacher son ressenti perturbé. Du regard, il chercha le brun qu'il trouva de dos assis sur une banquette. Magnus mit en sourdine son corps qui réagissait trop facilement, à son gout, à la beauté du brun. C'était fou comment il l'attirait à lui. Et ce pauvre sot n'en avait aucunement connaissance, de sa beauté naturelle que parfois l'asiatique pouvait envier. L'avouer ? JAMAIS ! Offrant un sourire de façade, il vint se placer en face du brin qui releva la tête lorsqu'il l'entendit s'asseoir. Quelle fut la surprise de voir l'indonésien se placer face à lui. Avec rapidité, le brun baissa la tête afin de lire le menu mais surtout pour camoufler son faible sourire. Peine perdu puisque l'asiatique avait eu le temps de voir ce rictus qu'il aimait tant, il fut un temps. Les deux regardèrent le menu pour choisir leur plat avant que la serveuse ne vienne les voir. Elle arriva justement vers eux. 

- Vous avez choisi, demanda-t-elle en regardant les deux hommes, aussi beaux l'un que l'autre. Elle rougit quand elle vit qu'ils l'avaient surprise à les regarder intensément.

- Je vais prendre un hamburger avec des frites et un café, annonça l'indonésien.

- La même chose, dit Alec en rendant le menu à la jeune femme.

La serveuse récupéra les menus troubler et partit vers le comptoir annoncer la commande. Le restaurant était vintage. Alec aimait ce genre d'établissement. Lui la gastronomie lui passait au-dessus de la tête. Parfois Jace les invitait au restaurant quatre étoiles. Mais il n'avait jamais aimé ça. Magnus avait dû lire dans ses pensées.

- Jace serait perdu dans ce genre de resto, lui qui est très 4 étoiles, sourit l'indonésien en regardant la pièce.

- C'est clair, ajouta le brun en rigolant. Je déteste les restaurants qu'il réserve à chaque fois. Mais j'ose pas lui dire pour ne pas le blesser. C'est en contradiction avec son métier. Il aime aider les gens dans le besoin mais quand il s'agit de nourriture, il ne mange pas n'importe où. Enfin surtout quand il invite ses amis.

- Tu ne vas jamais dans des restaurant chic avec tes clients, demanda l'indonésien d'accord avec les dire du brun.

- Je n'ai pas trop le temps et puis quand je dois y aller j'envoie mon second, annonça le brun. Il adore ça. Mais toi tu dois être habitué avec ton travail aussi.

- Hélas oui mais c'est pas pour cela que j'aime ça. Alors tu as une personne qui te seconde, je la ou le connais, demanda Magnus avec les poings serrés sous la table. Il n'aimait pas que quelqu'un soit proche du brun.

Magnus regarda Alec dans les yeux. Il attendait sa réponse, mais la serveuse leur apporta leur commande. Il s'aperçut qu'en discutant qu'il avait de plus en plus de points en commun. Enfant ils aimaient les trucs d'enfants mais là adultes, il pensait qu'ils auraient des divergence dans pleins de domaines. Mais au fil du voyage, il avait vu qu'ils aimaient la même musique, qu'ils n'aimaient pas les restaurants trop chic. Il savait qu'il en découvrirait d'autres.

- Il s'appelle Duncan, il travaille avec moi depuis trois ans, confirma le brun. Il est très compétent.

- Tu as l'air de bien l'apprécier, tu as eu une histoire avec lui, demanda Magnus avec la gorge serrée.

Le brun s'étouffa à la question de l'indonésien.

- Il est gentil mais pas du tout mon style, ajouta le brun en reprenant son souffle. Il a essayé plusieurs fois de m'inviter à dîner mais j'ai toujours refusé. Et mélanger travail et plaisir c'est pas pour moi.

Magnus aurait bien voulu savoir quel genre d'homme intéressait le brun, mais il avait peur d'entendre la réponse parce qu'il avait peur de ne pas être ce qu'Alec désirait. Blasé, il baissa la tête sur son assiette et commença à manger, en silence. Tout comme le reste du repas, les deux hommes semblaient être dans leur pensée, chacun dans son coin. Des années de haine ne pouvaient pas s'effacer aussi facilement par un coup de baguette magique. Une fois le repas fini, ils ne perdirent pas de temps et sortirent assez rapidement du restaurant.

- Tu veux que je conduise, demanda Alec en se dirigeant vers la voiture.

- Tu te sens bien pour prendre le volant, demanda l'indonésien en voyant le visage surpris du brun. Avec ta crise d'hier, est ce que cela va mieux ?

Alec fut bouleversé de voir que Magnus s'inquiétait pour lui.

- Oui je vais bien, annonça le brun, merci de demander.

- Très bien, alors prend le volant, mais n'éclate pas un pneu cette fois-ci, sourit Magnus en envoyant un clin d'œil à Alec. Il lui lança les clés et s'installa côté passager.

Alec récupéra les clefs un peu troublé mais surtout avec le sourire. Ce voyage allait de surprise en surprise. Allait-il pouvoir retrouver ce qu'ils avaient eux il y a douze ans. Au fond de lui il l'espérait car leur amitié lui avait manqué pendant toutes ses années.

Alec s'installa puis démarra la voiture tandis que Magnus actionna la radio. D'un coup d'œil, le brun remarqua que son copilote venait de s'assoupir, voire carrément de s'endormir. Il pensa que son ami avait probablement veillé sur lui hier, toute la nuit. Une pointe méconnue lui transperça le cœur. Il se questionna sur leur relation : comment en étaient-ils arrivés là ? L'asiatique l'avait détesté du jour au lendemain et Alec n'avait aucune idée du pourquoi, ni aucun souvenir. Magnus avait simplement disparu comme ça, sans chercher de nouveau contact. RIEN. Ce fut uniquement lors des 23 ans de Jace qu'ils se sont revus. Alors qu'il s'attendait à de belles retrouvailles, ça ne s'était pas passé comme prévu... L'indonésien avait été clair, Alec ne devait ni l'approcher, ni lui parler et ni le calculer. Leur amitié avait disparu comme un tas de poussière emporté par le vent.

Le brun avait été effondré. L'indonésien lui avait simplement dit, que jamais il aurait pensé qu'il aurait pu lui faire un coup de pute comme ça. Alec était complètement sonné par les paroles de Magnus. Il lui avait dit de rechercher dans sa mémoire et que lui ne lui dirait rien. Et depuis, ils se haïssaient enfin surtout Magnus. Alec lui jouait le jeu mais il était malheureux d'avoir perdu son ami.

Pendant tout le trajet où Magnus dormait, il essayait de se souvenir de ce qu'il aurait pu faire. Mais rien, il se disait qu'il profiterait du voyage pour lui demander s'il voulait bien lui dire ce qu'il avait fait.

Ils arrivèrent à Denver vers dix-neuf heures trente. Le brun n'était pas fatigué et ils avaient du temps à rattraper donc il décida de continuer. Il pouvait encore conduire deux heures.

Magnus se réveilla une demi-heure après avoir passé Denver et lui demanda où ils en étaient.

- On en est où ? demanda l'indonésien.

- On a passé Denver, annonça le brun.

- Mais pourquoi tu m'as pas réveillé, demanda l'indonésien en essayant de s'étirer mais dans la voiture c'était compliqué.

- Tu dormais bien, j'ai pas voulu te sortir de ton sommeil, confirma le brun et puis tu as mal dormi à cause de moi. On a perdu du temps avec le pneu crevé donc je pousse un peu.

- Merci c'est vrai que j'en avais besoin, sourit l'indonésien. Tu crois qu'on peut s'arrêter pour prendre un café.

Alec fut encore surpris de la gentillesse de Magnus.

- Bien sûr, la prochaine station je m'arrête, annonça le brun avec un sourire à lui faire démonter la mâchoire. Magnus le vit mais ne dit rien car lui aussi il avait le sourire intérieurement.

Ils parcoururent trente kilomètres pour trouver une station avec de quoi prendre un café. Alec refit le plein de la voiture.

- Tu veux un café, demanda Magnus à Alec.

- Oui merci, répondit Alec de surprise de la demande de Magnus. Son cœur se remplit de joie. Ils commençaient à retrouver un semblant de complicité.

Magnus partit vers la boutique où il prit deux cafés puis repartit voir le brun. Alec avait fini de remplir le réservoir. Ils burent ensemble le café, en observant silencieusement le paysage. Quand le brun finit de se délecter de la chaleur de la boisson, il partit aux toilettes. Au moment où il en revint, Magnus était déjà installé côté conducteur. Sans poser de question, Alec s'installa du coup sur le siège passager.

- Je reprends le volant comme j'ai dormi, tu peux te reposer aussi, expliqua l'indonésien.

- Merci, tu as raison, je vais en profiter pour dormir un peu, confirma le brun.

C'est vrai que la route était belle mais voir toujours le même paysage était un peu pesant. On pouvait vite s'endormir au volant. Il s'installa confortablement et trouva le sommeil assez vite. Le problème c'est qu'avec la soirée d'hier ses cauchemars refirent surface. Magnus se rendit compte que quelque chose n'allait pas avec Alec. Il le sentit bouger et parler dans son sommeil.

- Non je t'en pris pas sur moi, pitié,  Jonathan, hurla le brun dans son sommeil. Il se débattait contre quelque chose.

Magnus se crispa en entendant ce nom. il décida de se ranger sur la bas côté et commença à réveiller Alec tout doucement.

- Alec réveillé toi, Alec, insista l'indonésien en venant lui caresser la tête.

Le brun ouvrit les yeux et sursauta au toucher de Magnus.

- Qu'est ce qu'il se passe, demanda le brun apeuré. Il regarda sur lui s'il n'y avait pas l'araignée.

- Tu étais en plein cauchemar, expliqua l'indonésien en regardant Alec dans les yeux. Il y vit de la peur et de la panique.

Sans savoir pourquoi, Magnus décrocha sa ceinture et celle du brun et vint prendre Alec dans ses bras. Alec le serra et se mit à sangloter.

- Je suis désolé, pleura le brun en mettant sa tête contre l'épaule de Magnus. J'aime pas être comme ça, j'ai honte d'être aussi faible.

Magnus se décala de lui, il lui releva le menton en le regardant dans les yeux.

- Tu n'as pas à avoir honte, confirma l'indonésien en caressant la joue du brun et tu n'es pas faible. Tu as une peur que tu ne peux pas contrôler, alors ne dis pas que tu es faible.

Magnus était en train d'essuyer les larmes qui coulaient sur les joues du brun. Alec le fixa avec une intensité désarmante que l'indonésien fut chamboulé et déstabilisé. Sans réfléchir, hormis par instinct, Magnus vint poser ses lèvres sur celles de son compagnon de voyage. Celui-ci fut premièrement surpris avant de répondre avec douceur au baiser. L'asiatique se recula, choqué et paniqué : quelle mouche l'avait piqué ?

- Pardon, je n'aurais pas dû faire ça bredouilla Magnus, en pensant nerveusement une main dans ses cheveux. Tu vas mieux ? Demanda-t-il ensuite en reprenant place face au volant, afin de ne pas regarder le brun.

- Hum, oui merci, répondit Alec, perturbé par ce qui venait de se passer. Il caressa légèrement ses lèvres, posant son regard sur l'horloge du tableau de bord. Cela avait été un moment d'égarement, il le savait bien, enfin il supposait non ?

Magnus remit sa ceinture, demandant à  Alec à faire de même. Ils reprirent ainsi la route, dans un silence plombant car aucun ne savait quoi dire après ce moment particulier. Ce baiser maladroit et inattendu les perturbait plus qu'ils ne le pensaient. Ni Magnus, Ni Alec ne savaient ce que le réserverait la suite.

- Que s'est-il passé avec Jonathan ? Demanda Magnus en crispant ses doigts sur le volant, sa curiosité débordante.

Alec se tourna figé, le regard paniqué. Pourquoi Magnus lui parlait-il de Jonathan ? Son estomac fut dévoré par une angoisse envahissante. C'était décidément sa journée.

- Pourquoi tu me demandes ça ? Posa à son tour Alec qui croisa les bras tout en posant un regard perdu sur la route.

Il espérait ne pas avoir été trop sec dans son ton. Mais le brun devait avouer qu'il n'avait pas une grande envie d'aborder ce sujet, encore moins dans cet habitacle.

- Tu as hurlé son nom pendant ton cauchemar tout à l'heure, expliqua l'indonésien, se mordillant un coin de lèvre. Il avait ce besoin dévorant de savoir. Tu lui suppliais de ne pas la mettre sur toi.

- Oh souffla le brun, en baissant sa tête.

D'où lui venait cette faculté de parler pendant ses cauchemars. Et par dessus tout, pourquoi devait-il le faire en présence de Magnus. L'indonésien serra encore plus fort ses mains sur le volant, une colère grandissante due à son impatience.

- Explique-moi Alec, ordonna-t-il avec énervement, se doutant qu'il s'était passé un truc.

- Quand je suis revenu du camping avec mes parents raconta le brun, après un long soupir. Ma mère a croisé celle de Jonathan, Jocelyne je crois. Elles étaient amies donc c'était une discussion normale. Le problème c'est que, en soupirant et en se grattant les coudes.

Se rappeler de mauvais souvenirs n'était jamais une chose facile. Surtout lorsque les blessures restaient aussi vives malgré toutes ces années. C'était vraiment sa journée, quelle vaine pensa-t-il.

- Elle en a parlé à son mari alors que Jonathan était à côté expliqua-t-il en haussant les épaules. Le lendemain, lui, Victor et Raj sont arrivées avec une araignée dans une boîte. Ils m'ont coincé sous les gradins et Jonathan a retourné la boite faisant tomber l'araignée juste au dessus de moi dit-il d'une traite en posant son regard sur l'extérieur, il avait honte. J'ai hurlé alors qu'ils étaient mort de rire puis heureusement Cat et Ragnor m'ont entendu et sont venus à mon secours et les ont fait fuir. Cat a vu ma crise de panique avec ma respiration difficile et mon visage rouge et en larmes. J'étais pitoyable dit-il en levant les yeux au ciel. Notre prof de socio a assisté à la scène, a attrapé la bande de Jonathan qui a été renvoyé sur le champ.

Dire que Magnus était remonté était un euphémisme, il était furieux. Il n'avait jamais porté dans son cœur ces trois idiots, mais il les appréciait encore moins en sachant cela. De plus, il était en colère contre Cat et Ragnor qui ne lui avaient jamais raconté cet événement. Bon sa colère était légère parce qu'il leur avait demandé de ne plus parler de Alec. Ses amis avait respecté son souhait. Si ils ne l'ont pas mis au courant c'était de sa faute en quelque sorte.

- Quel enfoiré, hurla-t-il un peu trop fort, faisant sursauter Alec qui ne s'attendait pas à ce cri après ce silence. Je n'en reviens pas qu'il ait osé ce petit con !

- Après ton départ, j'ai été leur bête noire avoua Alec en haussant les épaules. J'étais tellement anéanti, encore plus parce que tu ne voulais plus me parler. J'étais devenu faible pour les autres mais encore plus à leurs yeux, raconta le brun  en se grattant la nuque.

- A qui la faute marmonna Magnus en levant les yeux au ciel. Tu ne te souviens vraiment pas de ce que tu m'as fait ? Genre vraiment commença à s'énerver l'asiatique qui haussa le ton.

Alec déglutit difficilement tout en posant ses yeux sur les mains de l'indonésien qui se crispèrent avec hargne sur le volant. Le brun espérait éviter une dispute, après tout ils étaient toujours sur la route.

- Mais non, répondit désemparé Alec qui se tourna vers la fenêtre pour observer le paysage, ça l'aidera peut-être à se calmer. J'ai beau essayé annonça-t-il en soupirant, je ne me souviens pas de ce que j'aurais pu faire.

Ceci eut le don d'irriter Magnus qui décida qu'il était temps de lui rafraichir la mémoire. Ce voyage allait peut-être servir de thérapie, il allait tout déballer. Ca remontait à loin, mais la douleur de la trahison était encore vive.

- Tu te rappelles du dernier devoir qu'on devait faire avant les vacances, celui avant mon départ demanda l'indonésien qui inspira fortement par la suite, comme pour se demander la force, le courage suffisant.

- Il me semble, répondit Alec après avoir rapidement réfléchi. Celui où tu as utilisé une antisèche précisa-t-il en se tournant vers l'asiatique. Tu n'avais pas pu réviser car ta grand-mère était décédée sept jours avant.

- Oui c'est celui-là, affirma Magnus qui hocha vigoureusement la tête. Figure-toi que quelqu'un m'a balancé. Je me suis fait renvoyé sur le champs. Tu te souviens la règle d'or de l'école : tolérance zéro pour la triche, soupira-t-il laissant sa voix transpirer sa colère. Et le seul au courant pour mon antisèche, et le même qui m'a dissuadé de l'utiliser, le seul tu t'en rappelles ?

- Attends, répondit Alec en fronçant les sourcils, pouffant un court instant. Tu crois que c'est moi qui t'ai balancé ? Demanda-t-il avant de rire jaune en secouant la tête. Tu te fous de ma gueule ? Tu crois que j'aurais pu faire ça. MOI, s'énerva-t-il ensuite en se frottant les yeux. Tu me crois capable de faire ça à la personne qui comptait le plus pour moi ? Mais tu dérailles !

- J'ai cherché et qui veux tu que ce soit d'autres hein ? Répondit tout autant en colère, qui signala sa déviation vers la droite.

L'asiatique était bien trop énervé. Soit Alec était dans le déni, soit il mentait bien. Pour l'instant, Magnus était trop en colère pour conduire : c'est pour ça qu'il se gara sur le bas-côté en freinant brutalement. Il descendit rapidement de la voiture, en claquant la porte. Magnus avait besoin d'air, avait besoin de hurler car il allait vraiment explosé. Alec soupira en se détachant, il était tout autant furieux de savoir que son ami pu croire une chose pareille. Il sortit à son tour de la voiture et croisa les bras.

- Tu ne t'es pas dit que quelqu'un avait pu te voir ? Questionna-t-il en fronçant les sourcils.

Magnus le tua du regard, serrant ses poings. Mon dieu qu'il l'énervait.

- Oh non,  tu m'as mis responsable immédiatement, hurla Alec en secouant la tête. Tu te rends compte que depuis 12 ans, DOUZE ANS PUTAIN gueula-t-il en brassant de l'air de sa main droite. Tu me fais porter le chapeau pour quelque chose que je n'ai JAMAIS fait !

- Alors qui m'a fait renvoyé ? qui m'a poussé dehors hein ? Hurla à son tour Magnus qui s'approcha du brun pour lui faire face.

Alexander inspira d'étonnement en passant une main dans ses cheveux. Il se retourna pour donner un coup de pied au pneu avant de la voiture. Un souvenir lui était revenu et il savait donc qui avait pu faire ça.

- L'enfoiré, brailla le brun en se massa les tempes.

Magnus pencha sa tête sur le côté en haussant le sourcil gauche. Il avait pris l'habitude que le brun le traite de divers nom d'oiseaux mais cette fois-ci cela ne semblait pas lui qui était visé.

- Il m'aura sacrément pourri la vie ce salop, ragea le brun en secouant la tête.

- Qui ça ? Demanda, un peu perdu, l'asiatique.

- Jonathan, cria Alec en se tournant vers son ami, balançant ses bras vers le ciel. Quand il m'a coincé après ton départ, je l'ai entendu, il se vantait de s'être enfin débarrassé de toi et qu'il allait pouvoir s'occuper de moi, raconta le brun en commençant les cent pas. Je ne comprenais pas vraiment à l'époque mais maintenant tout est clair !

L'asiatique laissa les nouvelles prendre chemin dans son cerveau. Ces informations pouvaient coller, ça avait du sens bien plus de sens !

- Oh putain souffla Magnus qui se flagella. Je t'ai haï pendant des années en pensant que tu m'avais balancé aux profs, en pensant qu'à cause de toi j'avais dû quitter tous mes amis expliqua-t-il en écarquillant les yeux. Quel con !

- Ca tu peux le dire, marmonna Alec en croisant les bras, sa tête bougon. Jamais je n'aurais pu faire un truc pareil. Tu étais mon meilleur ami, on se soutient entre amis non ? prononça, offusqué le brun qui secoua la tête. JE T'AIMAIS ! Tu avais si peu d'estime pour moi ?

- Non, je bredouilla Magnus en se frottant la tête. J'étais tellement en colère, j'ai pas chercher plus loin, tu m'avais déconseillé de le faire et je ne voulais pas rater mon année et puis.

Le brun expira longuement, se calmant un peu face au désarroi de son ami. Il comprenait le ressenti de Magnus, après tout, si cela avait été lui il aurait certainement pensé la même chose. Il osa poser son regard sur l'asiatique. Au moment où il vit les larmes couler, Alec se rapprocha pour le prendre dans les bras. Un peu plus tôt, il s'était éloigné pour ne pas recevoir de poing dans la figure et pour ne pas lui en mettre une. Maintenant, la colère semblait passée et le regret paraissait prendre place.

- Pardon Alec, pardon, j'aurais dû savoir, sanglota l'indonésien qui se laissa aller dans les bras de son ami retrouvé. C'est vrai tu n'aurais jamais pu faire ça. Je suis désolée d'avoir pu pensé ça.

- Tu sais que tu vas devoir ramper pour te faire pardonner toutes ses années de souffrance, sourit le brun en serrant plus fort son ami. Il savait qu'il lui avait déjà pardonner. 

- Je ferais ce qu'il faut pour me racheter, confirma Magnus. Mais pour le voyage veux tu redevenir mon ami.

Alec se décala faiblement pour pouvoir observer le visage de l'asiatique. Avec un faible sourire, il vint lui essuyer les joues humides en passant sa manche dessus. C'était fou comment il avait le cœur plus léger comme si un masque était tombé.

Magnus ne put se retenir et vint reprendre les lèvres de son ami. Ils étaient si proche physiquement, et les lèvres du brun était si tentantes depuis longtemps. Alec répondit au baiser avec plus d'élan, d'envie et de plaisir que le précédent. Ils firent valser leur langue jusqu'à ne plus en respirer. Ils s'étaient tellement accroché qu'ils prirent un moment avant de s'éloigner, le souffle court.

- C'est plus que de l'amitié ce qu'on vient de faire plaisanta le brun, se mordillant la lèvre inférieur avec le sourire.

Magnus, les joues rougies, par le baiser ou la timidité ? Il ne sut pas réellement. Il baissa la tête, trouvant ses chaussures moins intimidantes que le regard pesant du brun.

- Et cela t'embête ? Demanda l'indonésien, pour une fois peu sûr de lui.

- Non bien au contraire, justifia le brun. Il releva la tête de l'indonésien. J'ai toujours eu ce genre de sentiment pour toi. C'est pour cela que ça été aussi dur de te perdre.

- Moi aussi, confirma Magnus avec le sourire. Je t'ai aimé dès que j'ai été en âge de comprendre que j'aimais autant les filles que les garçons. Mais toi c'était différent.

- Pourquoi, demanda le brun.

- Parce que toi je t'aimais d'un amour qui me faisait mal au cœur quand tu n'étais pas avec moi, expliqua Magnus.

Alec se retrouvait sans voix. Cet amour, leur sentiment, leur réciprocité. Ils les avaient perdu pendant tellement d'années, tout ça à cause d'une erreur d'interprétation. Ils avaient perdu du temps à se haïr. Leur amour n'était jamais parti, il avait été caché derrière le masque de la haine. Cette rancœur qui n'avait pas lieu d'être. Débordant de joie, il reprit Magnus dans ses bras. L'asiatique expira de bien-être, enveloppé contre ce corps chaud. Les deux hommes profitèrent de ce moment de paix, d'amour retrouvé, de soulagement. Tout prenait sens et tout paraissait aligné.

- Laissons-nous du temps préconisa le brun caressant le dos de son ami. Je veux dire, je préfère qu'on garde ça pour nous, reformula-t-il quand il sentit Magnus s'écarter de lui. Je veux qu'on se reconstruise avant d'avoir la troupe sur le dos, si tu vois ce que je veux dire précisa-t-il en gloussant légèrement.

- Je suis d'accord, on leur dira quand on sera prêt, confirma l'indonésien. On devrait repartir.

- Oui allons-y, tu veux que je conduise, demanda Alec, il voyait bien que Magnus était troublé par leur conversation.

- Non ça va, tu reprendras le volant demain, dit l'indonésien en se replaçant côté conducteur. Il avait besoin de conduire pour ne pas penser au merdier qu'il avait mit lui-même.

Magnus démarra la voiture et s'engouffra sur la route. Il vint faire une chose que Alec n'aurait plus jamais cru possible. Il vint entrelacer ses doigts avec ceux de Alexander. Le brun vint relever la main et y déposa un baiser. Magnus par ce geste sourit de plus belle..

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