Chapitre 7


Je ne sais pas par où commencer.
Veuillez patienter, je suis en train d'essayer de m'exprimer justement. Commençons par le début, ce serait déjà bien. Alors, si je vous dis que je me rendais chez Brenda et Kaya qui habitent quelques rues plus loin pour réaliser un travail de groupe et qu'en chemin un groupe de garçons saouls m'ont arrêté? Oui, je me promène seule, le soir, et par dessus le marché un vendredi soir. Et alors?
Ça se passe une semaine après la pizza.
La soirée est fraîche, le temps se refroidit en cette fin d'octobre, je marche la tête enfouie dans mon foulard et les mains enfoncées dans les poches de ma veste noire. C'est plutôt tranquille dans ce coin-ci entre quelques groupe d'amis se rendant en soirées et un couple qui marche sur le trottoir en face. Je me sens bien, prise d'une euphorie non justifiée, je ne fais que sourire. Je trouve que la vie est belle et que le bonheur ne doit pas forcément être justifié. Marcher à la lumière tamisée des beaux lampadaire noirs en voyant tourbillonner les dernières feuilles d'automne dans la brise, cette vue me rend joyeuse. C'est seulement la venue d'un nouveau groupe de jeunes hommes et leurs paroles exagérément fortes qui perturbent le silence et la mélodie du vent qui me berçait jusqu'à présent. Je plisse les yeux et les regarde venir, je perçois tout de suite le genre de personnes dont il s'agit. Veste avec les manches en cuir noir, jogging trop grand, baskets usées, casquette de camionneur à peine posée sur la tête... Ils parlent fort dans un langage incompréhensible et marchent tous de travers. J'en conclus que leur soirée à démarré trop tôt et qu'ils n'ont pas patienté avant de boire un verre. Je voudrais faire mine de ne pas les avoir vu et des les ignorer en passant à côté d'eux, voir regarder l'heure sur mon téléphone pour me donner une consistance. Je cherche dans mes poches pour finalement me rendre compte que je l'ai laissé sur le plan de travail avec mes clés. Moi qui devait les avoir pour rentrer car Thomas serait absent ce soir à cause d'un concert de Winnet. Je soupire et passe à côté d'eux en retenant mon souffle comme si de rien était. À ma tête on peut sentir mon malaise malgré tout. Je passe mon chemin sans encombre... J'ai pensé trop vite. Aussitôt j'entends derrière moi des cris et des remarques obscènes à mon adresse.

"Comment elle est chargée!" Crit l'un d'entre eux.

Je ne me retourne pas, ignorance, ignorance, ignorance. J'accélère le pas. Pourtant ils se font insistant et mon coeur commence à se serrer; je n'ai jamais eu affaire à ce genre de situation et je ne sais pas comment réagir, mais alors là pas du tout. J'entends les pas de l'un d'entre eux accélérer la cadence sous les encouragements huants de sa bande d'amis. Mon corps se raidit quand une main se pose sans délicatesse sur mon épaule et me retourne. Quelle horreur!
Pardon, je ne voulais pas m'exprimer ainsi, mais on peut dire que dame nature n'a pas gâté ce pauvre jeune homme pour son physique. Un espèce de duvet de pré-pubère pousse comme de la barbe  sur son menton, ses lèvres sont desséchée et ses dents jaunies et de travers. Ses yeux sont rougis par l'alcool, de l'acné tardive est bien présente sur son front et ses sourcils sont plus broussailleux que le champs derrière mon ancien chez-moi. Sans parler de son odeur pestilentielle d'alcool et de transpiration dont sont imprégnés ses vêtements poisseux.

"Hé mademoiselle, ça t'dirais de venir voir par là avec mes copains et moi et tout."

J'ai envie de répondre "Et toi des cours de français, ça ne te dirais pas?", mais je me retiens par peur d'aggraver la situation. Je retrousse mes lèvres et tourne le dos en m'arrachant à sa poigne et espérant pouvoir continuer ma route en paix.

"Woh les mecs, c'te meuf elle est difficile wesh."

Je roule des yeux et accélère le pas de plus belle.

J'entends des pas en masse s'approcher, et là, je sens que c'est la fin de la pauvre et innocente folle que je suis.

"Tu veux pas v'nir avec nous alors. On va pas te l'demander deux fois bébé, tu viens et c'est tout là."

Dis une voix qui m'est inconnue.

Deux mains se posent sur mes épaules et me tirent vers l'arrière; mon premier réflexe est de me débattre. Quelles horreurs pourraient me faire subir un groupe d'imbécile saouls?! Je n'ai d'autre solution que de mordre la main qui me retient. Mais ils sont trop nombreux et le temps que l'un me lâche un autre me reprend directement.

"V'nez les mecs, madame est difficile faut la dégager d'ici. Prennez là, on s'tire."

Mes yeux s'écarquillent et je donne des coups de pieds et de poing dans tous les sens.

"Quelle chiante p'tain, cassez lui un bon coup la gueule. Elle est d'jà pas bonne alors on s'en bat l'ec."

Sympa... Pardon? Ils vont quoi?

"Ouais vieux t'aurais pût nous trouver une bonnasse au moins p'tain."

Quoi?!

"On fait avec ce qu'on a les mecs, fermez vos gueules et achevez là"

On me pousse contre un mur violemment et sans prévenir. Ma tête intercepte mal le choc et une douleur fulgurante se propage à l'arrière de mon crâne. L'un d'entre eux me donne un coup de poing de tous les dieux sur la joue gauche qui me fait perdre l'équilibre; ainsi je me retrouve à terre. Les larmes me montent aux yeux en pensant à ce que je pourrais subir. Je cris de toutes mes forces en vain car la rue est complètement vide. Pour me punir de cet acte j'ai droit à un autre coup de poing dans les dents. Je suis faible et sans défense, une véritable nulle. Je voudrais me donner un coup de poing à moi même pour mon incapacité à réagir.

"Va s'y montre nous ce qu'elle a de mieux vieux."

L'un d'entre eux s'avance en passant sa langue sur ses lèvres et tend ses mains poisseuses vers moi. Je tourne la tête avec dégoût et me recroqueville sur moi même en suppliant avec les dernières forces qu'il me reste. Je ne veux pas'voir ses mains poisseuses se poser sur moi. Dans ma tête c'est une véritable anarchie. Je pense sans penser, tout est confus, me disant qu'au départ je devais juste aller chez des amies pour terminer un travail de goupe. Je me replie sur moi-même et arrête de songer, de tout évidence je ne peux rien faire. Une douleur me transperce le bras, comme un couteau fin qu'on m'enfoncerait dans la chair. Je lâche un léger cris faible. Mes membres ne repondent plus et ma voix déraille de plus que personne n'est là pour l'entendre.

"MERCY?!"

C'est comme dans un rêve, je ferme les yeux sans comprendre ce qu'il se passe autour de moi.
Des pas précipités s'approchent avec agressivité et rage, j'entends des insultes et des coups fuser dans tous les sens, c'est une véritable explosion dans ma tête.

"MERCY RÉVEILLE TOI JE T'EN PRIS!"

J'entre-ouvre les yeux à l'entente de mon prénom, ses yeux bruns me regardent d'un air désespéré. Un soulagement indescriptible m'envahit, je tends les mains vers son visage que je palpe pour me persuader que tout est réel. Il m'aide à me relever et passe son bras autour de mes épaules.

"Il va falloir courrir Mercy! Tu es prête?"

"Quoi?" Dis-je complément à la masse.

J'ai l'impression de voir des formes, des ombres, des couleurs, des animaux. La tête me tourne et balance en arrière; j'entend de la musique dans mes oreilles; comme si j'étais complètement dans un autre monde.
Quelqu'un soupire. Qui est avec moi déjà? Je me souviens vaguement d'une présence... On me soulève comme un sac à patate et c'est tout ce dont je me souviens.

***

Mes yeux s'ouvrent lentement sous une lumière aveuglante virant du jaune au blanc éclatant. Je tourne vivement la tête pour éviter que mes yeux ne soient trop longtemps agressés par cette atroce luminosité. Le paysage flou prend petit à petit forme et un son régulier se fait entendre. J'essaye de me lever sans succès, je ne me souviens de rien... Où suis-je donc? Je lève mon bras en ressentant un léger chatouillement à mon poignet gauche, j'y vois une aiguille dont la pointe directement enfoncée dans mon bras est camouflée par un bandage blanc cassé. Mes yeux s'écarquillent alors que je me rend compte que je suis actuellement à l'hôpital.

"Mercy!"

Je tourne la tête sans décoller cette expression d'horreur sur mon visage et aperçois Thomas. Il se relève d'un coup du siège sur lequel il s'était apparement assoupi.

"Thomas!" Dis-je sur le même ton.

Je regarde ma perfusion et alterne avec ses sombres yeux bruns.

"Qu'est-ce que je fous ici Thomas?!"

Il se gratte la nuque l'air embarrassé.

"Tu ne te souviens de rien?"

Je secoue négativement la tête, alors il essaye de me faire recouvrir la mémoire.

"Tu te promenais dans la rue, des mecs bourrés t'ont arrêté..."

Je lève une main en l'air pour le faire taire; je me souviens de tout. La mémoire me revient subitement et de façon très violente. Je dois me tenir la tête tant cette prise de conscience m'est rendue comme un choc.

"Oh mon dieu..."

Il s'approche de mon lit et s'assied dessus, prenant ma main dans la sienne. Sa main libre effleure du bout des doigts le bandage que j'ai sur la tête et mon oeil enflé des coups que j'ai reçu ce jour là. Je remarque sous son oeil gauche une enflure voyante et violacée. Je pose également ma main sur sa joue en le regardant avec inquiétude. Il m'a sauvé de cette bande de sauvage et s'en est pris plein la figure.

"Je suis désolée Thomas, je ne voulais pas..."

"Oh, ça? Ce n'est rien." dit-il en parlant de son cocard, "C'est pour toi qu'il faut s'inquiéter, je ne suis pas sur un lit d'hôpital,moi."

Je souris pour la première fois depuis un moment, mes joues me font souffrir à cause des rouades de coups reçus au visage. Je ne dois pas ressembler à grand chose.

"Dylan et Ki-Hong viennent de repartir en te laissant une pâtisserie. Kaya et Brenda t'ont laissé du chocolat et une peluche et Will est venu avec un bouquet."

Je regarde sur la table tous les présents que m'ont apportés mes amis et insiste avec envie sur le chocolat, souriant à la vue de la peluche en forme de panda. Je suis vraiment reconnaissante, mais ce qui me touche le plus hormis tous ces cadeaux, ce sont leurs visites et la présence constante de Thomas.

"Pourquoi est-ce que j'ai ça?" Dis-je en désignant ma perfusion.

Thomas ne sourit plus, il fixe mon poignet et son bandage, les yeux vides. J'allais insister mais la porte de ma chambre s'ouvre au même moment, laissant entrer une petite infirmière noire de peau toute habillée de blanc. Elle regarde Thomas d'un œil méprisant et vient se présenter à moi.

"Bonjour Mercy, ça fait bientôt vingt-quatre heures que vous êtes ici. Je m'appelle Miryam, je suis votre infirmière. Ressentez vous une douleur?"

Je signe que non.

"Je me sens juste un peu engourdie, c'est tout."

"C'est normal, vous pourrez manger dans une petite heure le temps que vos médicaments agissent et ensuite nous aimerions vous poser quelques questions quand vous serez prête."

Je lance un regard interrogateur à Thomas qui hausse les épaules. L'infirmière refait mon lit, change l'eau des fleurs, vérifie ma perfusion et s'en va de sa démarche presque dansante. N'oublions pas le petit regard haineux à mon colocataire avant de refermer la porte.

"Je ne comprends pas." Dis-je en regardant le bout de mon lit.

"Je ne saurais pas t'en dire plus, désolé."

Je regarde sa main tenant toujours la mienne et caresse le dos de la sienne du bout du pouce.

"Merci."

Il me regarde, ses sourcils éternellement froncé.

"Ce n'est rien Mercy, ce sont tes clés et ton téléphone qui t'ont sauvés."

"Ainsi que celui qui a eu la bonté d'âme de venir me les apporter."

Il sourit et s'approche d'avantage de moi sur le lit et serre fort mes deux mains. Nos regards ne se quittent pas. Mais que fait-il? J'ai cette impression flagrante qu'il essaye de m'embrasser. Ce ne serait pas un problème pour moi, au contraire... Oubliez ce que je viens de dire, c'est un problème. Je ne me suis pas brossé les dents depuis plus de vingt-quatre heures et j'ai la bouche pâteuse. Mon visage est boursoufflé et mes cheveux sont gras alors que bon sang, je suis alitée à l'hôpital!
La panique me gagne quand son visage s'approche d'avantage du miens.
Sauvée par le gong, mon amie Miryam entre sans crier gare; à point nommé. Je me détend et souffle alors que Thomas tousse et se décale légèrement.

"Monsieur Sangster, auriez-vous l'obligeance de quitter la chambre? Notre patiente a besoin de repos."

Derrière elle une dame à la coupe au carré noir de jais portant de petite lunettes noires sur le bout du nez arrivé derrière l'infirmière. Je remarque directement que, telle une furie, son regard plonge sur nos mains liées comme si c'était son scoop du jour. Elle ne fait rien pour paraître plus discrète, non au contraire elle en vient à noter ce qu'elle à vu dans un petit calepin. Je fronce les sourcils et enfin mon colocataire me lâche et se lève. Je le regarde tristement s'en aller en m'adressant un bref salut de la main.
La porte se refeme derrière lui, me laissant seule avec la furie toute en noire. Je la regarde d'un air interrogateur, elle ne m'insuffle aucune sympathie.

"Bonjour Mercy, je suis le Docteur Clarkson. Je ne suis que de passage, vous êtes priée de répondre aux questions que je vais vous poser. Cette discution est confidentielle et classée sous le secret professionnel, ainsi j'espère que vous pourriez vous confier à moi plus ouvertement. Je ne vous forcerais pas à répondre à toutes les questions mais je vous prie d'être le plus honnête possible."

Je fronce les sourcils de plus belle.

"Vous récitez ça à tous vos patients, je me trompe?"

"C'est mon métier." Dit-elle sur un ton détaché en rajustant ses lunettes.

"Je vais répondre à vos questions, mais pourquoi êtes-vous là?"

"J'interviens à chaque nouvelle arrivée de femme atteinte de coups et blessures pour une séance minimum."

Je plisse les yeux, je ne comprends pas vraiment.

"Je veux bien répondre à vos questions, mais je vous préviens, je n'ai pas révisé." Dis-je en lâchant un rire nerveux.

Ma petite blague laisse la psychologue indifférente. Les médicaments m'ont retourné le cerveau pour que je lâche des blagues aussi nulle... Quoi que, même sans médicaments il m'arrive de faire des vannes qui me font tomber bien bas.

"Si vous voulez bien, nous allons commencer. Quelle relation entretenez-vous avec ce garçon?"

Je trouve qu'elle ne prend pas des pincettes et y va vraiment rapidement. Je ne suis jamais allée chez un psy mais il me semble que pour commencer une séance il faut y aller en douceur pour mettre le patient à l'aise... Mais non, cette femme me stresse au plus haut point!

"Vous parlez de Thomas? C'est mon colocataire."

"Colo... Cataire." Elle termine de noter et relève la tête vers moi. "Colocataire? C'est tout?"

"C'est également un ami proche, mais en effet c'est tout."

"Vous tenez la main à vos amis proches?"

Je hoche la tête en restant indifférente à ses remarques poussées.

"C'est un geste réconfortant."

Elle note à nouveau dans son carnet.

"Ce que je vous raconte doit être vraiment passionnant pour mériter sa place dans votre carnet."

Elle me lance une regard noir et passe à la page suivante.

"Avez-vous déjà eu affaire à un conflit avec ce Thomas?"

Je hausse les épaules et réfléchis.

"Juste! Il n'y avait plus de dentifrice parce qu'il avait tout utilisé pour faire un gâteau surprise à un ami à lui. Je me suis fâchée parce que j'ai dû manger des tic-tac toute la journée."

Ma réponse est succédées d'un long soupire de la part de la psychologue.

"Bien, bien... Continuons. Opte-t-il pour un comportement agressif lorsqu'il boit?"

Je frotte mon bras endolorît par la perfusion alors que ses questions me perturbent de plus en plus. Un comportement agressif? Quand il boit?

"Je ne l'ai jamais vu ivre... Et encore moins violent. Vous savez que c'est lui-même qui m'a sauvé de ceux qui m'ont fait ceci? Dis-je en pointant du doigt mon bandage.

Elle ne prend pas la peine de lever les yeux vers moi et continue de noter.

"Mademoiselle Adams, si vos réponses ont pour but de protéger votre petit ami alors cette séance ne nous sert à rien."

Je ne comprends pas tout de suite et me mets à bégayer.

"Petit ami? Protéger? Que... Quoi?"

Enfin tout prend son sens, je me sens tout à coup stupide de ne pas avoir compris plus tôt tout ce stratagème étrange.

"Vous pensez que Thomas est mon petit ami et qu'il m'a battue?"

"C'est mon métier."

Je m'emporte, la colère prend le dessus sur mon calme habituel.

"J'avais bien compris que c'était votre métier, je me demande d'ailleurs dans quel jeu de foire vous avez obtenu votre diplôme! Je ne suis pas plus battue qu'en couple avec Thomas, quand je vous dis que j'ai été agressée dans la rue ça ne vous suffit pas? J'aurais peut-être dû prendre un selfie avec mes agresseurs avant de me faire tabasser pour que vous me croyiez ?"

La psychologue me fixe en se pinçant les lèvres et d'un geste brusque elle appuie sur le haut de son stylo qui se referme automatiquement.

"La séance est terminée."

Elle se lève et quitte la pièce dans un bruit de talon claquant sur le carrelage de ma chambre. Je regarde la porte se fermer et s'ouvrir de suite. Thomas entre en état de panique.

"Il se passe quoi ici? J'ai entendu des cris et la dame avait l'air en colère..."

Je lui indique d'entrer et de fermer la porte avant de tout lui raconter. Il s'emporte autant que moi et au final cette discussion sur ce sujet qui nous insurge termine en rigolade. L'infirmière nous interromp à nouveau en entrant dans la chambre.

"Excusez moi-de vous ennuyer à nouveau. Je suis désolée d'avoir dû vous faire subir une séance avec le Docteur Clarkson, elle est... Très spéciale. Je suis chargée de vous poser la dernière question."

Je fronce les sourcils, elle a un air lugubre qui ne me met pas à l'aise.

"J'ai bien compris que votre ami était un brave jeune homme. Nous le laisserons en dehors de cette affaire. Je voudrais juste savoir si vous aviez ressenti une douleur à votre bras droit durant l'agression."

Je réfléchis, plutôt frustrée par cette étrange question. En y repensant des souvenirs me reviennent en mémoire, je me rappelle avoir ressenti une douleur fulgurante dans mon bras après qu'on m'ai poussé au sol.

"Oui, c'est juste. J'ai cru qu'on m'avait poignardé le bras, mais il n'y avait pas de sang."

L'infirmière secoue la tête.

"En effet. J'ai le malheur de vous annoncer que vos agresseurs on tenté de vous droguer pour que vois n'ayez plus aucun souvenirs de cette soirée. Si Monsieur Sangster ne vous avait pas emmené chez nous aussi vite vous ne vous rappèleriez plus de rien."

Je mets du temps à assimiler le choc. Droguée? J'ai été droguée? Je plonge ma tête dans mes mains et respire avec difficulté.

"Je n'ose pas imaginer ce qu'ils auraient fait de mon corps alors que j'en aurais été inconsciente..."

Thomas passe devant l'infirmière et s'assied sur mon lit, me prenant dans ses bras. Il sert ma chemise de nuit entre ses poings.

"J'aimerais bien les..." Commence t'il avec colère.

"Non, tais toi. Je vais bien."

Il se détend et dessert sa prise sur ma chemise. L'infirmière sort pour nous laisser seuls et ainsi nous restons sur mon lit d'hôpital à se prendre dans les bras comme si c'était la dernière fois pendant un long moment.

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