Chapitre 24


La gare est là, elle me fait face. Il me reste encore une quinzaine de minutes avant le départ de mon train alors je me laisse à une escale dans un Starbucks Coffee où je me prends un café aux noisettes; absolument délicieux. C'est tout de même réconfortant, mais ça me rappelle tout autant ma première rencontre avec la bande d'amis de Thomas. Y a-t-il une seule chose qui ne m'y fait pas penser? Bientôt ce vieux chewing-gum mâché traînant sur le quai me rappelera un souvenir qui me fera penser aux bons moments passés ensemble si ça continue!
Je vois le train arriver après un petit moment d'attente (pour une fois qu'il n'est pas en retard!) et serre dans mes doigts la poignée de ma valise qui semble peser des tonnes. Ma détermination se perds mais je dois y aller; calant bien mon sac sur mon épaule et ma valise dans ma main, je m'avance à contre coeur vers le train. Le contrôleur vérifie mon ticket et là, je peux prendre place à côté de la fenêtre qui donne sur le quai, regarder une dernière fois la beauté de Londres, ville qui m'a chaleureusement accueillie. J'ai le coeur en miette et tremble de tous mes membres, quelle sensation horrible! Voilà que je quitte tout! Mais est-ce que tout sera réellement fini quand je serais rentrée en France? Je n'ai aucune envie de rentrer, non, pas chez moi. Pas dans ma petite maison froide avec comme seule compagnie deux parents dépressifs et le chien des voisins qui hurle à tout bout de champs. Je n'ai aucune envie de revoir des gens de mon entourage français, tous aussi ignobles les uns des autres. Je ne comptais pour aucune d'eux et ils me dégoûtent tous autant qu'ils sont, pas étonnant que j'ai tant voulu sortir du pays; pourtant je vais devoir m'y résoudre à retourner. Je soupire en me fondant dans le siège, les mains enfoncées dans les poches, mes yeux fermés. J'attends  que le train démarre avec le coeur serré. Mes doigts de la main droite, aussi moites soient-ils, tâtent quelques chose de forme ovale au fond de ma poche que je ne me souvenais pas avoir mis là. La chose est solide mais se froisse à certain endroit; je la sors de ma poche pour l'examiner de plus près avec un froncement de sourcils incertain.
C'est un papier doré qui laisse deviner des inscriptions argentées. Et ce papier... Ce papier enveloppe une simple friandise; un caramel.
Je le tourne et retourne entre mes doigts alors que ma mâchoire se met à trembler et que des larmes roulent, sans que je puisse faire autrement, sur mes joues. Comment... Comment a-t-il pu le mettre dans ma veste? Il pensait donc toujours à moi. Cette simple sucrerie fait tout basculer, tout chavirer. Les gens doivent se demander pourquoi je pleure à chaude larme à la vue d'un bonbon, mais pour moi ça a tout son sens. Je passe une main dans mes cheveux; je revois parfaitement la scène...

***

"Ça fait longtemps que j'en ai pas mangé." Dit-il en fixant un point devant lui, tout comme moi.

Il me regarde enfin et m'examine attentivement. Je tourne la tête pour l'interroger du regard. Il lève un des caramels au niveau de ma tête et alterne le regard entre nous deux.

"Tes cheveux ont la même couleur."

"C'est un rapprochement bizarre." Dis-je en riant.

Il fait mine de lancer le caramel, je comprends directement et ouvre la bouche. Le bonbon atteind son but et tombe dans ma cavité bucal. Thomas triomphe en levant le poing.

"Mon p'tit caramel!"

***

Je serre le pauvre bonbon entre mes doigts avec rage et tristesse; j'ai tout foutu en l'air. Ma vue est brouillée par les larmes, je touche le fond.
J'ose un dernier regard vers la fenêtre quand le conducteur annonce le dernier rappel avant la fermeture des portes avec nostalgie sans me calmer pour autant. Ai-je déjà autant pleuré en une si courte période dans toute ma vie?
Pourtant ce sont les dernières larmes qui coulent sur mes joues quand subitement mes sourcils se haussent et mon regard s'illumine.
Ça se passe dehors, la foule de gens pressés s'aglutinent pour prendre leur prochain train. Mais il y a quelque chose d'autres, des personnes énervées qui râlent contre quelqu'un. Quelqu'un qui fend la foule en poussant les gens de toute sa force. Il est dans un long manteau brun que je reconnaîtrais entre mille, faisant de grands gestes à l'adresse de toutes les fenêtres de mon train. Il a l'air paniqué, dépité, désespéré et tout en alerte à la fois. Je me lève d'un bond de mon siège en le regardant comme si tout ça était irréel, complètement fou et... Magique. Enfin ma bonne conscience reprend le dessus, je me retourne d'un coup sec en empoignant mes bagages et sort de la cabine pour rejoindre le contrôleur qui s'apprête à fermer les portes.

"Non! Attendez!" Je cris avec insistance.

L'homme moustachu me dévisage sans comprendre alors que je fonce comme une furie vers les portes.

"Ouvrez moi ces stupides portes!" Je crie avec exaspération.

Mes supplications ont été entendues, l'homme ouvre les portes sans broncher néanmoins toujours un peu surpris. Je fonce sur le quai comme une idiote, il est juste là, devant, à juste quelques mètres. Si tantôt mon esprit était brouillé par une immense tristesse, à présent il est brouillé par un grand n'importe quoi. C'est absolument indescriptible. Il baisse les bras, désespéré de ne pas m'avoir trouvé alors que le train avance d'abord lentement sur les rails. Courant un instant après il abandonne en se disant bien que maintenant; il est trop tard. Serais-ce des larmes qui perlent sur ses joues? Il ne m'a pas vue et je n'ose pas bouger, je me dois d'agir au plus vite! Oh, bon sang, je n'ai plus rien à perdre de toute façon; je suis au fond du trou, impossible de creuser encore plus bas. Je m'élance dans sa direction en laissant là mes bagages pour ne plus en êtres encombrée. Sous le bruit des valises qui tombent et de mes pas acharnés claquant sur les dalles, il se retourne; durant cette fraction de seconde je m'accorde de le détailler. Ses cheveux blonds cendrés retombants sur son front laissant percevoir ses yeux, deux trous noirs, deux tourbillons ardents qui me brulent la peau. Des lèvres fines qui accusent son air béat et stupéfait, son mètre quatre-vingt qui me surprends de toute sa hauteur et ses fins bras musclés qui s'écartent pour m'accueillir avec douceur. Je me jette sur lui si ce n'est pour dire, tout se passe à une vitesse alarmante. Il me sert contre lui comme si j'étais morte et qu'on venait de me redonner la vie, comme si j'étais précieuse et que plus jamais il ne voudrait me lâcher. Il me regarde dans les yeux comme la chose la plus rare qu'il ai jamais vu, regard que je lui rend à la perfection car oui, il est une perle rare. On se dévisage comme deux amants qui se retrouvent après de longues années, toujours autant amoureux l'un de l'autre. Et là je n'y tiens plus, j'agrippe le col de sa veste en me haussant sur la pointe des pieds et l'attirant à moi simultanément et pose mes lèvres sur les siennes avec fougue si ce n'est pas écrasé. Devrais-je décrire ce feu d'artifice qui me brûle les entrailles dès le premier contact de nos lèvres présentement? Ses bras entourent ma taille alors qu'il me rend mon baiser avec passion, un grand soulagement s'empare de moi. Il m'attire à lui jusqu'à ce que nos corps tant collés ne faisant plus qu'un et que je m'imprégne de chaque mouvement de ses fines lèvres rosées contre les miennes. J'ai tant rêvé de ce moment qui n'était pour moi qu'une belle utopie... Le voilà à ma portée, mes doigts se serrent sur le tissus de ce manteau marron alors que ma main gauche vient caresser sa joue comme si je le touchais pour la première fois. Je me retire par manque de souffle, toujours à quelques centimètres à peine de ses lèvres, je n'ose me retirer plus; je veux rester là éternellement si il le faut car c'est une toute autre vision des choses que j'ai là. Un nouveau monde qui n'est constitué que de deux êtres; lui et moi. Le grand blond et la petite brune qui se regardent comme pour la première fois avec un courant électrique qui flotte dans l'air de sa douce odeur de fraîcheur et d'amour. Rien que les constituants d'un feu ardent qui brûle pour nous deux, oui, juste nous deux. Lui, moi. Uniquement Thomas et Mercy, c'est tout.

"Ne pars plus jamais. Reste près de moi." Dit-il dans un souffle.

"Promis."

Mes yeux bondés de larmes qui ne veulent couler, fixent sa lèvres inférieur que le boond se mordille et je sais que ses yeux à lui font de même. C'est pour ça que lui aussi me balance vers l'arrière pour capturer mes lèvres à nouveau me faisant faire face à une nouvelle vague d'émotions toutes aussi délicieuses les unes que les autres. J'entoure mes bras autour de son cou et me laisse entrainer et emporter au sens du terme par la dance d'un somptueux baiser qui jamais ne devrait s'interrompre. Et pourtant il le faut. Je souffle un instant sans me décoller de mon partenaire et je souris. Mes yeux sont brillants que ce soit de larmes ou d'excitation, ils brillent comme deux diamants. Mon sourire devient un rire, un rire franc, honnête auquel se mêle celui de Thomas. Il rit et j'enfuis ma tête dans son cou en riant, le serrant toujours dans mes bras comme si c'était la dernière fois que je l'enlaçait. Il dépose un baiser furtif dans mon cou alors je jure que mon sourire ne s'effacera plus jamais, sous aucun prétexte.

***

Ce n'est que deux jours plus tard que Thomas et moi décidons de sortir de notre petit nid. J'avais juste passé un coup de téléphone bref à Kaya et à mes parents pour leur dire que tout allait bien et que finalement je resterais à Londres encore un petit temps. Mis appart ça, nous n'avons plus de nouvelles du monde extérieur comme nous n'en donnons point. Je veux juste être avec lui, l'embrasser, le toucher et savoir qu'il est là. Bien réel. Enfin, je peux dire que je me sens à nouveau bien.
Alors que nous sommes allongés sur le canapé, ma tête sur ses jambes et que nous regardons la troisième saison de la série policière que je lui ai offert pour Noël, sous une mystérieuse impulsion Thomas prend son téléphone et compose le numéro de Kaya. Je fronce les sourcils en me retournant sur ses jambes qui font à vrai dire de parfaits oreiller pour l'interroger du regard.

"Ouais, Kaya? C'est Tom. Oui, oui ça va. Dis, tu veux bien appeler quelques-uns de tes amis? Ouais, pas trop parce que c'est dans notre appart et c'est pas grand. Ouais. Mmh. Okay, vingt heure c'est parfait. Mmh. À tantôt."

Il raccroche et c'est au tour de Dylan.

"Ouais mec, ouais. Dis à Will et Lee de se pointer chez moi pour vingt heure. Amenez des gens si vous voulez. Ouais exactement. C'est ça. Oui Dylan il y aura du gâteau. Quoi? Non! Ne fais surtout pas à manger!" Je pouffe de rire. "Okay ça marche, dis à Lee de faire un truc. Non pleure pas mec, c'est juste que t'es... Enfin la cuisine c'est pas ton truc quoi. Ouais. Hmm. À tantôt."

Un bip sonore se fait entendre quand il raccroche et me fait un grand sourire.

"Et maintenant? Tu m'expliques c'était quoi ce coup de théâtre?"

"Oh, juste une petite fête."

"Tu n'aimes pas les fêtes." Je remarque.

"On ne sera pas plus de vingt et il n'y aura pas d'alcool. Ça me parait correct!"

Je hoche la tête en me blottissant contre lui, ramenant mes jambes vers mon ventre. La main de Thomas vient se meler dans mes cheveux courts alors qu'il remet la série en route.

"Lee sera là?" Je demande.

"Ouais, sûrement."

"Faut aller acheter des pizza." Dis-je en baillant.

Thomas rit en venant porter sa main à ma jambe, un geste qui a le don de me réconforter.

***

"Where is the pizza?!" Crit Lee en entrant dans l'appartement en compagnie de quelques persones déjà vues au lycée que je connaissais vaguement, suivit de Dylan, Will, Kaya et Brenda. Ainsi qu'un jeune homme très proche de Will, je ne peux qu'en deduire qu'il s'agit d'Aris. J'arbore un grand sourire quand je les vois tous là et les prends dans mes bras les uns après les autres.

"T'es vraiment un cas Mercy." Me dit l'asiatique en me donnant une tape amicale dans le dos.

"Ça, on ne peut pas dire mieux!" Ajoute Dylan en venant m'enlacer. "Fais moi le plaisir de ne plus jamais repartir pour la France en mode ninja pour de faux."

Je lui souris en lui rendant son accolade et viens le temps de saluer Kaya. Elle me fusille d'abord du regard alors j'hésite vaguement à m'approcher. Pourtant elle me saute littéralement dessus.

"Espèce de cinglée! Tu refais plus jamais ça! Je te déteste! Bordel, Mercy,  je t'aime!"

Je fronce les sourcils à cette phrase sans aucune logique en l'étreignant à l'en étouffer.

"Mettez moi un collier pour chien qui m'electrocutera si je quitte le secteur." Dis-je sur le ton de la plaisanterie.

"Ne rigole pas, c'est ce qui va arriver!" Ajoute Thomas derrière moi alors qu'il arrange les derniers toats.

"Faites vous plaisir, prenez en un pour Kaya en même temps. Ça ne lui fera pas de mal." Dit Brenda en lançant un regard noir à celle-ci qui rit nerveusement.

On discute un peu en plaisantant et puis les invités s'éparpillent dans notre petit salon alors que je retrouve Thomas à la cuisine et l'aide à couper des carottes en fin bâtonnets. On reste un instant là en silence avant qu'il ne rompe le tout de ces paroles;

"C'est trop dure."

Je le regarde en mettant les premiers légumes dans un présentoir.

"De couper les carottes?"

"De ne pas te toucher."

Je ris et pose ma main sur la sienne. On voulait annoncer à nos amis la nouvelle quand on portera le toast à notre nouveau départ.

"Je suis complètement malade."

"Pauvre choux." Dis-je en me remettant à couper les légumes. "Il te faut du sirop? Franchement, je te préviens tout de suite, il est dégueulasse."

"Non! Malade d'amour Mercy."

Je pouffe de rire.

"Quel poète tu fais mon Tommy."

"C'est pas une blague, je crois que je vais en mourrir."

"Quel dommage. On économisera du sirop."

Cette réflexion me vaut un bon coup de coude de sa part. Mais je me laisse prendre au jeu si tel est son souhait.

"Oh mon Tommy, je crois que ta maladie d'amour est contagieuse." Dis-je en battant des cils exagérément.

Il lie ses doigts aux miens à nouveaux en faisant attention à ce que personne ne nous voit.

"Comme c'est gnangnan." Dit-il en me bousculant gentiment.

"Ah, vraiment? C'est toi qui dit ça?" Je réponds en fronçant les sourcils.

Je le bouscule deux fois plus fort que ce que je n'aurais voulu et il va donc s'écraser contre le réfrigérateur. Plaquant une main sur ma bouche en essayant de m'excuser, avant que je puisse dire quoi que ce soit il m'attire à lui contre ce même frigo et dépose furtivement ses lèvres contre les miennes.

"Ça fait du bien." Dit-il en posant son front contre le miens, tout sourire. "Mais on joue un jeu dangereux princesse. Quelqu'un pourrait nous voir."

"Tais-toi Thomas, embrasse moi."

Il s'exécute en déposant plusieurs petits baisers aux coins de mes lèvres comme un jeu auquel je me prends avec amusement.

C'est là qu'on entend un raclement de gorge derrière nous.

"Bonne soirée, vous ne trouvez pas?" Nous dis Ki-Hong avec un plateau d'argent en main.

Je me retire vite de Thomas qui se redresse contre le frigo en se grattant la nuque.

"Ouais, c'est pas mal ouais."

"Combien de fois je te surprendrais encore Mercy?" Dit l'asiatique avec amusement.

"Tu es toujours là quand il ne faut pas!" Dis-je sur le ton de la moquerie.

"C'est cela, oui. En attendant..." Il pointe son plateau de son index, "Pizza." Dit-il.

Thomas lève les yeux au ciel en ricanant et s'en va sortir la pizza du four. L'asiatique me fait un clin d'oeil malicieux.

"Vous n'avez pas quelque chose à nous dire?"

"Oh, si. On attend le toast." Dis-je tout simplement.

Ni une, ni deux, Kih-Hong s'empare d'un verre sur lequelle il fait sonner une cuillère. Comme sa technique ne fonctionne pas, il râle et se racle la gorge.

"HÉ, VOUS ALLEZ LA FERMER OUI?"

Cette technique marche franchement mieux en effet...

"On aimerait porter un toast." Dit-il plus calmement en adressant un sourire sarcastique à l'assemblée d'invités interloqués tournés vers lui.

Thomas arrive de nul part avec sa pizza en main.

"Quoi? Maintenant?"

Je hausse les épaules en signe d'incompréhension, l'asiatique fourre dans les bras de Thomas une bouteille de champagne réservée spécialement pour la toast et lui arrache presque la fameuse pizza des mains.

"Allez vieux, on se dépêche!"

Il nous pousse tous les deux vers l'avant et Thomas monte sur un petit tabouret, moi à ses côtés.

"Hmmm." Il me regarde, paniqué. "Je voulais porter un toats à tous ceux qui sont présents ici. En particulier à mes amis et colocataires, voisins d'appartement ici présent." Il adresse un clin d'oeil à Dylan. Je suis heureuse que leur relation fonctionne à nouveau. Alors il se détend. "Londres est une grande ville, le destin a voulu que je tombe sur une bande de tarés en guise d'amis, c'est vrai, mais j'ai fais le choix de rester avec eux malgré le fait qu'ils laissent tous sans exception à désirer." Il dit ces mots en donnant un coup de menton vers Ki-Hong qui entame déjà la pizza à lui tout seul. Celui-ci lève les yeux vers Thomas, la bouche barbouillée de sauce tomate et lui sourit fièrement. L'assemblée rit. "On a vécu des trucs complètement fous, pourtant je ne regrette rien. Sans tout ça, notre vie n'aurait certainement pas été aussi mouvementée et intéressante. Et puis, je n'en serais pas là aujourd'hui..." Il me lance un regard en biais avant de poursuivre. "Je nous souhaite un merveilleux nouveau départ, le passé est à présent derrière nous et il a intérêt à y rester!"

Et voilà le coup de théâtre, le bouchon de la bouteille saute sous les exclamations des invités et Thomas m'attrape par la taille.

"La meilleure façon de leur faire comprendre sans un long discours inutile..."

Il me sourit et m'embrasse une énième fois aujourd'hui, mais de façon plus langoureuse cette fois-ci. Je souris et pose une main sur sa joue alors qu'on pousse des sifflements et des exclamations devant moi. Puis viennent les applaudissements. Je me sens rougir face à toute cette agitation qu'il provoque.

Plus tard Kaya fonce sur moi comme une furie.

"Raconte!" Dit-elle en sautant sur place. "Pourquoi t'as rien dis? Depuis quand?!"

Je lui raconte tout en riant dans un coin de la cuisine où personne ne peut nous déranger. Lee arrive suivis des autres membres de la bande, Will, Dylan, Thomas et Brenda en interrompant notre discussion mouvementée propre aux filles.

"Les mecs. Enfin, et les filles. Je dois vous annoncer un truc." Dit-il la mine grave.

Je fronce les sourcils et échange un regard entendu avec Kaya.

"Mmh... Bon. Je repars en Corée du Sud à la fin du mois de juin. Pendant un bon mois."

On le regarde avec tristesse, tous nos plans tombent à l'eau. Sans lui ce ne sera pas pareille... Je m'apprête à exprimer mon désarroi quand il sort de son portefeuille un grand ticket intact

Il nous montre son billet d'avion pour confirmer ses propos, tous le monde pousse des exclamations de mécontentement quand soudainement un sourire éclaire son visage.

"Sauf que cette fois ci..." Il déploie alors septs tickets devant lui, "vous partez avec moi!"

On se regarde tous avec interrogation et émerveillement.

"Mais comment..." Commence Brenda.

"Ne pose pas de question, tu dois juste savoir que mes parents ont... Beaucoup de money, si tu vois ce que je veux dire." Dit-il, gêné en mimant le geste ave ses doigts.

On se sert tous dans les bras avec un bonheur communicatif et grandissant. Enfin j'ai retrouvé mon sourire, et il est plus rayonnant que jamais.

"Vois rejouissez pas trop vite, le voyage annonce une constipation assurée pendant un mois les mecs." Dit Dylan en se détachant de nous.

Kaya fronce les sourcils en sirotant son coca à la paille.

"Qu'est-ce que tu vas encore sortir comme connerie..."

"Mais y a rien de drôle! On va se tapper du riz matin, midi et soir!"

Sur ce il se met à déambuler dans toute la pièce en étirant le coin de ses yeux avec ses indexs pour mimer les yeux plissés typiquement asiatiques.

"Ouh! Yé sais plus faire caca!" Dit-il en exagérant l'accent.

"Tu vas mourrir, mec." Dit Lee en se lançant à sa poursuite.

Ni une, ni deux, Dylan fuis dans la foule poursuivit par Lee en criant dans les oreilles de qui le veut que c'est un asiatique démoniaque qui le poursuit pour lui lancer un sort de constipation.

Je tape ma tête dans la paume de ma main en riant de bon coeur, enfin je les retrouve.

***

"Prenez soins de vous, et donnez de nouvelles cette fois!" Me dit Kaya en m'embrassant les joues avant de quitter l'appartement.

"Je préfère les nems. Ça constipe pas les nems hein?" Dit Dylan en bousculant Ki-Hong.

"Mais tu vas la fermer oui?" Répond celui-ci en riant malgré lui.

Je les salue avec Thomas en riant une dernière fois avant de fermer la porte avec un soupire de satisfaction. La porte se referme, je me retourne vers Thomas et le retrouve là à quelques centimètres de moi; directement je me sens poussée contre la porte d'entrée, le souffle chaud de Thomas me caressant le visage. Il capture mes lèvres avec ardeur en attrapant fermement mes hanches. Je me laisse emporter par se fougue avec une certaine forme d'angoisse excitante me chatouillant les entrailles,

"Je dois en déduire que la soirée n'est pas terminée." dis-je en le repoussant devant moi.

Il me regarde en esquissant un sourire, mordant l'intérieur de ses lèvres. Il plisse les yeux sous un air de défis.

"Tu déduis plutôt bien."

Sur ce il revient à la charge, me soulevant du sol, il passe ses bras sous mes jambes et sous ma nuque pour me transporter jusqu'au sofa pour m'y déposer délicatement.

"Je dirais que la chambre est trop loin." Dit-il pour se justifier.

"Tes arguments sont valables." Je réponds en secouant la tête.

Il sourit et vient se mettre à quatre pattes au dessus de moi, reprenant ses avances pleines de fougueux baisers et de caresses folles. Je suis nerveuse, c'est certain, mais je suis tout autant heureuse de pouvoir offrir ma virginité ce soir à cet homme-ci; l'homme de ma vie.
C'était merveilleux et devinez quoi? J'étais sobre. Miracle.
Trêve de plaisanterie, la vie m'a donné trop de chance, à moi de la gérer toute seule à présent. J'ai été tant graciée, je ne sais plus qui remercier pour toutes les choses que j'ai pu vivre et tous ce qui me reste a vivre avec mes merveilleux amis et Thomas. Tout a évolué et tout evoluera encore, rien n'est éphémère.
Oh, Londres, un jour tu me tueras! Merci pour tout ce que tu m'as apporté.
J'ai bien reçu ton appel.

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