Chapitre 4


Bonjour à tous ! Voici la suite !

J'espère qu'elle vous plaira !




Gaïus m'oblige à me coucher avant même que je n'ai le temps d'ouvrir la bouche. Il me regarde avec un mélange d'inquiétude et d'anxiété. Il sait surement que votre mort m'affecte beaucoup. Je me demande s'il sait à quel point...

Il me conduit dans ma chambre. Je regarde la pièce d'un air perdu. Ça faisait longtemps que je l'avais quittée, cette petite chambre poussiéreuse. Je m'approche de la fenêtre et jette un coup d'œil dehors. La vue est toujours aussi belle. Cependant, je n'arrive plus à en être émerveiller, comme avant.

Il y a définitivement quelque chose de brisé, chez moi...

Je regarde autour de moi et j'aperçois la latte de parquet sous laquelle je cachais mes affaires de magie. Je m'accroupis et la soulève. Mon vieux grimoire s'y trouve encore, recouvert part une épaisse couche de poussière. Je le prend fébrilement et le pose sur ma table de nuit. Je n'ai plus besoin de le cacher, maintenant.

Gaïus m'allonge dans mon lit. Je tente une petite protestation mais le médecin reste inflexible. Il me couche de force et rabat les draps sur mon corps affaiblit. Je n'essaye même plus de me relevé, je sais d'avance que je n'y arriverai pas.

Je soupire. Je sais très bien que je ne dormirai pas. Je ne dors plus depuis longtemps, de toute façon. J'ai beau être constamment épuisé, je ne  parvient pas trouver le sommeil. Comment le pourrai-je ? À chaque fois que je ferme les yeux, je revois votre visage. Je revois l'épée. Je revois Mordred. Je revois le Lac. Je revois votre barque prendre feu.

Comment puis-je dormir avec ces image dans la tête ?

Gaïus éteint ma bougie et me jette un dernier regard soucieux avant de fermer la porte de la chambre. Je jette un regard au soleil couchant qui luit à travers la fenêtre. Il embrase la pièce par ses rayons orangé.

Autrefois, je trouvais ça magnifique. Maintenant, ça me fait peur. Ça me rappelle la couleur du sang, et la férocité des flammes brûlant les champs de bataille. Je vous revois tomber...

Je cache ma tête sous l'oreiller, pour tenter de chasser ces visions qui m'assaillent. Je tremble. Un long frissons me parcoure le corps.

J'ai honte de ce que je suis devenu. J'ai peur d'un coucher de soleil. Comment ai-je put changer à ce point ? Je me demande parfois si je suis vraiment le même être humain que celui qui est arrivé à Camelot, il y a maintenant plusieurs années. Je ne suis plus qu'une ombre maintenant. Une ombre terrifiée qui vit dans l'obscurité.

Je me retourne sans cesse sur le matelas. J'ai perdu l'habitude de dormir dans un lit. Ces derniers temps, je me contentait d'un quelconque tronc ou même du sol. Je me sens perdu. J'ai envie de me lever. Je veux aller voir Gwen. L'enfant. Votre enfant, je veux voir s'il va bien. Il FAUT que je le revois.

Je me lève maladroitement et me glisse hors du lit. De toute façon, je savais parfaitement que j'allais faire une nuit blanche, et je n'avais aucune envie de rester ici.

Je regarde la fenêtre, la nuit est tombée. Il doit être presque minuit. J'espère que Gwen ne dort pas encore.

J'ouvre la porte en m'efforçant de ne pas faire de bruit. Je me dirige vers la sortit sur la pointe des pieds. Je m'en tire sans faire de bruit, mais, lorsque j'arrive au centre de la pièce, une latte du plancher craque dans un grincements strident. Je serre la mâchoire. J'avais oublier que cette planche là faisait un bruit monstrueux.

Gaïus se retourne dans son lit. Je me fige. Je prie silencieusement pour qu'il ne ce réveille pas.

- Merlin ?!

Je me mords la lèvre. Je me retourne vers mon tuteur qui me regarde d'un air surpris.

- Tu n'es pas dans ton lit ?!

Je secoue négativement la tête.

- Qu'est-ce que tu fais ici ?!

Je hausse les épaules.

Gaïus me regarde d'un air inquiet.

- Tu sais que je n'ai pas entendu le son de ta voix depuis que tu es rentré ?!

Je déglutit, mal à l'aise. Il a raison. Je ne lui avait pas parlé une seule fois. Je ne sais pas vraiment pourquoi. Les mots me coutent parfois. J'ai l'impression d'avoir presque perdu l'usage de la parole.

- Je suis désolé, fis-je d'une voix éraillée. Je n'arrive pas à dormir.

- Pourquoi ?

Je hausse les épaules.

- J'ai perdu l'habitude, je crois.

Le médecin me regarde d'un air attristé. Je lis dans ses yeux à quel point il est désolé pour moi. Il a vite compris dans quel état j'étais. Je fais peine à voir. Je m'en veux un peu de lui renvoyer une image comme ça. Je n'ai pas envie qu'il souffre de me voir ainsi.

- Tu veux manger quelque chose ? me demande-t-il.

Je hausse les épaules.

Gaïus me regarde longuement.

- Heu, je veux dire...oui peut-être, pourquoi pas...

"Si ça peux lui faire plaisir."

- Guenièvre dort ? demandai-je

- Oui, à cette heure-ci certainement. De plus elle doit se coucher tôt à cause du bébé. Pourquoi demandes-tu ?

- Je...voulais la voir.

- À cette heure-là ?

Je tire une chaise et m'assoie près de la table.

- Oui, fis-je. J'ai...envie de la voir.

"Ou plutôt j'ai excessivement besoin de voir son bébé"

- Tu ne peux pas attendre demain ? me demande le physicien en cherchant un peu de pain dans ces placards.

- Si, surement.

"Mais j'ai réellement besoin de voir l'enfant. J'ai besoin de sentir sa présence."

Gaïus me tend une miche de pain et un peu de confiture. Je l'étale dessus d'un geste las.

Mes pensées revenait sans cesse à l'enfant. Je n'arrivait encore pas à croire que ça soit vrai.

Votre enfant...

C'était à la fois magnifique et déchirant.

Cet enfant grandira sans père. Pas ma faute. Tout ça parce que j'ai prit de mauvaises décisions, et que je n'ai pas réussit à stopper Mordred.

Je serre les poings. Si seulement j'avais réussit à vous sauvez...

- Mange Merlin, m'intima Gaïus en me voyant immobile.

J'obéis et croque dans le morceau de pain. C'est étrange de remanger de la vraie nourriture après tout ce temps. Je ferme les yeux au moment où le goût de la confiture envahit ma bouche. C'est fou à quel point ça me calme tout d'un coup. Je n'aurais jamais pensé qu'un peu de confiture me ferait autant de bien.

Gaïus avait du le remarqué car il s'assit à côté de moi.

- C'est bon ?

- Oui, merci Gaïus.

Le vieil homme me regardait, pensif. Je n'étais pas très bavard. Mais je n'avais pas envie de parler.

Ce que je ressentais était de toute façon impossible à exprimer. Lorsque la douleur est trop grande, on ne peux pas l'exprimer par une simple phrase. Même les larmes ne suffisent pas à la représenter.

Je croque à nouveau dans le morceau de pain en essayant de me détendre. Je sens mes forces me revenir un peu.

Gaïus me regarde  en silence.

- Désolé, lâchais-je soudain.

- Désolé de quoi ? me demande le médecin d'un ton doux.

- D'être partit comme ça. Je ne voulais pas vous laissez seul. Ni vous ni Camelot. Mais...je pouvais pas...j'arrivais pas à...revenir. J'étais effrayé. Perdu. Je...désolé.

- Mon garçon..., murmura-t-il.

Il posa une main sur mon épaule.

- Vous m'en voulez ?

Il me regarda d'un surprit.

- Pourquoi demandes-tu ça ?

- Vous devez m'en vouloir de vous avoir laissez ainsi, sans nouvelle. Je vous ai abandonné.

Gaïus me pose une main sur la tête et m'oblige doucement à le regarder dans les yeux.

- Pourquoi t'en voudrai-je, Merlin ? Tu traverse une épreuve si  douloureuse... Comment pourrai-je t'en vouloir d'aller aussi mal ?

- Mais...je..., balbutiais-je.

- Arrête de t'excuser. Personne ne peut te reprocher ta conduite. Ce que tu as vécu est tout simplement affreux. Tout ce qui compte c'est que tu vas bien.

"Bien ?!"

Je laisse échapper un rire amer. Je ne pense pas qu'on puisse dire que j'allais "bien".

- Tu es entier et c'est le plus important, repris Gaïus. Je me suis fais du soucis pour toi, tu sais ? Comme tout le monde d'ailleurs. On s'inquiétait tous pour toi.

J'imagine tout le monde en train de se ronger les sangs pour moi. Je m'en veux de les avoir tant inquiété. J'ai envie d'aller les voir et de tous les rassurer. Ça m'a fait du bien d'avoir revu Gwen. Et Perceval. Et je suis extrêmement soulagé d'avoir retrouvé Gaïus. J'irai voir Léon et Gauvain demain.

Gauvain avait dut être terriblement inquiet. Je me jurai d'aller le voir dès que possible. J'espère au moins qu'il va bien.

- Est-ce que tout le monde va bien ? demandais-je. Je n'ai pas encore vu Léon et Gauvain. Est-ce qu'ils sont en forme ? Gauvain va bien ?

Gaïus me regarda d'un air lugubre.

- Gauvain ?

- Oui. Gauvain. Il va bien ?

Gaïus ne répondit pas et tourna la tête.

- Gaïus ?

Le médecin grimaça.

- Merlin, il y a quelque chose qu'il faut que tu saches.

Il se tourna vers moi, l'air peiné.

"Ho non. Pas ce regard là"

Je ne connaissais que trop cette expression lugubre pour l'avoir vue sur de nombreux visage au cours de ma vie.

- Gauvain..., murmura Gaïus, ...est mort.

Je lâche ma tartine.

Non. Non. Pas ça. Pas encore. Pas Gauvain.

- Je suis désolé, Merlin. Il est partit à la poursuite de Morgane, peut après la bataille. Elle l'a torturé pour savoir où vous trouvez toi et Arthur. Gauvain n'a pas résisté.

Je secoue la tête. Je n'arrivais pas à accepter la vérité. Gauvain ne pouvait pas être mort. c'était impossible.

Je frappe la table du poing.

Pourquoi ?! Pourquoi encore ?! Combien de gens je vais encore perdre ?! Combien d'amis vais-je devoir pleurer ?!

Des larmes silencieuses coulent sur mes joues.

Gauvain...

Il ne méritait pas ça.

Il avait été toujours là pour moi. C'était un ami loyal et brave.

Je déglutit.

J'espère qu'il est avec vous. J'espère qu'il veille sur vous.

Il a toujours été un de vos plus fidèle chevalier. Et je sais qu'il est heureux d'être  mort pour vous.

Il m'a juré plusieurs fois qu'il vous protégerait, si j'échouais.

J'ai échoué.

J'espère qu'il prendra ma place le temps que vous reveniez.


Gauvain...

Si vous m'entendez...

Dites à Arthur qu'il me manque.



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