Chapitre 3
(média : nuit de la "création" de Lohot.)
Bonjour à tous ! Voici la suite !
J'arrive dans la cour du château. Tous les habitants cessent leurs activités en m'apercevant. Au début, j'ai cru que c'était à cause de mon allure minable et de mon pantalon déchirer, mais il s'avéra que c'était autre chose. Ils me regardaient tous comme s'ils avaient vu un fantôme, d'un œil surpris et incrédule.
- C'est l'ancien serviteur d'Arthur ! murmura quelqu'un.
- Le sorcier ? demanda un autre.
- Oui c'est lui je le reconnais ! s'écria une dame.
- Qu'est-ce qu'il fait là ?!
- Le magicien ? C'est vrai qu'il a tué Morgane ?!
- Il est dangereux, vous croyez ?
J'essaye d'ignorer les murmures de la foule, et me dirige vers le château en titubant. Je réalise alors à quel point j'ai mal aux genoux. Je traverse la foule facilement. Tous se sont écartés à mon passage.
Un frisson désagréable me traverse le dos. Est-ce qu'ils me craignent vraiment ?
Mais je ne m'en préoccupe plus en apercevant l'entrée du château. Je pousse faiblement les portes et pénètre dans à l'intérieur. Je n'hésite pas une seconde sur le chemin à prendre. Je connais ce château par cœur, pour l'avoir parcouru dans ces moindres recoins toutes ses années. Mes pas me conduisent tout seul à la salle du trône.
Je m'approche de la porte, mais deux gardes me barrent l'entré.
- On ne passe pas ! La Reine est en réunion importante !
Je les dévisage.
- Laissez-moi passer. Je suis un ami de la Reine.
- Votre nom ?
- Merlin.
Les deux gardes se dévisagent, surpris.
- Le...l'ancien serviteur du Roi Arthur ?!
Je serre la mâchoire. "Ancien serviteur".
- Je le suis encore, et je le serai toujours, dis-je d'une voix brisée.
Les gardes hésitent, décontenancé.
- S...soit, entrez, firent-ils d'une voix mal assurée.
Ils s'écartèrent et ouvrirent la porte.
La salle du trône était presque vide. Seul deux conseillers se tenaient en face de la Reine, assise sur son trône.
Tous tournèrent la tête vers moi, dérangés par le bruit de la porte.
Mon regard percuta celui de Guenièvre. Elle se figea instantanément. Elle n'en croyait visiblement pas ses yeux.
- M...Merlin ?! balbutia-t-elle après un long silence.
Elle se leva de son trône et bouscula ses conseillers. Elle s'approcha de moi, les yeux brillant.
- Gwen..., murmurais-je. Je...Je...
"Je suis désolé, je n'ai pas réussi à sauver votre mari ? Je suis désolé de vous avoir abandonné vous et les autres ? Je suis désolé d'avoir mentit tout ce temps ? "
Guenièvre me serra dans ses bras sans attendre une seconde de plus.
Je sentis alors son ventre rond contre le mien. Je me figeai instantanément.
- Merci Merlin..., murmura-t-elle en pleurant. Pour tous ce que tu as fait...Pour moi...Pour lui...Oh merci...
Je recule. Mes pensées se bousculent dans ma tête. La surprise de ne pas l'avoir blessée, le soulagement d'être bien accueillit, la joie d'être remercié, la peine de la voir pleurer...Milles sensations me traversent.
Mais, une est plus forte que les autres : l'espoir.
Mes yeux se bloquent sur son ventre. Il est énorme. Rond. Il accueille la vie.
J'ai le souffle coupé.
- C'est... ? Arthur... ? Votre enfant... ? ...Lui ?
Je n'arrive plus à parler.
Mes yeux sont fixés sur le ventre. Ma magie bouillonne dans mes veines. Elle sent la vie dans le corps de la Reine.
Je ne peux empêcher ma main de venir se coller contre le ventre.
Une vague de sensations me traverse. Ma magie tourbillonne en moi. Je sens sa présence.
Je vous revois, un bref instant. Je sens votre présence accompagner l'enfant.
Je rouvre les yeux, suffoqué. Je retire ma main. Je m'aperçois que j'avais cessé de respirer durant le contact.
Ma tête tourne dangereusement.
Votre enfant.
Je l'ai senti.
Il est en vie.
Il est réel.
Gwen m'empêche de chanceler en me tenant par le bras.
- Merlin ?! Tu vas bien ?! dit-elle d'une voix inquiète.
Je cligne des yeux. Je m'aperçois que j'ai pleuré.
- Arthur... balbutiais-je, Arthur...votre enfant...l'enfant...
Guenièvre le pose une main sur l'épaule en tentant de me calmer.
- Il va bien, Merlin, l'enfant va bien.
Je tente de respirer.
- De...depuis quand ? arrivais-je à murmurer.
- Depuis...La Grande Bataille. La veille du combat. Je pense que ça date de là.
Je me remémore la nuit précédant le combat, où j'étais enfermée dans la Grotte de Crystal. Je me rappelle le moment où j'ai réussis à contacter Arthur à l'aide d'un des cristaux.
Ils étaient alors blottit, l'un contre l'autre, dormant paisiblement.
C'était donc cette nuit-là ? Cette nuit-là que cet être dans son ventre a été créé ?
Guenièvre est donc enceinte du dernier jour où elle a vu Arthur. Comme un cadeau d'adieu qu'il lui aurait laissé. Avant de mourir.
Un cadeau plein d'espoir et de vie.
- Merlin ? Tu es en mauvais état ! Qu'est-ce qui t'es arrivé ?
Je ne réponds pas, trop sous le choc pour pouvoir ouvrir la bouche.
- Va te reposer, va voir Gaïus.
Mon cœur se serre.
- Ga...ïus ?
- Il sera ravi de te revoir, dit Guenièvre avec émotion.
"Moi aussi", pensais-je. "Moi aussi".
Elle appela un garde. Les portes s'ouvrirent. Perceval apparu alors dans la pièce.
Il se figea et me regarda.
- Merlin ?!
Il sourit de soulagement.
- Tu es vivant ?!
J'acquiesçai d'un sourire.
Il s'avança et me donna une accolade.
- Ça fait plaisir de te revoir, Merlin.
- Vous aussi, Perceval, souriais-je.
- Emmenez-le chez Gaïus, s'il vous plait, lui demanda Gwen.
- Tout de suite.
Le chevalier me fit sortir de la pièce.
- Tu nous as beaucoup manqué, Merlin, me dit-il. On te croyait mort.
Je grimace. Moi aussi parfois je me croyais mort.
- Gaïus va être ravi de te revoir, ajouta Perceval. Ainsi que Léon.
- J'ai hâte de les revoir, murmurai-je. Et Gauvain aussi.
Ce vieux Gauvain, ce fidèle ami. J'ai très envie de le revoir. Son sourire et son enthousiasme me manque terriblement. Il est comme un frère pour moi.
Perceval s'arrêta net de marcher. Il me regarde, surpris.
- Tu n'es pas au courant ? dit-il d'un regard assombrit.
- Au courant de quoi ?
Le chevalier ouvrit la bouche pour parler, mais préféra se taire. J'eu juste le temps de lire une immense tristesse dans ses yeux, avant qu'il ne se retourne et continue à marcher.
- Rien, marmonna-t-il d'une voix tremblante.
Je m'inquiétai. Qu'est-ce qui allait mal ? Qu'est-ce que j'étais censé savoir ? La question me brûlait les lèvres mais je n'eus pas le courage de la poser. Perceval semblait trop attristé pour le déranger avec ça. Et puis ce n'est sûrement pas si grave...Enfin, j'espère.
Perceval me raccompagna jusqu'à chez Gaïus.
- Repose-toi bien, me dit-il. Tu as une mine épouvantable.
- Je sais.
- A plus tard, me lança-t-il en partant. Content que tu sois de retour !
"Moi aussi."
Même si cette peur me tiraille encore. Gaïus va-t-il m'en vouloir ? Il était surement mort d'inquiétude tous ces mois. Je ne lui ai donné aucune nouvelles. Il est sans doute déçu. Peut-être que je devrais faire demi-tour ?
Peut-être que je devais partir. Il n'était pas trop tard. J'avais juste à me retourner et à courir.
Non. Bien sûr que non, je ne vais pas repartir. Ça serait idiot. Ma place est ici. Et mon cœur brûle d'envie de le revoir.
J'inspire un bon coup pour me donner du courage.
" Détends-toi Merlin. Soit courageux. Comme avant. Comme lorsque qu'il était là. "
Je me mords la lèvre. Ça me parait si dur à présent. Je n'ai plus de force pour tenir. J'ai besoin de vous. Vous étiez mon courage.
Et j'ai tant besoin de courage, maintenant que vous n'êtes plus là...
Je me décide enfin à ouvrir la porte.
Gaïus était penché sur son atelier. Il était en train de préparer un remède.
- Qui est là ? demanda-t-il sans lever la tête.
Je déglutis. J'avais peur de répondre. J'appréhendais ce qui allait se passer quand il me verrait.
Voyant que personne ne répondait, le médecin leva la tête de son établit.
Ses vieux yeux rencontrèrent les miens. Il lâcha la fiole qu'il préparait. La fiole s'écrasa par terre et explosa en mille morceaux.
Le bruit résonna dans la pièce, coïncidant avec l'énorme battement de cœur qui frappait ma poitrine au même moment.
- Merlin ?! C'est vraiment toi ?!
Je n'arrive pas à répondre. Mon cœur bondit de joie en revoyant mon tuteur, mais je suis ronger par l'angoisse.
Puis, n'y tenant plus, je serai Gaïus dans mes bras.
Je ne pus retenir mes larmes. J'étais tellement heureux de le revoir...
"Faut que tu arrêtes, Merlin, tu pleures vraiment trop. Ne fait pas ta fillette."
Je grimace. Votre voix résonne dans ma tête. Ça me fait mal, mais ça me réconforte quelque peu.
Je serre Gaïus un peu plus fort.
- Bienvenue à la maison, mon garçon.
À suivre...
Voilà ! Qu'en pensez-vous ?
Heureux de revoir Gwen et les autres ?
Impatients de faire la connaissance du bout de chou ?
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