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Trop...
Les émotions de Jisung étaient trop nombreuses pour pouvoir les compter. Elles n'étaient pas toutes de mêmes intensité mais elles étaient bien toutes là.
Au début de la culpabilité, Jisung se sentait coupable de se faire disputer même s'il ne savait pas encore pourquoi, mais cela ne tarderait pas à venir.
Après la culpabilité c'était le tour de la peur. Jisung avait peur de savoir quelle bêtise sa mère avait encore découverte.
Ensuite, vinrent la surprise et la honte. Jisung fut surpris que ce soit cette bêtise-là en particulier que sa mère ait découverte. De la surprise mêlée à de la honte, car Jisung avait honte de se faire engueuler pour une bêtise qu'il n'avait pas choisie de faire.
Et pour finir, la colère et la frustration. Jisung était en colère de se faire hurler dessus de la sorte pour une bêtise qu'il justifiait ne même pas en être une. À cette colère s'ajoutait la frustration de ne pas pouvoir se défendre et de ne pas se faire écouter par sa mère.
Trop...
Cette seule et unique information que la mère de Jisung venait d'avoir, de la part d'une femme qu'elle ne connaissait pas tant que ça, était de trop. Ce n'était qu'une simple phrase. Sujet, verbe, complément. Jisung, embrasser, un garçon. Une phrase simple, mais qui apparemment était de trop pour la mère de Jisung.
"Jisung, comment oses-tu embarrasser ta famille de la sorte ?" Cria la mère de Jisung à travers la cuisine. Là où elle se trouvait en compagnie de son fils unique.
"Mais maman, je ne sais même pas de quoi tu parles. Qu'est-ce que j'ai fait ?" Fronça-t-il des sourcils.
"Mais enfin Jisung ! Imagine pour quoi je suis passée devant madame Yang. Une pauvre imbécile avec un monstre comme fils !" Continua-t-elle sur sa lancée puis elle précisa comprenant que son fils ne voyait toujours pas où elle voulait en venir. "Toi et Lee Minho. Ça ne te dit rien ?"
Et enfin Jisung pâlit. Sensiblement, légèrement, furtivement, mais il pâlit avant de reprendre contenance et de mentir à sa mère pour essayer de s'en sortir.
" Honnêtement non, on est toujours fourré ensemble alors si tu précises pas aussi." Répondit le jeune homme d'un ton nonchalant.
"Te fous pas de moi Jisung, j'ai horreur de ça et tu le sais très bien." Tonna sa mère.
"Mais je me..." Jisung essayait de se défendre comme il pouvait mais sa mère le coupa ne prenant même pas la peine de l'écouter.
"Madame Yang vous a vus. Et je ne pense pas que Madame Yang soit une menteuse."
"Oh ça va t'exagère maman." Jisung roula des yeux. "C'était rien de grave juste..." Mais une fois de plus il se fit couper dans sa justification.
"J'exagères, tu me dis que j'exagères alors que tu es visiblement malade."
"Attends, attends, attends, tu m'engueules quand même pas pour cette histoire de..." Malheureusement pour Jisung, ce qui commençait fortement à l'agacer, il n'eut une fois de plus pas le loisir de terminer sa phrase que sa mère reprenait déjà sermons et crise d'hystérie, du moins selon son fils.
"Bien sûr que oui je t'engueules pour ces histoires d'homophiles. Tu es malade Jisung et il faut que tu ailles te soigner avant que ça ne devienne pire. Imagine que ça devienne permanent et que tu finisses..." Cette fois-ci c'est le fils qui coupa la parole à la mère.
"Non maman, je ne vais pas devenir allergique aux femmes."
La mère de Jisung le fixa avec mépris, comme si son propre fils était devenu un étranger en un instant. "Tu es déjà malade, Jisung. Va te faire soigner avant que ça ne devienne pire," insista-t-elle, ignorant les protestations de son fils.
Le visage de Jisung était une toile d'émotions confuses, mais parmi elles, la détermination brillait faiblement. "Non, maman, je ne vais pas devenir allergique aux femmes."
C'en était trop pour sa mère. "Si tu refuses de te soigner, alors je n'ai plus rien à dire. Tu n'as plus rien à faire sous mon toit."
Jisung se sentit comme si le sol sous ses pieds s'était effondré. Les mots de sa mère résonnaient dans sa tête, une sentence qui le condamnait à l'exil de sa propre maison.
En larmes, Jisung rassembla ses affaires dans un sac, le cœur lourd de tristesse et de colère. Il ne comprenait pas pourquoi son identité était une source de honte pour sa mère. La pluie commença à tomber à verse, comme si le ciel lui-même partageait sa peine.
Se retrouvant seul dans la rue, Jisung ne savait pas où aller. Il ne pouvait pas retourner chez lui, pas après ce qui venait de se passer. Cependant, une pensée éclaira son esprit. Il décida de se rendre chez Minho, son meilleur ami, celui qui l'avait toujours soutenu.
Sous la pluie battante, Jisung se dirigea vers la maison de Minho, laissant derrière lui le foyer qui avait été le sien. Ce n'était pas seulement un rejet de sa mère, mais un rejet de toute une société qui ne comprenait pas l'amour qu'il ressentait.
Arrivant devant la porte de Minho, Jisung hésita un instant avant de frapper. La porte s'ouvrit finalement sur le visage surpris et confus de Minho. En effet, Minho était surpris de trouver Jisung à sa porte de si bon matin, surtout qu'il n'a pas téléphoné pour prévenir qu'il viendrait et il était confus de voir Jisung, là sous la pluie battante, les joues haussées par un faible sourire et les yeux remplis de larmes prêtes à tomber.
"Jisung, qu'est-ce qui s'est passé ?" demanda Minho en voyant son ami trempé et en pleurs.
"Hyung..." fut le seul mot que Jisung eut été capable de prononcer avant de se jeter dans les bras de Minho, laissant éclater toute la douleur qui lui déchirait le cœur. Minho referma doucement la porte derrière eux, prêt à offrir à son ami le réconfort dont il semblait désespérément avoir besoin.
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