Ce matin là elle n'a pas envie de se réveiller, elle n'a pas envie d'ouvrir ses yeux, de faire l'effort de se lever.

À quoi bon?

Cela fait trois mois que cela dure. Désormais, elle n'a plus aucune envie, plus aucune force. Loa a perdu sa conviction.
Elle a beau la chercher, elle ne la trouve nul part.

Elle ne veut rien faire.
Se coucher.
Souffler.
Soupirer toute cette exaspération.

Elle ne peut donc pas crier l'injustice?
Pourquoi as-t-il fallu que du jour au lendemain tout bascule? Elle sent encore la sensation de son corps qui s'écroule, de tout son monde qui tombe dans le noir obscur.

Son monde, son sourire, dans un dernier souffle s'est ecroulé, terrassé par une force innaccessible.
On ne lui accorde même pas le droit de voir le visage de l'auteur de son malheur.
Cet auteur maléfique, qui, d'un coup de crayon a mis fin à la simplicité de son âme. Auteur maudit!

Pourquoi?
Loa se le demande. Tout le temps.
Elle marche la tête basse et se demande bien, pourquoi?
Elle est lasse mais se demande encore pourquoi?

Loa n'est plus..
Loa n'est qu'une âme vivante.

Les rumeurs, d'abord insignifiantes, se sont faites de plus en plus bruyantes, stridentes, insupportables!
Elle n'en pouvait plus, elle n'en peut toujours plus!
Elle ne veut plus entendre ces bruits, ces chuchotements qui lui parviennent sous forme de cris, de ces murmures qui ne sont que des hurlements.

Loa, poignardée par derrière.
L'assassin est pourtant bel et bien humain.
Il est jeune aussi. Un élève parmis tant d'autre.
Qui a eu pourtant, le malin plaisir de mettre à genou la jeune innocente.